[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar lvri » Sam 26 Avr 2014, 10:17

Super critique pour un super film ! :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 26 Avr 2014, 20:54

Merci Ivri :wink:

Pas un film parfait pour moi, mais un sacré bon divertissement que je reverrai avec plaisir. Difficile de savoir que c'est Ron Howard aux commandes, détenant une filmographie pour le moins inégale.
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Enfer du dimanche (L') - 10/10

Messagepar Dunandan » Dim 27 Avr 2014, 03:29

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L'enfer du dimanche, Oliver Stone (1999)

A la base les films sportifs me parlent moyennement, exceptés ceux qui transcendent l'exercice en communiquant la passion du jeu, et plus encore. Un pari qu'Oliver Stone réussit pleinement, en filmant ces matchs de Football américain comme des duels de gladiateurs, via son montage-bulldozer qui a fait ses preuves depuis au moins JFK, parfaitement adapté ici en captant cette sorte de frénésie tous azimuts qui s'empare du terrain et nous prend à la gorge, englobant tous les enjeux (humains, économiques, et médiatiques). Ainsi, on pourrait presque sentir le pouls du stade entier, comme les commentaires de sportif (donnés par Stone Him-self) les stratégies (et improvisations) des joueurs ainsi que leur hargne pour gagner un seul petit bout de terrain, la pression, l'histoire en train d'être écrite via les journalistes (représenté par un pauvre con prétentieux : Stone apprécie guère cette caste, et le montre sans fards avec les bollocks qu'on lui connait), les mitrailles de photos prenant les actions sur le vif, l'osmose entre tous les membres de l'équipe (joueurs, entraîneurs, docteurs, PDG) où leurs vies se règlent ici et maintenant, ou encore la folie qui s'empare du public. La BO est aussi énorme, variant son répertoire en fonction du type de scènes avec des styles qui collent à la personnalité des joueurs ou des protagonistes (on sent que Tueurs nés n'est pas loin). Bref, ce film délivre plus qu'une énième démonstration lénifiante sur le sport, mais balance un récit ample, complexe, non édulcoré du milieu du Football, dans l'action et hors du terrain, où les 2h30 sont totalement justifiées, avec une bonne dose d'excès à la Scarface.

Une référence (assumée je pense, vu que le personnage interprété par Al Pacino fait un clin d'oeil complice à son ancien rôle) que je trouve pertinente, sauf que le mouvement se fait à l'envers, l'équipe des Sharks étant des outsiders désirant renouer avec le succès à la manière d'un Rocky. Se dégage une galerie de personnages (porté par un casting cinq étoiles) over the top qui se développe sous nos yeux, avec donc une subtilité qu'on ne soupçonne pas forcément au début du film où tout va vite. On y découvre pêle-mêle un très bon Dennis Quaid, parfait pour incarner ce meneur qui a le sens de la famille, une surprenante Cameron Diaz qui montre qu'elle a des balls et sexy en diable, un phénoménal Al Pacino qui délivre une partition énergique mais aussi touchante d'un homme sur la pente descendante, Jamie Foxx, qui joue avec sobriété ce nouveau-venu du football (ce qui le sert bien, étant donnée l'ambivalence du personnage), etc., etc. Un style et un rythme de croisière speed et fragmenté qui représentent aussi une époque MTV où l'éphémère gloire ambitionnée ne colle pas vraiment avec la durabilité des relations, du respect, et du sens d'un héritage qui dépasse les individus (qui ne se réduit pas aux joueurs) au nom des valeurs de l'équipe.

Ainsi, si la première partie se concentre beaucoup sur (1) la success story du nouveau quaterback qui monte à la tête de ce dernier (entouré de pubs, de drogues, et de prostituées de luxe) qui se la joue perso, au détriment de l'ancien qui était un véritable leader au sens noble du terme (respectueux de ses co-équipiers, sens du sacrifice), sur (2) la tyrannie de la jeune PDG pensant avant tout aux statistiques et aux investissements au détriment du vieux coach cherchant surtout à (r)animer la rage de se battre parmi ses joueurs (via des discours et conseils donnés à ses joueurs, comme un père à ses enfants), et sur (3) la perte de vitesse de tout un état d'esprit désormais d'une autre époque où le sens de la victoire avait tout un autre sens et goût, la seconde partie prend justement le contre-pied en humanisant ce sport gonflé aux testostérones. C'est selon moi la grande force de ce film, de ne pas se laisser aller au tout spectaculaire en insufflant au fur et à mesure une dimension intimiste et dramatique (qui se concentre beaucoup autour de ce que cette passion dévorante enlève, jusqu'à ressembler parfois à une guerre des temps modernes). Ainsi, par petites touches le rythme se pose pour redonner ses lettres d'or à un sport qui pourrait, à première vue, être réduit à une exhibition de gros bras décervelés dopés aux amphétamines, en apportant à ces derniers de la profondeur et même un coeur (sans jamais être ridicule, en préservant justement cette touche couillue qui les caractérisent). Une oeuvre qui, en ne refoulant pas les contradictions de son sujet, se révèle ainsi sincère et entière.

Bref, un film qui file la patate et procure un énorme plaisir sensoriel de spectateur, mais qui fait aussi jaillir en son sein un récit réellement intelligent et pertinent sur un sport où, derrière les excès, les enjeux politiques, et les paradoxes (comme ces joueurs qui vivent parfois d'une manière opposée à leur idéal de joueur), se meuvent aussi et peut-être surtout une passion et des intérêts totalement humains dont l'essentiel se réduit à peu de choses, incarné par l'implication totale de ces individus qui donneraient leur vie pour être sur le terrain en équipe, et nous transpercent ainsi le coeur à plusieurs reprises (à ce titre, le dernier discours du coach incarné par Al Pacino, qui dresse un parallèle entre vie et sport, est juste fabuleux et poignant de vérité, sortant tout droit des tripes). Réussir à saisir et à transmettre tout ça en un seul film, je trouve ça juste monstrueux.

Note : 10/10
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See You Tomorrow, Everyone - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 27 Avr 2014, 10:46

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See You Tomorrow, Everyone, Yoshihiro Nakamura (2012)

Après The Foreign Duck, the Native Duck and God in a Coin Locker et Fish Story, Yoshihiro Nakamura confirme son talent à raconter des histoires de manière originale et touchante dans ce joli film, porté par des personnages attachants - belle direction d'acteurs -, et un rythme agréable à suivre - malgré l'exposition d'un quotidien monotone mais rendu intéressant par les différents angles portés sur ce dernier -. Reprenant son acteur fétiche principal Gaku Hamada, on suit le parcours d'un jeune homme qui a visiblement un problème à sortir de son quartier d'origine. Film à tiroirs - un pattern de ce réalisateur -, cette amorce de départ sera le prétexte pour traiter de l'évolution d'un milieu en perpétuel changement (habitants, sentiments, apparence des immeubles) tandis que ce curieux individu demeure le même, résistant jusqu'au bout dans ses habitudes et obsessions faisant de lui un adulte aux manières d'enfant, et découvrant peu à peu la manière dont les autres le perçoivent, et combien son horizon est tout petit par rapport à ce qu'il soupçonne du monde.

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Certes, ce film est un poil moins bon que les deux autres films du même réalisateur que j'ai pu voir, la faute à un récit un peu moins ambitieux et puissant, mais il serait dommage de passer à côté de ce joli film-témoin d'une communauté que l'on découvre sous de nombreux aspects, tour à tour accueillante, désenchantée, étrange, voire menaçante, tant par les différentes positions qu'occupent le personnage principal (ainsi être ami ou amoureux d'une même personne, client ou vendeur d'un même magasin, peut tout changer en dépit d'un dénominateur commun géographique), les différents voisins rencontrés, que l'évolution extérieure des immeubles qui connaissent un lent mais inéluctable délabrement à l'image de tout ce qui l'unissait à cet endroit, à l'exception de sa mère qui reste à ses côtés, présence bienveillante et plus active qu'en apparence. De même que pour les deux films cités, les petites bizarreries rigolotes (l'entraînement et les surveillances nocturnes) prendront un sens nouveau à divers endroits du récit, et surtout en vertu de la finalité qui offre un beau regard sur la situation des immigrés au Japon.

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Bref, une belle comédie dramatique douce-amère comme sait composer Nakamura, portant ici sur la vie en communauté que l'on a pas fini de découvrir et de connaître selon différents points de vue, à travers le temps qui passe, et le regard de ce jeune homme qui, par-delà ses soucis, incarne surtout une jeunesse qui craint de grandir et d'évoluer dans un monde pas rose. Ainsi, de belles leçons de vie nous sont adressées, sans forcer le trait, sur la nécessité de laisser le passé derrière soi pour avancer, sans nier pour autant un parcours qui, aussi insolite était-il, a été l'occasion d'expériences et de mises à l'épreuve enrichissantes qui n'ont rien à envier de celles qu'on aurait pu connaître à l'extérieur de cette bulle, d'ailleurs loin d'être aussi protégée et hermétique que ce qu'on pouvait croire au début.

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Note : 8/10
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Hot Fuzz - 8/10

Messagepar Dunandan » Lun 28 Avr 2014, 02:39

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Hot Fuzz, Edgar Wright (2009)

Comme d'habitude, Edgar Wright livre une comédie d'action qui déménage avec son duo fétiche Pegg/Frost, en récitant de manière excitante les codes du western, du cinéma de genre et d'action (les plus visibles étant Bad Boys 2 et Point Break). Les trente premières minutes sont impeccables, déployant une énergie folle, à l'image de cet inspecteur de police excité par les opérations de terrain et surtout l'ordre et la justice, parachuté dans un village perdu car il ferait de l'ombre à ses collèges. Ainsi le décalage exposé par un montage délirant où chacun de ses mouvements apparaît comme balayé par l'appel à l'adrénaline, afin de dénicher le moindre truc qui cloche (les petits jeunes à cagoule, les bourrés, la statue vivante), est vraiment excellent, ce qui crée d'ailleurs un malaise parmi ses collègues (faut dire qu'il casse l'ambiance). L'autre force de ce film, à part cette manière d'introduire les codes du cinéma dans cet environnement tranquille, ce sont ses personnages de compagne plutôt exotiques (comme le flic au patois incompréhensible), qui ajoute de l'humour britannique bien senti dans la balance.

Passée cette mise en bouche appétissante, j'accroche moins au rythme de croisière qui s'installe avec cette série de meurtres d'un serial-killer plutôt bien mise en scène avec des exécutions typées slasher qui font mal, mais avec des coupables qu'on pressent trop rapidement, et donc un suspens qui s'affaiblit. Et il faudra attendre la finalité et le climax pour que l'intérêt remonte à son maximum (la manière dont ils plombent avec leur arsenal de guerre du jeune, du vieux, ou du préposé de supermarché, c'est du grand-art, surtout pour un film quand même assez grand public). Entre-temps, certaines péripéties rigolotes valent le coup d'oeil, comme le cache-cache avec le cygne, l'ambiance I'm watching you qui s'installe peu à peu, ou l'amitié en train de se créer entre les deux policiers à coup de binouzes ou de soirées-film. J'allais oublier l'excellent placement du rock anglo-saxon qui a vraiment de la gueule.

Bref, je n'ai jamais été déçu avec un film d'Edgar Wright, qui s'amuse à injecter de l'humour référentiel dans ses comédies sur-vitaminées dans le cadre d'environnements familiers et/ou banals, porté par un casting aux gueules épiques (on finit par s'attacher à certains d'entre-eux, comme les policiers), une bande-son et un montage démentiels (même si j'ai trouvé ici que la machine tournait légèrement à vide au milieu, mais pas au point de casser mon plaisir), et des dialogues qui font souvent mouche. Voilà je suis un Wright Biatch pour le moment (rien au-dessous de huit), j'espère que ça va durer car ce réalisateur est selon moi l'un des meilleurs représentants du genre pour les raisons évoquées.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 28 Avr 2014, 06:07

Tu l'as vu The World's End ?
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 28 Avr 2014, 06:58

Il sera déçu, comme beaucoup mis à part toi. :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 28 Avr 2014, 08:16

Et pourtant c'est tellement le meilleur. :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 28 Avr 2014, 08:21

Même si je l aime bien, rien n'y fait, je lui préfère nettement les précédents films de Wright. :roll:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 28 Avr 2014, 12:40

Non, pas encore vu ... Prévu le mois prochain.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Lun 28 Avr 2014, 15:36

Alegas a écrit:Et pourtant c'est tellement le meilleur. :mrgreen:

S'te blague! :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 28 Avr 2014, 16:50

Au niveau du propos, c'est clairement le plus abouti, oui (normal vu qu'il conclut les thématiques des deux précédents films).
Pour le reste, c'est subjectif, mais c'est aussi à mes yeux le mieux réalisé, le plus touchant et le plus subtil dans son aspect comique.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 28 Avr 2014, 16:56

De toutes façons, le rapport à chacun est forcément un peu différent. Je n'ai pas encore vu le dernier, mais non seulement il mélange des genres variés, mais l'alchimie et l'approche proposées sont aussi différentes (com' rom' pour le premier, buddy movie pour le second, et le troisième ?).

J'ai hâte de voir le dernier de la trilogie, mais en même temps, je veux espacer légèrement mes séances histoire que l'attente monte un petit peu.
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Million Dollar Baby - 9,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 29 Avr 2014, 00:38

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Million Dollar Baby, Clint Eastwood (2004)

Que ça fait du bien de revoir Eastwood qui faisait des bons films avant de prendre sa retraite artistique ... D'ailleurs idéalement ça aurait pu être son dernier tellement ça ressemble à une apothéose dans sa carrière. Film de boxe sur des personnages sur la pente descendante prêts à remonter sur le ring pour un dernier match, Million dollar Baby a du coeur, beaucoup de coeur à vendre, avec un humanisme à fleur de peau, qui se double d'une virilité transpirante. Un mélange qui ne fait jamais surfait, surfant sur un rythme qui se met doucement en place (porté entre-autres par la jolie musique intimiste au piano du fils du réalisateur, avant qu'il se répète dans son répertoire à l'overdose). Bref, du tire-larmes à faire pleurer les chaumières, mais ça fait du bien là où ça passe, et donne envie de se lever le matin en se disant, moi aussi "je vais prendre ma chance", peu importe ce qui arrive (encore que je n'aimerais pas me prendre un tabouret dans la nuque).

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Clint, une fois de plus, joue les aigris et les culs serrés à la corde sensible, bourrés de bons conseils, mais trop protecteur, du coup il perd son meilleur candidat. C'est là que vient la petite nouvelle, provenant d'un milieu white trash (incarnée par une Hilary Swank incroyable de justesse, tant dans l'entraînement physique acharné que dans l'émotion qu'elle porte, idéale outsider car pas forcément très belle mais vive et charmante), à savoir une vaillante qui va tout donner pour briller un peu, même si ça ne dure pas, avec une longue séquence où elle va apprivoiser l'ours mal léché. Une relation père-fille se met alors en place, où on voit à quel point les deux sont fragiles mais battants en même temps (l'un en train d'emmerder le prêtre de sa paroisse sur des questions théologiques, l'autre se débrouillant comme une grande pour s'acquérir ce qu'il faut pour boxer). En plus Dieu (Morgan Freeman) rejoue un répertoire plus humble qui lui va quand même mieux (à savoir un ex-boxeur borgne et balayeur), et sa voix-off est bien classe, apporte de la résonance à ces dialogues profonds, tout en apportant du baume au coeur comme il l'avait déjà fait dans Les évadés.

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La mise en scène est intimiste et travaillée à la fois, sans notes au-dessus ou au-dessous des autres (même l'exposition d'un visage de l'Amérique profonde forcément pas très fut-fut sonne très juste). Une merveille d'équilibre, avec aucune esbroufe dans les effets, comme si tout venait des tripes. Ce qui m'a surtout marqué au niveau de la réalisation, c'est le travail de la photo, particulièrement ce qui a été fait rapport aux visages qui se détachent parfois d'un coin d'ombre, soulignant ainsi leurs traits marqués par la vie. Quant aux combats de boxe, ils sont expéditifs et péchus, à l'image de la rage d'exister de la petite, et moi en tous cas ça m'électrise à chaque fois, même si la technique passe souvent au second plan (mais c'est bien fait et excitant ce petit contraste entre contrôle et instinct). Les dialogues par rapport à la boxe sont aussi excellents, non seulement pour le rapport établi avec/contre la vie (reculer pour mieux frapper, jusqu'à une certaine limite), mais aussi les petits trucs, techniques (placement de jambes, manière de frapper), et triches qu'il faut assimiler pour gagner un match.

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Les détracteurs du film visent surtout la dernière partie qui vire vers le mélo, mais même celle-ci je la trouve réussie et nécessaire, montrant à quel point la victoire peut être éphémère mais réelle, dont l'état d'esprit importe plus que la ceinture et le reste. Dans l'extrême des cas, j'accuse le manque de crédibilité de l'acte euthanasique (pas d'infirmières aux alentours ?), mais la façon dont la question se pose est humainement ultra puissante, par-delà la morale ou dieu (ce qui montre ainsi la finalité du prêtre, et pousse jusqu'au bout la relation père/fille - qui est quasiment sa maîtresse en termes d'osmose -). Et puis cette petite étincelle de la victoire qui brille encore dans ces yeux rattachés à ce corps ravagé, et la façon dont cet entraîneur disparait comme une ombre (mais en même temps bien présent, par une image floutée suggérant l'un des meilleurs moments du film, simple et tendre à la fois), ça me fait fondre à chaque fois.

L'un des Clint qui me touchent le plus par tout ce qui soulève (rédemption, combat de la dernière chance, relation filiale) d'une manière qui ne vire jamais dans le misérabilisme en dépit de la description d'un milieu social difficile.

Note : 9.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Mar 29 Avr 2014, 00:57

bon je me tais sinon on va encore m'accuser de troller ou d'aggraver mon cas consciemment. :mrgreen:

de toute façon, ça lui fait un 9 de moyenne sur 6 notes, je peux pas lutter...
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