[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Sombre - 6,5/10

Messagepar osorojo » Dim 03 Aoû 2014, 18:18

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SOMBRE

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Philippe Grandrieux (1999) | 6.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •



En étouffant son spectateur par une mise en scène oppressante, Philippe Grandrieux kidnappe ce dernier pour une plongée en apnée dans les plus noires ramifications de l'être humain. Caméra suffocante, enchaînant les gros plans, pour ne laisser aucun échappatoire possible à l'oeil qui les découvre, usant à outrance des frontières du visible pour brouiller les pistes autant que pour épouser la perdition totale dont souffre Jean, esprit en souffrance, habité par une violence pulsionnelle dévorante, qu'il libère un soir sur deux, le temps d'occire brutalement l'objet de ce désir qu'il ne parvient jamais à combler.

Mais à trop en faire, à se focaliser essentiellement sur sa composante formelle, Grandrieux prend le risque de lasser les esprits. Sans cesse en train de lui faire chercher sens dans l’image, parce qu’elle est faiblement éclairée, de manière à rendre inabordable ce qui s’y passe. A tel point qu'on finit par éprouver le sentiment que le cinéaste n'assume pas forcément ce qu’il tente d’y filmer. On comprend pourtant que sa volonté est d’harmoniser le fond dépressif de son film avec sa mise en œuvre formelle. Tremblements de caméra permanent, jeux de nettetés constants, quasi absence de dialogues : telles sont les armes qu’il choisit. Choix déroutant, qui donne à son film un côté singulier, mais qui ne permet pas à tout le monde de l’accompagner dans cette quête de rédemption particulière dont il se réserve les clés de la compréhension.

Au bout du chemin, on est touché par l’abandon sans compromis auquel se livre chaque acteur — époustouflant Marc Barbé —, mais on est trop partagé entre fascination pour l’objet filmique en lui-même et énervement contre ce qui finit par ressembler à un maniérisme formel discutable, pour adhérer totalement à la proposition. Davantage de soin aurait pu être apporté à ce script peu motivant qui finit par n'être qu'un simple prétexte pour multiplier les explorations visuelles. Et ces dernières, étirées plus que de raison sur 2h, finissent par nous éteindre, doucement, mais surement.
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Fille à la Valise (La) - 8/10

Messagepar osorojo » Dim 03 Aoû 2014, 22:27

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LA FILLE A LA VALISE

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Valerio Zurlini (1961) | 8/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


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Attention messieurs, la fille à la valise pourrait bien vous faire tourner la tête, et pour plus d'une (bonne) raison. Sous ses airs légers, il parvient, en fin de parcours, à se frayer un chemin vers ce petit coeur essoufflé qu’est le notre, pour lui faire avaler une belle dose d’émotion.

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Claudia Cardinale, d'abord, ensorcellerait le plus bourru de vos amis, son charme ravageur étant exploité jusqu'à épuisement par un Valerio Zurlini malin. Dès le début du film, il fait de sa muse, non pas une fille fragile, mais une jeune femme consciente de son potentiel, qui sait envoûter les bonnes âmes qui peuvent lui porter assistance, et nous avec. Parce qu'en plus de hanter progressivement les pensées du jeune Lorenzo, elle ne manque pas de gagner à sa cause chaque paire d'yeux la scrutant amoureusement depuis le canapé.

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Et comme Valerio Zurlini connait son affaire, il focalise l'essentiel de sa mise en scène sur la jolie Claudia et sur ce jeune éphèbe au coeur tendre qui va, timidement dans un premier temps, puis avec un peu plus d'assurance par la suite, lui venir en aide et tenter de la conquérir. La prouesse du cinéaste est de muter progressivement la relation qui s'installe entre les deux âmes. S'il est évident qu'au départ, il y a quête d’intérêt de la part de la jolie Aida, cette dernière usant de son potentiel de séduction pour s'offrir les faveurs du jeune homme, au bout du voyage, les sentiments s'équilibrent. Naît alors une véritable histoire d'amour, belle et touchante, parce qu'elle semble impossible du fait de leur appartenance à des classes sociales trop éloignées ainsi que leur différence d'âge, mais envisageable car sincère dans le même temps. Claudia Cardinale et Jacques Perrin, d'un naturel saisissant, trouvent la justesse suffisante pour rendre leur improbable relation, authentique et touchante.

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A cette histoire d'amour réussie, il faut ajouter que La fille à la valise est un réel tour de force en ce qui concerne sa mise en scène. Zurlini traite son sujet de façon assez statique, en misant sur ses dialogues et les attitudes de ses comédiens, mais il parvient à leur associer une photographie somptueuse ainsi que des mouvements de caméra que l'on n'attend pas forcément dans ce genre de bobine. La découverte de la demeure du jeune Lorenzo par Claudia Cardinale est somptueuse dans sa maîtrise formelle. Tout le film d'ailleurs, jouit d'une photographie à tomber, des noirs et blancs très soignés portés par des compositions de plans très précises. Quasiment chaque séquence est un exemple frappant de ce coup d'oeil particulier que possède le cinéaste : toute la fin en bord de mer est animée par des points de vue réussis, mais on pourrait également citer cette séquence poignante où Cardinale retrouve son ancien compagnon à la gare et que Lorenzo les suit, caché comme il peut derrière une vitre fumée. La caméra du cinéaste y est d’une mobilité insolente, toujours à la bonne place pour donner de la force aux lignes qui font ses images.

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D'une précision redoutable, que ce soit dans sa mise en oeuvre formelle, sa narration ou sa direction d'acteur, La fille à la valise véhicule un message particulier qui prend les traits d'une histoire d'amour atypique. Son ultime séquence, emplie d'une nostalgie triste, nous laisse déguster le générique avec la gorge serrée mais les yeux pétillants d'admiration, pour la jolie Cardinale d'une part, pour le talent du jeune Jacques Perrin ensuite, et pour le formidable boulot de Zurlini enfin.

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Un film que j'ai lancé en le prenant un peu à la légère et qui m'a mis une jolie taloche. Je recommande !
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Dim 03 Aoû 2014, 22:51

Superbe critique! :super:

C'est clair que le film va plaire à tous les adeptes des cadres soignés du forum. 8) Et aux amateurs de Claudia. :love:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 03 Aoû 2014, 23:34

Merci pabel ! :chinese:

Une découverte à faire ouais, il devrait plaire à pas mal de monde ici. Et puis comme tu dis, Claudia :love2:
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Musique du hasard (La) - 6,5/10

Messagepar osorojo » Lun 04 Aoû 2014, 20:07

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LA MUSIQUE DU HASARD

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Philip Haas (1993) | 6.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


Il convient de ne pas être adepte des films généreux en explications pour se laisser emporter par la brume qui enivre le film de Philip Haas. En évinçant, certainement de façon volontaire, toute une partie du livre qu'il adapte, il choisit de ne donner aucune piste qui pourrait aider à comprendre l'attitude des personnages qui essayent d'y sauver leur peau. C'est un peu perdu, en tout cas un peu passivement, que l'on assiste à l'emprisonnement des deux larrons qui se sont rencontrés en début de bobine, persuadés d'aller plumer au Poker deux milliardaires malhabiles aux cartes. Les choses ne se passent pas comme prévu et le piège que les deux pigeons supposés semblent avoir prémédités se referme alors sur leurs deux victimes. Tel est pris qui croyait prendre.

Dès lors, c'est une guerre des nerfs qui se joue à l'écran. Plutôt bien gérée dans son rythme, un peu juste par contre dans sa mise en scène, elle terrifie parce qu'elle semble possible. Une propriété entourée de barbelés que le pouvoir de l'argent a érigé de manière à ce que personne ne puisse les enjamber s'il n'y est pas invité. L'autorité des bourreaux prenant les traits d'un pauvre sous-fifre, aucun recours n'est possible pour les deux joueurs victimes d'un coup du sort particulier. Dès lors, une seule question se pose : quand, enfin, les deux hommes vont-ils se rebeller ?

A la fin du film, difficile de tout remettre en place. Si La musique du hasard file à toute allure, en à peine 90 minutes, Philip Haas semble avoir fait le tour de son sujet, il n'a toutefois jamais pris la peine d'apporter quelques éléments de réponse. En lieu et place de pistes de réflexion, c'est l'abnégation de ses personnages qu'il privilégie. Du coup quand la sortie de route se produit enfin, c'est si soudain et peu crédible que l'on en perd un peu son latin. Quant à l'idée de petit malin de terminer la boucle de la même façon qu'elle a été initiée, elle semble renforcer un peu gratuitement le fait qu'il n'y a rien à comprendre, qu'il faut simplement se laisser porter par le côté absurde que peut parfois revêtir la vie. Un peu court en somme même s'il ne manque pas d'intérêt et parvient, dans le même temps, à captiver par son ton gentiment provocateur mais également à agacer par son arrogance.

En aparté : c'est amusant par contre de voir Saul (le barbu d'Homeland) tout jeune. Il avait déjà la classe, le bougre ! :D
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Mar 05 Aoû 2014, 10:18

Le bouquin ne laissait pas entrevoir une adaptation ciné, c'est hyper statique et sans gros casting il y a moyen que ce soit chiant à mourir.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 05 Aoû 2014, 10:25

C'est pas chiant pour un sou. Déjà c'est vite expédié (1h30) et franchement les acteurs étant plutôt bons, on s'emmerde pas, au contraire, c'est assez marrant. C'est juste que ça ne semble jamais aller nulle part :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Mar 05 Aoû 2014, 10:29

C'est Spader avec la moustache? Alors ok, ça peut être marrant. :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 05 Aoû 2014, 10:40

A mon avis ça peut te plaire. Y a une partie de Poker mémorable, avec Spader en grande forme :mrgreen:
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Messagepar pabelbaba » Mar 05 Aoû 2014, 10:46

Le livre était sympa, mais le coup du mur, ça m'a laissé sur le carreau. Je vais jeter un œil.
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Messagepar osorojo » Mar 05 Aoû 2014, 10:54

Si t'as pas aimé le coup du mur dans le bouquin (que je n'ai pas lu en passant), sache que le film est à 75% consacré à ce passage :mrgreen: A priori, Hass a sabré toute la première partie du bouquin (ce qui fait qu'on est un peu paumé) et se concentre sur ce qui se passe chez les deux richous.
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Messagepar pabelbaba » Mar 05 Aoû 2014, 10:55

Ah ouais... :voleur:
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Messagepar osorojo » Mar 05 Aoû 2014, 10:56

J'couvre mes arrières, j'préfère te prévenir avant que tu m'en veuilles :eheh:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mar 05 Aoû 2014, 11:27

J'avais lu le bouquin et vu le film à peu près au même moment il y a quelques années, et le film est très fidèle au bouquin, à part la fin qui diffère (si ma mémoire est bonne).
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Messagepar Mark Chopper » Mar 05 Aoû 2014, 13:49

pabelbaba a écrit:Tu vas vraiment tous les faire??? :shock: :shock: :shock:


osorojo a écrit:Je vais faire ceux que j'ai pu récupérer ouais :mrgreen:


Tu as récupéré Story of Ricky ?
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