[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

flic infiltré (running gag inside)

Putain, ça devient gros

Tous les flics sont des gangsters et tous les gangsters sont des flics.

[pabelbaba]

Faudrait référencer les polars HK et KFP urbains où personne n'est infiltré. Je suis sûr que la liste tient sur un post-it.

[angel.heart]

Je l'avais trouvé un peu chiant celui-là.

De mémoire je préfère The Defender.

[pabelbaba]

Moi c'est l'inverse, et d'ailleurs rien qu'au niveau baston, Agent Spécial envoie encore plus du bois.

[pabelbaba]

Challenge Découverte été 2014

Une si Jolie Petite Plage d'Yves Allégret - 1948

Bon, un drame à tendance sociale d'après guerre... c'était sans doute pas pour moi.

Pourtant il n'est pas dénué de charme et démarre plutôt bien : sous la pluie, de nuit, dans une région de la France qu'on n'a pas l'habitude de voir au cinéma. On se croirait presque dans Un Singe en Hiver. Mais l'ambiance y est bien plus pesante puisque le soleil ne fait que de rares apparitions et surtout, parce que rien ne justifie la gaudriole. Tous les destins dépeints sont déprimants, aucun personnage ou presque n'a vraiment de raison de se réjouir, la vie est pourrie et chacun sait le rendre à son voisin. Pas étonnant que Gérard Philippe tire une gueule de 6 pieds de long quasiment tout au long du film.

Enfin à force ça lasse. Même si l'idée est de présenter un drame. L'absence totale de changement de ton finit par rendre le film un peu ridicule, tout comme son épilogue. J'avais eu la même sensation devant Los Olvidados de Bunuel, oui, la vie peut être une chienne, mais la dépeindre en montrant qu'on ne peut rien contre cela sans autre logique c'est difficilement concevable aujourd'hui. Du coup voir Gérard Philippe faire la tronche au bistrot, à l'hôtel, dans sa chambre, dans la rue, à la plage, dans une grange avec une fille... Cela ne suscite pas la compassion, mais l'exaspération.

Pas emballé donc, loin de là même.

3/10

[Dunandan]

N'oublie pas d'indiquer que ça fait parti du challenge-critiques de l'été

[pabelbaba]

Oso avait demandé qu'on fasse un récap à la fin. Ca ne suffit pas?

[Dunandan]

Dans ce cas, je pense que c'est bon.

[Val]

Tout ça parceque ça manque d'accent yiddish.

[pabelbaba]

Mais carrément! Franchement, avec une tenancière d'hôtel pied noir et un compositeur homo, c'était 4 points de plus direct.

[Alegas]

Deux Hommes dans la Ville de José Giovanni - 1973

Pour un de ses tous derniers films, Gabin prend le contrepied d'une bonne part des rôles qu'il a tenu précédemment en revêtant le costume de l'éducateur de prison.

Il faut bien avouer que ça fait un peu bizarre de le voir défendre le pauvre criminel incompris et essayer de le sortir de la mouise, quand on garde dans un coin de la tête sa tirade sur "la Saint Barthélémy du mitan"! Enfin, il reste un acteur et son talent devrait lui permettre de nous faire oublier cela. Ici c'est un peu le cas, car même diminué par l'âge et en mode pilote automatique, son magnétisme reste intact et il serait capable de nous faire gober un peu n'importe quoi.

En plus de cela, l'histoire n'est pas banale et avait les moyens de proposer un drame teinté de thriller de façon originale, un peu à la façon de Max et les Ferrailleurs de Sautet. Hélas, une grosse somme de détails vient alourdir un propos pas forcément très fin. Par exemple, les scènes de plénitudes de Delon à nouveau libre font gentiment sourire... Ses parties de foot avec Giraudeau, façon gamins de 9 ans en goguette, mettent mal à l'aise. Pareil pour cette maudite voix-off, qui ne sert à rien, sauf à démontrer les limites narratives d'un réalisateur incapable de suggérer ce qu'il veut faire comprendre au spectateur.

Pour couronner le tout, le rôle de l'inspecteur joué par Michel Bouquet manque cruellement de nuance. Là où la psychologie de Piccoli, suffisamment soulignée, justifiait ses actes dans Max et les Ferrailleurs, ici on nous donne juste du fonctionnaire zélé... Un peu court, non?

Cependant, tout n'est pas à jeter, notamment Delon quand il ne se la joue pas Neuer, est toujours très bon. Sa scène finale est vraiment glaçante. Sans parler du gros bonus Mimsy Farmer, qui pourtant n'est absolument pas mon style de femme, mais qui irradie comme souvent le film de sa présence.

6/10

[Mark Chopper]

Je suis d'accord avec tout ce que tu dis, mais je trouve Gabin et Delon si touchants que je me fous un peu des défauts sur celui-là (à part Bouquet dont le personnage est écrit à la truelle).

[pabelbaba]

Ils ont de chouettes moments tous les deux, mais ça n'excuse pas tous les autres faux pas.

[pabelbaba]

From Here to Prosperity de Philip Chan - 1985

Arnaque, comédie et action sont au programme de cette petite production D&B de 1985.

Je m'attendais donc à une comédie dans la moyenne, espérant une bonne perf de Richard Ng (le king des Lucky Stars ) et quelques échanges de bastos sympathiques.

Contrat à moitié rempli puisque comme pour Pom Pom et The Return of Pom Pom, l'humour ne repose que sur un comique de situation ultra téléphoné et quelques grimaces pas franchement hilarantes, mettant ainsi tout le talent de Richard Ng en sourdine. Sauf pour la scène introductive de son perso, avec une évasion assez fendarde!

A côté de cela, la trame générale de l'arnaque se suit sans coup de mou, avec des ficelles bien voyantes et un cadre thaï exotique mais très accessoire. La multiplication des personnages est un peu superflue (Wu Ma a droit à une storyline parallèle, mais elle est complètement bazardée! ) cependant cela permet de conserver un rythme de croisière plutôt correct.

Enfin comme toujours à HK, surtout dans les années 80, l'intérêt du film est rehaussé par un final bien violent. Ici, contrairement à d'habitude, il n'est pas précédé par d'autres scènes d'action. Hormis un petit fight sympa au sabre avec David Chiang, c'est la seule vraie scène d'action du film. Et comme dans Where's Officer Tuba?, Philip Chan nous sort un vrai grand moment alliant efficacité, originalité et même un peu d'humour. Il est bien aidé par un Melvin Wong ultra charismatique, qui pète la classe avec son fusil à canons juxtaposés! Cependant ça laisse quelques regrets, car avec d'autres scènes comme celle-ci parsemées dans le film, l'impression générale aurait été bien meilleure.

5,5/10

[pabelbaba]

Big Hit de Kirk Wong - 1998

Premier et unique film de Kirk Wong réalisé aux US, il est malheureusement encore son dernier en date...

Comme ses acolytes issus de l'ex-colonie britanique, à savoir John Woo, Tsui Hark et Ringo Lam, lui aussi a donc tenté sa chance au pays de John Wayne avec la rétrocession. Comme eux, il n'a pas eu trop de mal à se fondre dans le moule occidental de l'époque en nous offrant, à l'instar de Chasse à l'Homme ou Double Team, un spectacle d'action décomplexée et vraiment jouissif.

Pas d'arnaque sur la marchandise ici, de l'action et de l'humour, rien de plus, rien de moins. Et quelle action! Un mix de délires HK nawak à base d'acrobaties et de bastos à gogo. Pourtant ce n'était pas sa spécialité à Hong Kong, du coup la réalisation est plutôt clipesque (c'était la mode... ) mais passable, les effets de montage ne gâchant pas trop la lisibilité de l'action. En résulte des séquences assez funs, citant The Killer (la glissade sur la rambarde de l'escalier! ), avec un bodycount pas dégueu. D'ailleurs dans le décompte on trouve quelques cadavres de gus qui d'habitude ne crèvent pas dans les films occidentaux. HK stylz!

Côté humour, hormis la petite scène vaudevilesque avec Marky Mark cachant la fille kidnappée à sa belle-famille, pas terrible et assez répétitive, c'est généralement placé en dessous de la ceinture et plutôt marrant. Notamment cette impression de voir un film crypto gay avec en persos principaux des membres d'un boys band 90s. Du coup, lorsque la fille les traite de Spice Boys, ça fait mouche! Dans ce tableau, le jeu outrancier de Lou Diamond Phillips, limite cartoon, qui se la pète à mort en mode ultra-cool bien lourdingue, passe tout seul et fait bon effet.

Du coup, au final, on se retrouve devant un vrai bon divertissement brainless ultra-typé 90s (réalisation, musique, fringues, postures) qui ne dépasse pas 1h30 et remplissant très bien son cahier des charges.

7/10