21 Grammes - Alejandro onzales Inarritu - 2004
Je vais être dur mais il m'a bien saoulé ce 21 Grammes. Pourtant, je gardais un bon souvenir de ma séance ciné mais de l'eau a depuis coulé sous les ponts. La recette d'Alejandro Gonzales Inarritu a été maintes fois copiée, et notamment par lui même, puisque son film reprend le concept d'Amour Chiennes et qu'il en livrera ensuite une version mainstream avec Babel. Et à bien y regarder, cette histoire à la narration déstructurée n'est finalement pas bien folichonne. L'artifice de la doublette Inarritu/Arriaga a tout du cache misère. Pendant deux heures, on passe constamment du coq à l'âne, les scènes s’enchaînent en faisant abstraction de toute logique chronologique. Pendant 30 minutes, le spectateur est sollicité pour recoller les morceaux du puzzle, mais une fois celui-ci reconstitué, il ne reste plus grand chose. Et autant dire que le chemin restant à parcourir pour atteindre l'épilogue est assez pénible.
Ensuite, il y a un parti-pris (du scénariste) de ne pas faire dans la demie-mesure en terme de misérabilisme. C'est un drame, on sait à quoi s'attendre, mais c'est vraiment too much par moment. En découlent des hectolitres de pathos... Destins brisés et tous liés par un événement tragique. Dans les faits, un ex-taulard sur la voix de la rédemption religieuse (Benicio Del Toro) renverse un gentil père de famille dont le coeur va finir dans le thorax d'un cancéreux (Sean Penn), lequel va tomber amoureux de la femme de la victime (Naomi Watts), ancienne junkie. Oh putain, mais ils ont fumé quoi bordel! Du tire-larmes de compétition qui a du faire augmenter de manière exponentielle la consommation de kleenex dans les salles.
Benicio et Naomi sont plutôt bons et d'ailleurs on ne peut pas dire que les personnages soient mal écrits. Extirpés du contexte de l'histoire, ils sont plutôt bien croqués, mais la tambouille a du mal à prendre. Tout est sur-appuyé, le trait grossi, dans le seul but de faire plus noir que le noir. Comme Sean Penn, qui se coltine un perso bien gratiné et nous fait sa "spéciale", la prestation du chien battu... Et là, dans le genre lourdingue, il excelle. Autre grief, très subjectif peut-être, mais j'ai trouvé le film assez moche. L'excès de grain et la photo tristounette est l'avenant de la bonne humeur ambiante, ça respire la joie de vivre... 21 grammes est un peu au drame ce que le film à twist est au thriller, du travail de petit malin.
4.5/10