[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[pabelbaba]

Dragons de Dean Deblois et Chris Sanders - 2010

Je vais aller dans le même sens que tout le monde : il est vraiment enthousiasmant ce petit film d'animation!

Pourtant le pitch n'a rien de révolutionnaire, on a vu ce genre de destin 50.000 fois auparavant. Le film fait surtout la différence dans le traitement général et sur une somme de détails primordiaux. Tout d'abord des sidekicks débiles mis en sourdine. Dans un film pour gosses, ça fait du bien! Ca n'empêche pas quelques pointes d'humour bas du front avec des persos concons, mais contrairement aux films Disney de base, on est très loin de l'overdose.

Ensuite, niveau réalisation, il y a de très bonnes choses comme le plan séquence en vue subjective dans la scène d'introduction où le village est attaqué. Ca claque! Pareil pour les séquences de vol, parfaitement maîtrisées, au point qu'on a de vraies sensations à les regarder.

Pour ne rien gâcher, la bataille finale est vraiment épique. Dommage que le design du monstre soit un peu pourri, autrement c'était un quasi sans faute.

7,5/10

[Jimmy Two Times]

Toi, t'as encore une séance ciné en famille de prévue!

[pabelbaba]

Oué, peut être ce soir...

Bien joué.

Pour ma défense, j'ai réussi à éviter X-Men et devrait sans doute négocier un Edge of Tomorrow en reprise en août.

[Jimmy Two Times]

Edge of Tomorrow? Tu parles, tu vas finir devant The Good Dinosaur!

[pabelbaba]

Ouais, je sais...

[Mark Chopper]

Sur un malentendu, tu peux les attirer vers le Tsui Hark.

[pabelbaba]

Pas "les", mais "elle".

Et de toute façon y'aura la rétro Fukasaku à la MCJP!

[pabelbaba]

Un Plan Simple de Sam Raimi - 1998

Quelle idée de regarder un truc pareil après la défaite de l'Edf...

Quoiqu'il en soit, j'ai quand même réussi à être pris par le truc. En premier lieu parce que le scénario, à défaut d'être original, recèle de suffisamment de rebondissements pour maintenir un rythme de croisière plus que satisfaisant. Ce qui compense très largement le fait que l'on sait pertinemment que tout va aller de mal en pis. Un vrai petit film noir de ce côté.

En revanche le film tranche avec les autres films du genre que j'ai pu voir grâce à son côté particulièrement humain. Rien à voir donc avec les aspects grand guignol de Fargo, auquel il est systématiquement comparé compte-tenu des similitudes de genre, de lieu et d'époque. Ici chaque perso est un quidam moyen placé dans des situations improbables. Pourtant les réactions ne sont ni téléphonées, ni absurdes, mais juste... normales. Vraiment. A chaque choix opéré par les persos, je me voyais faire les mêmes conneries. Identification totale donc. L'écriture y est pour une bonne part, mais les acteurs ont aussi fait un boulot assez dingue, surtout Billy Bob Thornton, un peu relou au début, et de plus en plus touchant au fur et à mesure que les emmerdes s'enchaînent.

A côté de cela, Sam Raimi a mis en veilleuse la folie visuelle qui caractérisait ses précédents films. Tout est plus posé et pépère, mais ça ne l'empêche pas de soigner ses cadres et de proposer des scènes de discussion en plan fixe parfaitement bien gérées. Enfin, en bonus, y'a la ganache de Gary Cole. Bon, ok, c'est pas un super acteur, mais j'adore sa tronche.

8/10

[pabelbaba]

Pas de critique :

Chasseurs de Dragons : 5,5/10

[pabelbaba]

Que la Bête Meure de Claude Chabrol - 1969

Un revenge movie à la française, avec soit disant des relents hitchcockiens, ça fait peur, mais ça intrigue aussi.

En premier lieu, les choix de narration opérés par Chabrol ne sont pas franchement réjouissants. Cette voix-off, c'est vraiment une horreur. En plus le timbre de Duchaussoy n'est pas particulièrement idéal pour ce genre d'exercice. Mais le pauvre n'est pas aidé par un rôle mal foutu et écrit bizarrement. En effet, à mi-chemin entre le manipulateur et le pékin moyen pas très doué, la mayonnaise ne prend pas. Ses relations avec les autres personnages sonnent faux du même coup. Surtout avec Caroline Cellier, dont les sentiments n'ont pas vraiment de justification, tombent un peu comme un cheveu sur la soupe et devraient même être très différents vu le comportement de Duchaussoy à son égard.

En revanche sa relation avec le fils de Jean Yanne avait un gros potentiel, autant humain que dramatique. Mais là encore l'écriture est foireuse et l'acting du gamin au diapason. Pas très palpitant donc.

Il reste alors au film une dernier bouée de secours : le Jean Yanne show! Et là, c'est royal. Il est infect, immonde, détestable au plus haut point et semble vraiment y prendre du plaisir. La scène de repas familial en devient jouissive tellement il s'y montre ignoble avec sa vilaine morgue acide. D'ailleurs la mise en abîme de la mémé qui se réjouit de son arrivée, tout autant que le spectateur, avec cette engueulade hors-champ, est vraiment bien vue. Il fout les pieds dans le plat d'une soirée entre bourgeois de province un peu coincés avec délectation!

En gros, il fait tout le sel de ce thriller pantouflard et pas très bien écrit, dont les révélations finales font doucement rire tous les amateurs de twists un peu chiadés.

6/10

[Mark Chopper]

Tu es courageux d'insister sur les téléfilms de Chabrol. Tu as vu Le Boucher ?

[Scalp]

Chabrol dans le genre no mise en scène c'est un génie.

[pabelbaba]

J'ai tout un coffret Z2 Uk à regarder! Et il y a Le Boucher, forcément.

[Dunandan]

Dragons 2 de Dean Deblois - 2014

On prend les mêmes et on recommence 5 ans plus tard. Le concept n'est pas déplaisant, les héros ont mûris, ne sont plus des gamins, mais restent un peu toujours les mêmes. D'ailleurs c'est tout à fait l'idée de cette suite, faire un 2 qui ressemble davantage à 1.2, tellement les différences avec le premier sont minimes.

Les relations entre les persos n'évoluent pas, incompréhension, amours diverses, rien n'a changé. Pareil pour la structure de l'histoire, façonnée en mode découverte/danger/bataille épique/fin. Mais malgré cette routine, le plaisir est bien là. Les héros se font méchamment malmener pour un DA tout public, l'humour n'est pas trop présent et reste assez bien senti, la réalisation est au poil (surtout dans les phases de vol, toujours ultra lisibles) et le soin apporté au look des nouveaux dragons se voit à l'écran. L'Alpha claque sévère du slibard!

Il y a bien sûr quelques bémols, comme le dragonnier solitaire, ultra abusé, ou la fin du combat sur le repère des dragons, complètement surréaliste, où des milliers de soldats débarquent sans qu'on les revoit après dans le film...???

Globalement, cette suite n'a pas les moyens de tirer la franchise vers le haut pour en faire un hit incontournable, la faute à une gentille paresse scénaristique qui se repose sur des acquis sympathiques, mais sans plus.

7/10

[pabelbaba]

Agent Spécial aka My Father is a Hero aka The Enforcer de Corey Yuen - 1995

L'ultime collaboration en entre Jet Li et Corey Yuen, malgré Wong Jing à l'écriture, est sans doute leur plus sérieuse et leur plus réussie.

Sur un pitch ultra classique à HK, à savoir celle du flic infiltré (running gag inside), on nous brosse le portrait d'un père et d'un fils séparés par le travail plus que prenant du père. La finesse n'est pas toujours au rendez-vous, le pathos prenant souvent le dessus, mais le résultat arrive à être touchant. Surtout quand on connait un peu les gugusses, on sait qu'on revient de loin. Wong Jing n'étant pas ce qu'on appelle un poète (le City Hunter avec Jackie, c'est lui... ), Anita Mui faisant généralement dans l'outrance et Blacky Ko n'est pas réputé pour sa finesse. Pourtant tout ce petit monde reste assez calme (non, à aucun moment Anita Mui n'est hystérique! ). Du coup ce film se présente comme une sorte de bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique HK de l'époque.

Parce qu'à côté de ce drame, Corey Yuen assure toujours. Les scènes d'actions sont toujours parfaitement bien calibrées avec ce qu'il faut de tatane et de gunfight homérique (celui dans le bar en verre vaut vraiment le détour). Parce qu'en face, les méchants ont de quoi répondre à Jet : Yu Rong, Collin Chou et Ken Lo, ça en jette (désolé...) et occasionne de belle joute à coups de pieds. Malheureusement le jeu de Yu Rong aurait mérité un peu plus de finesse pour se fondre dans le reste du tableau. Là, ses mimiques, qui n'auraient pas fait tache dans 99% des KFP, sont un peu hors de propos.

Mais cela reste un détail qui ne nuit pas à la cohérence globale de l'ensemble.

7/10