CHALLENGE ETE 2K14
Léolo, Jean-Claude Lozon (1992)
Curieuse façon de traiter du Coming of age, qui fait beaucoup penser à du Delicatessen par ses personnages et son intrigue complètement pétés, et une touche très québécoise dans l'âme et la mentalité dans la façon dont le surréalisme envahit des morceaux de vie folkloriques, voire ruraux (bien que ça se passe à Montréal).
Nous suivons toute l'histoire à travers les yeux, ou plutôt l'écriture, d'un jeune garçon s'appelant Léolo et qui s'évade de son quotidien misérable des années 50 par la force de son imagination débordante (influencée ici par la lecture d'un vieux bouquin laissé à l'abandon), représentée par une voix-off qui a un certain charme par son lyrisme et sa poésie à la limite du non-sens, et des ruptures de ton étonnantes en plein milieu du récit qui nous invite vers une sorte de voyage. Mais cette intrigue manque du coup de liant, comme s'il reflétait un esprit bien troublé par une famille et un environnement qui flirtent avec la folie. Ainsi, nous avons affaire à des épisodes teintés de poésie morbide comme tout le truc autour de l'obsession de la "marde", ou l'éveil sexuel d'un enfant qui connaît des expériences pour le moins spéciales, qui font leur petit effet. Bref, cette expérience atypique ne compose pas qu'avec des mots, mais c'est comme si on pouvait en sentir et en goûter la puanteur, et aussi parfois la beauté en dedans.
Pour ma part, je suis assez mitigé par une proposition qui me fascine et me révulse à la fois. D'un côté, l'écriture conçue comme réinvention de soi, et la bande-son qui se met au diapason des différentes atmosphères rencontrées (je retrouve le cosmopolitisme de Montréal), ont vraiment bercé ma séance. Par contre j'ai eu plus de mal avec une intrigue décousue au possible, et des passages vulgos parfois très limites qui accentuent un misérabilisme déjà bien chargé à la base. Malgré tout, il y a quelque chose d'étrangement attachant qui en ressort, comme ce cri d'une jeunesse qui obtient une certaine puissance lyrique (bien qu'un peu trop littéraire par moments), ces petits moments d'évasion, et le comportement de son frère qui est une autre manière, carrément physique, de faire face à ce monde effrayant d'adultes, mais qui n'apparaît pas moins fragile que son cadet. En tous cas, Léolo est un film qui ne peut laisser indifférent, et qui pourra être interprété et ressenti de plusieurs façons différentes.
Nous suivons toute l'histoire à travers les yeux, ou plutôt l'écriture, d'un jeune garçon s'appelant Léolo et qui s'évade de son quotidien misérable des années 50 par la force de son imagination débordante (influencée ici par la lecture d'un vieux bouquin laissé à l'abandon), représentée par une voix-off qui a un certain charme par son lyrisme et sa poésie à la limite du non-sens, et des ruptures de ton étonnantes en plein milieu du récit qui nous invite vers une sorte de voyage. Mais cette intrigue manque du coup de liant, comme s'il reflétait un esprit bien troublé par une famille et un environnement qui flirtent avec la folie. Ainsi, nous avons affaire à des épisodes teintés de poésie morbide comme tout le truc autour de l'obsession de la "marde", ou l'éveil sexuel d'un enfant qui connaît des expériences pour le moins spéciales, qui font leur petit effet. Bref, cette expérience atypique ne compose pas qu'avec des mots, mais c'est comme si on pouvait en sentir et en goûter la puanteur, et aussi parfois la beauté en dedans.
Pour ma part, je suis assez mitigé par une proposition qui me fascine et me révulse à la fois. D'un côté, l'écriture conçue comme réinvention de soi, et la bande-son qui se met au diapason des différentes atmosphères rencontrées (je retrouve le cosmopolitisme de Montréal), ont vraiment bercé ma séance. Par contre j'ai eu plus de mal avec une intrigue décousue au possible, et des passages vulgos parfois très limites qui accentuent un misérabilisme déjà bien chargé à la base. Malgré tout, il y a quelque chose d'étrangement attachant qui en ressort, comme ce cri d'une jeunesse qui obtient une certaine puissance lyrique (bien qu'un peu trop littéraire par moments), ces petits moments d'évasion, et le comportement de son frère qui est une autre manière, carrément physique, de faire face à ce monde effrayant d'adultes, mais qui n'apparaît pas moins fragile que son cadet. En tous cas, Léolo est un film qui ne peut laisser indifférent, et qui pourra être interprété et ressenti de plusieurs façons différentes.
Note : 6.5/10