[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

Le côté bancal, je doute que ce soit un "choix" narratif de WKW. Plutôt le résultat d'une absence de choix au contraire.

Quant à la comparaison avec A History of Violence, elle est inévitable puisque la base est identique. Rien d'occidental là-dedans.

[Dunandan]

Le pire c'est que c'est exactement ça. Je m'en fous un peu de voir de "beaux" WXP, je veux de la folie et/ou de la générosité.

Ce n'est pas gagné avec la période 00's ...

(et puis il n'est pas seulement "beau", mais bien écrit & bien interprété avec Donnie presque aussi bon que Jet Li dans Fearless)

(et je réagis à ton dernier post : c'est clair que comme angle de comparaison, il faudrait plutôt se tourner du côté de Tigre et Dragon ou les réalisations shaky cam, je crains fort qu'on aura plus droit de si tôt à la folie des WXP/KFP en mode Tsui Hark 80-90 & Cie ...)

[pabelbaba]

Mark Chopper => Pour WKW tu dubites, mais on n'en sait trop rien. Le fait est que des choix ont été faits et qu'ils sont là à l'écran.

La comparaison à History of Violence n'est pas inévitable, on retrouve 100x dans la culture asiatique cette histoire de guerrier las de se battre, qui change d'identité et qui finalement est rattrapé par son passé (je lis Usagi Yojimbo en ce moment et il y en a limite un tous les deux tomes... , on retrouve aussi ça dans différents films de la Shaw Brothers).

Dunandan => Quand je disais beau, c'est surtout bien fichu de tout côté, sans truc qui dépasse ni faute de goût.

[Mark Chopper]

Mark Chopper => Pour WKW tu dubites, mais on n'en sait trop rien. Le fait est que des choix ont été faits et qu'ils sont là à l'écran.

Le perso de "La Lame" traité n'importe comment, ça ressemble bien à du WKW en roue libre qui improvise (un peu trop) son film au montage sans trop l'avoir pensé en amont...

Sinon, on connaît plus le Cronenberg que tes trucs obscurs, d'où la comparaison

[pabelbaba]

Secret Service of the Imperial Court de Tony Liu - 1984

Je poursuis ma découverte des films produits pendant la période d'agonie de la Shaw Brothers. Et à nouveau, c'est une bonne surprise. Sans doute soucieux de se différencier du reste des films sortant à la même époque, on a un peu droit à un pot pourri mélangeant un paquet d'influences différentes.

D'un côté on a un WXP classique, avec un scénario correct et solide, sans fioriture, à base de garde spéciale et de luttes d'influence. Cela permet de se concentrer sur l'essentiel, à savoir la baston. On ne peut pas dire que c'est du non-stop, mais presque. Ca charcle très souvent et en masse. Les chorégraphies ne sont pas particulièrement originales, mais avec un Leung Kar Yan puissant, on arrive à trouver crédible qu'il se débarrasse sans trop de souci des dizaines de paquets de bretteurs qui se présentent devant lui. A noter que les combats sont légèrement accélérés. Ce n'est pas aussi choquant que dans Blade of Fury, ça se voit mais ce n'est pas gênant.

En revanche, le film se démarque du reste de la production grâce à ses nombreux emprunts au ciné japonais. On voit effectivement fleurir ça et là, des ninjas, des geysers de sang caractéristiques, des clins d’œil à Baby Cart et surtout un duel expéditif qu'on ne trouve généralement qu'au pays du soleil levant. Tout ça est assez rafraîchissant pour un amateur de ce cinéma qui regarde le film à présent, mais je comprends que ça n'ait pas particulièrement ému les spectateurs de l'époque. D'autant plus que le look de Leung Kar Yan est franchement pompé sur celui de Ti Leung dans le Sabre Infernal, avec notamment ce poncho déjà piqué à Clint. Pas impossible que certains aient trouvé que ça sentait le réchauffé.

Cependant, aujourd'hui on est face à un film généreux, shooté avec l'intention de se démarquer (les nombreux plans tordus et le travail sur les lumières est très révélateur) et mêlant des influences cohérentes. A recommander donc.

7,5/10

[angel.heart]

Veux voir !

[pabelbaba]

Ah oui?

[angel.heart]

Bah ui ! Etonnent hein!.. Il sera mien lors d'un prochain panier...

En import, il me reste déjà une trentaine de Shaw à mater, qui attendent bien sagement sur mes étagères. Y a des trucs qui semblent bien cool...

Mais là, avec le boulot (de merde) et la vie de couple (bref, avec "une vie"... ), je prend pas mal de retard dans mes séances...

[pabelbaba]

Ne mate pas tout d'un coup quand même!

[Alegas]

La Défense Lincoln aka The Lincoln Lawyer de Brad Furman - 2011

Les films de prétoire peuvent faire de bons thrillers, avec un volet enquête pas désagréable. Ici, rien de bien original, si ce n'est le côté "cool" de McConaughey en avocat démerdard.

L'histoire ne révèle pas de surprises king size. Elle n'a rien de trop convenu non plus, mais on est rapidement au parfum. Là, le script est plutôt malin car l'intérêt ne faiblit pas pour autant, en offrant une phase au tribunal assez sympathique avec des interrogatoires de témoins bien amenés. Je pense qu'il aurait fallu s'en tenir à ça et ne pas continuer à rallonger la sauce avec des petites révélations finales qui tuent le rythme en n'apportant aucune valeur ajoutée.

Ce d'autant plus que le background général n'est pas non plus extraordinaire. Les persos secondaires en mousse se bousculent au portillon : le chauffeur, le garant, l'enquêteur privé, les flics tête à claque, même joués par des acteurs connus, sont sous-écrits et n'apportent vraiment rien au récit. Dommage, il y avait le potentiel pour emboîter le pas à la coulitude du perso principal et souffler le chaud et le froid avec les moments de tension.

Sur la forme, rien de transcendant, j'ai juste relevé un générique en split-screen oldschool et efficace.

6,5/10

Et je suis généreux, parce que balancer un remix atroce de California Soul en générique de fin ça devrait valoir -2 direct.

[pabelbaba]

The Law Enforcer de Danny Lee - 1986

Hop, un petit polar sans prétention réalisé par Danny Lee, le fameux flic de The Killer.

Rien de bien original à se mettre sous le dent, juste l'histoire de flics limités en moyens, pas super doués, obligés d'agir avec des pincettes et qui doivent faire face à des gangsters ultra-violents. La routine à Hong Kong, quoi!

La volonté de Danny Lee (qui signe aussi le scénario) était sans doute de montrer le quotidien des flics, du coup c'est pas particulièrement spectaculaire. Pas d'heroic Bloodshed en vue donc, quand un mec se prend une bastos sur un point vital, il reste au sol! Néanmoins, il n'oublie pas de faire vivre ses persos et de garder l'attention du spectateur avec des petites scènes sympathiques à base de fight à main nue, de course poursuite au milieu d'une circulation dense, et un gunfight final plus Ringolamien que Johnwooesque.

On n'échappe pas à la bluette, c'est malheureusement un passage obligé dans ce genre de production, mais elle a le mérite de ne pas être trop mièvre et de ne pas monopoliser trop de temps. Et de toute façon, vue la tronche du cast, farci de gueules cassées, ça dénoterait un peu trop... D'ailleurs ça fait ultra plaiz de revoir Lung Ming Yan avec les mêmes lunettes que dans Le Syndicat du Crime 2. Pareil pour Shing Fui On, horrible en temps normal, et là qui surclasse tout le monde avec un combo stache-queue de rat-look skin! Enfin un petit bémol pour Ken Lo, spécialiste du close combat, ici relégué en quasi figurant n'ayant jamais besoin de se battre.

Au final, ça reste assez agréable à suivre, notamment pour voir la multitude de scènes tournées en extérieur dans les différents quartiers de Hong Kong, et aussi parce que c'est pas souvent qu'un gentil flic se prend une bastos à bout portant dans le dos.

6/10

[pabelbaba]

Les Anges Gardiens aka Freebie and Bean de Richard Rush - 1974

Une affiche japonaise pour un film au titre français complètement débile, c'était bien le minimum pour ce mélange assez réussi de buddy-movie et de film de froissage de taule.

Pourtant en 1974 les duos de flics antagonistes n'ont pas encore le vent en poupe, cela viendra 10 ans plus tard. C'est pourquoi cette partie n'est pas la plus réussie d'ailleurs. La caractérisation des persos reste assez brouillonne, on sent que la volonté de créer une équipe unie prend le pas sur la délimitation gentil flic/flic ripoux, ce qui fausse la donne et ne permet pas de faire décoller les passages humoristiques. Le meilleur exemple étant la scène dans le bureau du procureur, où les deux zigotos agissent de la même façon et ne se renvoient pas la balle.

Cependant, leurs rapports avec les femmes valent le détour! En une mini scène avec James Caan, c'est tout le féminisme qui régresse de 50 ans... Tandis que les déboires d'Alan Arkin, qui prennent plus de place, sont assez fendards.

Enfin tout ça tient plus de l'enrobage que du fond de l'histoire, l'important est ailleurs... dans la rue! Et là, c'est royal : oubliez toutes les courses poursuites moisies des 15 dernières années, mal shootées, tournées dans les pays de l'Est au milieu de villes sans âmes, ici ça se passe dans les rues de San Francisco et ça se voit! Putain quel pied! Ca défouraille tout le temps, tout est prétexte à allumer les gyrophares et partir à 90 MpH en centre ville. On a l'impression que ça ne s'arrête jamais.

Et ce n'est pas tout, Rush a réussi à mettre tout ça correctement en boîte avec multiplication de points de vue (notamment des caméras embarquées bien couillues et des plongées depuis les toits bien senties). Ca ne lésine pas non plus sur les moyens, les cabossages et désossages sont légions, pour permettre des cascades de folie avec des bagnoles qui terminent généralement dans le décors. A ce niveau, on est vraiment face à un gros must du genre, renvoyant les films d'Halicki dans les cordes.

Ca permet de fermer les yeux sur une intrigue en mousse, mais il reste tout de même un léger goût amer concernant les persos principaux, assez attachants avec leur côté expéditif, mais pas suffisamment marrants.

7,5/10

[Mark Chopper]

On le trouve dans quelle édition ? Rien en France ?

[pabelbaba]

Si, dans les trésors Warner.

[Mark Chopper]

C'est une exclu FNAC ça ? 17 € le DVD