... avant le passage en vacances d'Epilie, une jolie canarde qui va charmer le cœur de ce nouveau Candide. Car Abélard se présente vraiment comme une sorte de conte philosophique au format animalier. Mais l'héritage d'un Voltaire est assez loin. Quand je parle de philosophie, ce serait plutôt une philosophie de tous les jours. D'ailleurs, notre petit héros tire chaque jour de son chapeau un petit papier comme on peu le faire au restau chinois avec les gâteaux contenant un bon mot.
Bref, Abélard se met en quête d'Epilie, mais aussi d'Amérique et d'engins étranges permettant de voler. Abélard est donc une quête initiatique, et bien plus rude qu'on le pense aux premiers abords, du fait de ce dessin plutôt à l'aspect enfantin. Abélard, c'est une sorte de halo de lumière jeté dans l'obscurité d'une réalité qu'il n'a jamais connu. Et les gens qui vont croiser sa route vont s'y accrocher, positivement ou négativement.
Abélard est donc une grande aventure humaine, où la noirceur n'est pas exclue, ni la lumière. Aucun aspect moralisateur, juste une histoire qui touche au but, c'est-à-dire droit au cœur. Franchement, impossible de sortir indemne de ce diptyque. Une oeuvre qu'on mâche et remâche après sa lecture. Je dirais la seule BD qui a détrôné le cultissime Gaston Lagaffe de mon enfance, dans un tout autre registre. Sincèrement, si vous souhaitez découvrir quelque chose de très différent par rapport à ce qui peut se faire en BD en général, précipitez-vous dessus.
Alors, vendu ?