La Proie Nue |
Que la chasse commence…
De Cornel Wide
Avec Cornel Wilde, Gert van den Bergh, Ken Gampu…
1965, 1h36 |
8/10 |
Après le massacre de plusieurs éléphants pour leur ivoire, des trafiquants vont essuyer la colère des indigènes. En refusant d'acquitter un symbolique droit de passage sur les terres noires d'Afrique, les membres de l'expédition sont tour à tour torturés et exécutés. Le dernier survivant se lance nu et désarmé, à travers les paysages arides, poursuivi par la tribu dans une véritable chasse à l'homme. Il devient, la proie qu'il traquait jadis.
Inspiré de l’aventure de John Colter (capturé par les blackfoot puis relâché et traqué), La Proie Nue en est sa transposition sur les terres africaines, au Zimbabwe plus précisément, pendant l’ère coloniale. Cornel Wilde y incarne le guide de l’expédition (comme tous les personnages du film, on ne connait pas son nom), le plus respectueux envers les tribus et la faune, le seul à vouloir s’acquitter du droit de passage du territoire. Le chasseur, méprisant chef de l’expédition, ne l’entend pas de la même façon et s’y refuse. Dés lors, la tribu va capturer, massacrer et tuer tout les membres du safari dans un déchainement de sauvagerie et de torture d’une vingtaine de minute. Seul subsiste Cornel Wilde qui sera relâché et à qui il sera donné quelques mètres d’avance avant que les guerriers ne se lancent à ses trousses…
Ce qui marque d’entrée est bien sûr la barbarie crue et sans concession dont le réalisateur fait preuve. Même si les mises à mort se font hors-champ, on ressent la violence à tout les plans. La traque qui s’ensuit sera plus calme mais tout aussi intense. Entre les chasseurs, la savane aride, le soleil et la chaleur accablante, la soif, la faim et les animaux sauvages, le danger peut surgir de toute part et à tout moment. Cet aspect survie, très réussi, est amplifié par l’absence de musique (seule une musique tribale se fait entendre de temps à autres) et des dialogues très rares. Les images parlent d’elles même, tel les nombreux stock shots d’affrontements d’animaux sauvages. Pas le temps d’admirer les paysages naturels d’Afrique, la loi du plus fort prime. La traque est intense et les quelques rares moments de répit seront vîtes interrompus : la nature est hostile. Cette nature piégeuse l'est aussi bien pour la proie que pour les chasseurs : le rapport de force est ainsi équilibré. Un équilibre que ce salut final plein de respect entre le chef des chasseurs et sa proie vient rappeler.
Peu connu, La Proie Nue mérite largement le coup d’œil pour tout amateur de survival (dont il est l’un des pionniers) et de film d’aventures.