[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 21 Avr 2014, 19:31

Harf tu m'as doublé, je vais bientôt me les faire ^^.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Lun 21 Avr 2014, 20:42

Sans nul doute, tu vas te faire plaisir devant les deux autres volets de la trilogie.

osorojo a écrit:Megumi Kagurazaka


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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 21 Avr 2014, 21:38

:eheh: :eheh:
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Great ecstasy of Robert Carmichael (The) - 7/10

Messagepar Velvet » Sam 26 Avr 2014, 16:40

The Great Ecstasy of Robert Carmichael de Thomas Clay (2006) - 7/10


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Robert est un adolescent qui vit seul chez sa mère sans que l’on sache ce qu’est devenu le père. Il joue brillamment du violoncelle, est brillant à l’école mais semble malmené par ses camarades de classe où les garçons le prennent pour un faire-valoir et où les filles le regardent comme un pervers. Son tain est livide, il est peu avare en parole, et se détache petit à petit du cadre scolaire pour trainer avec une bande de lascars avec qui il fume de la came et où l’effet de groupe aura des répercussions irréparables sur ses agissements futurs. L’adolescence ne se parcourt pas sans obstacles, et The Great Ecstasy of Robert Carmichael est le portrait d’un jeune lycéen dont l’environnement étouffant aura raison de ses actes. Est-il seul responsable, est-ce l’agissement de la drogue, est-ce les conditions d’existence qui font de lui ce qu’il va être. Thomas Clay ne donne pas réellement de réponse, mais dresse juste un constat sombre, où aucune fuite n’est possible. Dans une région brumeuse et miséreuse, les virées entre potes faites d’alcool et de drogue sont peut être les seuls moyens pour partir à l’aventure et davantage se construire et se connaitre soi-même. Le film de Thomas Clay est tout sauf aimable, impose sa froideur dès le début du long métrage avec ses longs plans séquences fixes qui s’apparent presque à des peintures dessinant les contours d’une petite ville britannique qui sous sa monotonie sociale et culturelle cache au plus profond d’elle-même, une violence qui ne demande qu’à s’extraire de l’indigence qu’elle véhicule jour après jour. Le chômage prédomine chez une classe moyenne au destin plus que flou, les liens entre les générations s’obscurcissent ou s’intensifient à l’image de ses deux jeunes étudient prêtent à s’offrir à leur professeur de classe, la prière à l’église ou les concerts collégiaux ne suffisent pas pour distraire une population amorphe de tout bonheur.

Le réalisateur, sans donner son avis ni de jugement moral, dépeint un tableau morose et sanglant de cette jeunesse anglaise aveuglée. Une adolescence au vague à l’âme aucunement contemplatif mais à la haine destructrice, sans états d’âmes ni valeurs morales profitant sans règles ni lois des choses qui lui tombent sous la main, comme durant cette scène de shoot chez les dealers, se finissant implicitement et en arrière-plan en viol collectif. Scène, qui n’est pas sans rappeler l’une des scènes chocs de Despue de Lucia de Michel Franco (2012). Malgré son aspect lorgnant vers une critique sociale s’appréhendant comme du Ken Loach, le réalisateur s’en détache très rapidement en insérant aucun sentiment ni empathie pour ses personnages. Thomas Clay a appris ses leçons par cœur, le style épuré de sa mise en scène rugueuse et sa narration ponctuée de morceaux de bravoures qui éclaboussent son film d’une violence sèche et exécrable font directement penser au réalisateur autrichien, Michael Haneke. Thomas Clay écarte toute possibilité de happy end et c’est le moins que l’on puisse dire, signant une fin monstrueusement glauque et acerbe convoquant les fantômes de Funny Games voire même d’Orange mécanique. Derrière une beauté visuelle saisissante, la singularité de The Great Ecstasy of Robert Carmichael qui s’intéresse à la difficulté de la jeunesse à s’affranchir du monde adulte provient de sa volonté de vouloir déstabiliser son auditoire à coup d’uppercuts visuels qui gisent entre réalisme coupant comme du rasoir et grotesque complaisant ne sachant pas trouver ses limites. Pour un premier long métrage, Thomas Clay fait preuve d’une certaine maturité dans ses effets de style avec une narration lente mais perpétuellement tendue engouffrant son film dans le malaise et une folie irréversible imprégnant une jeunesse regardant l'horizon avec une perplexité et une distance dévorante.
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Bound - 8/10

Messagepar Velvet » Dim 27 Avr 2014, 11:10

Bound de Andy et Lana Wachowski (1996) - 8/10


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Dès leur premier film, le duo Wachowski avait réussi à matérialiser leur univers graphique et leur art du montage dans un film néo noir à l’écriture et l’esthétique sombres, habillement cadenassées et fichtrement jouissives. Partant d’un postulat assez simple mais terriblement efficace, Bound nous dévoile la rencontre sensuelle entre Corky, femme aux allures de garçon manqué à la classe instantanée tout droit sortie de prison et qui retape des appartements, et l’épouse d’un mafieux, Violet, sorte de Marilyn Monroe dark voluptueuse aux regards de braises. Entre les deux jeunes femmes, l’attraction physique fait corps dès leur premier coup d’œil lorsqu’elles se croisent par mégarde dans l’ascenseur de l’immeuble. Cette introduction donne naissance à une première partie de film tout en jeu de cachecache, à un jeu de séduction éminemment érotique entre les deux femmes, faites d’attirance réciproque et curiosité sexuelle à la tentation inévitable. Derrière une direction d’acteur parfaite d’alchimie, on arrive à s’extasier devant le travail de cadrage des deux réalisateurs qui arrivent toujours à trouver le bon angle et le cadre parfait, à l’image de cette scène amoureuse tout en plan séquence d’une sensualité à couper le souffle. Car c’est surtout visuellement que Bound inspire le respect immédiat, entre effet de style personnel jamais tape à l’œil et classicisme fortuit. L’ambiance est posée, classe, s’amusant du chaud et du froid puis avec maitrise adéquate de rupture de ton, Bound va basculer dans le genre thriller mafieux où les deux complices vont tout faire pour duper le mari de Violet et lui piquer une grande somme d’argent. S’ensuit alors une orchestration plus classique du vol s’appuyant sur son écriture finement construite faite de mensonge, de dupe, de faux semblants mais où le suspense nous happe aux moindres instants à l’image de ce face à face entre Jonnhie et César. Bound inscrit la femme au centre de son histoire où ses charmes et sa subtilité auront raison d’un monde masculin carnassier et carnivore. Le scénario ne présente pas de bouts de gras, est presque sans failles, capté d’une cohérence lisible profitant d’un montage carré. Si les Wachowski maitrise leur sujet, leur film n’est jamais prévisible arrivant à se renouveler et faire monter la tension crescendo grâce à des rebondissements sanglants et haletants incarnés par un trio d’acteurs inspirés. Efficace est le maitre mot d’un film à l’ambition jamais démesurée, affichant une capacité impressionnante à s’approprier les genres, et sachant poser les bases artistiques d’un duo à l’originalité foisonnante. Bound est un premier pied à l’étrier réussi des deux Wachowski dans la réalisation.
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Night Moves - 7/10

Messagepar Velvet » Lun 28 Avr 2014, 17:59

Night Moves de Kelly Reichardt (2014) - 7/10


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Night Moves, dernier film en date de Kelly Reichardt, est une œuvre en totale apesanteur restant durant toute sa longueur confinée dans ses non-dits et dans le minimalisme de son scénario qui dresse un constat amer sur les consciences écologiques d’une jeunesse en quête de révolution. La réalisatrice trace les traits de son film avec pertinence en deux parties cohérentes mais bien distinctes où la fébrilité psychologique de la culpabilité va remplacer la réalité mécanique des faits. Josh travaille dans une ferme biologique, est un mec lambda un peu mutique, on ne sait pas grand-chose de plus sur lui ni sur ses deux autres complices d’ailleurs. Il se réunit avec d’autres écologistes en soirée pour parler du problème environnemental de la planète mais tout cela parait bien surfait idéologiquement parlant, restant loin des problèmes concrets, juste bon à enjoliver notre conscience personnelle. Avec Dena et Harmon, il va passer à l’acte pour détruire un barrage d’eau. Pourquoi ? Depuis quand ont-ils cette idée ? Comment se sont-ils rencontrés ? Difficile à dire, on assiste juste à la préparation étape par étape de cette machination qui se déroule dans un emboitement sans accrocs où l’écologie se détruit elle-même sans le savoir. Kelly Reichardt préfère disséquer leurs actions plutôt que leurs émotions.

On ne sait pas grand-chose sur les personnages (l’un est sorti de taule, l’une est une fille à papa), on ne connait pas réellement les liens qui les unissent même si on décèle quelques moments de jalousie mais dès le début les visages sont inquiets, les questionnements sont furtifs. A l’image de ces trois protagonistes, qui n’auront cesse de vouloir rester invisibles aux yeux du monde que cela soit par les caméras des supermarchés, par les passants ou même par la police, la lisibilité de leur volonté reste difficile à déchiffrer. La réalisatrice ne s’épanche pas sur les revendications ou les motivations de ce jeune trio. Peut-être parce qu’il y en a tout simplement pas ou qu’elles peuvent paraître trop factices. Quelle que soit la cause mise sur un piédestal, mérite-t-elle un tel acte. Kelly Reichardt efface tout intérêt narratif aux conséquences de cet agissement sur l’environnement naturel mais pose son regard sur les sensations et les relations qui vont naître en chacun des personnages. Travaillant au mieux son cadrage et son montage, la mise en scène est d’une méticulosité impressionnante, chaque plan détient une atmosphère naturaliste humble où malgré la simplicité et le réalisme presque banal des situations dans un univers biologique, le film va se voir inonder d’une touche menaçante qui s’intensifiera au fil des minutes.

Petit à petit l’immensité de la nature va se renfermer sur eux. Tout ou presque tout se passe en hors champ ou arrière-plan, comme cette explosion de barrages que l’on ne voit pas mais que l’on entend. Après cet acte où les trois complices s’étaient promis de ne plus communiquer entre eux, les conséquences de leur crime vont les déborder littéralement pour les envahir d’une culpabilité et d’une paranoïa débordante, suite à la mort d’un campeur. Les enjeux moraux vont prendre corps et en corrélation avec sa mise en scène adroite et la délicatesse de sa direction d’acteur, Night Moves essaye avec subtilité de capter les sensations plutôt que les pensées de ses trois activistes. C’est à ce moment-là que l’ampleur de leur complot commence à les dépasser et les aspirer dans une spirale paranoïaque qui va faire resurgir la solitude de tout un chacun, l’appréhension face à l’inconnu, la peur d’être découvert. Night Moves est un questionnement subtil sur l’horizon écologique parfois austère pour devenir un bouillonnement psychologique se finissant sur une fenêtre ouverte violemment ambiante. Un grand film mineur.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Lun 28 Avr 2014, 22:59

Intrigant ce que tu en dit... J'essaierais de me le faire à l'occasion. :super:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 28 Avr 2014, 23:31

J'avais pas vu ton laïus sur The great ecstasy of RC ! Film assez méconnu alors qu'il a vraiment de belles choses pour lui. Content de voir ton avis rejoindre le mien dans la base :super:

Bien envie de me refaire Bound sinon :)
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A l'intérieur - 7/10

Messagepar Velvet » Mar 29 Avr 2014, 10:31

A l'intérieur de Alexandre Bustillo, Julien Maury (2007) - 7/10


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Ce n’est tous les jours que le cinéma français accouche d’un film de genre aussi frondeur que celui-ci. Pas exempt de tous défauts, comme la majorité des premiers films, A l’intérieur a le mérite de ne se donner aucune limite dans la ligne de mire que les deux réalisateurs se sont évertués à nous balancer en pleine figure. A l’intérieur est un film de genre gore, qui avec un côté grandguignolesque pas assez bien dosé, frappe là où ça fait mal avec le risque d’en laisser plus d’un sur le carreau. Le pitch est simple mais originalement malsain : une femme enceinte est attaquée chez elle par une étrangère macabre voulant lui piquer le bébé qu’elle va bientôt mettre au monde. Malgré la venue de la police ou de la famille de la victime, rien ne pourra arrêter cette femme aux motivations plus que troubles. Après quelques minutes d’introduction pour poser le contexte de l’histoire, A l’intérieur va déployer sa force de frappe à la mécanique bien huilée. Le duo féminin est magistralement interprété entre une Alysson Paradis apeurée et rocambolesque face à une Béatrice Dalle éprise d’une folie sanglante indomptable. Cette dernière est vraiment l’atout majeur de ce film, qui hypnotise chaque plan où elle apparait, iconisée tel un vampire ou une hantise fantasmagorique. Ce genre de rôle douloureusement mortifère lui sied comme un gant, à l’image de celui qu’elle interprétait dans Trouble Every Day. La première rencontre entre les deux femmes derrière la porte de la maison puis séparé d’une baie vitrée est d’une force visuelle anxiogène à couper le souffle, notamment grâce à un jeu de lumière sur le visage de Dalle extrêmement intelligent pour faire monter une tension. Dommage que le film n’essaye pas de garder en tête cet aspect horrifique épouvante pour préférer par la suite se contenter de faire gicler la sauce à hémoglobine avec un enthousiasme communicatif et viscéralement coup de poing comme le prouve les dernières minutes du film qui sont jusqu’au boutiste dans leur démarche gore et psychologiquement dérangé. A l’intérieur est le guide Michelin du petit boucher charcutier avec mise à mort faite de couteau, ciseau, pistolet. Tout le monde peut y trouver son compte dans cet univers loufoque et tordu. Ce huis clos austère est techniquement plus bien réussi avec une photographie plutôt alléchante, une luminosité jaunâtre qui accentue le coté cradingue du projet, et un sens plutôt utilisé du cadre malgré un montage pas toujours au point. On pourra reprocher au film par contre de n’être pas à l’aise dans ses effets de style comme avec l’apparition d’ignobles effets spéciaux montrant le bébé en image de synthèse ou dans son écriture narrative avec des remplissages hors propos (le contexte des émeutes de banlieue, la scène du flic zombie) et des tonalités sérieuses qui n’apportent pas l’effet escompté. Avec ce premier film, qui fait preuve d’un côté artisanal attachant, le duo français avait montré de belles promesses dans un cinéma de genre français un petit trop cloisonné. Imparfait mais traumatisant.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 30 Avr 2014, 22:16

Bilan du mois d'avril:


78) Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1987) - 7/10
79) Les dents de la mer de Steven Spielberg (1975) - 7,5/10
80) Sonatine, mélodies mortelles de Takeshi Kitano (1995) - 10/10 - CRITIQUE
81) 47 Ronin de Carl Erik Rinsch (2014) - 3,5/10
82) Outrage de Takeshi Kitano (2010) - 8/10 - CRITIQUE
83) Zatoichi de Takeshi Kitano (2003) - 7/10
84) Hana-bi de Takeshi Kitano (1997) - 10/10 - CRITIQUE
85) Le passé de Asghar Farhadi (2013) - 7/10
86) Thor 2 de Alan Taylor (2013) - 2/10
87) Heli de Amat Escalante (2014) - 8,5/10 - CRITIQUE
88) Noé de Darren Aronofsky (2014) - 6,5/10 - CRITIQUE
89) Tom à la ferme de Xavier Dolan (2014) - 6,5/10 - CRITIQUE
90) Love Exposure de Sion Sono (2008) - 10/10 - CRITIQUE
91) Guilty of romance de Sono Sion (2012) - 8,5/10 - CRITIQUE
92) Cold Fish de Sono Sion (2010) - 8,5/10 - CRITIQUE
93) Open Range de Kevin Costner (2003) - 8,5/10
94) The Great Ecstasy of Robert Carmichael de Thomas Clay (2006) - 7,5/10 - CRITIQUE
95) Bound de Andy et Lana Wachowski (1996) - 8,5/10 - CRITIQUE
96) Impitoyable de Clint Eastwood (1992) - 9,5/10
97) Night Moves de Kelly Reichardt (2014) - 8/10 - CRITIQUE
98) A l'intérieur de Alexandre Bustillo, Julien Maury (2007) - 7/10 - CRITIQUE
99) Joe de David Gordon Green (2014) - 5,5/10
100) Valse avec Bachir d'Ari Folman (2008) - 9,5/10
101) Possession d'Andrzej Zulawsk (1982) - 9/10


Film 2014 du mois


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Découvertes du mois


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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 30 Avr 2014, 22:19

Hé hé, je comprends mieux pourquoi tout le monde se jette sur la suite de la trilogie de la haine de Sono Sion :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 30 Avr 2014, 22:34

Ouais, elle fait vraiment mal cette actrice :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 30 Avr 2014, 22:38

Moi elle me donne envie de bousculer des personnes âgées :chut:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 30 Avr 2014, 22:42

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Valse avec Bachir - 9,5/10

Messagepar Velvet » Jeu 01 Mai 2014, 10:31

Valse avec Bachir d'Ari Folman (2008) - 9,5/10


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Valse avec Bachir est un film d’animation qui invite à l’introspection dans la mémoire d’un homme qui avec l’aide de confidences entre amis ou d’interrogatoires d’anciens combattants essaye de se remémorer des souvenirs enfouis dans son inconscient sur ce qu’il a vécu dans l’armée Israélienne pendant la guerre au Liban. Un cauchemar le hante, celui où lui et deux autres soldats sortent nus de la mer, le visage grave, et prennent les armes sous une pluie de bombardements phosphorescents. Il sent que ça cache quelque chose de grave que sa mémoire veut refouler. Valse avec Bachir emprunte le chemin du documentaire et superpose des récits touchants et personnifiés pour raconter les aléas et l’arrière du décor d’une guerre aux contours plus troubles. Ari Folman compose un film d’animation au dessin à l’humilité magnifique et atypique, à la fois réaliste et onirique dont la créativité fait mouche dès les premiers instants. Parler du pourquoi du comment de la guerre n’est pas le but du film d’Ari Folman qui préfère ne s’intéresser qu’aux conséquences humaines que propage une telle tragédie. D’ailleurs, lui-même le confie, quand il était dans son infanterie, il tirait sur tous ce qui bougent sans savoir pourquoi et contre qui. Valse avec Bachir est surtout un film qui tape à la porte des méandres et des fissures traumatiques que laisse la guerre sur notre esprit où le récit de simples anciens soldats deviennent des contes oniriques où la vérité ne se trouve pas dans la véracité des propos mais dans les sensations presque iconiques et psychédéliques dévoilées comme ce soldat qui échappe à la mort suite à l’explosion d’un bateau pendant qu’il est sauvé par une femme plus ou moins imaginée. Les pensées sont un refuge pour l’âme et les mots permettent de mettre des images sur des perceptions inavouées. Au fur et à mesure, les mots se sont de plus en plus précis et la gravité des faits de plus en plus abrupte, le passé devient un présent dramatique, les situations de plus en plus déshumanisées (ce chef de corps qui regardent un porno tout en réfléchissant à des plans de guerre ou ce journaliste sortant du cadre de son appareil pour la guerre telle qu'elle est réellement). Le film va de ville en ville, d’esprit en esprit, de traumatisme en traumatisme. A l’image des différents protagonistes interrogés, la guerre a différents visages, laisse des traces indélébiles intactes même après l’écoulement des années. Valse avec Bachir respire un malaise volubile, celle de la culpabilité et de la mort. Chaque homme ou femme de ce film a une histoire particulière : la culpabilité d’avoir tué une famille, la culpabilité d’avoir survécu en ne mourant pas au combat, l’ennui de la guerre, l'impuissance face à un massacre aveugle. Une déshumanisation qui aura raison d’une mémoire en friche, mais qui n’est jamais alourdie par un scénario qui sait doser ses effets avec une distance fortuite, permettant au film de gagner en émotion. Valse avec Bachir est une œuvre à la densité infinie, aux sentiments sourds et tristes, à la fois contemplatifs et directs. Le film commence par une pensée imaginée pour se finir par l’effroi de la réalité. Sublime.
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