[Moviewar] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

Et tous ceux qui mettent la moyenne à The Canyons.

[Criminale]

Du coup on double banni moviewar ?

[Moviewar]

Tom à la ferme
-- by Xavier Dolan --
(2014)

Après sa trilogie de l'amour, Xavier Dolan souhaite complètement changer de style et livre un quasi huis-clos terrifiant qui nous maintient en haleine. Adapté d'une pièce de théâtre, le film raconte le voyage de Tom (Xavier Dolan) au fin fond de la campagne pour assister aux funérailles de Guillaume, son ex-amant. Là-bas personne ne connait sa relation avec le défunt ni d'où il sort. Francis (Pierre-Yves Cardinal), le grand frère de Guillaume décide alors d'imposer un jeu de rôle malsain pour protéger sa mère et ainsi il devient manipulateur et bourreau. La mère, le frère et Tom ne pouvant pas faire face à ce deuil tissent des relations malsaines qui vont très rapidement dégénérées.

Le fil rouge est exposé au compte goutte durant le long-métrage ce qui permet une montée en tension progressive avec un final assez palpitant. Pour son 4ème film, Xavier Dolan se dote d'une photo très sombre et d'une musique dans le pur style Hitchcockien, loin de ses choix de musique pop / electro et plein de couleurs. Ici, il glace le sang du spectateur en imposant une tension lourde qui passera notamment par le jeu des acteurs, tous très bons et des scènes assez marquantes (excellente scène de tango, une course poursuite haletante). Les diners sont tendus, les regards échangés en disent long sur la relation qui se développe dans cette ferme où le syndrome de Stockholm commence très vite à planer. Tom à la ferme est un vrai thriller psychologique, sombre et violent, il nous prend aux tripes malgré quelques longueurs qui disparaissent dans un ensemble bien construit. Xavier Dolan et Pierre-Yves Cardinal sont tous les deux très puissants et offrent une prestation de très haute qualité.

Changement de cap réussi pour Xavier Dolan qui nous angoisse dans un huis clos paysan très sombre.

7,5/10

[Alegas]

Tu devais vraiment revenir sur du Xavier Dolan ?

[Moviewar]

Je l'attendais celle-là en plus, mais peut être pas venant de toi

[Mark Chopper]

Alegas a été plus rapide

[Dunandan]

Xavier Dolan, j'ai vu que son premier film, ça m'a calmé.

[Velvet]

Tu devrais essayer, Laurence Anyways, il est beaucoup mieux que les deux premiers films, un peu trop poseurs et assez vains.

[nicofromtheblock]

Moi, je n'avais pas aimé son premier film mais j'ai beaucoup aimé ses 2 autres.
Et ce dernier m'a l'air ps mal du tout non plus.

[Mr Jack]

Xavier Dolan, j'ai vu que son premier film, ça m'a calmé.

Pareil, et j'ai vomis.

[Dunandan]

Et moi, je l' ai vomi . Mais qui sait peut-être que je vais apprécier d'avantage ses autres films ...

[Moviewar]

Last days of Summer
-- by Jason Reitman --
(2014)

Adèle (Kate Winslet) et son fils Henry (Gattlin Griffith) sont contraints de cacher pendant quelques jours Franck (Josh Brolin), un détenu qui vient de s’évader. Condamné pour meurtre, l’homme arrive très rapidement à installer une relation de confiance avec ses deux « otages ». Outre cette confiance c’est une véritable relation amoureuse qui va naitre entre Adèle et Franck (la tension sexuelle remplace rapidement la peur), tandis que le jeune garçon va voir de plus en plus en cet homme une figure paternel, un mentor. Avec Jason Reitman, les personnages sont toujours le centre d’intérêt premier de ses films. Pas de manquement à la règle avec Last days of Summer, le trio est bien mis sur le devant du métrage à chaque instant.
Mais le soucis premier c’est ce ventre mou qui se met en place dès l’arrivée de Franck dans la maison jusqu’à ce final qui vient réveiller le spectateur, malmené par une romance à l’eau de rose. Le manque d’empathie envers les trois protagonistes va alors créer un décalage entre ce qui se passe à l’écran et ce que ressent le spectateur. Le triangle affectif est le seul ingrédient qui vient nourrir le film pendant plus d’une heure et demie, le risque d’être rapidement mis de côté face à une certaine niaiserie, des scènes ennuyeuses (réalisation d’une tarte, rénovation du porche, partie de baseball…), une intrigue complètement balisée et des plans miévreux, est donc bien présent.
Malgré l’échec pour se saisir correctement du sujet, Jason Reitman arrive à offrir aux acteurs des rôles très bien écrits. Kate Winslet est fidèle à elle-même, s’imprégnant de son personnage au plus profond d’elle. Josh Brolin donne le tempo et arrive en l’espace d’un instant à passer de la provocation de la peur et la crainte à la sécurité. Avec le personnage de Gattlin Griffith, le réalisateur américain dépeint le passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Last days of Summer est donc paradoxal. Des personnages bien écrits qui sont les éléments centraux, mais qui ne parviennent pas à relever le niveau d’un film qui pèche lourdement dans sa réalisation.

4/10

[Mark Chopper]

Moitié moins que Scalp. Que faut-il en conclure ?

[Moviewar]

Ça y est, Moviewar commence à être aigri ... ça doit être contagieux.

[Moviewar]

Cold Fish
-- by Sion Sono --
(2010)

Mais pourquoi tant de haine et de violence ? Parce que quand c'est si bien filmé et ficelé c'est tellement bon. Après ma première intrusion dans le monde de Sion Sono avec Guilty of Romance, c'est une deuxième bobine qui se regarde avec passion malgré les 2h35. Le thriller s'installe très vite et la tension s'engouffre à une allure folle rendant le personnage principal et nous autres simples spectateurs, complètement coincés dans une histoire qui se veut démoniaque. Mais ici pas de violence gratuite, certes elle est morale et physique (très gore par moments) mais Sion Sono propose avant tout une réflexion sociale et familiale. D'un côté il analyse la figure du paternel et d'un autre les retombés dans un couple et dans la société des actes d'un père, d'une fille. La frustration, la haine, le replis sur soi-même, les personnages de Cold Fish ont une psychologie bien différente et souvent bien trempée. Ici il se dote d'une palette de protagonistes qui lui permet de multiplier les angles de réflexions sur le rapport avec l'argent, les femmes, la famille recomposée et le monde de la criminologie. Car oui tout le film a pour fil rouge une manipulation diabolique, où le sang coule à flot et finira par éclabousser un homme, trop longtemps dans le rôle de la victime, qui se transformera dans un final puissant. Enfin, les talents de mise en scène ne sont pas à démontrer, le récit est très bien construit et la sauce prend très rapidement pour élaborer une marmite qui chauffe, chauffe et explose avec fracas. Reste plus qu'à aller découvrir rapidement Love Exposure.

L'agression visuelle et psychologique ne nous permet pas de rester de marbre face à cette magnifique analyse de la famille japonaise, certes très violente.

8,5/10