Après la sympathique comédie romantique
Love Actually, Richard Curtis nous revient pour nous parler de ce qu'il sait faire le mieux, à savoir d'amour, et ce, en trouvant toujours le mot et le ton justes, sans en faire des caisses, et une légèreté à l'anglaise qui fait du bien au moral, ce qui fait que son style se hisse souvent comme un modèle idéal du genre. Il est ici aidé par une idée mille fois exploitée dans le cinéma, le voyage dans le temps, mais de mémoire pas aussi bien utilisée depuis
Un jour sans fin. Jamais inutile, cette idée se met au service de la narration, sans trop abuser des paradoxes temporels, et couvrant en son sein un joli message tout simple où en gros il faut savourer de l'existence comme si chaque jour comptait, les bons comme les mauvais. Equilibre est le mot que je retiens pour définir cette comédie plus douce qu'amère qui marie idéalement romance et fantastique, en outre servie par des interprètes doués, naturels, et tout à fait charmants. Un casting dominé par la pétillante Rachel McAdams, Domhnall Gleeson qui interprète un jeune homme mal assuré mais doté de bonnes intentions, et Bill Nighy, toujours aussi bon en paternel aimant mais gentiment toqué. Difficile d'ailleurs de ne pas s'identifier à ce jeune couple moderne de ton, vivant des situations délicieuses, et dotés de petites manies familières qui font qu'on s'attache facilement à eux. Les autres personnages qui forment leurs relations sont rendus sympathiques de la même manière, où on retrouve totalement la patte de l'auteur de
Quatre mariages et un enterrements, sans aucune vulgarité (à part une ou deux fois où ça dérape gentiment mais c'est très drôle) ni cynisme.
Bref, une très belle surprise en ce qui me concerne, et pour une fois j'étais content que l'affiche vende si mal le film, car du coup je ne m'attendais pas trop à ce qui allait se dérouler, même si au fond on retrouve les ingrédients classiques du genre, mais remaniés de manière à ce que le résultat apparaisse frais et détonant. Si
Happiness Therapy était mon
feel good movie de l'année 2012, c'est au tour de
About time. D'ailleurs, comme ce dernier, Richard Curtis va bien plus loin que l'aspect purement romantique ou comique de la chose, car ce film, c'est aussi la recherche d'un compromis sincère entre l'amour du couple et la famille et les amis où l'aspect temporel prend une place prépondérante. Ainsi, il dépeint avec une certaine finesse, humour, et émotion, la conséquence de nos actes sur la famille et nos relations à travers le temps, mais aussi de ce qu'on ne peut changer (sans gravité ou simplement car on n'a pas le choix), où finalement les moments les plus appréciables sont ceux qu'on n'a pas préparés d'avance, même si l'effort d'avoir essayé de faire mieux en recommençant à l'envie est également jouissif et comique (par exemple, les séquences de la première fois, ou plus banal, de l'essayage de robe, sont tout bonnement excellentes).
Encore une fois, équilibre, charme, réconfort, et finesse, voilà ce que je retiens de cette petite perle, et je me délecte d'avance du prochain Richard Curtis, auteur au moins en tant que scénariste, de tant de personnages et de tranches de vie qu'on apprécie sans le moindre effort, comme si on les connaissait depuis toujours.