Mission
de Roland Joffé (1986)=====
9/10
===== Découverte de cette palme d'or de 1986 et j'ai été totalement conquis.
Pourtant pas spécialement intéressé par les faits historiques, et encore moins par la religion, j'ai été happé par cette histoire où des jésuites se retrouvent en pleine Amérique du Sud pour construire une mission au sein de tribus indigènes, indigènes menacés par la suite par l'Espagne et le Portugal qui revendiquent leurs terres.
Véritable aventure humaine, le film démarre par une magnifique intro boulversante, où l'on voit les indiens mettre dans le fleuve un homme attaché sur un croix, qui finira par tomber d'impressionnantes chutes d'eau. Quelques minutes plus tard, c'est Jeremy Irons que l'on verra tenter l'ascension de la falaise a côté de cette même chute, ascension périlleuse pour une personnage qui se révèle par cette occasion déterminé et ne reculant devant rien pour accomplir son devoir de religieux, à savoir aller au contact des indiens en question.
C'est là bas qu'il fera la rencontre d'un autre personnage clé, celui de De Niro qui incarne un mercenaire qui traque les indiens pour les revendres à des esclavagistes. Le film se focalise alors temporairement sur ce personnage qui va tuer son frère par jalousie et sombrer dans le remords le plus total. Reclu, il va se voir une chance de se repentir et de faire la paix avec lui même en accompagnant les missionnaires et en embrassant leur cause.
De Niro sort une prestation exemplaire et arrive à nous convaincre de la bonne foi de cette homme qui embrasse une nouvelle cause. On retiendra la scène de l'ascension où il se force à porter ses lourdes anciennes affaires de mercenaire, prenante, mais également celle où il fond en larme lors de sa rencontre avec les indiens qui l'acceptent.
Malgré ces deux heures, le film n'ennuit pas. On passe la première heure focalisée sur les deux personnages principaux et leur évolution parmis les indiens, pour ensuite traiter du conflit avec les espagnols et portugais, conflits poussant les jésuites à se révolter et prendre la défense des indiens. Certains choisiront la révolte pacifique (Irons), tandis que d'autres choisiront les armes (De Niro), nous donnant ainsi une dernière partie de film pleine d'affrontements et d'horreurs.
Roland Joffé nous délivre un film plein d'images sompteuses, et filme la nature avec une passion qui rappelle les plans à la Malick. Cascades d'eau impressionnantes, forêts denses, la nature est sublimée dans le métrage, appuyée par une magnifique composition musicale d'Ennio Morricone.