[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Lun 09 Juin 2014, 08:10

Gros +1 pour tes critiques de Monsters & cie et Batman Begins :super:
Ayant revu la trilogie récemment, j'ai revu pour ma part ce premier volet à la hausse (genre 8,5), par contre le dernier reste décevant; il y a bien des choses à sauver mais après deux premiers volet aussi bons, c'est un véritable gâchis (je lui mettrais 6 donc pas non plus une purge).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 09 Juin 2014, 08:12

dunandan a écrit:Ouep belle découverte ... (j'ai beaucoup de retard dans les Dreamworks/Pixar). Je dois être par exemple l'un des derniers sur Terre à n'avoir vu aucun Toy story.

Je sais pas si l'effet émotion et nostalgie fonctionnera pour toi surtout avec le 3 qui ns a été offert une décennie plus tard
zack_
 

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Lun 09 Juin 2014, 09:02

Tu vas pouvoir te faire plaisir avec Shaolin Soccer et Journey to the West. C'est un autre niveau :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 09 Juin 2014, 13:06

@ Padri : merci mec :wink:. J'avais eu peur d'avoir écrit une trop grosse tartine pour le Batman, mais finalement ça passe bien à la relecture ^^. Je l'ai revu à la baisse surtout par rapport à mon quota légèrement plus sévère qu'il y a deux ans pour ce genre de films (sur grand écran on voit plus facilement les limites de la mise en scène de Nolan), car sinon je l'aime toujours beaucoup. A l'aise l'un des meilleurs de sa catégorie.

@ Zack : normalement je suis bon public pour les Pixar, ça devrait passer ... Pourquoi cette remarque, c'est plus enfantin dans le ton que pour les autres films de la filiale ?

@ Mark : c'est clair qu'il y a un bond qualitatif de mémoire, j'ai en tous cas de très bons souvenirs de Shaolin Soccer. Par contre, le dernier était assez pénible à regarder, mais ça valait le coup rien que pour la fin (j'ai quand même eu quelques barres de rire sur le chemin), chose que Stephen Chow parvient toujours à réussir :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 09 Juin 2014, 17:19

C'est surtout que le 1 et 2 on les a découvert ado et quand on y revient dessus en tant qu'adulte ça fait quelque chose - les retrouvailles ont été intenses. Après oui y a un côté enfant au vu du theme qui tourne autour du jouet.
zack_
 

Iron Monkey - 9/10

Messagepar Dunandan » Mar 10 Juin 2014, 00:50

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Iron Monkey, Yuen Woo Ping (1993)

Avec Yuen Woo Ping à la réalisation, Tsui Hark à la production, et Donnie Yen dans le rôle du père de Wong Fei Hung, c'est du partenariat de choc, qui fonctionne ici parfaitement. Nous avons affaire à une sorte de préquelle du fameux OUATIC du même Tsui Hark, mais sans ses ambitions géo-politiques d'illustrer la Chine dans son contexte ô combien complexe de la fin du XIXeme siècle. Du coup, le scénario est forcément plus carré et simple (un méchant gouverneur se met en quête de retrouver un justicier masqué qui est un peu comme le Robin des bois chinois, croise la route d'une autre célébrité des arts-martiaux, et feront finalement équipe contre l'usurpateur après s'être jaugés), tout ça pour livrer la marchandise à chaque coin de rue, où certains personnages changent de bord lorsqu'ils savent de quel côté se situe la justice, ou forment des alliances impromptues, comme dans un jeu de chaise musicale frénétique.

Tous les fans de KFP old-school, et plus étroitement ceux qui ont apprécié le chef-d'oeuvre de Tsui Hark (avec plein de petits clins d'oeil comme l'utilisation du fameux parapluie, les techniques du style du Nord, ou l'ultime combat sur des poteaux) vont prendre leur pied avec ce film, doté de très bonnes chorégraphies (Yuen Woo Ping a rarement été aussi bon, les combats sont à la fois vifs, gracieux, diversifiés, avec une touche de brutalité bien sentie, surtout vers la fin du métrage avec la technique du bad guy) tout en variant les plaisirs en termes d'armes, de techniques, ou de mise en scène (tantôt plus câblées, tantôt plus réalistes), mais sans oublier de bien caractériser les personnages au détour de quelques scènes plus posées, pour relancer la sauce d'autant plus puissamment par la suite, faisant au final affronter notre quatuor d'héros (les deux Wong et un couple médecin) contre des moines Shaolin ou des soldats renégats.

Avec Iron Monk, on retrouve cette folie qu'on a un peu perdu cette dernière décennie, avec des angles de caméra dont Tsui Hark avait le secret, des ralentis bien gérés pour augmenter l'intensité de certains coups (ce qui n'était pas forcément facile pour que ça ne paraisse pas cheap) des projectiles et/ou armes diversifiés (est utilisé ce qui leur tombe entre les mains). On retrouve un très bon concentré du genre, à base de tatanes, évidemment, mais le tout mariné avec un zest de burlesque, d'aventures, de fantastique, et d'intrigues politiques (juste pour le cadre) au sein de paysages urbains. Et le casting est franchement bon, avec des bad-guy très méchants (des moines qui sont à deux doigts d'exécuter un viol et de buter un gamin, et qui n'hésitent pas à balancer des femmes dans le décor pour parvenir à leurs fins), et des protagonistes très charismatiques, tels que le couple d'experts, la petite fille qui joue Wong Fei Hung, et évidemment Donnie Yen. J'avais quelques réserves sur le scénario mais en fait en dépit de sa simplicité apparente, non seulement il sert l'action, mais il est super rythmé et constamment enrichi de petites subtilités, encore une fois autour du principe de justice. Pour ma part, l'un des meilleurs du genre.

Note : 9/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 11 Juin 2014, 03:42

Fish story : 9.5/10

Revu avec un pote : toujours aussi bon 8)
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Lady Snowblood - 9/10

Messagepar Dunandan » Jeu 12 Juin 2014, 01:11

CHALLENGE BOM JUIN 2K14

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Lady Snowblood, Toshiya Fujita (1973)

Lady Snowblood est un très beau chambara se mariant avec grâce et violence avec les codes du cinéma d'exploitation à la japonaise. Le fil directeur du film, basé sur la vengeance réparatrice prenant part au coeur d'un temps changeant où les conflits sont légion, est d'une simplicité cristalline. Mais il s'enrichit rapidement d'une narration en forme de flash-backs qui rendent ainsi le récit accrocheur, et donne aussi le temps à la vengeance de prendre corps, de la justifier du fond des tripes, de l'appeler et de la désirer fortement, pour prendre la forme de ce joli visage féminin qui dissimule en fait une détermination meurtrière sans faille.

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Bien sûr, on est venus pour assister à ses exécutions sans concession, d'ailleurs magnifiquement mises en forme en dépit de chorégraphies fortement limitées par les capacités martiales de Meiko Kaji, et on est servi de ce côté là, rappelant à plusieurs instants l'esthétique manga de Baby Cart, avec ses nombreux geysers de sang et membres tranchés. En outre, cette magnifique actrice insuffle une présence magnétique comparable au rôle qu'elle jouait dans Femme Scorpion, mais avec un brin d'humanité en plus. Car derrière les apparences, ce film ne se réduit pas à une succession ininterrompus de meurtres brutaux, tout jouissifs soient-ils, mais déploie également une véritable tragédie humaine poignante aux multiples angles, dans laquelle Lady Snowblood n'est pas la seule à pâtir, et dont elle est en partie responsable.

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Par ailleurs, le script est rempli de petites séquences qui soulignent l'humanité de son personnage principal, de manière presque comique durant l'entraînement à la dure qu'elle subit étant enfant sous la vigilance d'un maître samouraï aux principes bien trempés, ou touchante, comme lorsqu'elle considère le sort d'une jeune fille qui va faire les frais du contrecoup de son acte vengeur. Mais ce qu'on retient le plus, c'est évidemment le coup du destin qui a imprimé sa marque depuis sa naissance, guidant son existence entière vers un seul but et sans aucun repos, jusqu'au dénouement presque libérateur qui laisse un petit goût amer, qui confirme combien le sort peut prendre un petit tour ironique.

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En tous cas, parmi tous les chambaras que j'ai goûté, Lady Snowblood mérite clairement son statut culte. D'abord grâce à son esthétique et sa narration particulières - alors que l'intrigue était toute simple à la base, l'idée du flash-back et du découpage en chapitres a permis de la booster avec classe -, mais surtout grâce à l'iconisation de son personnage principal, à la fois sexy, d'une froideur troublante, mais aussi attachant (Meiko est géniale dans ce genre de rôle), au point qu'on aimerait qu'elle arrive au terme de son épopée sanglante. Un style formel qui met d'ailleurs en valeur autant les combats que les personnages et les environnements, qui possèdent chacun une identité propre en fonction des chapitres traversés, faisant ainsi allusion aux différents sous-genre du cinéma d'exploitation (une chose que je n'ai jamais vu ailleurs). Et puis quelle OST, l'une des plus belles de l'époque qu'il m'a été donné d'entendre, qui souligne le caractère tragique au féminin de cette histoire vengeresse oh combien percutante et poignante.

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Note : 9/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Jeu 12 Juin 2014, 09:24

Je l'avais mis de coté pour le challenge de Mars, je vois qu'on peut le ressortir ici, faut vraiment que je me bouge le fion
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 12 Juin 2014, 12:52

Celui-là, même les non-amateurs/initiés du genre devraient apprécier :wink:
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J.Edgar - 6/10

Messagepar Dunandan » Jeu 12 Juin 2014, 18:56

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J. Edgar, Clint Eastwood (2012)

Meilleur que ce que ses retours laissaient présager, J. Edgar efface plus ou moins ma grosse déception des deux derniers films de Clint Eastwood après avoir enchaîné de très bonnes choses depuis 2003 avec l'excellent Mystic River. Certes, les prothèses des visages pour vieillir les acteurs et ainsi garder les mêmes pour une intrigue qui s'étire sur 50 ans sont ici trop visibles (à part Di Caprio, on voit davantage des acteurs portant des masques que les personnages qu'ils sont censés incarner). De plus, Eastwood effleure un sujet probablement trop ambitieux pour lui, affichant une narration assez bancale entre passé et présent (les flashbacks de Hoover ne servent à rien d'autre qu'à exposer une histoire de manière linéaire et didactique sans essayer d'opérer des liens entre les deux), ce qui donne l'impression désagréable que certaines relations sont sous-développées (en tête cette secrétaire indéfectible qui annonçait un aspect intéressant de Hoover, autour de sa vie sentimentale ambigüe, qu'on laisse de côté sans prévenir pour ne jamais y revenir), de la même façon que certains épisodes pourtant centraux de l'histoire américaine qui auraient mérité un meilleur traitement. Cela dit, même si le potentiel semble en partie gâché, ce n'est pas complètement mauvais, et le sujet en lui-même parvient à captiver. Malgré mes réserves, on suit donc avec un certain intérêt le parcours de ce personnage politique qui a été à la tête du Bureau de FBI en ayant un impact non négligeable sur la vie politique et institutionnelle américaine.

Quant à la réalisation et à la reconstitution, c'est très réussi. Peut-être trop académique (comme ce que fait Clint au fond depuis un certain temps) mais ça sert bien le sujet, et Clint n'hésite pas à égratigner au passage son personnage principal et cette page de l'histoire américaine comme il l'a fait si souvent par le passé. La première partie qui se focalise plus sur l'aspect historique est la plus intéressante, où l'on assiste pèle-mêle à la professionnalisation du Bureau, le création de nouvelles lois sur des raisons fort obscures, l'impact décisif de cette personnalité troublée sur le FBI, ainsi que la portée du fantasme américain (l'une de mes séquences préférées du film) consistant à faire des malfaiteurs et ensuite des policiers, des héros nationaux (une image idéalisée que poursuivra Hoover toute sa vie). Ce n'est peut-être pas toujours traité de manière subtile et sûrement avec une certaine redondance, mais les petits rapprochements entre vie privée et vie publique autour de ce personnage sont très riches et prenants (sa crainte de l'ennemi intérieur - y compris dans son administration -, son soucis de l'ordre et du rangement, son complexe d'infériorité et son désir de briller sur le terrain alors qu'il est avant tout un mec de bureau). Bref, Hoover dans toute sa complexité.

Dommage que la seconde partie du film accorde autant d'importance à la vie personnelle de J. Edgar. Certes, cela permet de mieux saisir la richesse du personnage, mais l'intérêt aurait été de garder un meilleur équilibre entre vie politique et vie intime. Ainsi, on insiste une nouvelle fois sur la place de sa mère tant positif que négatif et l'impact qu'elle a eu sur sa vie sexuelle, son homosexualité refoulée, son obsession pour les communistes et la sécurité (encore), son désir de se faire un nom, mais sans que ça serve réellement l'arrière-plan historique, ce qui faisait toute la force de la première partie. Cependant, la finalité est intéressante dans la mesure où ce qui intéresse Clint, c'est l'homme derrière la figure politique, et parvient même à transmettre un peu d'émotion à travers ses personnages (chose pourtant difficile à travers ces masques en latex), mais ça manque quand même d'éléments accrocheurs, à l'image de cet épisode grabataire franchement limite où on s'appesantit avec lourdeur sur la relation homosexuelle de Hoover. Malgré tout, le dénouement final me semble très réussi, car il parvient à concentrer le propos du film, en faisant confronter l'image publique (forcément un peu artificielle) à la vérité et la profondeur de la relation intime. Le genre de fin qui donnerait presque envie de revoir le film selon cet angle, sorte de mise en abyme de la mythomanie de Hoover.

Beaucoup ont reproché à ce film d'être impersonnel, mais en fait lorsqu'on revient sur la filmographie d'Eastwood, je pense tout le contraire. Mais alors que ça avait fonctionné par exemple pour L'échange qui partage énormément de points communs avec J.Edgar (défauts comme qualités), comme sa critique des institutions et sa réflexion sur la violence, sa focalisation sur l'humain et l'intime, sa retenue dans la mise en scène, son travail sur les contrastes qui donne au film un aspect "film en noir et blanc" appréciable et permet ainsi de souligner l'ambivalence des personnages, celui-là était tout simplement plus équilibré dans son traitement. J'aurais bien aimé voir Oliver Stone réalisé ce film à sa place lorsqu'on voit son travail sur JFK et Nixon, où il parvient à traiter à la fois les nombreux personnages et le contexte historique à travers des arcs narratifs audacieux et un montage explosif les mettant à leur juste valeur.

Finalement, en dépit de nombreux défauts dont un manque de souffle évident, cela reste une oeuvre à découvrir pour une vision non complaisante d'une page complexe des Etats-Unis (et d'un homme qui ne l'est pas moins), et enfin pour l'interprétation de Di Caprio qui parvient, en dépit d'un maquillage encombrant, à transmettre une véritable présence à son personnage (contrairement aux autres acteurs qui sont dans la même situation). Bref, un résultat inégal, mais qui devrait contenter les amateurs du travail de Clint Eastwood et du genre du biopic historique.

Note : 6/10
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Still Walking - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 14 Juin 2014, 01:16

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Still Walking, Hirokazu Kore-eda (2008)

Stille Walking, c'est du Ozu 2.0, c'est-à-dire amélioré et modernisé. Sauf qu'avec Kore-eda, on parle moins de mariage que de famille recomposée prenant sa source autour d'un drame initial, ici la perte d'un fils aîné, autour duquel les parents se retrouvent pour l'occasion, pour se rappeler du passé, mais aussi vivre des moments ensemble, et penser à l'avenir. Moments intimistes composés de moments légers derrière lesquels se masque une tristesse palpable, voilà ce qui nous attend dans cette évocation douce-amère du deuil.

Lent mais pas trop lourd dans son déroulement, même si on tourne beaucoup autour du proche disparu, figure centrale du film, l'emphase est plutôt mise sur la vie avec de belles tranches d'existence, à travers des séquences de cuisine, des dialogues (bien écrits) qui parlent de tout et de rien, et des moments teintées de poésie où on touche à l'essentiel. Cela dit, on nous rappelle bien vite les conséquences de ce deuil qui a affecté toute la famille, et qui a particulièrement abîmé la relation entre le père et le fils cadet qui s'est mariée avec une veuve, que l'on compare injustement et en sa défaveur, à l'aîné disparu, tandis que la mère accueille la mémoire de son fils de manière touchante dans une bonne partie de ses échanges (dont l'émotion culmine dans la scène du papillon). Mais le scénario ne se contente pas de cela et traite aussi de la famille japonaise contemporaine dans son ensemble avec un regard juste et pertinent, des contrastes entre modernité et tradition, des principes ou valeurs laissées par les anciens que les nouvelles générations perpétuent ou pas.

J'ai moins accroché qu'à Tel père tel fils, mais c'est vraiment subjectif, car ils partagent au fond les mêmes caractéristiques: même sens de la mise en scène toute en retenue, une direction d'acteurs impeccable, et des relations interpersonnelles travaillées à travers des dialogues à la fois riches de sens et naturels dans le ton. Ce qui m'a surtout plu ici, c'est cette façon dont est souligné différemment l'effet du temps d'un personnage à un autre (comme le souvenir qui apparait comme un obstacle et une futilité pour les uns, ou agréable et rassurant pour les autres), cette urgence de se rappeler pour préserver les liens mais qui tristement se détériorent d'une génération à une autre (c'est peut-être cet aspect terrible qui m'a fait préféré l'autre film au dénouement plus optimiste, même si ça colle bien ici au thème du temps et de la mort et qu'on garde quand même un petit espoir à travers le petit fils), la mise en valeur discrète et doucement mélancolique de ces quartiers japonais de banlieue, et enfin cette attention aux petits détails auxquels on ne prête pas forcément attention et qui nous semblent éternels un cours instant.

Un beau film qui laisse derrière lui des sentiments mêlés de joie et de tristesse, et qui me confirme le talent de Kore-eda à traiter de sujets simples tout en en déployant la richesse, et ce, sans perdre en authenticité, malgré une petite impression de redondance entre les deux films que j'ai vus de lui dans le fond et la forme (relation père/fils, filiation, famille malade, une tension continue entre dialogues et non-dits). En tous cas je vais attendre davantage pour le prochain pour éviter toute lassitude (un "défaut" qu'il partage apparemment avec le maître Ozu).

Note : 7.5/10
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Maléfique (2014) - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 15 Juin 2014, 05:53

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Maléfique, Robert Stromberg (2014)

Très surpris par cette reprise du fameux conte de la Belle au bois dormant que l'on aborde ici selon le point de vue de Maléfique, bref le mal incarné. L'histoire reprend tous les ingrédients de base, mais en les redistribuant de façon très différente. L'introduction est tout à l'honneur de l'univers des fées, avec un visuel grandiose loin de l'esthétique boursouflée du Alice de Burton (pourtant Robert Stromberg était alors directeur des SFX, mais je pense que c'était aussi un soucis du script et des personnages) et de l'utilisation abusive du dernier Hobbit pour atteindre le quota d'action, et surtout, le plus important, l'empathie fonctionne bien avec le personnage principal sans le rendre mièvre pour autant, en reprenant tout simplement l'idée de fraternité inter-espèce et du true love kiss qui ont mal tourné. Cela demeure du Disney, mais lorsque ça s'assombrit, c'est du plus bel effet et on ressent toute la puissance de Maléfique. Par la suite, tout est revisité de manière jouissive (les trois fées qui sont ici des bécasses et méchantes tutrices incapables de s'occuper d'un bébé, le prince est un bellâtre inutile qu'on utilise comme un pantin, et le dragon apparaît pour une raison toute autre) avec un nouveau personnage mis en avant, le corbeau de Maléfique, loin d'être inutile en reflétant le bien encore présent en cette dernière.

Ce qui m'a aussi surpris, c'est que même si l'aspect visuel est très mis en avant avec un savoir-faire rappelant l'âge d'or de Disney, il n'est jamais là juste pour faire beau, mais sert le script et les personnages, avec une touche fantasy vraiment appréciable. Ainsi Maléfique est iconisée à mort (meilleur rôle d'Angelina Jolie ?), avec une intonation de voix qui rappelle le DA, le corbeau est peut-être la meilleure surprise du film en étant à la fois drôle et touchant, et les batailles ne sont pas là pour faire cache-misère, bien au contraire. Car en plus d'être assez sympathiques (ce n'est pas du P. Jackson mais les créatures et les affrontements sont tout de même épiques), celles-ci sont placées à des moments stratégiques pour soutenir la tension tragique entre les deux mondes. Le coeur du film, au fond, est simple et léger, mais il ne faut pas oublier que ça reste un conte (même si on le voit de l'autre côté du miroir) et c'est très bien comme ça.

En gros, on met l'accent sur la trahison amoureuse et la vengeance de Maléfique, l'esprit émerveillé de la Belle à la vue du monde des fées avec une relation ambigüe qui se crée entre elles, et l'avidité des hommes qui est à la base de tout ce marasme (avec un épisode de paranoïa du Roi par rapport à Maléfique qui heureusement prend une place mesurée). Le tout fonctionne bien grâce à des personnages travaillés (avec quand même un petit bémol pour la Belle assez en retrait, ainsi que le Roi qui est là surtout, dans la deuxième partie du récit, pour figurer la tension entre les deux royaumes et le moteur de la vengeance de Maléfique), avec un ton qui ne cesse de ridiculiser le côté gentillet du conte d'origine avec un plaisir communicatif, tout en essayant de nous attacher aux personnages sans jamais trop tirer sur la corde sensible (en tous cas ça a globalement fonctionné sur moi, et le fait d'avoir abordé le conte par l'autre biais joue beaucoup qui prouve une fois n'est pas coutume que les soit-disants méchants sont souvent plus intéressants à suivre que les gentils).

Un bel exemple de la manière dont on peut réécrire un conte, qui est avant tout un divertissement porté par les personnages de Maléfique et du corbeau, et les effets spéciaux (et j'oubliais la musique de J. Howard et la beauté des costumes) qui apportent un cadre magnifique et féérique à l'histoire (mixé avec le côté sombre, grandiose, et bad-ass de son personnage principal).

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar francesco34 » Dim 15 Juin 2014, 07:09

Ravi qu'on soit plusieurs finalement à l'avoir apprécié celui-là...
Tu résumes bien ma pensée dans ta critique, et content que tu aies souligné (brièvement) la très belle partition de James Newton Howard (qui demeure pour moi le meilleur compositeur depuis les années 2000).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 15 Juin 2014, 08:27

J'ai du mal à parler de musique (il faudrait que je me remette pour ce faire à ecouter des bo) dans un film mais elle contribue certainement à l'ambiance agréablement fantasy du film ;).
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