[elpingos] Mes critiques en 2014

[osorojo]

Ça doit être ça

[elpingos]

Non mais ce serait pince sans rire dans American Bluff si tous les personnages n'étaient pas aussi maniérés. Je ne pense pas que ce soit un terme approprié pour le coup. Entre le perso de Lawrence et celui de Bradley Cooper, on peut pas dire que ce soit très subtile quand même :/

pince sans rire ne veut pas forcément dire subtil. Bien sûr qu'ils sont maniérés, mais tout est traité avec un relatif sérieux, je trouve. Bref perso je me suis beaucoup marré, même si c'est pas franchement du ZAZ ou du Farrelly.

[elpingos]

RUSHMORE
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Wes Anderson | 1998 | 8,5/10

2e film de l'esthète génial Wes Anderson et déjà un pari osé et réussi dans son style si particulier. Rushmore est peut-être le film d'Anderson le plus accessible que j'ai vu et l'un de ses meilleurs. Car rythmé, simple et délicieusement drôle, l'histoire de ce Max Fischer, tout en nuances et subtilités, est une œuvre récréative hyper plaisante.

Car ce personnage est à la fois passionnant (malgré une apparence nerd, son côté ultra populaire paradoxal du coup et son volontarisme font plaisir à voir) et en même temps touchant, dès lors qu'avec une passion amoureuse naissante et impossible ses certitudes à tout épreuve vont ensuite s'effriter. Film sur l'adolescence, l'art, la création tout azimut et les rapports sociaux et familiaux, le film est tour à tour léger et profond sans jamais lâcher la bride de la comédie. Un hymne à l'envie pétri de tendresse et d'intelligence.

Portées par cet esthétisme toujours si marquant, les scènes ludiques et joviales composent un récit simple et brillant. Pour autant jamais lourd ou trop intellectuel, ce Rushmore distille surtout une ambiance drolatique et une bonne humeur communicative, riche de ses trouvailles et de ses bons mots et d'une ligne directrice parfaite. Et c'est une belle introduction au style si génial de Wes Anderson, haut en couleur, et de ses personnages décalés et flegmatiques, des doux dingues d'une indéniable richesse, où enfants et adultes se répondent constamment.

Une formidable petite réussite qui préfigure la suite des aventures de ce réalisateur unique et de sa troupe fantasque et attachante.

[Dunandan]

CASSE-TÊTE CHINOIS
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Cédric Klapisch | 2013 | 6,5/10

Dernier film de sa célèbre trilogie autour de son personnage Xavier et de ses pérégrinations, Casse-tête chinois n'est pas pourtant à la hauteur des 2 précédents. Certes il reste assez plaisant et plutôt bien enlevé, porté par un sens du rythme, du cadre et de la dynamique bien au dessus de la production française habituelle (avec comme toujours chez Klapisch une super bande son). Surtout ses acteurs composent des persos familiers, souvent touchants, et auxquels on peut facilement s'identifier.

Mais en même temps les personnages sont ici un peu moins nombreux, ce qui rend l'ensemble plus simpliste, mois choral. Les clichés ont malheureusement toujours émaillé les films du Parisien, mais sans la frénésie habituelle du réal, ils apparaissent ici un peu plus visibles (un peu comme dans le très décevant Ma part du gâteau). Peut-être que l'univers New-Yorkais m'a aussi semblé un peu moins exotique et moins bien retranscrit, que les doutes et interrogations de Xavier m'ont aussi moins parlé, et peut-être que la quarantaine et les affres de la paternité ont moins inspiré Klapisch côté scénario; mais force est de constater que le film ici n'a pas grand chose de percutant à raconter, et que rien de très surprenant ne vient relever la petite sauce habituelle (comme le faisait pourtant si bien les Poupées Russes).

En relativisant néanmoins, après les 2 très bons premiers, ce 3e opus reste quand même dans le ton et procure un plaisir indéniable de retrouver des personnages connus et de suivre de nouveau leurs retrouvailles et leurs histoires. Mais un peu plus de densité, d'originalité et de péripéties aurait été salvateur. Là le film offre une conclusion honnête, divertissante mais un peu courte. 5 ans donc après son brillant Paris, Klapisch peine donc pour moi à retrouver du fond et de l'inspiration. Un peu inquiétant donc pour un réalisateur que j'affectionne et qui sait habituellement se hisser au dessus du tout venant.

[Kakemono]

Au contraire de toi j'ai trouvé ce Casse Tête Chinois du même niveau que les précédents, voire même un peu au dessus des Poupées Russes. J'y ai retrouvé la même folie et la même inspiration que ses ainés, tant le plaisir de suivre de nouveau le parcours chaotique de Xavier est toujours là.

[Dunandan]

Les films de Klapisch, ça ne vieillit pas très bien pour moi (même "Un air de famille", qui reste quand même sympa, rien que pour son carré d'acteurs). Mais justement cette trilogie (pas encore vu le dernier) et Paris, c'est l'exception

[pabelbaba]

Sérieux, tu trouves que Le Péril Jeune, Riens du Tout et Chacun Cherche son Chat ça vieillit mal? Ok, c'est super encrée dans les 90s point de vue look/langage/musique, mais le propos en général tient encore bien la route.

[Mark Chopper]

Ce sont des bons téléfilms de vieux nostalgiques.

[elpingos]

Au contraire de toi j'ai trouvé ce Casse Tête Chinois du même niveau que les précédents, voire même un peu au dessus des Poupées Russes. J'y ai retrouvé la même folie et la même inspiration que ses ainés, tant le plaisir de suivre de nouveau le parcours chaotique de Xavier est toujours là.

pour moi les Poupées Russes c'est le mieux. Parce que le point de vue est beaucoup plus multiple et le propos plus doux/amer (un peu comme Paris). Là je sais pas ce Casse-tête chinois et sa conclusion je les ai trouvés un peu banals, attendus ... Le perso de Cécile de France et son histoire prennent trop de place, et ne semblent être là que pour la péripétie finale ... Bref, rien de marquant dans cet opus (alors que les 2 premiers justement sont remplis de moments forts) ...

[Dunandan]

Sérieux, tu trouves que Le Péril Jeune, Riens du Tout et Chacun Cherche son Chat ça vieillit mal? Ok, c'est super encrée dans les 90s point de vue look/langage/musique, mais le propos en général tient encore bien la route.

Tu as tout dit . Mais bon, on dirait que j'aurais du naître ailleurs qu'en France, car je suis moi aussi nostalgique, mais je retrouve davantage cette fibre à travers les films étrangers (probablement parce que notre génération s'en est gavée depuis tous jeunes).

[pabelbaba]

Ce sont des bons téléfilms de vieux nostalgiques.

Certains acteurs font généralement tâche, mais globalement le niveau est assez bluffant, j'adore Elbaz dans le Péril Jeune, Lucchini est tout à fait supportable dans Riens du Tout (joli exploit!) et Chacun Cherche son Chat, je me souviens plus trop des acteurs, mais la nana qui fait le perso principal est parfaite.

[Dunandan]

La direction d'acteurs, c'est clairement la grande force de Klapisch, de ce que j'ai vu en tous cas. Même dans La part du gâteau dans une certaine mesure, mais je n'ai pas fait attention, le script était si mauvais ^^.

[elpingos]

BABYSITTING
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Philippe Lacheau & Nicolas Benamou | 2014 | 6,5/10

Babysitting est très drôle. Le film qui s'approprie astucieusement les codes de Very Bad Trip et de Projet X possède une identité propre, une énergie débordante dans son développement et des vannes en cascade franchement bien senties. La rafale de gags et d'idées fait mouche, le principe du found footage bien exploité, tout le passage en extérieur et vers la fête foraine est parfaitement mis en scène, et on aurait pu être là devant un film franchement culte si l'histoire avait été moins prévisible et le happy end évité. On s'y attendait certes, mais le tout est desservi par un niveau d'acting un peu juste (Jugnot et Coureau sont comme souvent assez désolants, Philippe Lacheau pas exceptionnel) et la conclusion en forme de morale et de bon sentiment est à côté de la plaque en regard de l'extrême folie du reste de l'histoire. C'est donc dommage de finir un film pourtant bien corrosif sur une note aussi mièvre. Et donc même si le film fout la banane, qu'on rit bien et beaucoup, ces faiblesses évoquées sont la mauvaise note franchement rédhibitoire. Cela dit le film reste une bonne surprise et doit être vu pour ses qualités humoristiques, et constitue ce joyeux trip quand même plutôt bien senti.

[Dunandan]

R100
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Hitoshi Matsumoto | 2013 | 8/10

???, %@§$#, !!!. Voilà un peu comment résumer mon état d'esprit à la sortie de ce R100, 4e délire total du fou-génial Matsumoto après Big Man Japan, Symbol et Saya Zamurai. Qu'est-ce que c'est que ce film de ouf qui brouille et bousille les pistes comme jamais, et qui prend un malin plaisir à mêler non-sens, thriller, comédie et une férocité bordélique comme rarement exprimée dans un long métrage. Ce qui est sûr c'est que Matsumoto signe ici son film le plus malade, ce qui me réjouit après un Saya un peu lightounet. Surtout il confirme un sacré talent de cinéaste avec un enchaînement de scènes baroques assez splendide, qu'il allie pourtant à un côté dangereusement iconoclaste. Mais loin du bordélisme, ce R100 aussi ubuesque soit-il est avant tout une oeuvre personnelle hyper-forte, dense et portée par un esprit comique malade que seul le meilleur de la télé bordelo nippone a pu engendrer. Car ce film déconseillé aux moins de 100 ans convoque The Game au doux pays du bondage, en même temps qu'il aborde la psyché et qu'il dresse une illustration frivole, sérieuse, SM et beethovenienne de la famille, du plaisir et de ses drames. Un néologisme filmique franchement déstabilisant qui, spectateur, nous prend gentiment par la main pour mieux nous jeter dans le vide : peut-être pas un séisme mais l'impression prégnante d'une sacrée expérience.

[Dunandan]

Hé hé bienvenu au club

(vivement la sortie DVD !)