[Alegas] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Rover (The) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 30 Juin 2014, 20:11

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The Rover de David Michôd

(2014)


Déception assez conséquente sur ce coup là, tant le projet avait de quoi faire rêver. Si l'on attendait pas pour autant un chef-d’œuvre, une aventure post-apocalyptique entre les mains de Michôd pouvait donner lieu à quelque chose de très sympathique, à l'image de son Animal Kingdom. Et si The Rover est loin d'être un mauvais film, il possède un certain maniérisme assez agaçant, notamment dans sa façon de raconter son histoire, comme si Michôd se persuadait que tenter une approche ultra-lente (bonjour les plans ultra longs injustifiés) et sans explications scénaristiques allait rendre son récit intéressant par son aspect énigmatique. Et si certains aspects marchent, le film dans sa globalité se casse la gueule à vouloir trop jouer la carte du minimum à tout prix. En résulte donc un film foncièrement intéressant, mais dénué de charme et d'intérêt, au point de rendre sa conclusion quasiment à côté de la plaque, non pas par son propos, mais bien par sa façon de l'amener. C'est d'autant plus dommage que The Rover ne manque pas de qualités, à commencer par une maîtrise de caméra franchement étonnante, notamment dans son introduction à base de course-poursuite atypique, mais aussi via la direction d'acteurs. Guy Pearce est totalement habité par son personnage pendant que Robert Pattinson étonne dans son aisance dans le contre-emploi total. Problème d'écriture et de traitement font de The Rover un film clairement en demi-teinte. J'en viens même à rêver de Michôd derrière une œuvre de commande, là où il pourrait faire parler principalement sa caméra au lieu de s'engluer dans une approche auteuriste qui ne lui sied guère.


5,5/10
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Before sunset - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 30 Juin 2014, 22:25

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Before Sunset de Richard Linklater

(2004)


Si la conclusion de Before Sunrise laissait place à de nombreuses suppositions, elle ne demandait pas pour autant une réponse précise, et donc encore moins une suite. C'est donc de façon surprenant que Richard Linklater, presque dix ans après, décide de revenir sur le couplé créé par Ethan Hawke, Julie Delpy et lui-même. Si l'idée peut paraître étrange, elle prend néanmoins beaucoup plus d'intérêt dans la façon dont elle est conçue. Ainsi, l'idée est de suivre l'âge du duo d'acteurs pour créer une suite pour le moins atypique, à la fois indirecte puisque se déroulante près d'une décennie après le premier film, mais directe par la façon dont elle traite les sentiments des personnages, des sentiments laissés en suspens mais qui restent les mêmes, pour mieux se confronter avec l'âge plus avancé. Là où Before Sunrise était un film profondément romantique malgré son approche réaliste, Before Sunset se veut forcément moins enjoliveur. Si des jeunes adultes de 23 ans ont encore toute la vie devant eux et peuvent se permettre de faire des erreurs afin de prendre les choses comme elles viennent, des adultes ayant fraîchement la trentaine ne peuvent vraisemblablement pas en faire de même, rattrapés par le temps qui passe, et hantés par leurs erreurs passées. L'enjeu de Before Sunset devient donc quelque chose de très simple puisqu'il tient en deux objectifs pour le spectateur, à savoir qu'est-ce qui a pu se dérouler depuis l'action du premier film (des détails que l'on apprendra seulement au fur et à mesure des dialogues) mais aussi et surtout que deviendra le couple à la fin de la pellicule.

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Pour cela, Linklater renforce encore plus son parti-pris de base, et construit son récit comme une longue conversation en temps réel. L'influence Nouvelle Vague est plus présente que jamais, surtout que l'action du film se déroule dans la capitale française. Si l'idée ne manque pas de panache et de réussite, elle est pourtant le seul point faible du métrage. Là où les deux autres films de la trilogie se permettent d'utiliser le pouvoir de l'ellipse pour créer une dynamique au sein de l'évolution du récit, Before Sunset pêche un peu par son côté redondant, même si les dialogues, toujours aussi finement écrits, sont tout sauf ennuyeux. Un point faible qui en fait, à mes yeux, le film le plus faible de la trilogie, mais vu le niveau qualitatif de base, on reste clairement devant un excellent film qui n'a pas grand chose à se reprocher. Malgré le défaut cité plus haut, Before Sunset possède de très beaux moments de cinéma, à l'image de cette fin mais surtout de cette conversation en voiture qui est juste magnifique, la faute à l'écriture redoutable et à l'excellente interprétation du duo Hawke/Delpy. Une suite réussie donc, qui se permet même de finir sur une note très proche de celle de Before Sunrise. Peut-être que Linklater avait déjà l'idée, à l'époque, de renouveler la chose la décennie suivante.


7/10
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Max et les maximonstres - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 03 Juil 2014, 19:57

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Where The Wild Things Are (Max et les Maximonstres) de Spike Jonze

(2009)


Clairement mon Spike Jonze favori. J'avais un peu peur de le revoir à la baisse mais finalement j'en ressors avec exactement le même sentiment qui avait suivi la projection cinéma, à savoir celle d'avoir vu un film qui me fait retomber en enfance, mais pas forcément de la manière dont on s'y attend. N'ayant pas lu le livre d'origine, je ne jouerais pas au jeu de la fidélité vis à vis de l'adaptation, en revanche on ressent fortement l'identité de Jonze au sein de ce film qui est le premier avec lequel il ne collabore pas avec Philip Kaufman. Notamment sur le plan visuel, avec une caméra qui donne constamment l'impression d'être près des personnages, sans être pour autant intrusive, mais surtout via une ambiance très forte qui fait tout le sel du film. Clairement, il ne faut pas chercher en ce film un propos clair, une véritable évolution de personnage, bref un récit classique, car si Where the wild things are est une odyssée, elle est davantage portée sur quelque chose de sensitif, comme si l'on regardait le film avec les sentiments, les craintes et la joie d'un enfant.

Évidemment, le film divisera forcément par ce parti-pris qui en ennuiera beaucoup, mais il suffit de s'y abandonner pour que la magie opère et nous fasse découvrir un univers tout en nuances, notamment sur le regard que porte Max sur les monstres, ou encore sur ce qu'il provoquera avec ses mensonges. En résulte un script étrange à la rythmique aléatoire, qui se rattrape pourtant sur le caractérisation de chaque personnage, au point d'émouvoir un grand coup sur une sublime scène finale. Difficile donc de parler d'un tel film, qui se basera bien plus sur les sensations propres à chacun, mais toujours est-il que Spike Jonze signe une œuvre très particulière à l'ambition visuelle assez démente. Un challenge remporté haut la mais lorsque l'on découvre les fameuses bêtes sauvages, mélange d'effets numériques et d'animatroniques qui donnent un rendu visuel bluffant.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 03 Juil 2014, 20:08

Mais tu donnes quelle note aux acteurs ? :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Alegas » Jeu 03 Juil 2014, 20:19

C'est mesquin ça. :mrgreen:
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Before Midnight - 9/10

Messagepar Alegas » Mar 08 Juil 2014, 20:43

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Before Midnight de Richard Linklater

(2013)


A l'instar du film qui le précédait (à savoir Before Sunset), Before Midnight n'était en rien totalement planifié dès le départ. A nouveau, Richard Linklater a su se donner la liberté de choisir si , oui ou non, il y avait encore quelque chose à raconter entre le couple incarné par Julie Delpy et Ethan Hawke. Et si, les deux opus se suffisaient à eux-mêmes, donnant une conclusion teintée de questionnement, mais une conclusion tout de même, le fait est que le passage d'un couple à la quarantaine a su de toute évidence inspirer le réalisateur. Ainsi, après la conquête de l'être aimé, Linklater s'intéresse cette fois au couple tel que le spectateur qui les suit depuis le départ a toujours souhaité les voir : heureux, ensembles, parents et capables encore de profiter de la vie via le voyage à l'étranger. Pourtant, derrière cette joie à toute épreuve apparente, se cache forcément des travers que Linklater se plaît à nous dévoiler petit à petit. Et si des problématiques, comme l'enfant issu du premier mariage, sont posées dès le départ, le véritable propos de Before Midnight ne se dévoile finalement que dans une dernière demi-heure salvatrice auquel tout ce qui a précédé aura contribué à rendre émotionnellement puissant pour le spectateur.

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Pourtant, si Linklater n'innove clairement pas dans l'emballage de son film (comprenant que la même façon de filmer un couple qui évolue ne pourra que mieux mettre en valeur ses changements), force est de constater qu'il signe ce qui est certainement le meilleur opus de l'histoire de son couple, arrivant à le faire évoluer de façon totalement crédible (les vies personnelles de Delpy et Hawke y sont sûrement, encore une fois, pour beaucoup) sans jamais dénaturer leurs bases propres. En résulte un film qui, une nouvelle fois, sonne comme une conclusion parfaite à une histoire d'amour intemporelle. Un monologue lors d'un déjeuner acclame le temps qui passe comme la base de la vie, allant jusqu'à citer subtilement les titres des deux précédents métrages, pendant qu'une séquence finale s'impose comme l'une des plus belles déclarations d'amour jamais faites au cinéma. Bref, la sincérité de sa démarche de Linklater est clairement payante, puisqu'il livre ni plus ni moins qu'un très grand film sur le couple en général. Un film plein de désillusions, mais aussi plein d'espoir, comme si condamner ce couple revenait à dire que la vie ne mérite pas d'être vécue. Encore une fois, impossible de savoir si Before Midnight sera la conclusion ultime d'une histoire bouleversante, mais finalement qu'importe, et rendez-vous dans dix ans.


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9/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 08 Juil 2014, 20:55

J'adore aussi cette citation que tu as mise en exergue, et qui résume l'essence du film, peut-être également mon préféré de la trilogie ... Chouette critique une nouvelle fois :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 08 Juil 2014, 21:59

Je vais devoir m'y coller à cette trilogie des coeurs tendres :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 08 Juil 2014, 22:10

Les vrais savent :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mar 08 Juil 2014, 22:14

Comme Oso, je vais devoir m'y mettre. Et puis Julie Delpy... :love:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 08 Juil 2014, 22:16

Idem, je sens que c'est fait pour moi.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 08 Juil 2014, 22:17

Velvet a écrit:Comme Oso, je vais devoir m'y mettre. Et puis Julie Delpy... :love:


Ah, ça fait plais' de lire ça, car un autre dont je ne citerai pas le nom affirme le contraire ... :voleur:

Ben ouais, même les aigris aiment, donc voilà, vendu ^^ ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 08 Juil 2014, 22:21

dunandan a écrit:Ah, ça fait plais' de lire ça, car un autre dont je ne citerai pas le nom affirme le contraire ... :voleur:


Quelqu'un qui a un avatar gay :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Alegas » Mar 08 Juil 2014, 22:29

Quelqu'un qui montre son cul face caméra à un mec qui garde des dossiers. :chut:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 08 Juil 2014, 22:32

:eheh:
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