LES GARÇONS DE LA BANDE
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William Friedkin (1970) | 7/10
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William Friedkin (1970) | 7/10
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Pour tout amateur du cinoche burné de Hurricane Billy, l'expérience Les garçons de la bande semblera de prime abord déroutante, ou tout au moins atypique. Très bavarde, portée par un superbe découpage de dialogues, cette adaptation d'une pièce de théâtre a de quoi surprendre, tant au niveau de son adaptation magistrale que sa liberté de ton. Aborder, en 1970, le sujet de l'homosexualité de façon aussi frontale, n'était pas chose courante, d'autant plus que Friedkin le fait avec suffisamment d'intelligence pour éviter d'illustrer son propos à coup de clichés.
La prouesse de son adaptation tient dans sa qualité de huit clos qu'il exploite sans tomber dans le théâtre filmé. De son espace restreint, il tire le maximum, changeant sans cesse de point de vue à l'aide d'une caméra qui sait se rendre mobile quand elle le doit. Le passage entre l'espace extérieur et les différentes pièces de la maison en est un bel exemple. A cette aisance, caméra au poing, s'ajoute un ciselage brillant des parties dialoguées, qui permet à Friedkin de combler les presque 2h de son film sans trop de coups de mou. Il y a bien quelques longueurs, mais elles sont vite éludées par un personnage qui relance habilement la discussion.
L'autre ingrédient qui fait des garçons de la bande un film percutant est son casting. Composé des acteurs qui jouaient dans la pièce de théâtre d'origine, il permet à Friedkin d'user de la complicité évidente qui les lie pour que l'on ne puisse mettre en doute leur connivence à l'écran. Ils parviennent à se trouver avec aisance, leurs joutes verbales n'en sont que plus percutantes. Et quand le film bascule vers le règlement de compte, on se fait tout petit, gêné par les révélations qui s'enchaînent, mais enthousiasmés également par la passion qui anime tout ce petit monde.
Un peu en marge de ce que Friedkin réalisera par la suite, Les garçons de la bande possède toutefois ce ton provocateur, dont le but est de remettre en perspective les mentalités de l'époque, qui lui est typique. Il porte également quelques uns des gimmick de sa mise en scène, que l'on retrouve par exemple lors de l'arrivée tardive du mystérieux Harold, introduit au spectateur à l'aide d'un gros plan appuyé qui n'est pas sans rappeler le récent Killer Joe. Une séance un peu longuette peut-être, mais qui possède toutefois un réel intérêt, que ce soit dans le traitement soigné de son sujet ou dans la maîtrise dont y fait preuve Friedkin à la fois au niveau de sa direction d'acteurs (quelle dernière partie !) que dans sa mise en scène.
La prouesse de son adaptation tient dans sa qualité de huit clos qu'il exploite sans tomber dans le théâtre filmé. De son espace restreint, il tire le maximum, changeant sans cesse de point de vue à l'aide d'une caméra qui sait se rendre mobile quand elle le doit. Le passage entre l'espace extérieur et les différentes pièces de la maison en est un bel exemple. A cette aisance, caméra au poing, s'ajoute un ciselage brillant des parties dialoguées, qui permet à Friedkin de combler les presque 2h de son film sans trop de coups de mou. Il y a bien quelques longueurs, mais elles sont vite éludées par un personnage qui relance habilement la discussion.
L'autre ingrédient qui fait des garçons de la bande un film percutant est son casting. Composé des acteurs qui jouaient dans la pièce de théâtre d'origine, il permet à Friedkin d'user de la complicité évidente qui les lie pour que l'on ne puisse mettre en doute leur connivence à l'écran. Ils parviennent à se trouver avec aisance, leurs joutes verbales n'en sont que plus percutantes. Et quand le film bascule vers le règlement de compte, on se fait tout petit, gêné par les révélations qui s'enchaînent, mais enthousiasmés également par la passion qui anime tout ce petit monde.
Un peu en marge de ce que Friedkin réalisera par la suite, Les garçons de la bande possède toutefois ce ton provocateur, dont le but est de remettre en perspective les mentalités de l'époque, qui lui est typique. Il porte également quelques uns des gimmick de sa mise en scène, que l'on retrouve par exemple lors de l'arrivée tardive du mystérieux Harold, introduit au spectateur à l'aide d'un gros plan appuyé qui n'est pas sans rappeler le récent Killer Joe. Une séance un peu longuette peut-être, mais qui possède toutefois un réel intérêt, que ce soit dans le traitement soigné de son sujet ou dans la maîtrise dont y fait preuve Friedkin à la fois au niveau de sa direction d'acteurs (quelle dernière partie !) que dans sa mise en scène.