[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Lun 26 Mai 2014, 13:48

tu as tué ton voisin pour rien, pas grave :mrgreen:
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 26 Mai 2014, 13:51

Les fleurs de mon jardin lui disent merci :chut:.

(en tous cas ça confirme que Internet ici, c'est de l'arnaque ...)
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Paprika (2005) - 9/10

Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 02:21

CHALLENGE BOM MAI 2K14

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Paprika, Satoshi Kon (2005)

Après sa version des Trois mages avec laquelle j'ai peut-être été un peu méchant (visiblement pas ma came ce conte de Noël), j'ai longtemps hésité à voir d'autres films de Satoshi Kon pourtant d'excellente réputation dans le paysage de la japanimation. Mais dès le début, cette mauvaise impression s'est dissipée, tellement l'expérience onirique que Paprika propose déborde de créativité visuelle, au service d'une intrigue du style d'Inception qui explore la frontière entre rêves et réalité à l'aide d'une machine qui ressemble à notre technologie de la 3D ou de la réalité virtuelle afin de guérir les traumatisés de leurs démons personnels, récupérée ensuite par des terroristes malveillants.

Il faut d'ailleurs un peu de temps avant de recoller les morceaux d'une histoire où l'expérience prend le pas sur l'explication qui, si elle n'est pas totalement absente, ne vient pas encombrer le fil directeur qui s'appréhende d'abord comme un rêve éveillé. Et c'est bien là où à mon avis ce film réussit là où Inception s'était un peu planté, en bossant avant tout l'univers graphique des voyages oniriques et la sensation de s'y perdre, sans tenter de trop rationaliser son propos. Les allers-retours sont ainsi vraiment jouissifs, car il semble qu'il n'y a aucune limite, et Paprika, un mystérieux avatar de l'autre monde, semble en profiter à fond en se métamorphosant constamment à l'intérieur des rêves qui eux-mêmes changent en fonction de la psyché de leurs hôtes, créant ainsi des univers complètement fous, mais qui évoquent aussi des fantasmes très familiers (comme le rêve du policier qui est un hommage puissant et délirant à tous les archétypes du cinéma, et révélera par la suite un lien fort avec l'histoire en cours où les personnages se connecteront de nouveau avec la réalité).

Le trait graphique de Kon est très particulier et ne fera peut-être pas l'unanimité, où le beau et le grotesque se côtoient en tant que porte-paroles physiques (dans la réalité) ou psychologiques (dans les rêves) de la personnalité des personnages. La coquille est donc loin d'être vide, révélant un fond d'ailleurs pas aussi difficile d'accès qu'on pourrait le croire, où le voyage onirique qu'on nous propose est l'occasion d'explorer visuellement les thématiques de l'inconscient, de l'alter-ego, des rêves de grandeur (voire de mégalomanie), et des dérives de la fiction lorsqu'elle prend le pas sur la réalité via les possibilités illimitées qu'elle offre. A l'instar de Miyazaki et d'autres auteurs de l'anim' japonaise, les dangers de cette technologie sont fortement évoqués, mais sans manichéisme. Cette menace prend ici la forme d'une volonté qui contamine tous les esprits, produisant alors des envolées baroques avec des défilés humanoïdes où le rêve et le cauchemar s'entremêlent d'une manière fascinante et terrifiante à la fois. Une présence incarnée par un personnage bien plus ambigu que le grand méchant lambda habituel. Il s'agit en effet d'un idéaliste désirant protéger ce lieu sacré des intrusions, mais qui se retrouvera lui-même pris au piège de cette réalité où tout paraît démesuré et qu'il ne vaut mieux pas essayer de contrôler, peu en importent les intentions.

Complexe, Paprika l'est assurément. Mais il laisse suffisamment de pistes sans éventer tout le mystère qui l'habite, pour contenter l'amateur de théories et d'interprétations symboliques. Un véritable OFNI au sein de l'animation japonaise dominée par les studios Ghibli extrêmement riche et inventif, qui propose une belle métaphore sur l'évasion vers les rêves qui peuvent autant être l'occasion de libération des contraintes (le nom Paprika, aux consonances exotiques et plein de surprises, représente un peu tout ça), de thérapie (le policier qui tente de surmonter son trauma), mais aussi le lieu où les désirs frustrés peuvent devenir synonymes de folie de grandeur, et qui échappent par nature à toute emprise. Un chef-d'oeuvre du genre que je conseille à tous, et qui file la banane en nous laissant, à la fin, auteurs de notre propre existence, tout en posant la possibilité de l'interconnexion entre des âmes auxquelles on aurait pas forcément pensé au début. En plus c'est assez court, la musique qui évoque cette frénésie des rêves est juste terrible, et la fantasque Paprika vaut le détour à elle seule.

Note : 9/10
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Messagepar Kissifrott » Mar 27 Mai 2014, 09:18

J'ai déjà lu du Satoshi Kon, mais je n'en ai jamais vu. j'y jetterais un oeil :)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 12:45

Celui-là vaut vraiment le coup :wink:. Normalement, on commence plutôt par Perfect Blue, mais je le trouve quand même assez accessible, et ça devrait passer sans problème pour toi vu comme t'es passionné par la SF ^^.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 27 Mai 2014, 16:20

dunandan a écrit:Méconnaissable d'ailleurs Ricky-Oh. Mais bon j'étais à fond dedans je n'ai pas essayé à en chercher les défauts, il y a des jours comme ça ... En tous cas cette fois-ci ils ne m'ont pas sauté aux yeux.

Je vous rejoins par contre dans le manque de suspens du dernier combat. Lorsqu'on vend un bad-guy sur-puissant, on attend de lui qu'il se défende chèrement, surtout dans un film de tatanes.



Tu attendais quoi d'un film pro Chine et pro Kung Fu ? :mrgreen: En plus tout ce film est un fantasme: les combats n'ont rien de réaliste et c'est ce qui me chagrine dans les films d'arts martiaux. Soit trop longs, soit trop abusés voir les deux. Bon attention IP MAN je suis à 9. :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 16:25

Réalistes je sais pas. C'est quand même impressionnant un maître en Wing Chun, pour l'avoir pratiqué (pas longtemps, mais assez pour mesurer son efficacité). Bon à part 2-3 prises abusées, c'est grosso-modo très représentatif.

Mais de toutes façons aucun "bon" film d'arts-martiaux ne sera totalement réaliste sinon on se ferait chier :mrgreen: (dans la plupart des cas ça durerait 5 ou peut-être 10 secondes en main, sans mouvement "beau" esthétiquement parlant).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 27 Mai 2014, 16:30

Bah disons que peu importe l''art martial personne ne met 10 karatékas ceintures noires à terre en 2 min.... :roll: Wing Chun ou pas un homme reste un homme... face à 10 même sans de grands adversaires en face tu ne fais pas le poids longtemps. Je crois que c'est Jet Li qui disait que les gens fantasmaient trop là-dessus. Tu mates n'importe quelle compet les combats ne sont jamais comme dans les films sauf rares exceptions quand 2 mecs très bons s'affrontent et généralement un fight ça dure pas très longtemps.
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Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 16:36

Oui là je suis d'accord. Bon de toutes façons ce n'est pas trop l'esprit des arts-martiaux, et en général on te conseille plutôt d'éviter l'affrontement. C'est complètement idiot même si tu es expert de ne pas essayer de contourner ce genre de situation, car il en existera toujours un pour la tourner à son avantage.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 27 Mai 2014, 16:41

Ouais et l'art martial en Occident devient tout l'inverse justement : l'état d'esprit se fait totalement phagocyter par une vision différente du combat. Quand je faisais du Viet en compet pleins de mecs faisaient n'importe quoi : on ne devait pas mettre KO ils mettaient KO etc...etc...du grand n'importe quoi. On faisait des cours de techniques de Tai Chi, ils se mettaient dans un côté et combattaient. Ils disaient " c'est de la danse on sr'en branle". Ouais bah mec fais du Kick alors nous emmerde pas. Et ça je l'ai constaté dans plusieurs clubs familiaux de banlieues. A l'inverse, dans les quartiers un peu bourg, déjà la place est chère pour entrer dans les clubs mais en plus c'est strict de chez strict !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 16:49

Le soucis, c'est que l'aspect financier de la chose (pas facile de gérer un club dans ces conditions) autorise certains comportements qui devraient être interdits par principe. Ces gars là, perso, après quelques avertissements, je les aurais virés ...

Bref, pas facile de trouver un équilibre entre un certain respect des règles, mais aussi ne pas oublier l'essentiel, à savoir d'apprendre un art-martial en profondeur. D'ailleurs ce qui m'avait plu avec le Wing Chun, c'est qu'apprendre les bases n'est pas une question de physique ou de souplesse, mais avant tout de posture et de réflexe animal (apprendre à ne pas "penser" le geste en quelque sorte). Très différent de ce qu'on peut trouver habituellement dans ce genre de pratique, où tu dois souvent apprendre des mouvements pas forcément faciles d'accès.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 27 Mai 2014, 16:55

C'est peut-être pour ça qu'on a l'impression qu'ils font n'importe quoi avec leurs mains/bras dans cet art martial. :eheh:
Sinon vu que faut motiver la clientèle continuer, ils donnent les ceintures très facilement dans pas mal de clubs: les gens sont ceintures bleues et croient être des boss pas loin de la noir. En réalité, ils iraient s'entrainer dans le pays d'origine ils finiraient dans une tombe à cause de l'épuisement. Matin et après midi là-bas. En 3 semaines/ 1 mois tu peux facilement prendre le niveau que tu aurais en 1 an ici.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 27 Mai 2014, 17:18

D'ailleurs une petite vidéo d'un entraînement particulièrement expéditif ^^.

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Pledge (The) - 8/10

Messagepar Dunandan » Mer 28 Mai 2014, 17:36

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The Pledge, Sean Penn (2001)

Je n'avais aucune idée dans quoi je m'embarquais avant de mettre le DVD dans le lecteur. Et quel plaisir de retrouver Jack Nicholson dans un grand rôle comme celui-ci, un vieux briscard retraité qui ne parvient pas à décrocher de son job de flic, sa meilleure prestation depuis peut-être quinze ans avec Mr Schmidt, qui offre un autre visage de la vieillesse accroché de justesse à la vie (on devrait lui donner plus ce genre de rôle tellement ça lui va comme un gant). Sean Penn, de son côté, m'avait déjà conquis avec son très beau Into the wild, et je pense que je continuerai à découvrir sa filmographie, car ce The pledge (La promesse) m'a convaincu sur presque tous les plans, explorant cette fois-ci jusqu'où une allégeance peut nous conduire, avec une myriade de thèmes communs à Clint Eastwood, comme la vieillesse, le rapt d'enfant, ou la solitude, mais selon un traitement mélancolique, voire dépressif, propre à notre cher Sean Penn qui nous a pas vraiment gâté dans le sens inverse. Mais je ne vais pas le lui reprocher, d'autant plus lorsque c'est l'occasion de toucher à tant de choses.

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L'une des grandes forces du film, hormis son casting et sa direction d'acteurs, c'est son atmosphère. Sean sait tenir une caméra, et nous fait profiter de son talent pour mettre en scène l'ambiance hivernale et crépusculaire de ces endroits reculés de l'Amérique perdus au milieu des montagnes enneigées. La réalisation est de grande tenue, et le cadre choisi est loin de faire juste joli, mais sert l'intrigue. Or, après un bref aparté qui nous plonge tout de suite au fond du trou et il faudra aller jusqu'au bout pour en comprendre la raison, on nous sert un polar de facture relativement classique mais bien bâti, où les apparences sont trompeuses. Cependant, je pose mon petit bémol par rapport à l'interprétation de Del Toro qui en fait un peu trop dans son rôle d'un handicapé mental. En outre, il y a quelques petits trous ou facilités dans le scénario qui font un peu tâche dans un scénario aussi bien construit, comme la fameuse promesse trop vite donnée à cette femme écrasée par le chagrin de la mort de son enfant (l'aspect religieux arrive comme un cheveu, mais avec du recul c'est un peu plus subtil que ça vu que son personnage est non-croyant), ce qui donne pas forcément le poids requis pour la décision qui s'ensuit de s'établir ailleurs (en vidant toutes ses économies), sur les lieux où il pense retrouver le tueur promis.

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Mais on peut comprendre autrement ces petits trous. Car ce film a l'apparence d'un polar, mais ce revirement au premiers tiers du film nous offre un regard beaucoup plus existentiel, où se croise différents aspects qui m'ont parlé. Bref, Sean Penn prend des libertés avec la logique pure de l'enquête pour nous offrir quelque chose de beau et ténébreux à la fois, à savoir les hésitations d'un homme qui se cherche entre cette promesse qui le hante au plus profond et nous questionne sur sa sanité d'esprit (avec en filigrane cette obsession que Clint Eastwood n'aurait pas reniée, d'une enfance prise entre ses jeux et un univers parasité par la violence, comme dans un conte de Grimm ou d'Anderson), et ce désir de changer totalement d'existence, en retournant aux sources, qui préfigure par ailleurs ce Into The Wild, à l'exception près que le voyage est celui d'un vieux monsieur, et s'arrête ainsi en un lieu précis avec une petite famille d'adoption d'ailleurs vraiment attachante.

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En conclusion, malgré les petits soucis de cohérence de l'intrigue, au fond cela reflète aussi le portrait de cet homme se battant pour un principe d'honneur qu'il est peut-être le seul à défendre. The Pledge est donc un film plus difficile à saisir qu'en apparence, empruntant plusieurs embranchements à la fois pour mieux nous surprendre (à la fois enquête, thriller psychologique, et métaphore sur le temps qui passe avec tout ce que cela implique pour un vieil homme solitaire), et nous laissant au final dans la bouche un terrible goût d'amertume, comme si poursuivre ses croyances jusqu'au bout ne pouvait avoir qu'un seul dénouement.

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Note : 8/10
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Auteur: Alegas

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 28 Mai 2014, 20:30

L'autre film de Sean Peine avec Nicholson, ce fut une vraie torture... Je garde un souvenir correct de The Pledge en revanche, faudra que je le revoie à l'occasion.
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