Zebraman, de Takashi Miike (2004) L'histoire : Un professeur peu respecté de ses élèves, mais aussi de sa femme et de ses propres enfants, ne trouve du réconfort qu'en se déguisant en Zebraman, héros d'une série télévisée de sa jeunesse. Un jour, il découvre que des extraterrestres menacent la Terre et que lui seul peut la sauver...Takashi Miike livre, à travers cet hommage au
tokusatsu, un film familial et tous ceux qui, comme moi, ont regardé des séries comme
X-Or et
Bioman lorsqu'ils étaient enfant regarderont ce divertissement avec le sourire aux lèvres. Alors oui les personnages portent des costumes ridicules et oui leurs chorégraphies/leurs pouvoirs sont nazes et Miike aurait pu se moquer de cet univers plutôt que de le traiter au premier degré... Mais ce choix aurait été trop facile et casse-gueule (de toute façon, les Inconnus sont déjà
passés par là) : sur une durée de deux heures, un traitement cynique serait revenu à se tirer une balle dans le pied.
Au début, les amateurs du cinéaste se retrouvent en terrain familier. Un papa loser, une femme qui le trompe, une fille qui se prostitue et un fils qui se fait tabasser à l'école : on se croirait dans
Visitor Q, le sexe et la violence en moins. Mais Miike s'éloigne de ses tendances perverses pour se rapprocher de
Mars Attacks!, avec une histoire qui repose beaucoup sur son humour sans pour autant se révéler légère (on distingue, en filigrane, une évocation de la peur des étrangers). Au final, malgré un ventre mou,
Zebraman s'impose comme un divertissement rafraîchissant, qui doit beaucoup au jeu de Shô Aikawa.
Ce qui fascine chez Takashi Miike, c'est sa capacité à illustrer ses thématiques (notamment l'idée d'une famille divisée qui finit par renaître) même lorsqu'il accepte une commande qui, sur le papier, paraît bien éloignée de son univers. Et ce, sans jamais renoncer à ses délires.
Note : 6,5/10