Maps to the Stars, de David Cronenberg (2014)
L'histoire : Une jeune femme défigurée par des brûlures se rend à Hollywood et, bien vite, grâce à des relations, devient l'assistante d'une actrice sur le déclin. Ses cicatrices cachent un passé mystérieux...Avis express pour un long-métrage qui nécessitera sans doute du temps pour mieux être appréhendé... On peut présenter
Maps to the Stars comme le prolongement de
Cosmopolis ou un croisement entre
Mulholland Drive et l'univers de Bret Easton Ellis. David Cronenberg réussit en effet là où l'écrivain a échoué en signant le scénario de
The Canyons : sa peinture de l'envers hollywoodien rappelle les nouvelles de
Zombies, avec ses personnages narcissiques déconnectés de toute réalité, ses enfants gâtés qui n'ont jamais grandi, par choix ou par contrainte, sa peur de la vieillesse, ses partouzes tristes, ses antidépresseurs et ses fantômes. On y croise aussi bien un acteur raté qu'un enfant star et une actrice vieillissante... Ce milieu que l'on évoque comme une usine à rêves ne ressemble qu'aux cauchemars éveillés qui épuisent ses protagonistes. On y découvre des familles à l'état de décomposition, malades, qui fournissent de la chair à ce milieu littéralement incestueux... Oeuvre complexe, mais bien plus accessible que celle qui l'a précédée dans la filmographie du cinéaste canadien,
Maps to the Stars prouve une fois encore qu'il est l'un des rares à se montrer encore intéressant quarante-cinq ans après ses débuts derrière une caméra. Ceux qui l'accusent d'avoir tourné le dos au genre horrifique qui l'avait consacré dans les années 1970/1980 n'ont pas compris qu'il ne l'avait jamais abandonné : sa vision de l'horreur a simplement subi une
mutation. Le monde qu'il met en scène se révèle toujours aussi malade et monstrueux.
Note : 7,5/10