Les Anges Gardiens aka
Freebie and Bean de Richard Rush - 1974
Une affiche japonaise pour un film au titre français complètement débile, c'était bien le minimum pour ce mélange assez réussi de buddy-movie et de film de froissage de taule.
Pourtant en 1974 les duos de flics antagonistes n'ont pas encore le vent en poupe, cela viendra 10 ans plus tard. C'est pourquoi cette partie n'est pas la plus réussie d'ailleurs. La caractérisation des persos reste assez brouillonne, on sent que la volonté de créer une équipe unie prend le pas sur la délimitation gentil flic/flic ripoux, ce qui fausse la donne et ne permet pas de faire décoller les passages humoristiques. Le meilleur exemple étant la scène dans le bureau du procureur, où les deux zigotos agissent de la même façon et ne se renvoient pas la balle.
Cependant, leurs rapports avec les femmes valent le détour!
En une mini scène avec James Caan, c'est tout le féminisme qui régresse de 50 ans...
Tandis que les déboires d'Alan Arkin, qui prennent plus de place, sont assez fendards.
Enfin tout ça tient plus de l'enrobage que du fond de l'histoire, l'important est ailleurs... dans la rue! Et là, c'est royal : oubliez toutes les courses poursuites moisies des 15 dernières années, mal shootées, tournées dans les pays de l'Est au milieu de villes sans âmes, ici ça se passe dans les rues de San Francisco et ça se voit!
Putain quel pied! Ca défouraille tout le temps, tout est prétexte à allumer les gyrophares et partir à 90 MpH en centre ville. On a l'impression que ça ne s'arrête jamais.
Et ce n'est pas tout, Rush a réussi à mettre tout ça correctement en boîte avec multiplication de points de vue (notamment des caméras embarquées bien couillues et des plongées depuis les toits bien senties). Ca ne lésine pas non plus sur les moyens, les cabossages et désossages sont légions, pour permettre des cascades de folie avec des bagnoles qui terminent généralement dans le décors. A ce niveau, on est vraiment face à un gros must du genre, renvoyant les films d'Halicki dans les cordes.
Ca permet de fermer les yeux sur une intrigue en mousse, mais il reste tout de même un léger goût amer concernant les persos principaux, assez attachants avec leur côté expéditif, mais pas suffisamment marrants.
7,5/10