par nicofromtheblock » Ven 27 Juin 2014, 22:28
Le cœur battant : 7/10
Le réalisateur italien Roberto Minervini s'est rendu au fin fond du Texas pour nous livrer un film naturaliste, à la limite du documentaire. On y suit 2 adolescents : Sara, aînée d'une famille catholique ultra pratiquante et Colby, issu d'une famille texane "redneck". On découvre pas à pas leur mode de vie respectif entre prière et travaux de la ferme pour l'une et rodéo, armes à feu et barbecue pour l'autre. Le réalisateur essaye de rester le plus neutre possible ne jugeant ses personnages à aucun moment. Ça m'a fait un peu penser à Lumière silencieuse de Carlos Reygadas (remercié au générique de fin) par son approche intimiste et contemplative de ces petites communautés isolées. Le seul défaut du film, c'est que Sara est sensée remettre en cause sa foi en s'amourachant de Colby mais on ne sent jamais ces sentiments amoureux qui semblent être détruits dans l’œuf avant même d'éclore. Du coup, ce questionnement sur sa foi semble plus lié à son besoin de tracer sa propre voie qu'à cette amourette qui n'en est pas une.
Zero theorem : 6,5/10
J'aime toujours autant les univers créés par Terry Gilliam bourrés d'idées toutes plus imaginatives les unes que les autres. Mais là où Brazil avait un vrai fond, ici on a l'impression que le réalisateur ne sait pas trop où il va ... d'ailleurs, je n'ai pas trop compris la fin à partir du moment où le héros enfile la combinaison permettant de l'aider à trouver son âme. On sent toujours cette critique d'une société envahie par les machines où les hommes n'ont plus de liberté mais ça a beaucoup moins d'impact que dans Brazil, comme si son message n'avait pas évolué depuis 30 ans. Christoph Waltz fait du Christoph Waltz, un peu cabotineur mais ça colle bien à ce personnage extravagant et sa relation avec Mélanie Thierry est plutôt attachante malgré leur différence d'âge. Ça n'est pas un grand cru mais ça reste sympathique.
L'ex de ma vie : 5/10
Une comédie romantique balisée mais qui fonctionne grâce à la fraîcheur de son duo principal : Géraldine Nakache est toujours aussi craquante dans ces rôles un peu désinvoltes et Kim Rossi Stuart fera craquer toutes les filles avec son accent italien (d'ailleurs il semble y avoir quelques dialogues enregistrés en post-synchro). Sophie Cattani est également bien marrante dans le rôle de leur avocate fofolle. Même si le film n'a rien de mémorable, on passe un bon moment et la ville de Paris est plutôt bien mise en valeur. Ce second film de Dorothée Sebbagh m'a plus convaincu que son premier Chercher le garçon.
Goal of the dead - Première mi-temps : 5,5/10
Goal of the dead - Deuxième mi-temps : 6/10
Film de zombies français plutôt plaisant à suivre. Il est composé de 2 parties, la première réalisée par Benjamin Rocher (La horde) et la seconde par Thierry Poiraud (Atomik circus). La première mi-temps prend le temps de présenter les personnages et met rapidement en place le background de la contamination. Du coup, il n'y a pas beaucoup d'action et j'ai trouvé aussi que ça manquait un peu d'humour. Les personnages ne sont pas assez caricaturaux et j'aurais préféré un ton plus déjanté à la New kids turbo. Une fois que tout est mis en place, la deuxième mi-temps est plus jouissive se transformant en survival avec plusieurs groupes qu'on suit en parallèle. La mise en scène des 2 parties est plutôt soignée et les effets spéciaux sont réussis même s'il y a quelques effets en bullet time qui ne servent à rien. Au final, c'est un petit film de genre sympa alliant l'univers du football à celui des zombies.
Under the skin : 7,5/10
Troisième film du clippeur Jonathan Glazer. Sur un scénario minimaliste (une extraterrestre prend forme humaine et capture des hommes pour se nourrir puis tente de reproduire les comportements humains pour s'intégrer), le réalisateur nous livre une oeuvre étrange où les expérimentations sensorielles priment sur le fond. Grâce à la musique de Mica Levi, il arrive à créer une ambiance pesante du début à la fin (cette scène sur la plage avec le couple qui se noie est assez marquante). Quant à Scarlett Johansson dans ce rôle mono-expressif, elle s'en sort forcément bien. J'ai juste été gêné par l'effet redondant de certaines scènes : le film aurait pu faire une dizaine de minutes en moins sans perdre dans son impact. Un OFNI atmosphérique qui marque durablement et qui est moins "autiste" que ce à quoi je m'attendais.