[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 16 Juin 2014, 16:25

Non, pas encore. Nobody knows est prévu, mais je verrai probablement celui cité par Mark avant, histoire de varier un peu ;). Par contre I wish, je ne sais pas encore comment je vais le voir (pas dispo en médiathèque).
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A la poursuite d'Octobre Rouge - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 17 Juin 2014, 03:28

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A la poursuite d'Octobre Rouge, John McTiernan (1990)

C'est un régal de retrouver John McTiernan avec ce film que je considère comme l'un des meilleurs films de sous-marins. Ce qui surprend d'emblée, c'est la clarté des enjeux et la volonté transparente de nous offrir un divertissement humble (pas de multiples intrigues qui ne feraient qu'embrouiller et endormir le spectateur) et intelligent à la fois. Pour préciser ce dernier point, à l'image de Predator et surtout Piège de cristal, on retrouve ce talent dans la construction de l'action à travers la composition d'un récit crédible et accrocheur. D'abord par un respect des langues étrangères (qui contribuent ainsi à l'immersion) avant de repasser à l'anglais par une astuce narrative que l'on retrouvera dans Le 13ème guerrier, puis par un script malin qui échappe bien vite à l'étiquette du film d'action décérébré en livrant peu de séquences d'affrontement, et en reposant principalement sur ses deux adversaires qui se caractérisent par leur intelligence (et que je les kiffe ces petits clins d'oeil à son chef-d'oeuvre précédent).

Ainsi, ce qu'il me plait, c'est que ce film n'est pas juste un pur film de sous-marins, mais d'abord un habile jeu du chat et de la souris, où la tension se déploie efficacement à travers la tentative américaine de comprendre son adversaire, tout en déroulant fluidement les implications géo-politiques sans jamais encombrer inutilement le devant de la scène. Car le véritable noyau du film et la raison de notre attachement aux protagonistes, c'est le facteur humain. Et on déploie à cette fin un petit background pour les rendre sympathiques, qui de plus a son utilité dans le script en nous amenant vers des séquences-pivot. Pour le docteur Ryan, il questionne sa capacité à être l'homme de la situation, et pour le capitaine de l'Octobre rouge, ses motivations exactes derrière un caractère riche et complexe.

L'une des forces narratives du film est donc de contourner les clivages idéologiques d'une telle histoire, avec au final une compréhension mutuelle impressionnante de simplicité et de sincérité entre ces deux pays (un échange de briquet et de cigarette et la méfiance s'évapore aussitôt), allant à contre-courant de bien de productions du même genre. Et ce duo n'est pas le seul à être étoffé, tous les personnages étant dépeints par des petits détails qui font toute la différence, et habités par des acteurs impliqués et au top de leur forme, comme Sean Connery qui impose par son charisme, et Alec Baldwin qui est certainement le meilleur Jack Ryan vu au cinéma. Le reste du casting est énorme (Sam Neil, Tom Curry, etc.).

En dépit d'un script assez linéaire et d'une majorité de séquences dans des huis-clos, on ne s'ennuie jamais, notamment grâce à un langage visuel marqué (dès l'introduction on nous donne beaucoup d'informatique sur les personnages et le contexte par l'image seule) et un grand talent pour la mise en scène, qui se traduisent dans les sous-marins par une maîtrise de l'espace et de l'éclairage (qui permet d'identifier immédiatement chaque submersible) qui rend l'illusion presque parfaite (à part 2-3 effets spéciaux mal incrustés). Un artifice dont McTiernan semble d'ailleurs se moquer à un moment, mais qui reflète également sa passion pour la préparation et la précision technique de ses films. Et les rares morceaux de bravoure valent leur pesant d'or, en nous livrant préalablement un ABCdaire habile et accessible des manoeuvres tactiques (illustré par le bippp du sonar), qui nous permet ainsi de participer à une jouissive partie géante de toucher-couler.

Bref, une réussite à tous les niveaux qui sublime le divertissement tout public en livrant un produit humain et intelligent, sans oublier d'être rythmé et bien réalisé, et ce, sans presque aucune séquence qui fait boum. Un film qui rappelle combien McTiernan est l'une des grandes références du cinéma d'action.

Note : 8.5/10
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Riddick - 7/10

Messagepar Dunandan » Mer 18 Juin 2014, 22:20

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Riddick, David Twohy (2013)

J'ai bien aimé ce troisième opus en dépit des retours mitigés que j'ai lu ici et là. Je comprends la déception selon laquelle ça ne colle pas à l'ambition qui se profilait à la fin des Chroniques de Riddick, mais finalement ce retour aux sources, puisqu'on se rapproche davantage de Pitch Black, est peut-être profitable à cette franchise au lieu de s'écraser en plein vol. Pourtant je prévoyais le pire en voyant les CGI surexposés produisant un résultat parfois trop lisse et superficiel, mais la direction artistique compense énormément ce défaut de finition, et une fois dedans, j'ai même trouvé que c'était le plus beau à ce niveau-là avec des plans graphiques parfois dignes d'un comic book, sans oublier un rab' de boobs (ce qui est toujours bon à souligner).

Le pitch est très épuré et détend les neurones, mais ça ne nous prend pas pour autant pour des cons, avec globalement peu de facilités narratives. Certes, on commence avec une petite pirouette scénaristique, prétexte pour se retrouver dans du pur survival durant quarante bonnes minutes, avant d'enchaîner avec une chasse à l'homme opposant Riddick à des mercenaires peu scrupuleux où l'ennemi ne vient pas forcément de là où le croit. Du déjà vu, mais la mayo prend pour le peu qu'on apprécie le personnage encore ici le noyau du film.

L'ambiance mixant Conan au Space Opéra qui est surtout présente au début, est du plus effet avec une planète infestée de bestioles pas très commodes, où Riddick aura à retrouver son instinct animal pour s'en sortir, se servant au passage de ce qu'il trouve pour se confiner un arsenal (peut-être les meilleures séquences du film). Ce qui donne lieu à des affrontements jouissifs où rien se semble joué d'avance (là aussi on retrouve la tension du premier). Le fait d'entendre avec parcimonie la bonne voix rocailleuse de Diesel de plus en plus bad-ass au fur et à mesure qu'il se retrouve, c'est vraiment la classe. Pas de chi-chi, on va droit à l'essentiel avec de la testostérone brute et suintante. Certes, un petit intermède Disney en mode couillu avec un chien extra-terrestre vient faire son apparition (petit clin d'oeil au second), mais cette petite touche d'humour passe bien à l'écran et crée même un chouïa d'émotion et d'empathie par la suite.

On m'a rabâché que ça se gâte dans la seconde partie, mais à part cette ligne narrative téléphonée opposant bons et mauvais mercenaires, et cette motivation bidon de l'un d'eux, j'ai pris mon pied dans ce jeu de cache-cache burné où Riddick montre combien il en a toujours dans le pantalon en se rapprochant au plus près d'eux sans qu'on l'aperçoive, sauf pour les narguer, comme un prédateur jouant avec sa proie. Oui, rien de bien original dans le fond, c'est du Pitch Black 2.0, mais ça reste cool. On retrouve donc des personnages bad-ass bien caractérisés et stéréotypés - dans le bon sens du terme - (l'ordure misogyne, la brute épaisse, la salope, le petit jeune naïf...), qui jouent à qui a la plus grosse, s'échangent des répliques sympathiques qui respirent leur amour mutuel, se font des coups de putes où on retrouve le Riddick qu'on apprécie même s'il devient un peu trop gentil vers la fin. C'est mon petit bémol personnel, mais c'est aussi ce qui le rend intéressant et différent par rapport aux autres films, puisqu'on sait encore moins ce qu'il est capable de faire moralement pour arriver à ses fins, même s'il y a malgré tout des exécutions qui font bien mal dans la lignée des deux précédents (en gros "n'essaye pas de me baiser, et je te rendrais peut-être la pareille").

Bref, en dépit de quelques CGI faisandés (surtout au tout début), une seconde partie balisée et recyclée, et un Riddick un poil trop gentil se dirigeant vers une fin trop sèche et limite bisounours à mon goût, c'est du tout bon pour peu qu'on ne cherche pas un divertissement prise de tête et qu'on souhaite retrouver un peu le meilleur des deux précédents, sans arriver forcément à leur niveau en faisant les comptes. Une suite certes sans prise de risque, mais qui au moins livre globalement la marchandise et ne trahit pas (trop) l'esprit de la saga. Je serais bien partant pour un quatrième.

Note : 7/10
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No Country for Old Men - 10/10

Messagepar Dunandan » Jeu 19 Juin 2014, 03:42

CHALLENGE BOM JUIN 2K14

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No country for old men, Joel et Ethan Coen (2007)

Les frères Coen au sommet de leur art. Le script est d'une simplicité hallucinante dans les apparences, mais sublimé totalement par un langage visuel qui pourrait se passer de dialogues (à l'image de l'intro mutique), et se résume grosso-modo à une pure chasse à l'homme autour d'une mallette bourrée de fric, le tout dans un cadre très westernien dans l'âme et une photo crépusculaire à tomber.

Autre atout du film, c'est clairement son écriture, au service des deux personnages qui guident ce petit jeu de massacres. A ce titre, la mise en place qui prend son temps au début est essentielle pour savoir à qui nous avons affaire. D'un côté, cette sorte de cow-boy qui observe la scène de loin lorsqu'il chasse, mais se retrouve au contact de manière tout à fait aléatoire et ironique (à un détail humain près il aurait pu s'en tirer, mais c'est ce qu'il le rend justement un peu plus humain). De l'autre, ce tueur psychopathe qui est certainement l'un des meilleurs méchants du cinéma, armé de son énorme pétoire et de son curieux appareil à air comprimé qui apportent un grain de folie macabre et délicieusement cartoonesque à ses exécutions. Outre son mode opératoire singulier, ce qui est intéressant chez lui, ce sont son caractère froid et impassible, et ses principes d'une naïveté et d'une logique confondantes (à l'image de ce face-à-face avec l'épicier où tout se joue sur un pile ou face), qui rendent ses actes totalement imprévisibles. Il est presque le diable en personne, ou plutôt une concentration de l'absurdité à l'oeuvre dans la société humaine. Ce duo est complété par un shérif vieux et fatigué, progressivement dépassé par la situation, et qui se contente alors de dresser le constat d'un monde dominé par la violence qui le dépasse et le précède. C'est lui au fond le personnage principal, non par son temps de présence à l'écran, mais parce qu'il est celui qui tente de donner du sens à cette tragédie qui en a pas vraiment au fond.

Quant au casting, c'est un sans-faute. Celui qui m'épate le plus, c'est Javier Bardem incarnant un impressionnant tueur à gages à l'air candide mais trahi par son regard animal, et qui prononce étrangement chaque mot sans changer de ton comme si rien ne pouvait l'affecter. Vient ensuite Josh Brolin qui livre une composition contrastée, campant un personnage ambigu jusqu'à la fin, et qui a les épaules pour proposer une résistance farouche. Et enfin Tommy Lee Jones est parfait dans la peau de ce vieux shérif expérimenté sur le déclin. Une belle brochette d'acteurs qui livrent tous de belles interprétations incarnées.

No Country for Old Men, c'est la vision pessimiste d'un monde où l'argent et la violence se renvoient la balle, livrant en son sein un goût de fatalité prononcé. Jamais les frères Coen ne sont allés aussi loin au bout de leur intention, avec des gentils qui ne gagnent pas à la fin, et un humour à froid terrifiant. Certainement l'un de leurs films les plus aboutis à tous les niveaux, et qui propose un spectacle extrêmement jouissif en plus de livrer un sous-texte sur l'Amérique riche de lectures, sans encombrer un récit épuré jusqu'à la moelle.

Note : 10/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 19 Juin 2014, 06:28

Alegas a écrit:Revois quand même Forrest Gump pour confirmer, car autant j'aime aussi beaucoup le film, autant à mes yeux c'est un film qui n'a pas la puissance du propos, comme peux l'avoir justement Seul au Monde.
Forrest Gump finalement, c'est un film qui perdra énormément de sa superbe et de son intérêt une fois que toutes les générations ayant connu la seconde moitié du 20ème siècle aura disparu.

Sinon, comme tu dis, ceux qui critiquent le film pour son soi-disant placement de produit sont totalement à côté de la plaque.

Je n'avais pas lu ton com'. Ben mon attachement à Forrest Gump va au-delà du propos qu'il peut défendre, mais vu comme il vieillit toujours bien dans ma tête ce Seul au monde, pas impossible que je monte ma note par la suite ^^.

En tous cas on est bien d'accord pour le placement de produit ;).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 19 Juin 2014, 10:23

No Country, je le trouve un peu plus parfait à chaque vision. Peut être mon film US préfère des 10 dernières années. :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 23 Juin 2014, 06:00

Critiques en mode vacances (films vus dans le bus :mrgreen:) :

Le patriote : 5.5/10

Roland Emmerich qui singe Barry Lyndon et Braveheart (incroyable le nombre d'allusions), ça fait sourire, mais au moins ça divertit (il y a même des blagues plus ou moins volontaires ^^), bien que trop long sur la durée (3h00 !). Bourré de grosses ficelles et d'incohérences, le scénario n'arrive jamais à la hauteur de ses ambitions, à savoir un mélange entre drame familial et épopée historique (trop de violons et de pathos d'un côté, trop de clichés et de passages surlignés au stabilo de l'autre). Je retiens tout de même la belle photo, quelques séquences de guerre bien foutues, un Mel Gibson en fou de guerre satisfaisant, et des personnages, bien que peu épais et écrits à la truelle, auxquels on s'attache relativement (ils sont bien habillés, ça joue). En tous cas, pas idéal pour réviser son histoire tant ça pue la propagande pro-américaine.

Fever Pitch : 6.5/10

Sympathique comédie romantique livrée par les frères Farelly. Un fil directeur très simple (comment est-ce qu'une relation amoureuse peut se mesurer à une passion dévorante), compensé par des personnages attachants, et quelques séquences atypiques pour le genre (tout commence par un vomi), et un cadre spécial (l'équipe de base-ball de Boston). Pas inoubliable, mais de quoi passer un bon moment si bien accompagné.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 23 Juin 2014, 07:07

The Patriot j'en garde un bon souvenir, faudrait que je me le refasse à occasion ;) La prochaine fois fait nous ta critique de tes vacances
zack_
 

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 23 Juin 2014, 17:14

L'histoire pour les Nuls ce truc. On dirait du Benjamin Gates par moments vu les énormités et grosses ficelles. Comme divertissement ça passe, c'est même parfois drôle (volontairement ou pas), mais voilà 3h00 c'est trop long pour ce que ça raconte. Meilleur film d'Emmerich selon moi, c'est pour dire le niveau du mec ^^.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 23 Juin 2014, 18:22

:shock:

Même le jour d'après tu aimes pas, qui est peut etre le film le plus intelligent de sa filmo
zack_
 

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 23 Juin 2014, 18:45

Vu qu'une fois, mais je ne pense pas dépasser les 6 :chut:. Mais bon, à part 10000 qui est une vraie purge (pas vu ses films d'après), je ne déteste pas ses films, mais voilà c'est du divertissement un peu con-con qu'on regarde sans réfléchir au comment du pourquoi (ou l'inverse).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 23 Juin 2014, 23:14

zack_ a écrit::shock:

Même le jour d'après tu aimes pas, qui est peut etre le film le plus intelligent de sa filmo


C'est dire le niveau de l'intelligence, c'est quand même un film avec des gens qui fuient du froid qui bouge. :eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Infernal Affairs - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 24 Juin 2014, 02:17

CHALLENGE BOM JUIN 2K14

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Infernal Affairs, Andrew Lau et Alan Mak (2002)

Infernal Affairs incarne pour moi un point-tournant dans le paysage du polar HK, l'heure n'étant plus aux gun fights énervés à la Tsui Hark ou à la John Woo, mais à la mise en scène sobre, tout en retenue, et à une écriture brillante qui repose essentiellement sur la psychologie profonde de ses protagonistes principaux et aux relations qu'ils entretiennent, tous campés par d'excellents acteurs (le casting est ici une force avec notamment Andy Lau, Tony Leung, Anthony Wong, et Eric Tsang). Bref, le mot d'ordre est réalisme, crédibilité, et implication (de la part du spectateur).

L'intelligence du traitement, c'est que l'infiltration ne repose pas sur le fait de deviner qui est la taupe de chacun des deux camps (la police ou la mafia chinoise) puisque leur identité est déjà connue, mais plutôt de savoir quelles en sont les conséquences sur un plan humain et existentiel. Pas d'intrigue alambiquée, les enjeux étant posés dès le départ, et le tout est rendu dynamique et captivant grâce à un montage efficace, une forte identité visuelle urbaine, et à une tension bien rendue, surtout lorsque les deux taupes sont sur le point de découvrir qui est qui. En effet, on finit par s'attacher à eux pour des raisons différentes, le gangster commençant à construire une vie comme il la souhaite, le policier subissant l'enfer permanent du milieu criminel en vivant sur la brèche et souhaiterait en sortir. Un fond travaillé qui n'empêche pas des séquences d'infiltration réussies, comme celles qui tournent autour de la manière de communiquer pour éviter de se faire griller, aussi nerveuses qu'un échange de coups de feu. Bref, du film noir revisité à la sauce HK avec des dialogues riches en allusion sur la double identité qui soulignent l'absence de manichéisme du script. En dehors du duo principal, les deux chefs sont aussi intéressants à suivre par la double relation triangulaire qu'ils forment avec les infiltrés (j'ai une préférence pour le Parrain Sam, plus mis en avant et ayant un enjeu plus fort), à la fois paternelle et professionnelle.

Quant aux séquences d'action, elles sont peu nombreuses et filmées sans esbroufe, l'intérêt étant qu'aucune ne soit gratuite. Sèches, parfois hors-champ, et en phase avec le ton sérieux de l'ensemble, l'impact qu'elles réservent aux personnages n'en est que plus puissant, chargées même d'une forte dimension tragique durant les moments-clé, avec un bodycount peu fourni mais marquant (je pense bien sûr aux scènes du toit et de l'ascenseur).

En conclusion, un polar urbain HK tendu, existentiel, et non manichéen. Clairement un must see du genre.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar francesco34 » Mar 24 Juin 2014, 06:55

Alegas a écrit:
zack_ a écrit::shock:

Même le jour d'après tu aimes pas, qui est peut etre le film le plus intelligent de sa filmo


C'est dire le niveau de l'intelligence, c'est quand même un film avec des gens qui fuient du froid qui bouge. :eheh:


Ouais Emmerich ça vole jamais bien haut... M'enfin ça reste sympa Le jour d'après, du bon divertissement je trouve. De même que son Stargate que j'ai finalement revu à la hausse et qui avait quand même pas mal d'idées bien vues.
Bon sinon j'exècre la plupart du reste, 10.000, ID4 ou l'horrible 2012. Pas vu Le patriote, rebuté par la durée.
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Patriot, le chemin de la liberté (The) - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 24 Juin 2014, 08:56

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The Patriot, Roland Emmerich (2000)

Roland Emmerich à la caméra (un gros yes man tout juste bon pour divertir à renfort de gros effets spéciaux) pour un projet aussi ambitieux que traiter l'origine des Etats-Unis en tant que Nation, ce n'était pas probablement pas le meilleur choix. Au moins ça divertit (étonnamment on s'emmerde assez peu sur 3h00), mais pas forcément pour les bonnes raisons, puisque le script qui mélange épopée historique et drame familial, dans un mélange qui rappelle fortement Barry Lyndon pour le look global, et Braveheart pour les intentions du métrage plus que douteuses (Etats-Unis = défenseurs de la liberté), après un début assez potable (jusqu'à la vengeance de Martin), devient vraiment con-con dès lors que ces deux dimensions se rejoignent dans un tout indissociable, avec un drapeau américain hantant la pellicule à tout bout de champ. C'est marrant car cette idée passait bien dans Braveheart, mais le soucis c'est que Emmerich rend une copie boursouflée alors que ce dernier se caractérisait par sa simplicité (et aussi pour ses séquences brut de décoffrage criantes de réalisme et filmées avec un certain talent, et un tout un autre tas de qualités comme son casting et son atmosphère, autre débat).

En effet, ce réalisateur, écrire, il ne sait pas. On a en gros le personnage de Mel Gibson qui ne veut pas faire la guerre car bon il a déjà donné, mais sa motivation repart dès lors qu'on touche aux siens. Jusque là ça va, même si niveau subtilité on a vu mieux. Mais le problème c'est qu'au fur et à mesure le squelette narratif part dans tous les sens en oubliant ce qui faisait son essence (une séquence collector nous rappelle brièvement d'où nous sommes partis mais bien sûr, entre-temps, l'émotion ne passe plus), en traitant une myriade de choses qui virent à la caricature (l'alliance franco-américaine, l'abolition de l'esclavage, l'enrôlement des paysans, etc.). Et lorsqu'on repart vers le trauma familial, vas-y que je te sors les gros violons et le pathos en pleine face (ah la petite séquence avec la fille muette qui appelle de justesse son papinou avant qu'il reparte massacrer des anglais), avec notamment une petite romance inutile qui finit mal (rien contre en soi, mais ce serait bien que ça apporte quelque chose de plus au film alors que ça rajoute juste au bilan de vengeance de Martin, et c'est le soucis avec TOUTES les victimes qu'on voit disparaître qui se résument à de la pure addition revancharde).

Au final, je retiens tout de même une assez belle photo, quelques séquences de guerre bien foutues (même s'il n'y a aucun sens de la mise en scène et qu'on ne comprend pas toujours comment une armée l'emporte sur l'autre), un Mel Gibson en fou de guerre sympa à regarder avec ses tomahawks qu'il sort de je ne sais où (le scénario est bourré de ce genre de trous) et son fusil qu'il manie comme un chef, et des personnages, bien que peu épais et écrits à la truelle, auxquels on s'attache relativement (ils sont bien habillés, ça joue, sauf le français Tchecky Karyo qui n'a pas du se doter du même tailleur que Mel) pour les bons même si le décès de certains d'entre-eux n'apporte pas grand chose au script, et détestables à souhait pour les méchants. Car manichéen, ce film l'est jusqu'au bout des ongles (avec un Jason Isaacs encore plus borné que Mel à buter ses adversaires), du coup les affrontements deviennent presque amusants, avec quelques effets gores qui nourrissent ce petit spectacle un peu malsain.

En tous cas, je ne pourrais pas conseiller ce film pour réviser l'histoire des Etats-Unis tant ça pue la propagande pro-américaine où on nous ressort à tout bout de champ que c'est le berceau de la liberté et donc que ça mérite quelques sacrifices humains pour défendre cette idée (je l'avais dit que c'est con-con). Mais pour un dimanche soir brainless ça peut faire l'affaire. De justesse. Dire que c'est l'un des meilleurs films de ce réalisateur jusqu'à présent, ça pose le niveau.

Note : 5.5/10
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