[Val] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 06 Juin 2014, 01:06

C'est une période de Cronenberg que j'aimerais bien explorer, mais avant ça je me plonge un peu dans sa première période que je connais très mal, vu qu'apparemment sa filmographie a une certaine cohérence et que j'aime bien faire les choses dans l'ordre ^^.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Ven 06 Juin 2014, 01:08

C'est clairement pas avec Crash qu'il faut commencer en effet. La Mouche, Videodrome ou encore Faux-Semblants me semblent plus adaptés pour cela (mais je suis loin d'avoir tout vu).
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 06 Juin 2014, 01:17

J'en ai vu exactement sept, et à part Spider, j'aime bien ce qu'il fait. Maintenant que j'ai découvert Chromosome 3, je pense les voir dans l'ordre avec parfois peut-être un petit aparté vers ses premiers essais (en espérant y survivre).

Parmi ceux que t'as cité, seul Videodrome m'est encore inconnu. Me tarde de le découvrir, vu sa réput' ...
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Harold & Maude - 8/10

Messagepar Val » Mar 10 Juin 2014, 18:39

HAROLD ET MAUDE
Harold and Maude
- Hal Ashby - 1971

ImageImageImage


Hal Ashby est un cinéaste des plus étranges. Né dans une famille mormone, il deviendra un des cinéastes phare des débuts du Nouvel Hollywood, même s'il est aujourd'hui plus ou moins tombé dans l'oubli, et un hippie jusqu'au bout des ongles, cultivant un look improbable et remarquable. Harold et Maude reste sans doute son film le plus connu aujourd'hui. A la lecture de son synopsis, l'histoire d'amour entre un adolescent suicidaire et une vieille dame espiègle, on pourrait craindre un film un brin naïf, voir niais, et qui basculerait facilement dans les bons sentiments.

Rien de tout cela, Harold et Maude est un film qui surprend par sa fraîcheur, sa liberté de ton et son côté doucement immoral. Ashby met en scène deux personnages hauts en couleur, d'un côté Harold , jeune homme aisé et désabusé et qui trompe l'ennui en mettant en scène son suicide (les scènes de suicides sont d'ailleurs très réussies et toujours inventives) et de l'autre, Maude, vieille dame pleine d'énergie, superbement interprétée par Ruth Gordon qui fait oublier l'inquiétante voisine qu'elle interprétât dans Rosemary's Baby, et qui va essayer de redonner le goût de vivre à Harold. Mais le cinéaste parvient à donner un cachet supplémentaire au film, un petit supplément d'âme qui fini d'emporter l'adhésion du spectateur. En effet, loin d'un film à l'optimisme béat, Harold et Maude comporte une certaine mélancolie, une certaine tristesse qui transparaît même dans le personnage de Maude, quand un plan évoque avec pudeur son passé de déportée. De même, la fin est loin d'être aussi « happy end » que l'on pourrait le penser.

Un film sur deux êtres un peu paumés dans leur époque mais qui tentent de s'en sortir de différentes façons, ce qui donne une très belle œuvre, toute en finesse et en pudeur.

8/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 10 Juin 2014, 18:49

Avec de belles chansons de Cat Stevens.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 10 Juin 2014, 18:56

Effectivement, je ne l'ai pas évoqué, mais l'apport de Cat Stevens est indéniable avec des titres sensibles sans être niais, à l'image du film.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 10 Juin 2014, 18:58

J'étais à deux doigts de le voir celui-là, l'autre jour, mais je n'étais pas dans le mood. Ton avis me pousse à franchir le pas :wink:.
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Derrière le miroir - 8,5/10

Messagepar Val » Mar 10 Juin 2014, 19:18

DERRIÈRE LE MIROIR
Bigger Than Life
- Nicholas Ray - 1956

ImageImageImage


Homme bien sous tout rapports, professeur investi et père modèle, Ed Avery est subitement pris de douleurs insupportables. Le verdict ne tarde pas à tomber, Ed n'a plus que quelques mois à vivre. Mais un nouveau traitement expérimental va peut-être lui permettre de s'en sortir : la cortisone. Bientôt, les effets de ce médicament se font sentir, Ed se sent investi d'une énergie débordante, son comportement change et, sujet à plusieurs obsessions, il commence à terroriser sa famille. Le film est souvent présenté comme une charge sur la surmédication et l'addiction à la drogue. Il y a bien évidemment de cela dans le film mais ce serait extrêmement réducteur de n'y voir que cela.

C'est la descente aux enfers d'une famille américaine modèle que met en scène Nicholas Ray. Libéré de ses inhibitions, Ed laisse apparaître progressivement un tout nouveau visage de sa personnalité. Lui, l'homme modèle, viril, le citoyen parfait, va apparaître comme un horrible conservateur, tyrannisant ses proches, rabaissant sa femmes, ses amis, voisins,... convaincu d'être un être supérieur qui doit purifier la société en éduquant les enfants, sur le plan scolaire et religieux pour les soustraire à une société qu'il estime en pleine dérive.

Le film est donc d'une grande modernité, tant on pourrait presque réaliser le même film aujourd'hui. Ainsi, plus qu'une charge sur l'addiction, le film dynamite l'American Way of Life en la présentant plus ou moins comme une aliénation, refrénant les pulsions des individus, pulsions qui ne demandent qu'a exploser au grand jour. On assiste à un jeu de massacre terrible entre le père d'un côté, enfermé dans sa folie et l'épouse et le fils de l'autre, qui tentent de conserver l'amour et l'admiration qu'ils ont pour cet homme, même dans ces instants de crises. Certaines scènes sont dans ce sens d'une grande violence psychologique et vont extrêmement loin pour l'époque. L'entourage est donc placé face à un dilemme entre voir l'être aimé sombrer dans la folie ou arrêter le traitement, ce qui signifie le condamner à mort. On regrettera juste que, censure oblige, le final apparaisse un peu hors de propos même si il a sans doute été imposé.

Dans le rôle principal, on retrouve James Mason, dont on ne cessera de rappeler l'acteur de génie qu'il était, ce qu'il démontre ici dans ce qui s'impose comme l'un de ses plus grands rôles passant sans problème de l'homme attachant à l'ordure détestable. Barbara Rush, en femme rabaissée mais tentant de soutenir malgré tout l'homme qu'elle aime est également excellente. Le cadre de Ray est très proche de celui de La Fureur de Vivre, ce qui confère à Bigger Than Life une forme de continuité avec celui-ci : deux études de la société américaine, pas aussi idéale qu'elle aimerait le faire croire.

8,5/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 10 Juin 2014, 19:25

Sympas tes critiques, elles donnent envie de se faire son propre avis. Je me note ces films dans un coin de liste, ils ont l'air sympa.

Agréable de te lire sinon :super:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 10 Juin 2014, 19:53

Merci. :wink:
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Sonate d'automne - 9/10

Messagepar Val » Sam 14 Juin 2014, 17:59

SONATE D'AUTOMNE
Höstsonaten
- Ingmar Bergman - 1978

ImageImageImage


N'ayant pas revu sa mère de puis sept ans, Eva convie celle-ci, Charlotte, a venir séjourner chez elle et son époux en Suède. La mère, pianiste de renommée internationale et marquée par la disparition récente de son amant des suites d'une longue maladie, accepte la proposition à la surprise de sa fille. Ce qui devait sceller une réconciliation tacite entre les deux femmes et le début de nouvelles relations, plus apaisées, va se transformer en règlement de compte quand les rancœurs vont progressivement refaire surface.

Le film commence par les retrouvailles entre les deux femmes, retrouvailles chaleureuses mais qui laissent déjà entrapercevoir que quelque choses reste tendu entre elles. Charlotte, toujours en deuil, fait montre d'un enthousiasme un brin exagéré et Eva se montre presque trop obséquieuse pour être honnête. Et tout de suite les hostilités commencent quand Eva annonce a sa mère la présence de son autre fille, gravement malade et qu'elle a abandonné des années plus tôt à un institut spécialisé. La scène de retrouvailles entre Helena et sa mère est déjà d'une grande violence tant on sent la fausseté de la mère qui feint son plaisir à retrouver sa fille. De l'autre côté, l'enthousiasme de l'abandonnée, qui semble lui non feint, rend la scène encore plus insoutenable. Dès lors, Charlotte et Eva commencent à analyser les faits et gestes de l'autre, à anticiper leurs attentes, comme pour éviter de rentrer dans le jeu qu'elles pensent voir l'autre jouer.

Sonate d'automne parle de l'incapacité à communiquer entre une mère et sa fille, cette impossibilité à exprimer clairement ses sentiments à l'autre et qui crée les rancœurs, les haines. Eva recherche constamment l'amour de sa mère et celle-ci ne parvient pas à lui donner. La scène du piano est en ce sens extrêmement puissante, avec la mère derrière la fille, bouleversée à l'écoute de l'interprétation que fait Eva de Chopin. Mais dès la démonstration finie, et alors que Eva attend un compliment, un geste d'approbation, Charlotte est incapable de lui donner, créant ainsi un quiproquo qui amènera, progressivement au « morceau de bravoure » du film : la nuit où les deux femmes se dévoileront entièrement, la fille crachant littéralement à la gueule de sa mère toute la haine retenue pendant des années pendant que celle-ci tentera de trouver des explications à son comportement.

La fille qui a constamment été rabaissée, qui s'est toujours sentie inférieur à sa mondaine de mère, ne parvient plus à pardonner. Toute son existence est alors remise en question, mettant en doute la sincérité des rares moments d'affection que lui donnait sa mère, l'accablant du mal dont souffre sa sœur cadette sans que l'on sache si cela est fantasmé ou non. Prenant conscience du mal qu'elle a pu faire, Charlotte tente de s'exprimer enfin et laisse apparaître une personnalité fragile, qui a tout sacrifié pour son art dans le but de se voir elle-même reconnue, elle qui fût semble-t-il aussi rabaissée étant jeune. Bergman nous interroge sur nos propres comportements avec les autres : les aimes t'on réellement pour ce qu'ils sont, de manière désintéressée où est-ce une manière de se rassurer, de se consoler, de se cacher sa vraie nature. Ainsi, si Eva reproche à sa mère de ne s'être intéressé à elle que lorsqu'elle était dans de mauvaises périodes de sa vie, ne reproduit-elle pas le même schéma en s'occupant d'Héléna pour mettre sa mère mal à l'aise. Héléna qui, tentant dans s'immiscer dans l'intimité des deux femmes, restera mise à l'écart sans que l'on sache si elle aurait pu apporter le pardon que réclamait Charlotte ou finir de l'enfoncer comme Eva l'avait fait. Pour Bergman, les enfants sont donc les victimes des souffrances de leurs parents. Finalement, après cette nuit de grand déballage, Charlotte préférera fuir, comme toujours, pour oublier tout dans les bras d'un autre amant. Mais le film n'est pas pour autant pessimiste. La haine libérée, le final laisse espérer une éventuelle réconciliation, un pardon potentiel.

Il faut souligner le magnifique travail de Sven Nykvist sur les couleurs et les visages des deux magnifiques actrices que sont Liv Ullman mais surtout Ingrid Bergman, dans son dernier rôle, magistrale en mère indigne. Elle parvient à faire passer énormément d'émotions rien que par son visage, son regard. C'est un pur plaisir à observer. A côté, Halvar Björk hérite du rôle le plus positif, le mari désintéressé et véritable espoir du film par son amour inconditionnel et sincère.

9/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 14 Juin 2014, 20:27

Que des films inconnus au bataillon ... :mrgreen:. En tous cas ça fait du bien de lire sur autre chose, même si ce n'est pas forcément ma came à la base (mais ça peut me donner des idées de découverte pour la suite) :wink:.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Sam 14 Juin 2014, 22:50

Ah bah pour le coup, je serais surpris que tu n'apprécies pas celui-ci.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 14 Juin 2014, 23:01

Je m'étais laissé tenté par le suédois il y a une quinzaine d'années avec Scènes de la vie conjugale, mais je n'étais probablement pas taillé pour ce genre de ciné à l'époque (en gros beaucoup de dialogues et réalisation minimaliste, voire "téléfilmesque"). Mais c'est vrai que maintenant je serais plus ouvert à ça. Par contre en ce moment je suis plutôt en phase "je mate surtout ce que j'ai pas encore (re)vu sur mes étagères", et j'en ai bien pour une année pour en faire le tour :mrgreen: (mais je note quand même, hein ^^).
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Myth of the American Sleepover (The) - 7/10

Messagepar Val » Dim 15 Juin 2014, 00:00

THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER
Id.
- David Robert Mitchell - 2010

ImageImageImage


Je suis un peu embêté par ce film. Sur le papier, je m'attendais à être totalement conquis mais la réalité en a été toute autre. Je me suis pas mal ennuyé a la vision de la première œuvre de David Robert Mitchell mais pourtant, celui-ci vieilli plutôt bien dans ma tête. Le cinéaste suit une bande de jeunes adolescents lors d'une nuit de fête et nous dévoile leurs questionnements, leurs amours, leurs doutes, leurs regrets. J'ai toujours eu du mal avec les films d'ados, sans savoir pourquoi, une question d'affinité je suppose, ainsi le début du film aura eu du mal a me convaincre tant on accumule les figures obligées du teen-movie. Mais, paradoxalement, au fur et à mesure, on fini par s'attacher à ces personnages finalement pas si caricaturaux que ça, interprétés par de très bons acteurs qui pour une fois ne sont pas choisis sur leur physique.
Le film n'est peut-être pas révolutionnaire et ne m'a pas séduit durant un long moment mais laisse au final un souvenir très agréable. Un premier essai d'une belle sincérité, d''une grande sensibilité et tout en pudeur. Le cinéaste parvient, par instants, à saisir de très beaux moments d'intimité où les personnages dévoilent leur sensibilité et leurs errements dans un monde dans lequel ils se cherchent encore. Les amateurs de teen-movies ne doivent donc surtout pas passer à côté, et je pense, à titre personnel, que je réévaluerai sans soucis le film lors d'une prochaine vision.

7/10
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