par Dionycos » Mar 09 Sep 2014, 13:20
Episode 5.01
Retour tout en douceur pour cette 5ème et ultime saison. Peut-être un peu trop ? Explications.
Boardwalk Empire est une série qui, de par son sujet, aurait pu s’étaler sur 10 saisons. Chacune des 4 premières saisons relatant une nouvelle année (de 1921 à 1924), il y avait de quoi retracer toute la période de la prohibition. Certes, 10 saisons, c’est souvent trop pour une série, et pas sûr que Boardwalk Empire aurait réussi à relever le défi. Ceci dit, 6 ou 7 saisons n’auraient pas été de trop, je pense, ne serait-ce que pour ne pas omettre certaines dates clés de la période.
Malheureusement, faute de réel succès (pourtant amplement mérité), HBO en a décidé autrement. Alors que la formidable saison 4 s’achevait sur un épisode parfait redistribuant de nombreuses cartes, promesse de storylines fabuleuses pour la suite, la chaine annonça que la saison 5 serait la dernière, et qu’elle n’aurait que 8 épisodes au lieu des 12 habituels. Alors que la série avait le potentiel de nous offrir 2 ou 3 nouvelles saisons de 12 épisodes pour finir de couvrir cette période de prohibition, elle devra le faire en 8 épisodes.
Que faire donc ? Poursuivre directement la saison 4 pour faire suite aux diverses storyline, et donc se priver de toute la deuxième moitié des années 20 et du début des années 30 avec la Grande Dépression ? Faire une saison étalée sur le temps comme a pu le faire Rome (avec plus ou moins de réussite) ? Ni l’un ni l’autre, Terence Winter et son équipe ont finalement opté pour un bond dans le temps. La saison 5 se passe donc 7 ans plus tard, en 1931, en pleine Grande Dépression, à une période où l’on commence à entendre parler de la fin de la prohibition.
Sur le papier, c’est assez réjouissant. On a tous rêvé de voir la fin de la prohibition dans la série, et il semble donc logique d’aborder cela pour l’ultime saison. Mais quid des intrigues laissées en suspens l’année dernière ?
Et c’est bien là le problème de cet épisode de reprise, très long, qui fait uniquement de la mise en place pour contextualiser chaque personnage. On a donc un épisode très classe, servi par une photographie magnifique (certains plans sont à tomber, c’est du vrai cinéma), mais plus poseur (dans tous les sens du terme) qu’autre chose.
Nucky fait escale à Cuba pour mettre la main sur le rhum Bacardi et assurer la poursuite de son commerce une fois le Volstead Act abrogé.
Chalky est prisonnier, on ne sait pas trop pourquoi.
Luciano se débarrasse de Joe Masseria et s’affirme de plus en plus comme un des plus grands gangsters de l’époque.
Bref, c’est très calme, et comme l’année dernière après le 4.01, on peine à voir où la série souhaite nous emmener. Tout juste pouvons-nous deviner un début de conflit entre Nucky et Mayer, qui semblent tous les deux sur la même affaire. Il devrait y avoir une bataille pour le rhum cette année, avec pour toile de fond l’imminence de la fin de la prohibition et les changements qui vont avec. C’est prometteur, mais on en a vu bien peu cette semaine.
Globalement, cet épisode est très frustrant. D’une parce que pas mal de personnages ont été mis de côté : Capone, Eli, Van Alden, Narcisse, J.E. Hoover. Et de deux parce que l’ellipse de 7 ans fait quand même un peu mal au cul. On pense par exemple à Arnold Rosthein, dont la décadence financière et la mort sont passées à la trappe. Chose d’autant plus dommage qu’on voyait bien que les scénaristes avaient amorcé quelque chose à ce sujet en saison 4. Que dire aussi de l’ascension de Luciano ? Avec cette ellipse, on a 7 années de guerre des gangs italiens mises de côté. Une guerre dont on ne voit que la conclusion (l’assassinat de Masseria), ce qui donne un effet bizarre…
J’ai tout de même un petit espoir d’en voir un peu plus, vu que cette saison semble se lancer dans une série de flashbacks. Ici, nous avons eu droit à l’enfance de Nucky, quand il rencontre le Commodore. J’ai bien aimé ces scènes-là, et j’aimerais bien en voir plus dans les épisodes suivants. Et peut-être que les scénaristes se serviront de ces flash-backs pour nous montrer certaines choses mises de côté par l’ellipse de 7 ans.
Bref, c’était pas mauvais, loin de là. Juste frustrant, et un peu inquiétant, car il ne reste plus que 7 épisodes, et on espère voir arriver de gros enjeux pour finir en beauté cette série.
Homeward bound. I wish I was