[Val] Mes Critiques en 2014

[Alegas]

BERNIE
Id. - Albert Dupontel - 1996

Le problème quand on découvre un film que l’on nous a longtemps vendu comme génial, c’est que l’on est généralement déçu. C’est un peu le cas pour Bernie, film foutraque, bourré d’idée, généreux mais un peu ambitieux par rapport à ses moyens. C’est aussi ce qui fait son charme d’un certain côté. A travers l’histoire d’un homme, abandonné alors qu’il était bébé, bien décidé à découvrir le mystère entourant ses origines, Dupontel livre le portrait d’une certaine partie de la société, décadente et aliénante. Mais le cinéaste n’est en aucun cas un moralisateur, plus un moraliste qui décide de rire de cette société où on abandonne les bébés dans des poubelles, où un père alcoolique drogue sa fille pour la maintenir sous son joug, où la bourgeoisie croit effacer son passé douteux à coup de sicav. Cynique, violent et souvent très drôle, Bernie est une forme d’esquisse de ce que sera Groland, avec une mise en scène cartoonesque inspirée par Sam Raimi et Terry Gilliam qui, malgré l’aspect hystérique parfois fatiguant rend le film très attachant.

7,5/10

[angel.heart]

Pareil. J'aime bien, mais je suis loin de trouver ça génial.

Je trouve ce film un peu surévalué.

[Kefren]

Faut remettre dans le conexte de l'époque : c'était l'une des premières comédies vraiment trash...
Faut dire que certains passages sont vraiment tordus... cela dit, je trouve LE CREATEUR nettement plus abouti

[Val]

AVRIL 2014

Films vus : 19
Nb de découvertes : 16
Revu : 3

027) Persona de Ingmar Bergman (1966) [Cinéma, VOST] : 6,5/10
028) La Crème de la crème de Kim Chapiron (2014) [Cinéma] : 7,5/10
029) Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier (2013) [Blu-Ray] : 8,5/10
030) Phantom of the Paradise de Brian de Palma (1974) [DVD, VOST] : 10/10
031) Les Choses de la vie de Claude Sautet (1970) [Arte HD] : 6/10
032) Bernie de Albert Dupontel (1996) [DVD] : 7,5/10
033) Greenberg de Noah Baumbach (2010) [DVD, VOST] : 8/10
034) Vincent, François, Paul… et les autres de Claude Sautet (1974) [Arte HD] : 7/10
035) The Last Detail (La Dernière corvée) de Hal Ashby (1973) [DVD, VOST] : 8/10
036) The Verdict de Don Siegel (1946) [DVD, VOST] : 6,5/10
037) Mutiny on the Bounty (Les Révoltés du Bounty) de Lewis Milestone (1962) [Blu-Ray, VOST] : 9/10
038) Moonrise Kingdom de Wes Anderson (2012) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
039) Freebie and the Bean (Les Anges Gardiens) de Richard Rush (1974) [DVD, VOST] : 6,5/10
040) Peter Ibbeston de Henry Hataway (1935) [DVD, VOST] : 7,5/10
041) Human Desire (Désirs Humains) de Fritz Lang (1954) [DVD, VOST] : 7,5/10
042) Blue Valentine de Derek Cianfrance (2010) [Arte HD, VOST] : 8/10
043) La Chute de la maison Usher de Jean Epstein (1928) [Arte HD] : 7/10
044) Shock Corridor de Samuel Fuller (1963) [DVD, VOST] : 6,5/10
045) Les Douze Travaux d’Astérix de Albert Uderzo et René Goscinny (1976) [DVD] : 7,5/10


Découvertes du mois :

[Val]

LA REINE MARGOT
Id. - Patrice Chéreau - 1994

J'étais un peu effrayé à l'idée de voir un film historique de 2h30 mis en scène par un cinéaste ayant la réputation, peut-être fausse, d'exceller dans le théâtre intello. Cela posé, on pourrait s'attendre à un vulgaire téléfilm de prestige, très carré mais sans saveur. Et le résultat est très loin de ces craintes pour atteindre le niveau de vrai chef-d’œuvre du cinéma français. Dès l'ouverture du film, la scène du mariage, la splendeur de la reconstitution, des décors et de la mise en scène de Chéreau nous saute aux yeux et tout le reste du film ne décevra pas, chaque plan est une merveille, un véritable tableau.

Se déroulant pendant les événements dits du « massacre de la Saint Barthélémy », le film est construit comme une tragédie shakespearienne à base de complots, trahisons, haines familiales refoulées, rivalités, amours impossibles,... Pas la peine pour autant d'être un spécialiste de l'époque décrite, tant le scénario de Thompson et Chéreau ne perd jamais son public, les différentes intrigues étant très claires et le film est admirablement rythmé, l'ennui ne se faisant jamais sentir.

La mise en scène est donc une vraie merveille de tous les instants, la qualité de la reconstitution se situe au niveau d'un Barry Lyndon (je préfère même La Reine Margot au Kubrick) tout en mettant en valeur les acteurs. Les acteurs justement, tous excellents : Isabelle Adjani, magnifique, interprète la jeune mariée d'abord peu aimable et qui va progressivement découvrir à quel point son entourage la manipule à des fins politique ; Daniel Auteuil en roi de Navarre perdu et tiraillé livre une très bonne prestation, Virna Lisi impose son physique particulier pour camper une Cathérine de Médicis effrayante, Jean-Hugues Anglade en roi instable est également remarquable. Aussi, on pourrait parler de Jean-Claude Brialy, Vincent Perez, Dominique Blanc, Pascal Greggory,... Tout le casting est parfait, chacun s’effaçant derrière son personnage, rendant celui-ci détestable (Greggory) ou attachant (Auteuil).

Rythmé, magnifique, et excellemment interprété, La Reine Margot offre une vision certes romancée de l'Histoire de France mais absolument passionnante et s'érige facilement en chef-d’œuvre du cinéma français.

10/10

[Dunandan]

Un film historique de 2h30, en connaissance de cause, c'est rien ... . Mais en tous cas ton avis me pousse à la découverte, sur une période que j'ai en plus légèrement étudiée à la Fac, ça peut être sympa.

[Val]

Franchement, je le conseille à tout le monde. Je ne connais pas du tout la période en question, mais j'ai cru comprendre que le film était, comme le roman de Dumas, très romancé. Donc il ne faut pas le voir pour l'historicité je pense, mais pour le pur plaisir de la fiction. Le BR Pathé qui vient de sortir est magnifique, et je comprends pourquoi Blu-Ray.com parle de "plus belle restauration sortie en France".

[Mark Chopper]

Le cast fait flipper, mais Chéreau est un mec intéressant.

[Jimmy Two Times]

était

[Mark Chopper]

Même mort, un artiste peut le rester

[Jimmy Two Times]

Ça marche aussi pour les vivants qui ne le sont pas du tout, on s'en rend compte cette année

[Creeps]

T'aimes pas Asia Argento Mark ? J'ai vu la fin du film il y a pas longtemps ça m'a pas donné envie de le voir en entier

[Mark Chopper]

J'en ferais bien mon affaire, mais bon comme actrice ce n'est pas trop ça

[Dunandan]

SNOWPIERCER, LE TRANSPERCENEIGE
Snowpiercer - Bong Joon-ho - 2013

Suite à une tentative pour empêcher le réchauffement climatique qui a mal tournée, la terre se retrouve plongée dans une nouvelle ère glacière et seuls quelques êtres humains ont pu survivre, confinés dans un gigantesque train faisant sans cesse le tour de la planète, le Transperceneige. A l'intérieur, des classes sociales se sont recrées, de sorte que le train apparaît comme un échantillon reconstitué de l'humanité. Je n'ai pas lu la bande-dessinée de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob a l'origine du film, donc je ne pourrais pas comparer le film avec celle-ci. Au regard du synopsis, une histoire de rébellion au sein d'un microcosme métaphore de l'humanité, on pourrait avoir peur du pensum politique un peu facile. Heureusement, il n'en est rien et le film de Bong Joon-ho est en ce sens une vraie surprise.

L'histoire est simple, mais pas simpliste pour autant. Elle est à l'image des légendes ou allégorie, une manière d'évoquer de manière simple des questions complexes. Le film utilise nos peurs intimes de voir notre monde disparaître ou de voir des régimes totalitaires renaître. Des questions on ne peut plus actuelles, dans une époque obsédée par ces deux questions. Ainsi, on retrouve l'imagerie des sociétés totalitaires qui fait désormais partie de l'inconscient collectif à l'image du personnage de Tilda Swinton, mélange de différents despotes (et hommes politiques européens selon elle) mais aussi tout les éléments habituels des histoires apocalyptiques, entre nourriture d'origine inconnue, cannibalisme, crasse et surpopulation. Mais le scénario ne se résume pas à une simple histoire de rébellion manichéenne entre un peuple « d'en bas » martyrisé et un peuple « d'en haut » bien loti. Au fur et à mesure de la progression de l'histoire, le film devient plus complexe, le propos moins facile et peut-être plus dérangeant. En effet, Bong Joon-ho nous met face à certaines questions les plus dérangeantes de notre civilisation : peut-on protéger notre « écosystème » dans un monde surpeuplé ? (on retrouve la question écologique) Toute société est-elle condamnée à reproduire les mêmes schémas ? Les révolutions ne sont-elles pas partie intégrante du système ? (on sentirait presque l'influence de Baudrillard).

Mais le film est avant tout une sorte de road-movie très bien construit et rythmé, très divertissant et servi par une mise en scène inventive qui parvient à faire ressentir l'enfermement sans pour autant tomber dans la répétition, aidée notamment par les différents « niveaux » du train qui sont autant d'occasion de créer de nouveaux mini-univers. Côté interprétations, on notera notamment Song Kang-ho en anti-héros camé et Tilda Swinton dans un rôle tout en excès.

9/10

[zack_]

Bien sur que le train créé plusieurs univers mais pourquoi un train? Pourquoi tant de risque que de se mouvoir de la sorte?
Sinon dommage que la fin soit si faible.