[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

[Jimmy Two Times]

critique pleine de bon sens pour Le dernier samourai

Ouais, d'ailleurs j'attends toujours que Mark me donne une petite pièce...

[Mark Chopper]

Vu la conversion Yen / €, va pour un billet :

[Alegas]

3H10 pour Yuma - James Mangold - 2007

Par les temps qui courent, mieux vaut ne pas faire la fine bouche lorsque qu'un western daigne pointer le bout de son nez. Remake du célèbre film des années 50, 3h10 pour Yuma remplit parfaitement son contrat. Déjà, il mise sur un casting en forme. Christian Bale (Dan Evans) et Russell Crowe (Ben Wade) nouent une relation étrange, sous forme de confontation psychologique qui permet à chacun d'évoluer positivement. Le premier va enfin apprendre à mettre ses corones en bandouillière afin de gagner le respect de son fils pendant que le second opte pour un semblant de rédemption. James Mangold filme ce duel de stars avec toute l'efficacité requise, simplifiée par la qualité d'écriture des personnages. Comme dans le film original, la séquence dans la chambre d'hôtel au cours de laquelle ils attendent l'entrée en gare du fameux train de 3h10 est un régal. Tension, méfiance et respect en prélude au gunfight inéluctable avec la bande de Ben Wade, déterminée à libérer son illustre chef. Ce gunfight est généreux mais il est vrai que les bad guys tirent un peu comme des couilles...

Une belle brochette de seconds rôles complète le reste du casting, à commencer par Ben Foster, souvent excellent et il le confirme ici, en chien fou peu avare de la gâchette qui voue une admiration indéfectible à son boss (et même un peu plus). Peter Fonda est également de la partie en agent Pinkerton, et évidemment, il maîtrise sa partition. Côté action, le film livre la marchandise, d'une pétaradante attaque de dilligence jusqu'au duel final. L'épilogue est à ce titre plus que satisfaisant dans la mesure où il fait fi des carcans hollywoodiens. Au rayon des regrets, on notera tout de même quelques facilités scénaristiques, notamment le retournement de veste du perso de Ben Wade. Mais bon, c'est le script qui veut ça. 3h10 pour Yuma est un western moderne réussi, et encore une fois, on ne peut que ronger son frein et se replonger dans le passé devant la frilosité des producteurs à relancer le genre.

7.5/10

[Alegas]

Du Sang dans le Désert (The Tin Star) - Anthony Mann - 1957

Pour commencer, parlons de ce titre français complètement débile. Toute la symbolique autour de cette fameuse étoile de shérif est mise sous l'éteignoir... Dans cet excellent western d'Anthony Mann, il est question d'un jeune shérif qui la porte par défaut et par acquis d'âme et d'un vieux tueur à gages qui l'a porté par le passé et ne la reprendrait pour rien au monde malgré les appels du pieds de son jeune cadet. Dans les faits, Henry Fonda (Morg Hickmann), débarque dans une petite ville de l'Ouest avec un cadavre dans ses bagages. Ici, l'ordre est représenté par le très jeune Anthony Perkins (Ben Owens), plein de bonne volonté mais pas forcément très expérimenté. On apprendra rapidement que Morg est un tueur à gages venu chercher sa récompense, rien de plus, mais aussi un homme honnête et droit. S'installant quelques jours dans la petite bourgade, il va initier le jeu Ben dans sa fonction de shérif. Ce dernier tentera plusieurs fois de lui transmettre son fardeau ou d'en faire son adjoint, mais en vain.

Cette scène tue et prouve le génie d'Anthony Mann

Western très classique, basé sur le thème de l'apprentissage et de la transmission du savoir, The Tin Star est vraiment une belle réussite. Anthony Mann fait parler sa science du cadre et transforme des scènes qui peuvent paraître anodines en trésor d'ingéniosité. Par d'imperceptibles mouvements de caméra, il flatte la rétine des spectateurs réceptifs aux prouesses techniques (cf le duel entre Ben et Baugardus sur le screen ci-dessus, du génie à l'état pur et pourtant l'idée est d'une simplicité éloquente). Henry Fonda fait parler son charisme naturel et excelle dans son rôle de vieux briscard sûr de sa force et qui y réfléchit à deux fois avant de s'impliquer dans des affaires qui ne sont pas les siennes. A ses côtés, Anthony Perkins est pas mal, et on ressent constamment le respect que lui inspire son aîné. Côté bad guys, c'est un peu plus fonctionnel mais on retrouve de bonnes trognes comme l'incontournable Lee Van Cleef ou encore Neville Brand. Au final, The Tin Star est une belle réussite, qui traite brillamment de la notion d'intégrité à une époque où faire couler le sang était bien souvent la solution la plus simple. Anthony Mann et ses acteurs livrent un western solide pour les amateurs du genre. Pour ma part, j'ai vraiment adoré.

8/10

[Dunandan]

La Vie Rêvée de Walter Mitty - Ben Stiller - 2013

Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais

Habituellement, je suis plutôt friand des comédies réalisées par Ben Stiller. Zoolander et Tropic Thunder sont des films qui se revoient avec plaisir. Changement de cap avec ce Walter Mitty, qui même s'il possède quelques ressorts comiques, lorgne également du côté du drame et du film d'aventure. Parlons d'emblée du souci majeur, ce melting pot ne convainc réellement dans aucune de ces 3 catégories. Le film se veut l'héritier de Jacques Tati et de son irréalité dixit Stiller (il faut bien meubler en interview) mais c'est avant tout un pur produit hollywoodien. Dans tous les genres auxquels le film s'attaque, on a vu mieux.

La rom com est on ne peut plus classique, il ne suffit pas de faire rêver son personnage principal deux ou trois fois pour en faire un film novateur, et les beaux paysages traversés, encore heureux que ça ait de la gueule vu leur beauté naturelle. Après le film n'est pas désagréable pour autant, mais les changements de rythme sont assez mal gérés, le lien entre les différents univers/genres n'est pas assez prononcé pour donner un sentiment d'homogénéité au script, qui semble tirer un peu partout pour ratisser large auprès des spectateurs. Du coup, on s'ennuie poliment devant ce Walter Mitty qui propose certes un ton léger et gentiment rêveur mais aussi assez convenu. On a vu bien mieux en matière de feel good movie.

5/10

[Kakemono]

Voila la preuve, pour ceux qui en doutait, que la paternité rend aigri. Je plaisante, je comprend tes arguments mais je ne suis pas vraiment d'accord tant j'ai été plongé dans ce magnifique voyage...

[Jimmy Two Times]

Pour faire un beau voyage, je regarde un vrai film d'aventure ou western

[zack_]

Un truc de pépé quoi!

[Jimmy Two Times]

Non, un truc d'homme, nuance. Mitty, c'est pour les jeunes filles en fleur.

[Dunandan]

Un truc de pépé quoi!

[Jimmy Two Times]

Tiens, bienvenue chez les pépés Dun'! T'as aimé The Tin Star, t'es foutu!

[Mark Chopper]

Non, un truc d'homme, nuance.

C'est ce que disent tous les amateurs de westerns gays.

[Jimmy Two Times]

T'y connais rien, le dernier que j'ai vu était à tendance gérontophile.

[zack_]

Je parlais des westerns mais va pour le Clint c'est mérité! Na!

[Dunandan]

Joe - David gordon Green - 2014

Première séance ciné de l'année et pas de déception à l'horizon. Joe n'est pas un film survendu, c'est de l'indé US pur jus, assez classique, un peu trop misérabiliste mais comme je suis plutôt friand des pelloches qui se déroulent chez les bouseux du sud des Etats-Unis, j'ai passé un bon moment. David Gordon Green est un réalisateur que j'ai du mal à cerner. Il fait constamment le grand écart entre les comédies barrées d'un côté et des films plus posés et typés indé de la tête aux pieds de l'autre. Dans les faits, ça donne le très fun Pinneapple Express et du Kenny Powers en guise de partition légère (et aussi l'étron Votre majesté) et le très beau l'Autre Rive et donc ce Joe pour les opus les plus sérieux.

Dans le cas présent, on suit Nicolas Cage dans le rôle titre, quinqua au passé trouble (il a fait de la taule, rien de bien original) qui se démène comme il peut pour aider à force de travail une dizaine de brebis égarées. Il prend sous son aile le jeune Gary (Tye Sheridan, assez bon même si moins impressonnant que dans Mud), ado paumé qui vient de débarquer dans le coin avec son père alcoolique bon à rien et peu avare de la torgnole, une mère complètement à l'ouest et une frangine qui se mue dans le silence. Vous l'avez compris, le tableau familial est un peu lourdingue mais ça passe puisque le film s'intéresse en premier lieu à la relation père-fils de substitution qui se noue entre les deux personnages principaux.

C'est pour lui que le film vaut le coup d'être vu, en espérant qu'il continue de redresser la barre.

Joe est aussi l'occasion de retrouver un Nicolas Cage loin de ses cabotinages excessifs et de ses prestations allumées dans des bousins juste bons à lui permettre d'assurer son train de vie. Il est massif, il fait parler son charisme et ça suffit. C'est vraiment un plaisir de le voir revenir d'entre les morts, en espérant qu'il décide dans les prochaines années de rappeller à tous quel acteur il fut dans sa première partie de carrière. Dans les seconds rôles, sud oblige, on retrouve toute une galerie de trognes pas possible (des mecs avec l'oeil gauche qui dit merde à l'oeil droit et les chicots en vrac). Parmi eux, dans le rôle du père alcoolo, il y a Gary Poulter. Pour lui, ça n'est pas un rôle de composition et ça chagrine un peu (il était SDF, accro à la drogue et a rendu l'âme quelques semaines après le tournage). Quand la réalité rejoint la fiction...

Au final, Joe est un film posé qui ne se démarque pas par sa structure narrative classique, mais séduit pour ses deux interprètes principaux, sa violence latente et quelques belles images d'un Sud désenchanté. Une énième piqure de rappel de cette Amérique à deux vitesses.

7/10