[Velvet] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

Je ne monterai pas aussi haut (plutôt 8 ), mais oui, c'est du tout bon. Lavant, Binoche, Piccoli, Delpy... beau cast, belle histoire, beau travail formel.

Mais Les Amants du Pont-neuf, c'est deux crans au dessus.

[Velvet]

Les amants du pont neuf, je me le regarde dans la semaine. Delpy, je savais pas qu'elle était aussi magnifique plus jeune.

[Mark Chopper]

Je la trouve bien conservée

Ah et Pola X c'est dix crans en dessous

[Velvet]

Non mais oui, elle est bien conservée, c'est sur. Mais là je suis tombé amoureux.
Pola X, j'ai juste vu une scène ou deux de culs du film, mais je sais pas si j'irai plus loin.

[Mark Chopper]

Non mais oui, elle est bien conservée, c'est sur. Mais là je suis tombé amoureux.

C'est la scène où elle lui enfile une capote qui t'a fait craquer ?

Pfff, j'avais 20 ans quand j'ai vu ce film mais ça m'a marqué.

[Val]

Mauvais Sang, ça reste l'incompréhension de l'année pour moi : le film avait tout pour me plaire et au final, rien, je suis resté complètement extérieur. Entre les acteurs qui récitent leur texte (même Denis Lavant est mauvais, première fois que je vois ça) et le côté nouvelle vague, j'ai eu du mal a rester concentrer, même si je ne déteste pas le film.

[Velvet]

Non mais oui, elle est bien conservée, c'est sur. Mais là je suis tombé amoureux.

C'est la scène où elle lui enfile une capote qui t'a fait craquer ?

Pfff, j'avais 20 ans quand j'ai vu ce film mais ça m'a marqué.

[Mark Chopper]

Il faudrait un gif où on la voit hocher la tête, ça m'a marqué à vie

[Velvet]

Mauvais Sang, ça reste l'incompréhension de l'année pour moi : le film avait tout pour me plaire et au final, rien, je suis resté complètement extérieur. Entre les acteurs qui récitent leur texte (même Denis Lavant est mauvais, première fois que je vois ça) et le côté nouvelle vague, j'ai eu du mal a rester concentrer, même si je ne déteste pas le film.

Je comprends. Moi ce coté théâtral m'a bien plu. Dès le début, ça m'a captivé, j'ai adoré les personnages, leur écriture, leur façon d'apparaitre, le sujet m'a touché. Puis la forme, pfff, grosse claque.

[osorojo]

Hum, deux sons de cloche du coup. Depuis Holy Motors j'ai vraiment envie de découvrir le reste de la filmo de Carax, mais il faut se lancer, ça a l'air assez froid vu de loin. J'ai mauvais sang sous le coude, je le tenterai à l'occase. Jolie critique comme d'hab Velvet

[Mark Chopper]

ça a l'air assez froid vu de loin.

Ah non, quand Julie Delpy met une capote à Denis Lavant, c'est chaud

[Velvet]

:super: formidable critique du Nouveau Monde au fait ...

Merci.

Hum, deux sons de cloche du coup. Depuis Holy Motors j'ai vraiment envie de découvrir le reste de la filmo de Carax, mais il faut se lancer, ça a l'air assez froid vu de loin. J'ai mauvais sang sous le coude, je le tenterai à l'occase. Jolie critique comme d'hab Velvet

C'est beaucoup plus accessible et moins hermétique que Holy Motors. Mais tout aussi inventif. D'ailleurs une des scènes de HM (quand Denis Lavant court comme un dératé sur un tapis roulant derrière un écran de pixel) fait référence au Mauvais sang.

[Val]

Pour le coup, j'avais adoré Holy Motors, comme quoi. J'ai aussi Boy Meets Girl sous le coude, je vais me le faire sous peu.

[nicofromtheblock]

Allez, moi aussi je vais tenter Mauvais sang et Les amants du Pont-Neuf. Après l'excellente surprise qu'avait été Holy Motors, j'avais tenté Boy meet girl et ça m'avait refroidi à découvrir ses autres films.

[Velvet]

Un lac de Philippe Grandrieux (2009) - 8/10

Un lac est le troisième film de Philippe Grandrieux. Dès les premiers plans, on retrouve le style du réalisateur. Mais on ne sait pas où on est, on perd tout repère visuel et narratif, on se laisse bercer par un hermétisme inexplicable. La caméra est vacillante, tremblante, l’image palpite. Un homme, un jeune bucheron épileptique, isolé dans une forêt ensevelie sous le neige essaye de couper un arbre. L’homme ne fait qu’un avec la nature, le film ne fait qu’un avec son univers. Grandrieux filme un tout à partir de rien. C’est un bloc qui fait immerger le lien entre la nature et l’homme. Le français est un cinéaste qui fait s’exprimer l’aridité des corps que ça soit par la bestialité à travers les sens et les pulsions d’un psychopathe impuissant dans Sombre, ou par la dépression de la chair et de la sueur d’une pute de l’Est dans la Vie nouvelle.

C’est un cinéma vivant qui tombe comme un déluge devant nos yeux, où la manière de filmer s’entrechoque avec la manière de vivre. Il est parfois (souvent) à la limite de la posture, de celui qui se regarde filmer, qui s’observe créer. Mais tout semble fluide, perceptible et flou à la fois, venant du fin fond des viscères, de forces souterraines invisibles. Le son détient une place primordiale : le souffle, le vent des arbres, les corps qui s’entremêlent. Grandrieux nous offre un spectacle naturel, lentement naturaliste. Les émotions éclatent, la jalousie, l’innocence, les figures familiales s’esclaffent, la forêt fusionne avec les personnages, les personnages sont la forêt, tout fait corps. La communication des gestes, des émotions, des impressions. Mais il manque un petit quelque chose. Nous sommes dans un autre monde, intemporel.

Tout est concentré sur l’agitation des corps, sur les sensations brutes et brutales du corps. Un lac est beau, parfois magnifique offrant des plans d’une grandeur picturale somptueuse comme ces ombres qui se perdent dans la neige et dans la brume maternelle, ce corps nu qui disparait et qui se disloque dans la pénombre. Un lac est poétique, une poésie sensitive qui peut sembler incompréhensible et vaine. Cette personnalité visuelle fait toute l’essence de Grandrieux. Paradoxalement, Un lac est sensiblement indécis dans son atmosphère et dans sa perception de son art. Grandrieux fonctionne à l’instinct, dans une totale urgence qu’on ne retrouve pas forcément dans cette dernière œuvre. Ici, on est plus dans la contemplation parfois un peu simpliste, gentillette. La morbidité, la violence démoniaque de ses deux premiers longs métrages a disparu. Dommage. Il n’empêche qu’un Lac émerveille plus d’une fois, nous plongeant dans les tréfonds d’un décorum à l’horizon infini, où les corps s’évoquent dans une poésie insoluble.