[Mark Chopper] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

En tous cas, je pense étaler ça sur deux bonnes années, histoire d'éviter la lassitude ou la saturation (finalement comme j'ai fait avec Akira Kurosawa, et c'était très bien ainsi : on assimile quand même une oeuvre qui s'est construite sur plusieurs décennies !).

Ps : ta petite référence donne envie et donne une bonne idée de la manière dont on peut les apprécier .

[comICS-soon]

Au cours de mes deux premiers mois sur BoM, j'utilisais ImageShack pour héberger mes images avant de passer à Hosting Pics... J'ai bien fait, ImageShack s'amusant à "annuler" le redimensionnement des images après quelques temps (certains panoramas ici en souffrent d'ailleurs).

Résultat, sur une trentaine de critiques, je me retrouve avec des captures énormes. Je me suis dit que j'allais corriger ça petit à petit et en profiter pour me relire, mais je n'aurais pas dû : relire ses premières critiques, ça fait mal au cul. Et puis j'ai oublié la moitié des films en question, alors pour retaper ça, c'est dur

Voilà, c'était l'instant narcissique (également connu sous le nom "instant Wong Kar-wai") du jour.

On est plusieurs à avoir eu le soucis, et c'est là que j'étais bien content de n'avoir fait qu'une dizaine de critiques...

[Mark Chopper]

Overheard, d'Alan Mak et Felix Chong (2009)

L'histoire : Trois policiers et amis, spécialistes des écoutes, doivent enquêter sur des malversations boursières. Deux d'entre eux, par appât du gain, falsifient des preuves pour s'enrichir en achetant et revendant des actions...

Un polar HK qui fait envie sur le papier : les papas du diptyque Infernal Affairs (l'existence d'un troisième opus n'est qu'une légende urbaine) derrière la caméra, des habitués de Johnnie To devant (Lau Ching-wan et Louis Koo) associés à quelques vieilles trognes locales (Waise Lee et Michael Wong)... Voilà de quoi espérer un divertissement bien carré. Une suite étant sortie en 2011 et un troisième film étant prévu pour cette année (sans véritable lien narratif, comme à l'époque des Tiger Cage ou des Sens du devoir), on pouvait rêver et penser qu'un tel succès populaire rimerait, pour le genre, avec qualité. Ce n'est pas le cas... On peut même parler de catastrophe : polar pantouflard où les flics passent leur temps le cul sur une chaise à espionner des traders qui flirtent avec la pègre, Overheard souffre d'une écriture à la ramasse, d'une interprétation très inégale (seul Lau Ching-wan est à sauver) et d'une mise en scène bien mollassonne. L'écriture, surtout, donne envie de péter l'écran : personnages en carton (l'amitié pour les nuls), traumatismes en mousse (dès le début, avec le fils de Louis Koo atteint d'une grave maladie, j'ai compris ma douleur) et histoire d'amour pourrie... On se croit moins devant un polar HK que devant un soap opera. Et quand enfin ça se met à bouger, très tardivement, l'intrigue multiplie les scènes embarrassantes. Si HK n'a rien d'autre à offrir en polar entre une série B de Benny Chan et un tire-larmes de Dante Lam, on peut déclarer le genre mort et enterré dans un avenir proche.

Note : 3,5/10

[osorojo]

Et ben, ça fait pas rêver tout ça

[Eikichi Onizuka]

There Will Be Blood, de Paul Thomas Anderson (2007)

L'histoire : Daniel Plainview, prospecteur à la recherche de pétrole, apprend que le sous-sol californien en regorgerait. Il s'y rend, accompagné de son fils, et achète à bas prix les terres des fermiers de la région...

Il est bon, parfois, de garder quelques grands films en réserve pour les périodes de vache maigre cinématographique (le premier semestre de l'année 2014 en est une et a déjà bien fait fondre mon stock). Vu le talent du metteur en scène, celui de l'acteur principal et l'accueil critique et public réservé à ce long-métrage dont la réputation n'a pas débandé depuis sept ans, je ne courrais pas un grand risque... Malgré tout, la fréquente comparaison avec le style de Stanley Kubrick ne m'a pas donné l'envie de me précipiter et, au fond de moi, je craignais de m'ennuyer quelque peu. Ceci dit, malgré ma fatigue, j'ai été captivé du début jusqu'à la fin. Mise en scène d'une déshumanisation, parabole sur le capitalisme (ascension et chute) et illustration du déclin des valeurs morales : There Will Be Blood c'est tout ça et plus encore... Un acteur de génie à son sommet, une ambiance qui nourrit un malaise, des images qui fascinent et une musique qui trouble. Plus le temps passe, moins j'aime écrire à chaud sur un film que j'ai apprécié, qui me hante encore le lendemain de sa vision et qui nécessite temps et redécouverte pour être davantage décortiqué. Il m'est plus facile d'exorciser le mauvais souvenir d'un long-métrage raté avant de l'oublier pour de bon et de ne plus y revenir. Voilà pourquoi je ne m'étends pas davantage et me contente d'un bémol pour finir : Paul Dano ne fait vraiment pas le poids comparé à Daniel Day-Lewis et constitue le seul point faible de There Will Be Blood, un film pessimiste qui en dit long sur la noirceur de notre époque alors que son histoire se déroule de 1898 aux prémices de la crise de 1929. Dans les faits : moins un paradoxe qu'une parabole sur les racines du mal qui ronge une civilisation.

Note : 8/10

[Dunandan]

A deux doigts, débander ... Mais que cache cette obsession verbale pour le symbole phallique ?

[Mark Chopper]

J'ai organisé la croupe du monde : est-ce que je cache vraiment quelque chose ici ?

[Jimmy Two Times]

Malgré sa richesse, There will be blood est un film qui se passe presque de commentaires. Belle critique dans tous les cas.

[Dunandan]

The White Storm, de Benny Chan (2013)

L'histoire : Trois amis d'enfance, devenus inspecteurs de police, joignent leurs forces pour faire tomber le plus gros cartel d'Asie du sud-est. Mais l'un d'eux, infiltré depuis plusieurs années dans le milieu, souhaite tout arrêter pour retrouver sa famille...

Artisan capable du meilleur (Connected) comme du pire (Blast), Benny Chan fait plus que signer son meilleur film avec The White Storm. Il propose ce que tout fan de polar made in Hong Kong n'osait plus espérer : un authentique heroic bloodshed. Tous les thèmes répondent présents : la fraternité, l'honneur, le devoir, la violence et la rédemption. Des personnages attachants (bien servis par un casting trois étoiles : Lau Ching-wan, Louis Koo et Nick Cheung) et des scènes d'action monumentales. On sent un véritable amour pour ce genre en voie de disparition et une volonté de proposer un spectacle majeur.

On pourra reprocher quelques seconds rôles à la ramasse, heureusement peu présents (notamment une actrice thaï transsexuelle), et une tendance à flirter avec la limite niveau pathos (la famille de Louis Koo, la mère de Nick Cheung)... Mais les fans de John Woo qui critiquent ce film de Benny Chan ont une mémoire bien sélective, car les heroic bloodsheds des années 1980/1990 souffraient des mêmes défauts. Ce n'est donc pas un problème à mon sens, puisque les qualités sont elles aussi au rendez-vous. A l'image de cette fusillade finale dans un casino de Macau qui en met plein les yeux et les oreilles.

Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs du genre. D'autant plus qu'à l'époque des tires-larmes de Dante Lam ou du succès de la franchise Overheard, il serait bien malvenu de faire la fine bouche devant un tel spectacle.

Note : 7,5/10

[osorojo]

Miam, je me le programme rapidement celui là

Par contre ton spoiler

[Mark Chopper]

Ce n'est pas un spoiler pour l'intrigue

[osorojo]

Je l'entendais pas comme ça Juste que ça fait pas rêver

[Mark Chopper]

Nick Cheung, il rêve lui

[osorojo]

Ça promet

[angel.heart]

Ta critique du Benny fait envie !

Par-contre je n'aurais pas cité Connected comme le sommet de sa filmo. J'aime bien, mais je lui préfère largement Big Bullet, New police story et Invisible target. Et même Gen X Cops, que je trouve très fun...



ça me fait penser qu'il me reste en stock A moment of romance et Man Wanted. Tu les as vus?