[nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Canyons (The) - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 23 Avr 2014, 22:40

THE CANYONS
Paul Schrader - 2013
6,5/10

Image

Vu que le film s'est fait descendre quasi-unanimement, je me devais de rééquilibrer un peu la balance. Surtout connu pour son travail de scénariste pour Martin Scorsese (Taxi driver, A tombeau ouvert), Paul Schrader passe aussi régulièrement derrière la caméra. Et pour ce film, il s'est attaché les services de Bret Easton Ellis comme scénariste. Et c'est certainement le film qui correspond le plus au style littéraire du romancier. The Canyons s'inscrit presque comme une adaptation de "Suite(s) impériale(s)", la suite de "Moins que zéro". Il nous plonge donc dans un Hollywood aseptisé où milieu du cinéma rime avec superficialité. On y suit 2 couples : Christian, producteur et sa petite amie Tara et Gina, l'assistante de celui-ci et son petit ami Ryan, acteur et ex de Tara.

A travers ses portraits et histoires de couple, Paul Schrader brosse un tableau peu flatteur de cet univers hollywoodien faite de rivalité, d'infidélité et de mœurs libérés pour tromper l'ennui. Car le sujet central du film, c'est l'ennui : comment faire pour pimenter sa vie quand on a tout ce qu'on veut ? Tara est une jeune femme qui est prête à sacrifier l'amour et sa dignité pour une situation aisée et Christian est un homme imbu de sa personne prêt à tout pour parvenir à ses fins. Tout n'est que superficialité dans la vie de ce couple.

Par une mise en scène statique mais élégante, Paul Schrader arrive à instaurer un spleen ambiant qui colle parfaitement à son histoire. On pourra reprocher le côté un peu artificiel de la photographie signée John DeFazio mais ça apporte une esthétique "soap opera" certainement voulu par le réalisateur. Et le tout est souligné par une bande-son électro plutôt plaisante.

Côté casting, là aussi le réalisateur a opté pour approche particulière avec des acteurs de seconde zone. Lindsay Lohan, tout juste sortie de cure de désintox, prouve qu'elle sait encore un peu jouer et elle est même bien mise en valeur sur certaines scènes où elle n'est pas trop maquillée. Dans le rôle de Christian, l'acteur porno James Deen n'est pas particulièrement bon mais cela donne à son personnage un petit côté psychopathe qui passe bien. On retrouve également Nolan Funk (vu dans la série Awkward) en beau gosse de service qui n'hésite pas à jouer de ses charmes. Et enfin, Amanda Brooks joue presque le seul personnage normal dans cette histoire.

Au final, j'ai trouvé ce film assez fidèle au travail de Bret Easton Ellis comme écrivain. Il est clair qu'il faut réussir à dépasser ce côté cheap et underground totalement assumé par le réalisateur et une fois qu'on a accepté ce postulat de départ, on assiste à une critique amère de ce système hollywoodien en perdition.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 23 Avr 2014, 22:45

Bon, je ne l'ai pas vu en entier. Mais je me lance : ce qui contribue à l'excellence des écrits d'Ellis, c'est en grande partie son humour, qui permet une certaine distance vis-à-vis de l'univers superficiel qu'il dépeint et des connards paumés qu'il met en scène. Quand je lis ses bouquins, je me marre.

Là : zéro humour. Ou alors involontaire. Résultat, Schrader épouse la vacuité qu'il dépeint. Et on s'emmerde autant que tous ses tocards.

Tiens, ça me rappelle Spring Breakers sur le fond. Mais au moins, la forme avait de la gueule. Là c'est hideux.

Et les acteurs sont tous à chier. Mais alors, à un niveau de compétition.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 24 Avr 2014, 09:20

Je t'accorde qu'il manque une pointe d'humour mais je ne trouve que ça soit un élément si présent dans les écrits d'Ellis. Et puis, dans ce cas, c'est le défaut de la plupart des adaptations de ses bouquins.

Sinon, je trouve que Lindsay Lohan s'en sort bien pour ma part.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 24 Avr 2014, 09:22

Comparée à Deen et Funk, c'est sûr, elle passe bien :mrgreen:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 24 Avr 2014, 09:24

C'est dommage, tu n'es pas allé assez loin : t'as raté la prestation de Lily Labeau. :mrgreen:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 24 Avr 2014, 09:31

J'ai quand même maté sa scène :chut:

Tu l'as vu celui-là :

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?
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 24 Avr 2014, 11:14

J'ai maté quelques passages mais je n'ai pas encore vu le film en entier. :oops:
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American Psycho - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 29 Avr 2014, 13:26

CHALLENGE BOM AVRIL 2014

AMERICAN PSYCHO
Mary Harron - 2000
7,5/10

Image

Après I shot Andy Warhol, un biopic sur Valerie Solanas passé assez inaperçu, Mary Harron se lance dans un projet risqué en adaptant "American psycho", le best seller de Bret Easton Ellis réputé comme inadaptable. Et je dois avouer que, malgré les quelques réserves que j'avais eu lors de la première vision, le film vieilli très bien. On suit donc ici Patrick Bateman, un trader riche et superficiel qui trompe l'ennui en assouvissant ses pulsions meurtrières. Mais lorsqu'une enquête est ouverte suite à la disparition de l'un de ses collègues, il sent le danger venir et que son impunité ne durera pas.

Pour appuyer le côté égocentrique de ce roman écrit à la première personne, la réalisatrice utilise une narration en voix-off avec un Patrick Bateman qui s'adresse aux spectateurs. C'est un procédé un peu facile mais il fonctionne car le héros est imbu de sa personne et ça colle assez bien au côté psychopathe du personnage. Elle nous brosse un portrait assez fidèle à celui du roman avec quelques passages parfaitement retranscrits, comme la scène de comparaison des cartes de visite qui est bien marrante. De même, elle arrive à faire un gimmick des scènes où Bateman monologue sur les disques qu'il écoute. Ce qui était des chapitres de transition dans le roman s'intègre à la narration dans le film comme le signe annonciateur d'un meurtre imminent.

Comme Bret Easton Ellis dans son roman, Mary Harron dénonce dans son film une société égocentrique où personne ne connait personne et où l'apparence prime sur le reste. Elle brosse un portrait au vitriol du milieu des finances dans le New York des années 90 comme l'avait fait avant elle Oliver Stone avec Wall Street. A la sortie du film, beaucoup se demandaient si toute cette histoire n'était pas le fruit de l'imagination du héros mais cette théorie va à l'encontre de ce que veut faire passer le film : une société déshumanisée où chacun de pense qu'à soi et fait semblant de communiquer avec l'autre. J'aime beaucoup le final où personne ne veut croire à la confession de Bateman et où même l'agence immobilière a fait disparaître toute les preuves pour pouvoir revendre l'appartement facilement. C'est quand même d'une grande noirceur.

Malgré son interdiction au moins de 16 ans, le film parait presque gentil quand on a lu le roman. Là où Bret Easton Ellis n'hésitait pas à se lancer dans des descriptions précises, le film joue surtout sur la suggestion sans trop en montrer. Néanmoins, il arrive à garder l'essence du roman et le côté psychopathe meurtrier sans état d'âme du héros est bien ressenti. Entre la scène des draps couverts de sang et du passage grand guignolesque du lancer de tronçonneuse, on sent quand même une petite frustration au niveau du bodycount mais on se doute bien qu'il aurait été difficile d'y inclure la séquence du rat par exemple.

Côté interprétation, Christian Bale encore assez méconnu à l'époque, porte le film sur ses épaules. Il est de toutes les scènes et sa prestance physique et son regard inquiétant font de lui un Patrick Bateman idéal. Les autres personnages gravitent autour de lui mais finalement on ne retient que sa prestation tant les autres acteurs passent au second plan. Jared Leto, Justin Theroux et Josh Lucas jouent les collègues superficiels du héros avec brio, Chloë Sevigny est également pas mal en secrétaire amoureuse. Quant à Willem Dafoe et Reese Witherspoon, ils passent quasiment inaperçus.

Au final, malgré un matériau de base difficile à adapter, Mary Harron s'en sort vraiment pas mal et nous livre une critique acerbe de l'univers des finances parfaitement symbolisée par la scène finale où Bateman et ses collègues discutent de l'importance de l'apparence en regardant un discours de Ronald Reagan à la télévision. Un film qui vieilli très bien et qui a le mérite d'avoir fait perçer Christian Bale.
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Palo Alto - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 29 Avr 2014, 14:58

PALO ALTO
Gia Coppola - 2013
7/10

Image

Petite fille de Francis Ford Coppola, nièce de Sofia et Roman Coppola, cousine de Jason Schwartzman et Nicolas Cage, Gia Coppola baigne dans le cinéma depuis sa plus tendre enfance et ça n'est donc pas étonnant de la retrouver derrière la caméra à seulement 27 ans. Adaptant un recueil d'histoires écrit par James Franco, la jeune femme suit les traces de sa tante Sofia Coppola en s'intéressant au monde de l'adolescence. En effet, ce premier film est un portrait croisé de 4 adolescents : April jeune fille amoureuse de son coach de foot pour lequel elle fait du babysitting, Teddy jeune artiste qui se retrouve à devoir faire du travail d'intérêt général suite à un accident de voiture en état d'ébriété, Fred jeune rebelle et homo refoulé et Emily jeune fille qui couche avec tous les mecs pour se sentir exister.

A défaut d'être original dans son traitement de l'adolescence et de ses problèmes, la réalisatrice utilise un style "arty" qui fonctionne très bien et les choix musicaux participent aussi à cette ambiance : Blood Orange, Mac DeMarco, Coconut Records. Et puis, elle a fait appel à son cousin Robert Schwartzman pour composer une musique d'ambiance atmosphérique. Une fois de plus, l'ombre de Sofia Coppola n'est jamais très loin et on retrouve un peu l'esprit de Virgin suicides au détour de certaines séquences oniriques.


Le film aurait pu se démarquer de son modèle par une approche plus radicale de cette jeunesse insouciante californienne pour laquelle fête rime avec alcool, drogue et sexe. Malheureusement, à part l'alcool et les joints qui sont consommation courante dans leurs soirées, le film reste assez prude dans sa façon de montrer la sexualité de ces ados. On en parle beaucoup mais c'est plus suggéré que montré. Finalement, le film se concentre à montrer le mal être de ces jeunes qui trouvent chacun un moyen de substitution pour traverser cette période charnière de leur vie : le passage à l'âge adulte.

Le casting est plutôt réussi. On retrouve Emma Roberts dans son rôle habituel de l'adolescente modèle, fragile et attachante (Une drôle d'histoire, Le jour où je l'ai rencontrée) mais qui vit difficilement cette amourette pour son coach. C'est d'ailleurs à James Franco que revient le rôle de ce coach qui profite de l'influence qu'il a sur ces adolescentes : un rôle borderline qui n'est pas facile à jouer. On continue dans le piston familial puisque c'est Jack Kilmer, fils de Val Kilmer, qui décroche son premier rôle en jeune artiste sous la mauvaise influence de son meilleur ami dont il va peu à peu s'éloigner. Et il faut avouer que pour un premier rôle, il s'en sort vraiment très bien. Le casting est complété par Nat Wolff et la jolie Zoe Levin qui malheureusement passent progressivement au second plan. Quant aux parents, ils sont assez peu présents mais on retiendra la présence de Val Kilmer en beau-père écrivain.

Au final, avec ce premier film sans grande originalité, Gia Coppola arrive quand même à livrer un joli portrait de l'adolescence, de ses premiers émois amoureux, de ses doutes et de ses souffrances passées sous silence. Sans avoir encore le talent de sa tante, la jeune réalisatrice montre son goût pour les ambiances atmosphériques et poétiques plutôt que pour le réalisme de cet adolescence à la dérive.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 29 Avr 2014, 15:01

nicofromtheblock a écrit:Petite fille de Francis Ford Coppola, nièce de Sofia et Roman Coppola, cousine de Jason Schwartzman et Nicolas Cage, Gia Coppola baigne dans le cinéma depuis sa plus tendre enfance et ça n'est donc pas étonnant de la retrouver derrière la caméra à seulement 27 ans. Adaptant un recueil d'histoires écrit par James Franco


Rho ce name dropping 100 % népotisme... Le genre de choses qui m'agace. Et pourtant j'aime bien la famille Coppola, surtout Francis et Nicolas, mais à moment ils n'ont pas envie de faire un autre métier les petits enfants ? :mrgreen:
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Quatrième Dimension, Le film (La) - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 29 Avr 2014, 16:05

CHALLENGE BOM AVRIL 2014

LA QUATRIEME DIMENSION
J. Landis, S. Spielberg, J. Dante, G. Miller - 1983
7/10

Image

Sur le concept du film à sketchs, ce film rend hommage à la grande série fantastique des années 60 : La quatrième dimension. Pour cela, 4 grands réalisateurs se sont attelés à revisiter 4 épisodes de la série. Le prologue réalisé par John Landis joue sur la mise en abyme de la série dans le film et c'est plutôt marrant. Il nous met dans de bonnes conditions pour entrer dans le film.

TIME OUT 6/10
Ce premier segment réalisé par John Landis est celui auquel j'ai le moins accroché. L'idée de départ est intéressante mais c'est vraiment trop manichéen dans son approche. Un homme raciste et antisémite de retrouve projeté dans la peau d'un juif dans la France de la seconde guerre mondiale sous l'occupation nazie puis se retrouve dans la peau d'un noir au milieu d'une cérémonie du Ku Klux Klan avant de finir dans la peau d'un vietcong dans les rizières vietnamiennes occupées par l'armée américaine. C'est tellement cliché et on passe tellement rapidement d'une situation à une autre que le résultat n'est pas à la hauteur du potentiel.

KICK THE CAN 6,5/10
Sorte de version courte de Cocoon, ce second segment est réalisé par Steven Spielberg. L'histoire n'est pas super passionnante mais il y a une vraie joie communicative qui se dégage de ce segment où un nouveau pensionnaire débarque dans une maison de retraite et propose aux autres de jouer à "kick the can" les replongeant en enfance. Il faut dire que l'histoire manque d'explication et nous présente Mr Bloom (joué par Scatman Crothers) comme un être doué de pouvoirs magiques dont on ne sait rien.

IT'S A GOOD LIFE 8/10
Dans ce troisième segment, Joe Dante nous plonge dans une sorte d'Alice aux pays des merveilles sous acides. Après avoir renversé un jeune garçon, une femme le ramène chez lui et découvre une étrange maison et une famille sur laquelle le gamin semble avoir tous les pouvoirs. L'univers de Joe Dante colle parfaitement à cette ambiance macabre où chacun est contraint de se soumettre aux souhaits de ce gamin qui ne contrôle pas ses pouvoirs.

NIGHTMARE At 20000 FEET 7,5/10
Pour conclure le film, ce quatrième segment est réalisé par George Miller et se passe en huis-clos dans un avion dans lequel un homme fait une crise d'angoisse, persuadé qu'il y a une créature sur l'aile. C'est clairement celui qui maîtrise le plus son ambiance avec un John Lithgow totalement impliqué dans son rôle à la limite de la folie. C'est étonnant de voir George Miller dans ce genre mais il s'en sort fort bien.

Au final, ce petit florilège de sketchs est vraiment agréable à suivre et on trouve presque que le temps passe trop vite et que les segments auraient gagné à être un peu plus développés. En tout cas, ça donne envie de se replonger dans cette mythique série !
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Mar 29 Avr 2014, 16:36

Tu peux, j'ai mis un pied dedans c'est du tout bon! :love:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Mar 29 Avr 2014, 16:54

J'ai les 4 premières saisons, je pense que je vais m'y remettre d'ici peu mais à petite dose.
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Au-delà du réel - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 29 Avr 2014, 16:59

CHALLENGE BOM AVRIL 2014

AU-DELA DU REEL
Ken Russell - 1980
8/10

Image

Réputé pour ses films psychédéliques, Ken Russell est un réalisateur que je connais assez peu. Après quelques films qui ont marqués les années 70 (Music lovers, Les diables, Tommy), le réalisateur britannique continue ses expérimentations visuelles et sensorielles avec ce nouveau film. Il y suit Eddie Jessup, un professeur de faculté qui fait des recherches sur l'effet des drogues sur le subconscient en faisant des expériences en caisson. Après avoir mis de côté ses recherches pour fonder une famille, il décide de s'y remettre en partant au Mexique pour participer à un rite indien sous l'effet de champignons hallucinogènes. A son retour, il est bien décidé à explorer ces effets à l’extrême.

Le film s'inscrit déjà comme une prémisse au travail de David Cronenberg sur La mouche avec ces expériences sur l'ADN et ce rapport au corps humain et sa part animale mais avec la touche psychédélique si chère à Ken Russell. Cet aspect psychédélique symbolisant le retour à l'état primal se rapproche d'ailleurs de l'expérience de 2001, l'odyssée de l'espace et a certainement aussi influencé Gaspard Noé et son Enter the void. Le film, au-delà de ses thématiques, est une vraie expérience visuelle et sensorielle qui marque durablement.

A travers ce portrait d'un scientifique à la recherche de réponses métaphysiques sur les origines de l'homme, le réalisateur oppose la science aux croyances et l'aspect fantastique du film renvoie les 2 camps dos à dos. Le film traite également des dangers d'une obsession qui nous fait passer à côté de notre vie. Ça n'est que dans sa fin libératrice que le personnage se rendra compte de l'importance de sa famille au-delà de la réponse à ses questions. Sans tomber dans la branlette intellectuelle, Ken Russell a une approche philosophique de la vie qui pousse à la reflexion.

Dans le rôle principal, le jeune William Hurt est excellent en chercheur barré prêt à tous les sacrifices dans sa quête de l'état primal. Il est totalement impliqué dans ce rôle obsessionnel au point qu'on finit par s'identifier à lui. A ses côtés, la belle Blair Brown joue sa femme, jeune professeur d'anthropologie. Au début, elle lui sert de repère pour garder un contact avec la réalité mais petit à petit, elle va se laisser embarquer dans son trip par amour. Enfin, le casting est complété par Bob Balaban en collègue et meilleur ami d'Eddie.

Au final, Ken Russell nous livre un film fantastique où l'aspect visuel et sensoriel à une grande importance. A travers ce trip au-delà du réel, il traite de l'étude du subconscient comme une passerelle vers un état mystique. A réserver à un public adepte de cinéma qui sort de la norme.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 29 Avr 2014, 17:10

Joli combo pour le challenge Nico :super:

Bien envie de tenter La quatrième dimension et cet au dela du réel. Des avis bien sympas en tout cas :chinese:
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