The King of Comedy (La Valse des Pantins) de Martin Scorsese
(1983)
Très surpris dans le bon sens du terme. Hormis la présence de Robert De Niro, pas grand chose ne me donnait envie dans ce film de Scorsese qui est pourtant un très bon cru. Après le succès critique et public de Raging Bull, le cinéaste cherchait très certainement à tenter de nouveaux genres (ce qui se confirmera par la suite, sa décennie 80's étant au final sa plus éclectique) et il se tourne donc vers la comédie. Pour autant, Scorsese n'embrasse pas totalement le genre et ne cède pas facilement à ses codes, et propose un récit profondément cynique sur le milieu de la comédie, et sur le fait d'être un comédien. Pour cela, on a donc une volonté de casser les attentes du public, notamment par l'utilisation des acteurs. Robert De Niro, jusque là très sérieux dans ses choix et avec un Oscar en poche, joue un parfait loser dont les actes oscille entre le comique et le pathétique, pendant que Jerry Lewis, dont le nom est forcément rattaché au rire, joue ici un homme désabusé qui ne sourit jamais. La surprise est donc au rendez-vous pour celui qui n'aura quasiment rien lu sur le film (ce qui étais mon cas), car The King of Comedy, au-delà de l'approche d'arnaque qu'il ne prend que dans sa seconde moitié, est finalement tout un questionnement sur l'homme et la célébrité. Le spectateur est forcé de suivre un héros purement scorsesien, donc à la fois repoussant dans ses manières et attachant dans sa façon de penser, dont on ne connaît pas les qualités d'humoriste, alors que tout les enjeux du film se basent là-dessus. Un choix osé donc, qui paye clairement puisque si le casting est mémorable, c'est bien l'intention et le script du métrage qui s'avèrent particulièrement marquants. Un très bon film donc, qui prouvait une certaine aisance du cinéaste pour aborder des genres éloignés de ce qu'il avait pu faire auparavant.
"Better to be king for a night than schmuck for a lifetime."
NOTE : 7,5/10