American Nightmare - James DeMonaco - 2013
Une fois n'est pas coutume, le genre du thriller horrifique tente de proposer autre chose que ces sempiternelles resucées de la saga Saw. Le temps d'une quinzaine de minutes, American Nightmare fait illusion avec son pitch de sauvageon. Chaque année, pendant 12 heures, le gouvernement US autorise la population à s’entre-tuer sans aucun risque de représailles. Les pauvres, principales victimes de ces purges, laissent ainsi la place aux plus forts, aux plus productifs et à un monde meilleur. La gentille famille d'Ethan Hawke, vendeur de systèmes de sécurité au sommet de son art, va malheureusement prendre de bien mauvaises décisions en cette année 2022, à commencer par autoriser un SDF sur le point de se faire trucider à se réfugier chez eux.
La volonté de dénoncer la violence qui gangrène la société américaine est évidente. Mais la façon d'illustrer ce propos est convenue au possible. Aucune réflexion derrière la complaisance des images qui nous sont proposées. Et plutôt que de livrer une pelloche furibarde, le réalisateur/scénariste nous propose un home invasion torché à la va-vite (1h15 montre en main) et qui ne décolle réellement que dans son dernier quart d'heure... Autant dire qu'on s'ennuie ferme entre deux. Et ce ne sont pas les personnages caricaturaux et leurs interprètes mauvais comme des cochons qui vont hausser le ton. L'issue du film est éventée dès les premières minutes, et il n'y a finalement qu'une scène à retenir (le pugilat en mode Punisher mettant aux prises Hawke et quelques uns de ses agresseurs dans la salle de billard). Pour le reste, American Nightmare est surtout un modèle de rentabilité. Petit budget, un semblant d'idée, de la com' et il n'y a plus qu'à ramasser les millions de billets verts lâchés sans aucun regret par les jeunes spectateurs en mal de sensations fortes. Pour la postérité artistique, on repassera...
3/10