[Val] Mes Critiques en 2014

[Alegas]

Bon, je ne commente pas parce que je n'ai pas vu les films que tu évoques (même si je compte bien mater du Herzog cette année : j'ai aimé le peu que j'ai vu du bonhomme), mais ça fait plaisir de voir ces critiques

Je dirais même plus, ça fait plaisir de voir des critiques de films pas forcément beaucoup traités sur BOM.

[Mark Chopper]

Alors ça, je l'ai pensé sans oser l'écrire

[Val]

Disons que lorsque je vois que le film n'est pas ou peu référencé, ça m'aide a me forcer un peu là où je n'ai pas grand chose à dire de plus sur un film comme Edge of Tomorrow où tout a déjà été dit ailleurs.

Content que ça suscite au moins la curiosité en tout cas.

[zack_]

Mon oncle m'avait un peu decu, je verrai celui-ci tiens vu que j'ai du Tati en retard!

Sinon, pour Nosferatu, c'est vraiment particulier. D'ailleurs, je n'avais pas trop aimé la première fois. Mais là, c'était ma troisième vision, et je le place dans mon Top 100, c'est typiquement le genre d'expérience ciné que j'adore.

Que penses tu de la version 1922? Sont-elles complémentaires ses deux versions? Que apporte la version Herzog si ce n'est a priori d'être plus "folle"? SI je te pose la question c'est que j'ai la première version que j'ai toujours pas vu et savoir si celle là doit rentrer dans ma liste de visionnage avant, après ou carrément à la place de l'original.

[Val]

J'ai vu le Murnau il y a très longtemps, j'avais plutôt aimé. Après, c'est un film muet donc faut accrocher au genre. Il n'y a pas d'ordre pour les visionner, le film de Herzog n'étant pas plus un remake du Murnau que du film de Browning de 1931 par exemple. C'est juste une nouvelle adaptation de Dracula, mais qui s'inspire un peu du film de 1922 pour lui rendre hommage, d'où la réutilisation du titre.

[elpingos]

Ca donne envie le Plague Dogs, j'en ai lu d'autres critiques élogieuses et ça a l'air d'être quelque chose

[Alegas]

LA MAIN DU DIABLE
Id. - Maurice Tourneur - 1943

Produit par la Continental, la fameuse compagnie fondée par l'occupant allemand, La Main du diable est une curiosité dans le cinéma français par son appartenance au genre fantastique, genre dont le cinéma hexagonal est généralement peu friand. Le film raconte l'histoire d'un artiste peintre auquel la chance tourne le dos : médiocre dans son art et en amour, il mène une vie qui ne le satisfait pas jusqu'au jour où un cuisinier lui offre une main coupée sensée lui porter chance. Aléa : il devra s'en débarrasser en la revendant sous un an à peine d'être damné. L'année passe et le peintre oubli. Le film raconte alors son périple pour tenter de se racheter auprès du diable en personne venu le tourmenter.

Le film, assez court, peut faire penser à une version antérieure de La Quatrième Dimension, tant l'histoire est proche de celles que contera quelques vingt années plus tard Rod Serling. On peut aussi penser à Rendez-vous avec la peur que réalisera Jacques, fils du cinéaste. Le film alterne les séquences dans le Paris de l'époque avec des scènes à l'aspect fantastique très réussi, comme l'arrivée de la taverne au début ou la rencontre avec les anciens possesseurs de la main à la fin. Au niveau de l'interprétation, c'est toujours un plaisir de retrouver Pierre Fresnay qui parvient, malgré la classe qu'on lui connaît habituellement, à se glisser dans le rôle de cet homme un peu minable qui se retrouve pris au piège. On retrouve dans les seconds rôles d'autres têtes connues des productions de l'époque comme Noël Roquevert. Pas grand chose de plus à dire, La Main du diable est un très bon divertissement totalement réussi et une curiosité renforcée par le fait de voir que de très grands acteurs de théâtre et cinéma de l'époque n'avaient pas peur à l'époque de se montrer dans des productions fantastiques.

7,5/10

[Kakemono]

Je voudrais pas gâcher ta critique avec mon approved toupouri mais tout le cœur y est. Bon, je l'ai peut être un poil surnoté mais j'aime vraiment cette Main du Diable. Je suis bien content de voir que tu as apprécié.

Et bien joué pour Plague Dogs.

[osorojo]

Depuis le temps que j'ai envie de tenter du Tourneur, faudrait vraiment que je le fasse ^^ Je lis beaucoup de bonnes choses sur lui en ce moment

[Val]

Je voudrais pas gâcher ta critique avec mon approved toupouri mais tout le cœur y est.

Il n'y a pas d'approved pourris quand ils sont sincères. Merci en tout cas.

[Val]

GODS AND MONSTERS
Id. - Bill Condon - 1998

Le 29 mai 1957, James Whale, cinéaste principalement connu pour ses productions « Universal Monsters » dont les deux premiers Frankenstein, se donnait la mort en se noyant dans sa piscine. Le film raconte les dernières semaines de la vie du cinéaste, retiré du cinéma et du show-business, et sa relation ambiguë avec son jeune jardinier Clayton Boone. Une des premières scène du film met le spectateur en garde : à travers l'interview du cinéaste par un jeune journaliste mal élevé d'avantage avide d'anecdotes croustillantes sur les tournages des classiques de l'horreur plutôt que des souvenirs d'enfance de Whale, Bill Condon nous informe que ce n'est pas un biopic classique que nous allons voir.

Ce qui intéresse le cinéaste ici est de raconter l'histoire d'un homme que son corps et son esprit sont en train de lâcher. Reclus dans sa demeure, il se laisse aller à la mélancolie et à la nostalgie, envahit par les souvenirs de son enfance malheureuse dans un univers familial qui l'étouffait et de ses amours perdues, à travers les apparitions de son ancien amant. Le film laisse apercevoir un aspect peu reluisant du cinéma hollywoodien, à travers l'évocation d'orgies démentielles organisées pas certains grands noms du cinéma. Mais Condon n'en dira pas plus que ces quelques lignes de dialogues échangées entre Whale et son jeune jardinier. Il s'agit d'avantage de montrer comment Whale a finit par devenir épuisé de cet univers, comment cette superficialité n'a pas réussi à lui donner le bonheur qu'il recherchait en fuyant son univers familial. Aussi, c'est la question de son homosexualité et de la difficulté de la vivre dans l’Amérique des années 50 que le film traite en filigrane.

Ian McKellen trouve ici un rôle taillé sur mesure où il apporte son charisme aristocratique à James Whale arrivant a faire passer la mélancolie de son personnage tout en lui donnant un côté vieil homme indigne qui aime a amener les jeunes hommes a se dénuder pour lui. A ses côtés, l’habituellement insipide Brendan Fraser apporte le côté candide que son personnage de jardinier, représentation de l'américain moyen des années 50 nécessitait.

7/10

[Dunandan]

Je voudrais pas gâcher ta critique avec mon approved toupouri mais tout le cœur y est.

Il n'y a pas d'approved pourris quand ils sont sincères. Merci en tout cas.

Fait à la main en plus .

[Alegas]

UNDER THE SKIN
Id. - Jonathan Glazer - 2013

SPOILERS !

De l'avantage de ne rien savoir des films avant de les voir. C'est ce qui m'est arrivé pour Under the Skin dont j'avais seulement lu ces derniers jours que le film avait un côté expérimental et je me suis retrouvé face à une très bonne surprise. D'abord énigmatique, le film s'ouvre par plusieurs plans ésotériques avant de nous présenter une jeune femme aux cheveux d'ébène qui prend le volant d'une camionnette et commence à chasser les hommes qu'elles croisent sur la route, leur promettant une aventure sexuelle avant de les tuer (ce qui donne lieu a une scène sous-marine impressionnante). Toute la première partie se résume à cette idée ce qui lui donne un côté répétitif qui pourra déjà en rebuter certains mais, pour peu que l'on ait été happé par l'atmosphère du film, il y a une certaine fascination à observer Scarlett Johansson, magnifiquement filmée et mise en valeur avec cette chevelure d'ébène, véritable femme fatale tout droit sortie d'un Film Noir.

Toutefois, le film commence à s'essouffler dans sa seconde partie, qui suit le moment avec le jeune homme défiguré et qui souffre clairement d'un manque de rythme et de l'opacité de son propos. En effet, en délaissant le caractère expérimental de la première partie, Jonathan Glazer décide de ne pas limiter son film à une expérience sensorielle et d'en faire quelque chose de plus. Ainsi, quel sens donner à cette histoire de mante religieuse qui se met à déprimer ? Peut-être peut on y voir une métaphore de la prostitution ou de la violence faite par les hommes aux femmes (sans pour autant tomber dans le pamphlet facile, ce qui serait navrant). En effet, « Laura » semble être plus ou moins soumise à un mystérieux motard qui l'oblige apparemment à capturer des hommes pour les « vider » dans tous les sens imaginables. Touchée par l'innocence du jeune défiguré, Laura refuse d'aller jusqu'au bout de sa mission et part s'isoler dans un coin paumé où elle rencontre un homme qui pour la première fois la traitera non plus comme un objet, une enveloppe mais bien comme une être humain. D'ailleurs, pendant toute cette partie, elle observe son corps sous toutes les coutures, comme pour tenter de se réapproprier ce corps que d'autres avait aliéné, la limitant à une façade, une apparence. Ainsi, qui y a t'il « Under the Skin », sous cette peau, cette apparence ? Un corps dont la destruction totale sera réalisée par le viol final. A côté, le motard est toujours là, prêt à recommencer avec une nouvelle femme, comme au début du film. Peut-être suis je complètement à côté de la plaque vis à vis des intentions de cinéaste, mais c'est à l'heure actuelle la seule façon que je vois d'interpréter le film. Reste au final une belle expérience de pure mise en scène dans la première partie, un peu gâchée par une seconde plus faible.

8/10

[Mark Chopper]

leur promettant une aventure sexuelle avant de les tuer

Alors ça, on n'en sait rien...

Sinon, comme tous les films vides et autistes, je vois qu'on surinterprète/se fait son propre scénario pour pallier aux carences de l'auteur.

Oui, je provoque.

[Val]

Ça me semblait plus ou moins évident tout de même quand à ce qu'il advient de ses "victimes".

Après, je suis d'accord sur le fait que la seconde partie aurait mérité d'être un peu plus lisible dans ses intentions et que j'extrapole pas mal, mais c'est ce qui m'est venu en tête pendant le film. Après, c'est peut être complètement hors-sujet, mais je trouve le film intéressant de ce point de vue.
Reste que je regrette clairement que tout le film ne soit pas du niveau de la première partie.