Réalisation :
Alfonso Cuarón
Photographie :
Emmanuel Lubezki
Acteurs principaux :
Sandra Bullock
George Clooney
Une mission spatiale qui tourne mal. Comment survivre et rentrer sur Terre ?
Avec ce postulat de départ Alfonso Cuarón nous livre une sorte de film catastrophe au scénario pauvre et à l’intérêt moindre s'il est vu en 2D dans son salon. Tout l’intérêt reposant sur l'aspect technique, l'immersion total dans ce gigantesque huis clos qu'est l'espace.
Clooney, très peu présent, est plutôt sympathique. Il joue un astronaute proche de la retraite, très calme et réfléchi. Bullock est à l'opposé une "petite nouvelle". Première mission dans l'espace évidemment. Point énervant que ce sempiternel duo expérimenté-nouveau... De plus le personnage de Sandra Bullock est tout ce qu'il y a de plus énervant. D'une part elle passe son temps à angoisser et surtout elle semble incompétente (ils engagent n'importe qui à la NASA ou quoi ?). Elle se retrouve responsable de nombreuses situations mais à la chance d'être à la tête de la scène la plus géniale du film. Je parle bien évidemment de l'incendie qu'elle tente d'éteindre avec un extincteur qui la propulse contre l'habitacle
Il faut bien évidemment l'intervention divine de Clooney pour lui permettre de survivre.
On pourrait croire avoir un film très silencieux (comme
All is lost). Mais non, cette Sandra Bullock est définitivement une vraie casse-couilles. Elle passe son temps à exprimer sa peur en parlant toute seule (belle technique pour garder le spectateur éveillé, je salue l'initiative
). Elle parle de sa fille pour combler le vide sans que cela soit le moins du monde émouvant ou même intéressant. Le seul point qui puisse attrister un tant soit peu serait la disparition tranquille et en musique de Clooney. Décidément le mec doit apparaitre 20 minutes et il a les meilleures scènes! Je suis dur avec Sandra, elle n'est pas catastrophique. C'est surtout le scénario qui la rend stupide et inintéressante.
Concernant les périphéries ça part quand même d'un truc bien débile. Tirer un missile sur son propre satellite. Débile mais crédible puisque les chinois l'ont déjà fait...
Sauf que dans la réalité les débris ne détruisent pas toutes les navettes et stations qu'ils rencontrent... Ils font d'énormes dégâts mais là c'est limite on se croirait en pleine bataille spatiale dans Star Wars. Et puis ce sont des débris téléguidés aussi. Parce que bon ils tournent autour de la Terre mais ils ne détruisent les stations que quand Bullock s'y trouve. C'est assez impressionnant quand on y pense. Ils tournent, ils tournent, ils tournent et hop quand ils ont Bullock en vu ils attaquent ! Dingue !
Nous arrivons donc à la fin. Une fin qui m'a semblé totalement stupide. C'est quoi cette métaphore de la naissance ? Ça vient faire quoi ici ? Le reste du film aurait été différent je veux bien mais là ?! On a donc cette chère Sandra qui se crash dans l'eau. Elle est obligé d'enlever sa combi pour remonter à la surface, elle coupe le cordon pour sortir du ventre de la mère Terre. Elle nage (pas longtemps, elle a eu la chance de se crasher tout prêt du bord) puis tente de se relever. L'espace ayant bousculé ses habitudes physiques. L'apprentissage de la marche et surtout de la position debout. Puis plan en contre plongée sur cette (re)naissance, les pieds sur une Terre vierge et boisée avec une belle musique TADAAAAAAAM.
L'Homme est un enfant de l'Espace et de la Terre. C'est beau mais Cuarón semble tenter de justifier Gravity par une scène de 3 minutes, ça ne colle pas et c'est trop facile. Raté.
Reste un film techniquement maitrisé. Une totale immersion qui mérite d'être vu au moins une fois. Un film qui passe puis disparait. Il est tellement plus plaisant de lever les yeux au ciel par une belle nuit d'été.
5.5/10