CARTEL
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Ridley Scott (2013) | 6/10
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Ridley Scott (2013) | 6/10
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Excès d'écriture dans sa partie dialoguée, une histoire au liant parfois un peu volatile, mais des personnages finement caractérisés pour épouser avec justesse une vision très noire du monde, voilà ce que l'association Cormac McCarthy / Ridley Scott propose avec Cartel. Le résultat, déroutant, un peu trop long certainement, ne manque cependant pas d'intérêt, ne serait-ce qu'à travers sa fausse démesure, incarnée habilement par la toujours délicieuse Cameron Diaz.
Cartel a éveillé en certains un rejet immédiat, la faute notamment à ses dialogues un brin poussifs et son côté anti polar. Il est certain que celui qui aurait souhaité y voir un film uppercut sur les barons de la drogue a du rapidement déchanter tant le film de Scott décrit finalement si peu le milieu. Il s'intéresse en effet à autre chose, au monde vu à travers différents personnages qui ont tous quelque chose à apporter au récit. Pour certains leur innocence, qui ne leur permet pas d'estimer à sa juste mesure le nouveau monde dans lequel ils se projettent, pour d'autres, leur détermination due à une expérience de vie peu clémente, chaque point de vue permet à Scott de se lancer dans une dissection clinique de l'être humain, de son rapport au sexe et à la mort. Finalement, il n'exploite son contexte croustillant que pour approcher cette dernière thématique de très près, avec une violence qui s'invite parfois entre deux dialogues.
Car c'est bien là, à mon sens, que Cartel loupe le coche, dans son maniérisme constant que l'on retrouve essentiellement dans ses dialogues bien trop philosophiques pour sonner authentiques. Et quand les tirades deviennent tellement abstraites qu'on n'en saisit pas vraiment la portée (le dialogue entre Fassbender et Blades en est un exemple frappant d'exagération), on est à deux doigts de décrocher totalement. Mais la maîtrise visuelle de Scott et son savoir-faire lui permettent de maintenir l'intérêt de ses spectateurs. Il parvient ainsi à nous faire oublier le chaos qui règne dans son script trop intellectualisé en parsemant la séance de séquences marquantes, comme cet assassinat en plein Londres qui arrive à point nommé pour imager la violence qui n'était jusque là que sous-entendue.
Intéressé mais déçu, intrigué pendant une bonne heure puis passablement fatigué au bout du compte par un film qui cherche à se faire plus malin qu'il ne l'est, tel est mon état d'esprit au moment où le maître du jeu s'affiche enfin dans le cadre avec charme. Scott prouve qu'il en a encore sous le pied, qu'il est toujours capable de produire de la belle image, mais il confirme aussi qu'il peine un peu à savoir quoi exprimer avec son savoir-faire évident. Sa collaboration avec Cormac McCarthy aurait pu être un coup de fouet à son manque d'inspiration, mais l'univers littéraire très marqué de ce dernier a vérolé Cartel plus qu'il ne l'a stimulé. Gasp !
Cartel a éveillé en certains un rejet immédiat, la faute notamment à ses dialogues un brin poussifs et son côté anti polar. Il est certain que celui qui aurait souhaité y voir un film uppercut sur les barons de la drogue a du rapidement déchanter tant le film de Scott décrit finalement si peu le milieu. Il s'intéresse en effet à autre chose, au monde vu à travers différents personnages qui ont tous quelque chose à apporter au récit. Pour certains leur innocence, qui ne leur permet pas d'estimer à sa juste mesure le nouveau monde dans lequel ils se projettent, pour d'autres, leur détermination due à une expérience de vie peu clémente, chaque point de vue permet à Scott de se lancer dans une dissection clinique de l'être humain, de son rapport au sexe et à la mort. Finalement, il n'exploite son contexte croustillant que pour approcher cette dernière thématique de très près, avec une violence qui s'invite parfois entre deux dialogues.
Car c'est bien là, à mon sens, que Cartel loupe le coche, dans son maniérisme constant que l'on retrouve essentiellement dans ses dialogues bien trop philosophiques pour sonner authentiques. Et quand les tirades deviennent tellement abstraites qu'on n'en saisit pas vraiment la portée (le dialogue entre Fassbender et Blades en est un exemple frappant d'exagération), on est à deux doigts de décrocher totalement. Mais la maîtrise visuelle de Scott et son savoir-faire lui permettent de maintenir l'intérêt de ses spectateurs. Il parvient ainsi à nous faire oublier le chaos qui règne dans son script trop intellectualisé en parsemant la séance de séquences marquantes, comme cet assassinat en plein Londres qui arrive à point nommé pour imager la violence qui n'était jusque là que sous-entendue.
Intéressé mais déçu, intrigué pendant une bonne heure puis passablement fatigué au bout du compte par un film qui cherche à se faire plus malin qu'il ne l'est, tel est mon état d'esprit au moment où le maître du jeu s'affiche enfin dans le cadre avec charme. Scott prouve qu'il en a encore sous le pied, qu'il est toujours capable de produire de la belle image, mais il confirme aussi qu'il peine un peu à savoir quoi exprimer avec son savoir-faire évident. Sa collaboration avec Cormac McCarthy aurait pu être un coup de fouet à son manque d'inspiration, mais l'univers littéraire très marqué de ce dernier a vérolé Cartel plus qu'il ne l'a stimulé. Gasp !