[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

Un message vieux de deux ans, suite à ma critique :

Voilà, donc un film de mon enfance à ne pas revoir

[Dunandan]

Ah ouais j'avais oublié . C'est ça d'être complétiste. Même Rollerball, que je n'ai jamais vu, va y passer ...

Mais cette actrice est une calamité, encore une autre qui joue mieux en VF.

[Mark Chopper]

J'ai poussé le vice jusqu'à le voir deux fois... On verra si tu colles la bulle.

[Dunandan]

Avec Jean Reno en bonus surjeu, tout est possible ... Je crois que j'ai du mettre un seul zéro jusqu'à présent (Dreamwatcher).

[Mark Chopper]

Perso, j'en ai mis 3 et celui-là est le seul pour lequel je n'ai pas hésité.

[Dunandan]

Hé ben ça promet . Ce qui est bien avec les rares mauvais films de John McTiernan, c'est qu'au moins, ils ne sont pas trop longs ...

[Mark Chopper]

Le temps est une durée subjective

[Dunandan]

Je ne dis pas le contraire, le dernier j'avais l'impression qu'il durait 2h30. Au bout d'un moment, j'avais envie que Connery lui foute une tarte pour qu'elle la ferme (il a l'air de le regretter, le pauvre, lorsqu'il l'autorise à crier tout son saoul après l'avoir forcée à plonger dans l'eau ).

Edit : je ne m'étais pas rendu compte que j'avais fait un acte alter-mondialiste en regardant ce film plutôt qu'en matant la coupe du monde de foot .

[Dunandan]

Sur la route de Madison, Clint Eastwood (1995)

Longtemps avant L'échange, Clint Eastwood confirmait déjà son intérêt cinématographique pour la femme à travers cette touchante histoire d'amour, et comme à son habitude, tout en égratignant en même temps et en filigrane, l'une des plus grosses institutions sacro-saintes américaines, à savoir le mariage.

Ce qui fait d'abord la réussite de cette belle petite bluette, passe 1) par son incroyable justesse dans la reproduction des sentiments que l'on peut avoir en cette circonstance adultérine, que l'on ressent plus qu'on ne décrit, parfois précisés par des mots d'ailleurs bien choisis, mais surtout suggérés par de petits sous-entendus simples et touchants, puis 2) par la beauté du lieu filmé, l'Iowa, qui fleure bon l'authenticité (on reconnaît la patte de l'auteur de Un monde parfait à travers la façon dont sont reproduits ces magnifiques panoramas et la mentalité du bled) et propice à la romance, et enfin 3) par la qualité du jeu des interprètes qui paraissent sincères et "vrais" (grosse mention à Clint, étonnant de naturel et de tendresse, et bien loin de ses rôles de bad-ass), qui m'ont par ailleurs donné soif avec tout ce qu'ils enquillent.

Le rythme du film est tranquille et reposant. L'absence d'OST durant l'ensemble du film permet de souligner les rares intermèdes musicaux passant à la radio. Elle devient ainsi parfaitement complémentaire à l'atmosphère doucement romantique et progressivement érotique qui s'en dégage. Quant au thème de l'adultère, il est traité avec finesse et simplicité à travers ses deux protagonistes, avec plusieurs moments forts en émotion qui reposent en partie sur le fait qu'ils sont dans un quasi huis-clos intimiste durant cette brève mais intense idylle.

La femme en question est une mère au foyer qui s'ennuie dans son quotidien, avec des désirs de femme qui se réveillent un beau matin grâce à sa rencontre avec un inconnu, un photographe ayant des moeurs bien libres pour cette époque des années 60. Ce que j'aime d'abord beaucoup avec leurs personnages et qui fait qu'on s'attache à eux, c'est qu'ils nous racontent déjà une histoire et transmettent du vécu en les filmant à hauteur d'hommes. Et cette opposition de caractères, sans briser la simplicité de départ (qui fait parti du charme et de l'identité du film), permet de briser les préjugés avec force et nuance sur la normalité du couple, à partir de l'importance de vivre librement ses sentiments. Enfin, Clint ne cède jamais au voyeurisme en faisant preuve de beaucoup de retenue, sauf dans le dernier acte, qui insiste peut-être brillamment sur la difficulté de tout quitter au nom de l'amour pur (devenant presque une leçon de vie pour la génération suivante), mais du coup tire un peu trop sur la corde sensible.

Bref, en dépit d'une conclusion un peu trop tire-larmes à mon goût, ce film met en scène l'un des plus beaux couples "crédibles" du cinéma que j'ai pu voir avec la trilogie "Before", et certainement l'une des histoires les plus touchantes et sincères du sieur Clint.

Note : 8/10

[Dunandan]

Miller's crossing, Joel et Ethan Coen (1990)

Avec leur troisième film, les frères Coen reprennent les codes du film noir avec un plaisir communicatif et un grand talent pour la narration et l'écriture des personnages. Pourtant dans les grandes lignes, rien de nouveau dans ce script, avec ces deux chefs de gangs qui se prennent la tête (à cause d'une affaire de pari truqué), une "amitié" et des intérêts en jeu, et au milieu, un homme un peu plus intelligent que la moyenne (on dirait un peu le banquier des Evadés dans cette façon d'utiliser sa cervelle plutôt que la manière forte) qui va se retrouver dans la merde en grande partie à cause de ses principes et de son sens de l'honneur (alors qu'il aurait pu tout régler dès le début).

Mais c'est sans compter l'humour cinglant des frangins qui tournent en dérision les mécanismes du genre (sans les prendre de haut), le mystère entourant les intentions de ce personnage, ainsi que la fatalité qui s'en mêle, qui font qu'il est quasi impossible de prévoir l'enchaînement des situations, où on retrouve leur sens de l'absurde malgré la tentative de certains d'en donner un (fait-il ça pour se racheter une conduite, gagner le coeur de cette femme fatale, ou pour lui-même ? Tout paraît embrouillé). Sans oublier des gangsters et des policiers pourris jusqu'à la moelle pas très malins et prêts à mettre le doigt sur la gâchette qui peuvent modifier de nouveau les paramètres déjà bien compliqués. Ces coups de putes réciproques nécessaires pour survivre dans ce milieu décidément bien dangereux laissent peu de place à l'amitié, la loyauté, et l'honnêteté tant défendues ironiquement au tout début, donnant lieu à règlements de compte souvent dantesques et exagérés (les frangins s'en donnent à coeur joie dans leur expression graphique). Les frères Coen ont donc bien appris leurs leçons, en montrant à quel point ce monde criminel paraît faux, vain, et absurde (cf le subtil gimmick du chapeau qui abonde dans ce sens), mais avec leur touche bien à eux.

Et justement ce que j'adore surtout dans Miller's crossing, ce sont ses personnages "coeniens", à savoir gratinés, hauts en couleurs, servis par un casting à la hauteur, qui contribuent ainsi grandement au plaisir qu'on a de suivre cette histoire déjà bien tordue à la base. Gabriel Byrne campe un parfait pseudo-gangster qui peine à maîtriser la situation (vu tous les pains qu'il se mange en chemin, on se doute bien que tout n'est pas calculé), mais se révèle aussi attachant grâce à sa ligne de conduite qui confère un sens bien particulier à ses choix cornéliens (surtout cette scène de la forêt où tout peut basculer). Les deux caïds au milieu desquels ils se retrouve fourré sont de fabuleux abrutis, comme si la soif de pouvoir rendait con. L'un est un petit mec irascible accompagné d'un homme de main über bad-ass qui a tout ce qui lui manque (son côté froid et expéditif préfigure le méchant de No country for old men). Et l'autre un mec qui en a dans le pantalon mais pas dans le cerveau (comme l'atteste cette scène grandiose où il assure comme un boss, limite suicidaire avec sa mitraillette comme seul compagnon contre une bande d'assassins). Bref, une belle gagne de vainqueurs. Les autres personnages auxquels j'ai vraiment accroché sont ceux campés par John Turturo, celui par qui tout commence, un lâche opportuniste qui donne bien du fil à retordre à notre anti-héros, et Marcia Gay Harden qui livre à ma connaissance sa meilleure perf' dans ce rôle de la femme fatale aux intentions pas si transparentes que ça.

Quant à la mise en scène, elle est plus sage que ce à quoi les Coen nous ont habitué. Mais il y a quand même un joli boulot artistique autour du mobilier de l'époque des années 30 qui apporte un certain cachet à l'image, une sobriété balayée par un vent de folie durant certains échanges musclés, et surtout ils font preuve d'une belle maîtrise de l'espace, tout au service de la mise en place des personnages où on capte tout de suite les rapports de force ou leur position dans ce surprenant petit jeu de massacres.

Probablement l'un de mes cinq films préférés des frangins, qui nous offrent ici une reprise franchement réussie et jouissive des codes du film noir, dans un cocktail détonnant d'humour et de noirceur. S'il y a bien un genre dans lequel ils ont excellé, c'est bien celui-là.

9/10

[Dunandan]

Fast and furious 5, Justin Lin (2011)

C'est donc ça le cinquième épisode de la saga F&F tant loué ? Belle grosse déception. Pour faire court, ce n'est pas en agrandissant la famille, en essayant l'option Caper movie, et en variant l'endroit (même si j'aime bien le Brésil) qu'on fait un film forcément meilleur. Je n'ai pas trop compris l'intérêt de rassembler tant de monde (en gros on retrouve plein d'anciens protagonistes) si c'est pour survoler 1) leurs relations, 2) leur spécialité, avec moult de phrases toutes faites pour épater la galerie, et un script franchement peu original et même poussif, même si on peut louer la bonne intention de renouveler la saga tout en créant (enfin) un lien entre les différents épisodes. En outre, à part 2-3 séquences d'action (comme d'habitude), je n'ai pas retenu de séquences particulièrement formidables en termes de visibilité ou d'adrénaline (celles du début et de la fin avec le vol du train et du commissariat, et la course-poursuite sur les toits de la Favela, c'est tout). Par contre, The Rock est LA bonne idée du métrage. Il est bad-ass et écrase le casting entier de sa présence et de son envie d'en découdre avec Vin Diesel et son équipe, et les atouts-charmes sont sympathiques (par contre je ne cracherais pas contre quelques kilos supplémentaires). Mais au fond, c'est du pur F&F avec beaucoup de bruit pour pas grand chose et un bad-guy en mousse (comme d'hab'). J'ai donc un peu d'appréhension avec la suite, en espérant plus d'action et moins de bla-bla, car ça se traînait quand même pas mal en longueurs.

Note : 5.5/10

Petit rappel :

FF1 : 6/10
FF2 : 4/10
FF3 : 6.5/10
FF4 : 5/10

[Mark Chopper]

La suite a été bien surestimée ici

Fait un drinking game à chaque fois qu'il prononce le mot "famille".

[padri18]

Vu ta note tu risques de subir le suivant. Comme dit Mark ça a été un bout surestimé (par moi y compris); En même temps, bonus Dwayne...

[Alegas]

Et ouais, ça a toujours été abusé les notes pour les deux derniers films. Il paraît que c'est censé être les meilleurs films d'action faits ces dernières années (rien que la poursuite automobile de Raid 2 les enfonce en 10 minutes ).

[osorojo]

Osef de la technique, F&F 5 c'est l'aboutissement enfin arrivé qu'attendaient les amateurs de la série, ni plus, ni moins. Ca joue sur un capital sympathie que tu as, ou non, accumulé avec les autres épisodes.

Vous, c'est pas votre truc, ça sert à rien de chercher plus loin. Et ça sert à rien de dire à ceux qui apprécient -comme d'habitude- qu'ils sont de la famille de Montagné. On sait très bien que ce ne sont pas des grands films, mais en mode no brain, ben ça passe comme du petit lait, que ça vous plaise ou non.