[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Holy Motors - 8/10

Messagepar Dunandan » Ven 16 Mai 2014, 17:50

CHALLENGE BOM MAI 2K14

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Holy Motors, Léos Carax (2012)

De ce film je ne connaissais pas grand chose, ni de Léos Carax, donc double découverte pour ma part. Je comprends les avis mitigés tant on trace ici un sillon absolument atypique, hors-normes, unique, et mérite très certainement son statut d'OFNI. Et ça fait bien plaisir que des cinéastes osent ce genre d'oeuvre dans un paysage cinématographique trop souvent balisé en ces temps de globalisation uniformisante. Et pourtant, même si on pénètre cash dans un univers troublant où on nous explique rien avec très peu de dialogues, c'est loin d'être un film abscons ou difficile d'accès, possédé qu'il est par une note d'intention claire dès les premières images, nous identifiant à ces spectateurs cadavériques, en mal de sensations nouvelles, las et blasés, et exigeant beaucoup de l'acteur professionnel, ici sujet principal du film, à les stimuler un peu. La grande force de ce dernier, c'est certainement son postulat de départ plutôt bien emballé dans l'ensemble, et porté par l'implication de ce son personnage principal à endosser une série de rôles, dans un déroulement hautement surréaliste où la frontière entre réel et imaginaire est constamment interrogée et surtout expérimentée.

Holy Motors est donc un film très métaphorique, qui ne cesse de renvoyer au cinéma d'aujourd'hui, ses attentes, et son esthétique, selon une perspective multiforme. Chaque rôle rencontré semble repousser plus loin, à chaque fois, la sensation d'être ailleurs, dans un monde aseptisé et désincarné, conséquence de l'implication totale de l'acteur qui a à se soumettre aux moindres désirs de ses employeurs qu'on nous laisse vaguement deviner, mais aussi des nouvelles techniques qui utilisent l'acteur comme un simple exécutant passe-partout. Ainsi, la première partie est absolument fascinante, nous rendant incapables de deviner ce qui va suivre après avec des ambiances très différentes, à la fois inquiétantes et insolites, même si le fil thématique conducteur du transformisme est clair et net. L'interprétation incroyable de Denis Lavant y est pour beaucoup, sorte de Peter Sellers moderne, et transmet un sentiment blasé et mélancolique qui colle à la peau de son personnage.

Par contre, passé l'entracte avec un désir visible de passer de l'autre côté du miroir en humanisant ce dernier, j'avoue avoir moins accroché, même si j'ai apprécié cette façon de nous faire douter qu'il a une existence au-dehors de cette limousine high tech qui lui sert de taxi vers ses destinations étranges et variées. Dès que les personnages commencent à parler, cette tendance à brouiller les pistes avec des mots où l'emphase est mise sur la métaphore et le double sens (toujours entre vie et cinéma), cela m'a plus perturbé que la partie précédente qui était plus silencieuse, alors parfaite dans cette façon de souligner son implication totale, sa solitude, sa perte de repères d'identité, d'espace, et de temps (la séquence avec le rétroviseur est lourde de sens pour exprimer ce sentiment de coupure qui le hante), ainsi que les différents hommages cinématographiques auxquels ses rôles font référence. Et aussi on pourrait reprocher au réalisateur d'un peu trop marteler son message en bout de pellicule (même si la forme d'exécution est assez comique), les images et les dialogues qui ont suivi se suffisant largement à eux-mêmes selon moi. Certainement qu'il avait peur de perdre trop de spectateurs en route, tant il va loin dans son projet artistique.

Malgré mes petits griefs, je ne peux que respecter cette façon de Léo Carax de dégager un chemin bien à lui, qui nous montre ainsi que le cinéma français peut nous offrir autre chose que le cinéma souvent ronflant d'auteur ou les comédies bien pensantes. Bien plus intéressant à suivre qu'un Goddard qui persiste lui aussi à montrer que le cinéma est mort (peut-être que l'intérêt ici est de montrer au contraire qu'on se raccroche malgré tout à une certaine idée du cinéma tout en composant, difficilement, avec les nouveaux formats, et en proposant au final une véritable oeuvre d'art polymorphe, et qui laisse ce sentiment intelligent qu'il n'y a pas de séparation définitive entre le passé et l'avenir, mais nous laisse plein de questions en suspens sur le rapport entre les deux). Bref, certainement l'une de mes plus belles découvertes de notre pays depuis au moins 99F, que j'aurais plaisir à revoir pour approfondir mon ressenti et mieux digérer cette seconde partie qui m'a légèrement laissé de côté.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 16 Mai 2014, 20:29

Après avoir lu l'ensemble des critiques pour ce film dans la BB, c'est quand même bien cool de voir tous ces avis extrêmement différents, comme si les oeuvres expérimentales étaient un appel à une plus grande diversité d'appréciations :).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Ven 16 Mai 2014, 21:22

Sympa ta critique. :wink:
Agréablement surpris du nombre de bonnes notes sur le Bom Base.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 16 Mai 2014, 21:27

Ceux qui l'ont détesté n'ont pas eu le courage d'écrire (mais ils sont nombreux).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 17 Mai 2014, 00:12

Oui, je me rappelle qu'il avait à peine la moyenne dans le récap' annuel du forum (beaucoup de notes entre 0 et 3).
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Star Trek Into Darkness - 4,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 03:22

CHALLENGE BOM MAI 2K14

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Star Trek Into Darkness, J.J. Abrams (2013)

Après un Star Trek qui avait modernisé la franchise avec un certain panache malgré ses défauts évidents, je suis très déçu par cette suite. Le soucis, c'est cette accumulation d'incohérences et de facilités qui encombrent un script dont les deux seuls grands intérêts à mon avis, sont le développement de la relation entre Kirk (qui apprend à devenir un commandant responsable prêt à faire des sacrifices pour le bien commun) et Spoke (qui apprend à exprimer et communiquer ses sentiments, et ainsi à faire des choix illogiques), dont la finalité est de se comprendre et de s'influencer mutuellement (un chassé-croisé plus que classique mais toujours sympa à suivre), et un sens du rythme plutôt correct (on s'emmerde peu). Mais sinon, on se retrouve avec un Star Wars- Like (du style de la seconde trilogie), suivi par une série de péripéties pas très emballantes et emballées (overdose de lens flare, même dans le logo du début, faut le faire !), et un bad guy (interprété par le toujours excellent interprète du nouveau Sherlocke Holmes) forcément décevant vu le potentiel d'ambiguité qu'il avait en sa disposition (on aurait pu avoir une belle métaphore sur l'esprit colonialiste et d'ingérence des Etats-Unis qui produit ses propres adversaires, mais finalement il devient juste un "méchant" belliqueux et revanchard d'une banalité affligeante).

En fait, l'intrigue se tenait à peu près durant 10 minutes, jusqu'à ce que Kirk soit viré, mais ensuite tout comme la propension de ce dernier à transgresser toutes les règles pour sauver le plus grand nombre, le scénario lui aussi se met en roue libre. Ainsi, pas d'explication crédible sur sa réintégration alors qu'il est visiblement imprévisible (sûrement la relation père/fils entre lui et l'amiral), sur la raison de mettre tous ces gens dans des torpilles (WTF ?), ou sur l'invincibilité de Kahn et la raison pour laquelle Spoke parvient à le désarçonner (des exemples pris au hasard, mais il y en aurait plein d'autres à citer, surtout autour de la façon variée d'utiliser ces torpilles, propres à des rebondissements assez bidons). Bref, on a certes de l'action, mais on l'attend pas forcément avec intérêt, et en plus c'est filmé de manière souvent illisible, cut, et impersonnelle. Ensuite, sans la qualité de certains décors (surtout la ville de Londres qui a de la gueule) et le design des vaisseaux, c'est un peu vide niveau direction artistique (c'est même très moche au tout début sur la planète volcanique). On se rattrape du côté des relations inter-personnelles (le casting est d'ailleurs sympa), mais cette qualité est balayée par des gros trous dans le scénario, l'absence de climax intéressants (on aurait pu en avoir deux, entre les fameux adversaires de la Terre, qui sont écartés d'un revers de la main, et Kahn qui est sous-exploité comme je l'ai dit plus haut), et une fin naze (doté encore d'une belle pirouette) qui manque d'audace (bon en même temps, ça flinguerait la saga).

Entre tous ces soucis et le rythme qui ne se pose guère, on en ressort plus abruti que rassasié (comme un Pirate des Caraïbes de l'espace), avec une conclusion qui annonce que le "véritable" Star Trek (découvrir de nouvelles civilisations) va enfin commencer. Frustrant, mais au moins ça me donne envie de découvrir les anciens épisodes, et tout particulièrement les deux premiers qui semblent avoir inspiré grandement les remakes de J.J. Abrams. Et dire qu'on va se manger du Star Wars Next-Gen avec lui derrière la caméra (une franchise de toutes façons morte dans l'âme depuis que Georges Lucas a voulu la reprendre en main).

Note : 4.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Lun 19 Mai 2014, 07:56

Tout à fait d'accord avec ce que tu dis dans ta critique, j'ai beau bien aimer le premier volet, celui là est considérablement moins bon.
Par contre
(comme un Pirate des Caraïbes de l'espace)

Moi j'aime bien Pirates des caraibes :chut: :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 15:15

Je ne déteste pas non plus (du moins les deux premiers) : j'ai utilisé cette référence avant tout pour expliquer l'état dans lequel je me trouvais à la fin du film ^^.
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Before sunrise - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 16:30

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Before Sunrise, Richard Linklater (1995)

Résumé : Jesse, américain, rencontre Céline une française dans un train. Arrivé à Vienne, il la convainc de passer la nuit avec lui dans la capitale autrichienne, et apprendront à se connaître. Le lendemain, ils devront se séparer.
Before Sunrise se situe à mi-chemin entre Clerks 2 pour l'intelligence des dialogues (la vulgarité et les références geeks en moins) et Lost in Translation pour le sentiment d'évasion qui en ressort et sa capacité à saisir l'éphémère en plein vol (avec une réalisation plus terre à terre). Mais trêve de comparaisons. Ce film est un petit bijou, qui doit beaucoup à l'alchimie créée entre les acteurs Ethan Hawke et Julie Delpy, et l'impression d'avoir déjà vécu/rêvé de ces moments qui semblent être pris sur le vif, d'un naturel rafraîchissant. Même pour les non-romantiques, Before sunrise est un test. Puisque les discussions qui prennent une grande part du récit sont très éloignées des histoires à l'eau de rose, où on y parle de tout et de rien, de conneries, de souvenirs, de choses sérieuses comme la destinée, l'amour, la famille, le temps qui passe, ou la mort. Bref, le prototype de l'idylle crédible, en train de se construire et faisant évoluer ses personnages sans qu'on s'en rende compte.

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La grande force du film réside dans son habileté à faire exister les nombreux lieux rencontrés à Vienne, via ses deux personnages principaux (mis en valeur par une mise en scène posée et qui fait durer les plans indéfiniment, un cadrage réfléchi mais qui sait se rendre invisible) qui nous semblent familiers, et par des échanges touchants, eux-mêmes étant à un moment de leur existence où rien n'est encore pleinement dessiné ou décidé. Donc une oeuvre au caractère sentimental mais jamais mièvre, réaliste mais pas complètement désenchantée, dotée d'un sentiment doux-amer sans être dénuée d'une petite touche de légèreté (qui doit beaucoup à la belle façon dont "la première rencontre" est retracée). Un modèle d'équilibre compensé par un petit brin de folie (rien que le postulat de départ en témoigne), qui nous transmet une véritable leçon de vie en mode carpe-diem tout en étant inscrite dans la modernité. Before Sunrise, c'est donc tout d'abord le plaisir de la traversée en présence d'une bonne compagnie, certes brève et inconséquente (c'est ce qui fait partie de sa beauté), mais aussi terriblement nourricière et adulte par les questions qu'elle porte, au gré des rencontres ou des échanges qui empreignent les lieux visités d'une magie indicible et unique.

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Ainsi, difficile de rendre compte d'une histoire aussi brillante sur ce qui est par essence éphémère et volatile. Surement que la réussite de cette love story repose beaucoup sur la force et la crédibilité des dialogues (bien que non crédités, c'est le duo Hawke/Delpy qui en seraient les principaux auteurs), le sentiment d'intemporalité des situations vécues (devenues spéciales, car ils les habitaient de leur présence, dixit la dernière séquence vraiment très pertinente), et surtout le charme et le naturel des acteurs choisis.

Une perle dans le genre de la romance poético-désabusée, que j'aurai plaisir à revoir, et qui me donne envie de voir les deux derniers opus de cette trilogie faisant un bel éloge à l'intensité versus la durée des sentiments.

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Note : 8.5/10
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King of comedy (1999) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 20 Mai 2014, 01:56

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King of comedy, Stephen Chow et Lee Lik-Chi (1999)

Stephen Chow nous livre ici une autre comédie réussie, portant cette fois-ci autour du monde des acteurs, avec une belle pincée d'auto-dérision mêlée à un véritable amour du genre. Tout le passage du tournage qui parodie visiblement les films d'actions de John Woo est tout simplement irrésistible (avec son lot de cascades over the top et de colombes), et lorsque son personnage enseigne à un gang de petites frappes et une jeune escorte le jeu d'acteurs (l'un pour bouffer, les autres pour se faire du pognon), on se retrouve avec un cocktail génial d'humour et d'originalité (avec un gros pic lorsque son jeune élève imite inconsciemment son prof assis dans un coin en train de jouer avec un gamin à poil tandis qu'il a affaire à des gros bras).

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Mais une nouvelle fois, la force de son film n'est pas uniquement basée sur la qualité de son humour bien décalé et son sens du rythme, mais également sur des personnages principaux attachants (de gentils loosers qui finalement demeurent eux-mêmes face au succès qui les rejoint), en ligne de mire cet apprenti acteur qui veut percer dans le métier et cette jeune fille à qui il apprend les grosses ficelles, et dont il s'éprend (les love story sont toujours belles à suivre chez lui, mais j'ai un petit faible pour celle-ci, pour leur fragilité, et le petit jeu de classes sociales avec le retournement de situation occasionné). Car derrière sa figure de clown et son génie du pantomime et du gag visuel, Stephen Chow transmet beaucoup de tendresse à travers ses personnages (on retrouve d'ailleurs avec bonheur le maître de Kung Fu de sa première réalisation, grimé ici en gardien chevronné de la bouffe des acteurs ardemment convoitée par notre "héros", qui nous amène ensuite vers la comédie policière), et les genres/univers qu'il explore avec le même trait d'affection.

Ses films sont ainsi de véritables feel good movies en puissance, et ce King of Comedy n'échappe pas à la règle, peut-être un peu moins fou et déjanté que Love on Delivery, mais n'exploite pas moins efficacement son concept. Grosses barres de rire garanties, mais pas seulement.

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Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 20 Mai 2014, 06:40

Moins drôle oui, mais plus profond. Peut-être bien mon préféré finalement.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 20 Mai 2014, 12:05

C' pas faux par rapport à ceux que j'ai vus ... (4 seulement). M'enfin bon j'en ai encore beaucoup à découvrir avant de fixer mes notes. En l'état j'ai envie de mettre des 8 à tous ceux-là :mrgreen:.
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Brasiers de la Colère (Les) - 5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 22 Mai 2014, 00:32

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Les brasiers de la colère, Scott Cooper (2014)

Un film qui s'inscrit dans l'ère du temps, en offrant la peinture d'une Amérique profonde peu reluisante, peuplée de personnages mis à l'amende par leur "grand pays". Un thème qui peut être intéressant quand c'est bien traité, mais qui peut aussi s'avérer ultra caricatural. Malheureusement on entre plutôt dans la seconde catégorie, avec cette bande de tocards dépressifs plus stéréotypés et manichéens les uns que les autres, abimés par la vie avec une bonne dose de misérabilisme. Pourtant armé d'un casting assez impressionnant, le principal soucis du film, c'est la psychologie des personnages complètement à la ramasse, à base de mal-être existentiel (seul trait de jeu des acteurs qui tirent une tronche pas possible), et d'un accent à couper au couteau (paradoxalement le meilleur aspect du film). En outre, ils semblent rarement exister ou évoluer en dépit des épreuves qu'ils subissent à la pelle. Il est donc difficile de s'attacher à leur sort (Zoe Saldana elle-même ne parvient pas à apporter ce supplément d'émotion tant attendu), même si certaines séquences valent indépendamment le détour, comme les combats de boxe, ou la chasse au gibier, qui en disent plus longs sur eux que leurs échanges verbaux.

Second problème, cette intrigue qui prend des plombes à démarrer, et ne propose rien d'autre qu'une molle relation fraternelle au point mort (Christian Bale et Casey Affleck ne dégagent pas grand chose ensemble), prenant de l'épaisseur seulement au détour de quelques courtes séquences (lorsque le cadet monte le ton durant une dispute, et lorsque l'aîné lit la lettre de départ de ce dernier). Dommage aussi que l'élément central (Woody Harrelson, toujours aussi peu subtil, mais impose par sa présence bestiale), censé relever un peu la tension, soit au final si peu présent et mal utilisé, avec un climax décevant qui se contente de glorifier son manque de neurones et son attitude Fuck you all.

Bref, ce drame familial au script rachitique, lourd, et auquel il manque de l'émotion pour faire décoller le tout, est franchement anecdotique, et ne vaut que pour la qualité de son casting (peu inspiré mais pas mauvais) et son ambiance (d'arrière-pays) viscérale et étouffante.

Note : 5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Jeu 22 Mai 2014, 07:07

Ouch, tu vas faire plaisir à Mark là :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 22 Mai 2014, 07:53

Fuck yeah 8)

Tout le monde s'est laissé emballer par le casting alors que ce film ne développe rien, ne raconte rien, dénué d'émotions... Plus que l'action, j'ai l'impression que BoM est le forum qui kiffe les films de bouseux ricains :mrgreen:
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