[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Brisby et le secret de Nimh - 8/10

Messagepar Dunandan » Ven 25 Juil 2014, 18:51

Image
Brisby et le Secret de NIMH, Don Bluth (1982)

Un joli film d'animation qui peut surprendre par son orientation et son enveloppe plus matures que d'habitude. Ainsi, je comprends pourquoi les studios Disney avaient refusé ce projet à l'époque. L'atmosphère est tout de suite inquiétante, très Fantasy dans l'esprit avec des créatures de la compagne (cadre de l'intrigue) physiquement impressionnantes et souvent dangereuses (ce que viennent souligner la présence de sang et la mort graphique de certains personnages), et des thèmes aussi dramatiques que le deuil et la maladie qui ponctuent l'ensemble du récit. Ceci est l'occasion de l'initiation d'une petite souris des champs voulant sauver sa famille de la grande moisson de la ferme d'à côté (avec une séquence presque apocalyptique lorsque le tracteur se met en route). Rien de plus classique dans le fond et les enjeux, mais beaucoup moins dans la forme qui instille une certaine gravité au propos (les animaux parlent, tendance générale du genre, mais c'est très astucieusement amené). Seuls un petit sidekick comique (le maladroit corbeau) et quelques situations cocasses autour de la garde des enfants offrent un peu de légèreté comique (et donc très peu de chansons contrairement aux Disney).

En ce qui concerne l'esthétique, certes les moyens ne sont pas aussi importants que pour un Disney, mais la direction artistique est de haut niveau, et donc compense largement ce petit défaut, surtout tout ce qui tourne autour de la technologie que certains animaux utilisent pour leurs besoins, et livrent ainsi des panoramas saisissants, épiques, dépaysants, avec un soin du détail qui fait plaisir (me viennent surtout en mémoire l'antre des Rats et celui du Grand Hibou). Un thème d'ailleurs bien traité durant un twist narratif du plus bel effet autour de la manipulation scientifique et de ses conséquences, avec donc un niveau de lecture fort intéressant et pour le coup ambitieux pour ce genre de divertissement tous publics (et comme chez Miyazaki, c'est loin d'être manichéen).

Au final je n'ai pas grand chose à reprocher à ce Brisby et le Secret de NIMH (à part peut-être ses limitations techniques qui font aussi son charme et quelques ressorts stéréotypés comme le bad-guy forcément imbu de pouvoir dont on flaire la félonie à deux kilomètres). L'histoire est très bien amenée, avec une tonalité sombre, une ambiance et un visuel très fouillés, et une intelligence dans le propos, qui offrent ainsi une belle alternative, plus "adulte", aux enfants d'hier et aujourd'hui.

Note : 8/10
Critiques similaires

Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Sam 26 Juil 2014, 10:10

:super: :super: :super:

well dun'
Avatar de l’utilisateur
elpingos
Predator
Predator
 
Messages: 4656
Inscription: Ven 15 Avr 2011, 12:12
Localisation: Nantes

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 26 Juil 2014, 10:36

Yep, un super film d'animation qui m'a marqué dans mon enfance. J'aimerais le revoir mais j'ai peur de détruire le souvenir qu'il m'en reste. Même si à priori, je ne fantasme pas ses qualités ^^
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21879
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Sam 26 Juil 2014, 12:02

Inconnu au bataillon, celui là :shock: :super:
Image
You have to believe.
Avatar de l’utilisateur
Mr Jack
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 10774
Inscription: Mar 20 Sep 2011, 22:43
Localisation: in my mind...

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 26 Juil 2014, 16:40

osorojo a écrit:Yep, un super film d'animation qui m'a marqué dans mon enfance. J'aimerais le revoir mais j'ai peur de détruire le souvenir qu'il m'en reste. Même si à priori, je ne fantasme pas ses qualités ^^


Sérieusement, je ne pense pas que tu vas être déçu à la révision. Et en plus la vo est de qualité. Mais sinon je ne me souviens pas l'avoir déjà vu (ou peut-être juste des extraits), donc belle découverte pour ma part ...
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Helldriver - 5/10

Messagepar Dunandan » Dim 27 Juil 2014, 23:16

Image
Helldriver, Yoshihiro Nishimura (2010)

Ouch, ça ne rigole pas en tripailles et Cie. Bon on va me dire que c'est normal pour du V-Cinéma, mais sur le peu que j'en ai vu, c'est rarement allé aussi loin. Le cahier des charges est donc bien rempli. Par contre on se ramasse aussi un script super débile et bordélique (plus que d'hab'), avec du mauvais goût qui risque de déconcerter y compris les plus déviants, et en prime du sfx qui pique très fortement des yeux (plus que d'hab' là encore : tout est une question de plus ou de moins ...).

ImageImage


Donc l'histoire, c'est de la chasse aux zombies tout ce qui a de plus classique dans le fond, mais avec au milieu l'histoire d'une mère et d'un oncle cannibales qui bouffent le père et donc l'héroïne se retrouve sans coeur (littéralement). Alors du coup on lui greffe une machine qui la rend super forte, et on ne sait pas trop pourquoi, après un règlement de comptes familial bien sanglant, sa mère diffuse un nuage de cendres qui transforme une bonne partie de la population japonaise en zombies avec l'idée la plus ridicule que j'ai jamais vue dans le genre, à savoir une antenne à tout faire plantée sur leur front (c'est leur point faible, mais on peut aussi faire de la drogue avec, elle sert à communiquer entre-eux, et permet des transmutations vraiment bizarres, un concept très courant pour ce genre de production).

ImageImage


Si jusqu'à présent votre cerveau n'a pas explosé, alors vous serez peut-être capables d'y trouver votre compte avec des idées parfois jouissives car débiles (comme le gouverneur muté en Hitler, grosse barre de rires, la bagnole construite avec des corps morts-vivants, ou le 4x4 qui se bat comme un ninja). Le rythme est vraiment bizarre avec une mise en place qui dure 45 min avant générique (ils ont fait l'effort de construire un univers, mais c'est pour mieux tout faire péter/réduire en bouillie/faire du WTF après), ce qui est sûrement trop long, d'autant plus que c'est hyper hystérique de bout en bout (et donc un peu fatiguant), et des personnages qui ont un charisme pour le moins limité (c'est parce qu'il n'a pas de coeur que le personnage central doit avoir un regard de poisson rouge ?), qui ne sont pas aidés par des répliques qui frisent souvent le ridicule.

ImageImage


Bref, c'est très moyen, fait avec trois bouts de boyaux, mais j'ai bien rigolé par moments au 456ème degré (les captures parlent d'elles-mêmes, et encore je suis resté super soft), bien que poussif sur la durée (décidément 1h30 suffisent largement et là ça dure presque 2h00). Et le problème avec ce genre de films, qui se ressemblent bien souvent dans la forme, c'est qu'ils n'arrivent presque jamais à trouver un équilibre entre inventivité, rythme, et le gore pour le gore. Et ça manque surtout d'un personnage central qui a de la gueule. Seuls Machine Girl et Tokyo gore police ont pour le moment mon vote dans cette catégorie du trash-movie nippon.

Note : 5/10
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Pendez les haut et court - 7/10

Messagepar Dunandan » Lun 28 Juil 2014, 02:57

Image
Pendez-les haut et court, Ted Post (1968)

Toujours bien sympa ce western avec Clint Eastwood, réalisé par le mec qui fera le second Inspecteur Harry. Et ça s'en ressent à travers la thématique ici traitée de la justice punitive et de la peine de mort. Un scénario sans bout de gras, à une exception près, qui est loin d'être hors-sujet, mais brise simplement un déroulement par ailleurs bien charpenté et rythmé (la petite séquence d'amour entre Clint et la veuve que je trouve trop mièvre à mon goût).

Une nouvelle fois, Clint porte le film sur les épaules en y imprimant une classe insolante. Après un lynchage malheureux alors qu'il était innocent (une séquence intense qui nous prépare à la haine qu'il fomente contre eux, ce qui crée forcement quelques imprévus par la suite que l'on attend avec un plaisir non dissimulé), son personnage se livre à une chasse à l'homme en tant que Marshall. Ce cadre assez commun est l'occasion d'un bras de fer musclé entre cet homme assoiffé de vengeance égoïste, et l'unique Juge du territoire qui veut qu'on les ramène vivants, alors qu'au fond le résultat diffère peu, hormis la manière de faire.

L'opposition de ces deux hommes, si elle va droit au but, n'empêche pas certaines nuances qui l'enrichissent par petites touches, comme le lynchage et la pendaison qui deviennent chacun à leur tour un spectacle devant lequel s'enivrent les vautours humains aux alentours (avec une mise en scène qui ne repose sur pas grand chose mais fait son petit effet), et le petit intermède où Clint aura à faire de la "réelle" justice, se rendant compte que ce n'est pas une si bonne idée que le juge soit aussi bourreau, où les coupables n'ont droit à aucun traitement de faveur. Dans le dénouement final, rien de plus classique, avec un règlement de comptes réparateur et un petit dilemme rapidement réglé entre laisser ses fantômes derrière soi ou régler concrètement le problème (vraiment du pré-Dirty Harry).

Si la réalisation n'a rien de spécial, elle est solide et efficace (dureté des environnements naturels, règlements de compte expéditifs, plans terribles sur les yeux de Clint qui semblent nous exploser à la gueule), malgré quelques effets de surenchère dans la mise en scène, comme une musique que j'ai pris du temps à apprécier (elle déploie un registre très riche, alternant sonorités inquiétantes et chaotiques, et des airs entraînants et divertissants à la Morricone), et des zooms pas toujours très maîtrisés.

Au final, ce n'est pas du très grand Clint (mise en scène parfois un peu lourde, quelques passages de trop), mais ça remplit bien sa part de contrat, à savoir de livrer un divertissement solide, tout en apportant une réflexion plutôt moderne, profonde, et contrastée autour de la vengeance, la justice, et la peine de mort.

Note : 7/10
Critiques similaires

Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jeff Buckley » Lun 28 Juil 2014, 03:16

Pourquoi tu indiques "Memo Top100 " en blanc au lieu de "Top100" en rouge depuis le mois de juillet ?

Goûts très similaires. :super:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
Avatar de l’utilisateur
Jeff Buckley
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 11413
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 03:30
Localisation: Boulogne-sur-Mer (62)

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 28 Juil 2014, 03:35

Parce qu'ils ne sont pas encore intégrés dans mon Top, c'est un mémo quoi.

Tu as bon goût alors :mrgreen: (quand même curieux de savoir lesquels ^^)
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jeff Buckley » Lun 28 Juil 2014, 04:16

Pour faire simple je crois que tous les films que tu mentionnes dans ton top100 et que j'ai aussi déjà visionnés, sont dans le mien.

Ce qui impliquerait que les autres intégreront le mien quand je les aurai vus ? Et nous serions siamois du top ! :love:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
Avatar de l’utilisateur
Jeff Buckley
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 11413
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 03:30
Localisation: Boulogne-sur-Mer (62)

American Bluff - 7/10

Messagepar Dunandan » Mar 29 Juil 2014, 17:40

Image
American Hustle, David O. Russel (2014)

Bon petit film d'arnaques, qui curieusement s'inscrit bien dans la courte filmographie de David O. Russel, de par sa façon dont l'écriture des personnages dirige le traitement du thème. C'est d'ailleurs le principal intérêt du film, qui selon moi trouve ses meilleures séquences lorsque chacun essaie de tromper l'autre (professionnellement comme sentimentalement) non pas pour exister mais pour survivre, et ainsi gagne en authenticité lorsque le miroir se brise. C'est là aussi que se trouve le sens de ces looks parfois excessifs et improbables qui tout simplement masquent des fissures ou des situations belles et bien réelles (livrant d'ailleurs des moments parfois insolites et drôles lorsqu'on voit l'envers du décor), et pourraient donc menacer le déroulement du plan de l'arnaque.

Pour le reste, c'est assez inégal. Car si l'exercice est louable (tout le monde joue un rôle, mais jusqu'où c'est supportable ?), ça ne tient pas forcément sur la durée (et puis c'est trop long), faute à une histoire un peu trop alambiquée à mon goût (et pas super intéressant tout ce qui tourne autour du plan en lui-même, ce qui n'est pas trop grave vu que c'est secondaire par rapport à l'évolution des personnages), et surtout à un déséquilibre entre les performances d'acteur (alors qu'elles constituent la principale attraction du film). Si Amy Adams écrase le casting par sa présence et son jeu, sublime et bouleversante en faussaire hantée par ses sentiments et le désir de construire une "vie normale", et Christian Bale ne se contente pas de faire le transformiste en livrant lui aussi une partition comparable, les autres me semblent un peu plus légers (Jennifer Lawrence et Bradley Cooper), en tête Jeremy Renner pas vraiment crédible en maire philanthrope qui trempe dans les affaires douteuses se liant d'amitié avec l'un des arnaqueurs.

Bref, une réussite en demie teinte, la faute à un soucis d'équilibrage et de rythme. Mais d'autre part les dialogues sont souvent brillants, et le scénario comporte plein de subtilités autour du rapport entre les arnaques et l'existence qui méritent le coup d'oeil, porté par des moments de grâce qui permettent de passer par-dessus les petites longueurs. Et cette façon de s'approprier un thème mille fois vu et revu pour faire exister des personnages, c'est simple mais bien vu, et me donne envie de continuer à suivre ce cinéaste qui parvient à se renouveler dans sa partition (film de guerre, boxe, com' rom', arnaques, et puis ... ?) tout en ayant sa propre patte (très humaniste mais en même temps assez piquant dans la façon dont il égratigne chacun des cadres de l'action).

Note : 7/10
Critiques similaires
Film: American Bluff
Note: 3/10
Auteur: Mr Jack
Film: American Bluff
Note: 7/10
Auteur: lvri
Film: American Bluff
Note: 6,75/10
Auteur: caducia
Film: American Bluff
Note: 4/10
Auteur: osorojo
Film: American Bluff
Note: 2/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 29 Juil 2014, 17:47

Etonné par toutes ces sales notes, je lirai plus tard ...

Edit : ça ne va pas de comparer ce film à du Scorsese et du De Palma ? Parce que bon ça n'a absolument rien à voir ... :chut:
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

A la Merveille - 6/10

Messagepar Dunandan » Jeu 31 Juil 2014, 00:39

Image
A la merveille, Terence Malick (2012)


Une expérience déconcertante. C'est comme si Malick voulait se dépouiller de ses belles images, et revenir à quelque chose de super minimaliste (presque aride), sans forcément couper avec la substance de son cinéma, que ce soit dans le fond et la forme. Car de nouveau il nous parle d'amour, en en faisant ici son (unique) thème central. Et sa mise en scène, si elle est moins flamboyante, tente toujours de capter, sous forme de scènettes et de façon "poétique", les aléas de la vie en couple et de la famille recomposée, des tromperies, ou des doutes de ce prêtre catholique.

Jusque là, ça va. Sauf qu'on a l'impression que Malick s'auto-cite à longueur de temps, ce qui est un peu lourd à la longue. Pire, malgré une caméra légère et une Olga qui essaie de faire vivre un peu tout ça, ça paraît creux et redondant. Par contre, l'aspect qui m'a bien plu et en même temps ennuyé (sentiment bizarre), et qui se raconte moins que ça s'expérimente, c'est que Malick, réussit (une nouvelle fois) à faire jaillir cette mélancolie de se sentir en déphasage avec le monde, que ce soit par l'image, ou la voix-off, ou la musique, qui travaillent de concert pour refléter ce sentiment persistant (les influences de Heidegger et de Saint Augustin sont plus que jamais exprimées ici).

Côté casting, contrairement à Tree of Life ou au Nouveau Monde, les acteurs semblent complètement subordonnés aux intentions de Malick, et certains acteurs font juste une petite apparition inopinée en ce sens (comme cette pro-gitane qui, par son attitude libérée, montre à Olga le chemin pour être de nouveau elle-même). Au début Ben Affleck brille de son absence (toujours filmé de dos) jusqu'à enfin habiter un peu les images (peut-être l'effet voulu), tandis que Olga ne cesse de danser et faire la fo-folle pour faire l'amoureuse. Le truc qui m'a gêné, c'est qu'ils disent qu'ils s'aiment mais on ressent plus leur malheur que leur joie d'être ensembles. Et pourtant, par le poids de l'ambiance (limite anxiogène), on finit par croire en une certaine alchimie, mais un peu forcée je dois dire.

Au final, je suis donc très mitigé, car je peux sentir la sincérité de Malick dans sa volonté d'explorer les contradictions de l'amour et de la foi (qui n'est qu'une autre façon d'aimer), le mystère de son jaillissement comme de sa disparition, mais le résultat me semble trop désincarné, et ça c'est un truc que j'aime pas (c'est le soucis lorsqu'on veut trop exprimer l'opacité du monde). La première fois que je ressens ça à propos de ce cinéaste, alors que jusque là, il avait réussi à maintenir à un certain équilibre entre l'émerveillement de toutes les petites choses qui constituent l'existence et l'angoisse de se sentir hors du monde. Une noirceur et un pessimisme dans la relation humaine et spirituelle qui annoncent peut-être un tournant dans l'approche de Malick, plus minérale et désenchantée, on verra bien.

Note : 6/10
Critiques similaires
Film: À la merveille
Note: 5/10
Auteur: Heatmann
Film: À la merveille
Note: 10/10
Auteur: Waylander
Film: À la merveille
Note: 8,5/10
Auteur: elpingos
Film: À la merveille
Note: 6,5/10
Auteur: Alegas
Film: À la merveille
Note: 0/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Jeu 31 Juil 2014, 09:05

Belle critique Dun'.

En y repensant rapidement, c'est vrai que le film fait un peu bocal à poissons. C'est sans doute voulu, Malick se pose un peu en observateur d'un truc qui lui échappe mais qui au final produit des instantanés de vie, de grâce, de sentiment ... C'est sans doute son film le plus abstrait de toutes façons ...
Avatar de l’utilisateur
elpingos
Predator
Predator
 
Messages: 4656
Inscription: Ven 15 Avr 2011, 12:12
Localisation: Nantes

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 31 Juil 2014, 19:05

Merci Elpingos, c'est le genre de film qui peut laisser sur le carreau, et c'était difficile pour moi d'accoucher sur papier une substance aussi vaporeuse ...

Passé le cap de la déception, c'est le genre d'expérience qui pourrait mûrir. En fait je m'attendais à ce qu'on soit plus proche des personnages, alors qu'on a l'impression d'être toujours tenu à distance (sauf bizarrement le prêtre, finalement le personnage qui m'a le plus intéressé) à force de préférer refléter les doutes/angoisse et la dépression, que de filmer les aléas passionnés d'une relation amoureuse (c'est ça que tu appelles "bocal à poissons" ?), finalement traités en filigrane (parfois, ce sont presque des fantômes), ce que je n'avais pas ressenti dans Tree of life. C'est vraiment la chose qui m'a le plus gêné. En tous cas, ça m'intéresserait de lire davantage sur ce film pour mieux comprendre les intentions de Malick.

(sinon ça me fait penser à un film de Tarkovski, j'avais justement parlé de l'expérience d'être dans un sous-marin :mrgreen: : Andrei Roublev)
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO