[Etheroman] Mes Critiques en 2014

[Etheroman]

Films vus en 2014:

[zack_]

Ca c'est du rapide, on sort les pop corns et on attend sagement

[Alegas]

Ça faisait un baille que j'attendais l'occasion de voir Pusher et ses suites. J'ai profité de ce long week-end pour visionner les 3 segments.

Pusher est un excellent polar porté par un jeu d'acteur au top. Kim Bodnia, Zlatko Buric et Mads Mikkelsen sont dirigés de main de maître par un Refn qui sait instiller un naturel frappant à cette plongée dans l’univers de la drogue. Loin des gangsters grandiloquents d'un Scorsese (Ok, il y a Mean Streets), les délinquants qui peuplent l'univers de Pusher sont plus souvent victimes de leur propre situation et spectateurs de leur vie qu'acteur d'un projet criminel cohérent.

Refn utilise les outils qu'il a sous la main et qui ne coûtent rien : la rue, la cafés pourris, les communautés. Cette intelligence, couplé à un scénario bien tourné débouchent sur un film de gangster rythmé et qui interpelle le spectateur. Ce dernier se sent le témoin d'un monde réaliste mais inaccessible car reclus aux coin sombres des villes. Ainsi, les personnages secondaires comme Milo ou Tonny sont fascinants par le mélange d'humanité et de nihilisme qui caractérise les toxicomanes. Cette approche des personnages est pour moi un des gros points forts du film et lui confère un caractère jouissif.

Pour autant, les enjeux posés au personnage principal évitent l’écueil du film-documentaire lourdingue. Pusher et un vrai polar dur et coulé dans l'acier. Course poursuite, flics pourris, bon et mauvais plans, on est en plein dans le genre. Le suspense marche bien et les dialogues entre les personnages rappellent parfois Pulp Ficiton. Le film se suit ainsi avec facilité tout en prenant le temps d'aller au fond de son sujet.

Niveau mise en scène, on sent le talent de Refn tout au long du métrage. Il sait placer sa caméra pour satisfaire le spectateur voyeuriste que nous sommes. C'est une chose de faire un film avec très peu de travail sur l'image afin de lui donner une patine réaliste. C'est une autre pair de manche de compenser constamment ce point faible par les décors, la direction d'acteur ou la malice scénaristique et de tourner ça à son avantage. La grande classe. Sa patte semble parfois reconnaissable mais c'est toujours plus facile à dire quand on sait. Restons donc prudent.

Pas vraiment de point négatif à donner à ce film. Même la bande son cradingue, pour ne pas dire facile, convient finalement très bien à ces voyous en quête d'héro et de pognon. Allez, peut-être que Carlsberg aurait pu se faire plus discret quand même.

J'ai adoré.

[Dunandan]

Pas encore vu, mais je le mets à côté (... de ma dizaine de cycles en cours ^^)

PS : je lis en diagonale car j'aime bien découvrir un film avec le moins d'influences possibles, mais bel effort d'écriture (mon avis vaut ce qu'il vaut : concis et précis)

[Etheroman]

J'ai essayé de démarrer sur un texte un peu chiadé. Je suis rouillé mais ça fait plaisir de se remettre à l'exercice. Demain, Pusher 2.

[Alegas]

Pusher 2 reprend sur les excellentes bases posées par son aîné. Le style visuel et le jeu des acteurs et la technique sont semblables. L'univers mis en scène identique.

J'avais déjà relevé l'intelligence du scénario de Pusher. Ici encore, Refn ne cède pas à la facilité et ptofite de ce second volet pour aborder des thèmes plus intimistes.

Là où Pusher est un film de gangster relativement classique, Pusher 2 est un film social sur fond de banditisme. Il surprend le spectateur en abordant des thèmes tels que la perte de confiance en soi, la déchéance ou l’incapacité à s'intégrer dans la société. Un film plus difficile, implacable et personnel.

Mads Mikkelsen, impérial, est ici le centre du récit. Nous voilà face à un personnage dont la bêtise désespérée l'empêche même de trouver grâce même auprès de sa propre famille de délinquants.

C'est un vrai champion, il faut dire.

Sa soif de reconnaissance constitue le moteur principal du récit. Malheureusement pour lui, la galerie de portraits pathétiques qu'il va rencontrer au fil de l'histoire débouche forcément sur une impasse. Il parviendra à s'en extirpé au prix fort mais avec l'espoir d'un dénouement moins malheureux.

Ma description de Pusher 2 est sombre. Mais comment faire autrement face à cette mariée et sa témoin à quatre patte en train de sniffer de la coke tombée sur la moquette au lieu de s'occuper du nouveau-né? Ce portrait impitoyable, et finalement réaliste, est la force du film mais aussi sa faiblesse. Pusher 2 m'a un peu déçu par son misérabilisme exacerbé, parfois au détriment d'un scénario qu'on aurait aimé moins décousu. Certains passages apparaissent ainsi un peu comme du remplissage.

Un excellent film, que j'ai moins apprécié que Pusher.

[Alegas]

Étonnant que tu préfères largement le premier à ce second opus. Pour moi c'est vraiment ce dernier qui reste le meilleur de la trilogie.

[Etheroman]

J'ai fait un tour sur le forum pour voir les avis et ça m'a surpris de voir que le second était plus apprécié. Mais enfin, je n'ai pas vraiment d'argument à faire valoir pour ma propre préférence. Je crois que c'est surtout dû à la prestation de Zlatko Buric dans le rôle de Milo. En terme de qualité de réalisation, c'est dans un mouchoir de poche.

J'ai mis 10 au premier et 8 au second mais je crois que c'est mal noté, ou plutôt c'est une réflexion de ma préférence personnelle pour les films un peu moins sociaux. A la fin je vais garder un très grand souvenir de ces deux films.

[Alegas]

Si Pusher pouvait faire penser à Mean Street, Pusher 3 rappelle le dîner que pérpare Ray Liotta dans les Affranchis.

Tout le film tourne autour du personnage de Milo (Zlatko Buric) qui doit jongler entre le mariage de sa fille et un deal qui tourne mal.



Zlatko Buric incarne un Milo plus usé qui essaie péniblement de sortir de la dope. Dans Pusher, il était aux commande. Cette fois-ci, les jeunes albanais de la nouvelle génération de gangster lui mènent la vie dure. Le voilà obligé de sortir le crocs pour s'en sortir... et de rappeler son vieil ami Radovan, qui pour le coup, joue les repentis de façon très crédible. Refn sait décidément comment diriger ses acteurs. Encore une fois, on évite la redite et c'est un autre aspect du genre qui est exploré. une histoire de changement de génération, de perte des valeurs, de vieillesse et de bilan.



Le final gore saura prendre le spectateur à revers dans une scène très réussie.

Encore un bon film qui boucle la trilogie avec brio.

[Alegas]

C'est l'ennui (et quelques éclats de rires) qui prédomine à la vision de ce film de samouraï, si on ose l'appeler ainsi. A aucun moment, les enjeux posés par le scénario ne sont intéressants.

L'intérêt de l’intrigue, à savoir la vengeance des samouraïs du daimyo Naganori Asano suite à l'exécution de ce dernier est complètement annihilé par une histoire de grands méchants sorciers qui envoûtent le seigneur. Ainsi, du sacrifice pour l'honneur, on passe à la lutte contre le mal absolu incarné par une espèce de brigade fasciste constitué d'un seigneur assoiffé de pouvoir et d'une sorcière-dragon manipulatrice de mana. Bref, du grand n'importe quoi.

Du coup, malgré les excellentes raisons qu'on les 47 guerriers de contre-attaquer, le Shogun les fait quand même tous seppuku parce qu'il est un peu con, quand même. Ho pardon, "il suit la voie du Bushido" comme on disait à l'époque. Faut les voir, les rônins, baisser le débardeur pour faire le boulot sur fond de musique de fin de film.

Et que viennent faire ces créatures mythologiques, un troll des cavernes et un samourai-golem au milieu de ce naufrage? Remplir le quota de monstre à affronter probablement. Pas mieux pour la visite de la ville pirate qui tient plus de la plaisanterie que du morceau de bravoure.

Jetons un voile pudique sur les origines pseudo démoniaques du personnage de Reeves qui lui permettent de devenir tout flou en tourbillonnant. Ri-di-cule.

Tout dans ce film est raté. On aurait voulu saluer l'effort sur les décors. Malheureusement, on est plus proche de Disneyland ou de la dernière extension de World of Warcraft que du Japon féodal. Et vas-y que je te colle une pagode en image de synthèse, un bouddha en carton et un pont de bois rouge dans le même plan, parce qu'on est au Japon au cas où t'aurais oublié.

D'ailleurs, ici on on a mis un cerisier en fleur.

Check cerisier en fleur: [X]

Enfin, on est au Japon, c'est vite dit. Keanu Reeves se retrouve parachuté dans le rôle principal sous prétexte que son arrière grand-père était à moitié chinois et qu'il a les yeux un peu plus petit que la moyenne. C'est déjà fort de café.

Mais de faire massacrer à ces pauvres acteurs japonais les dialogues déjà pitoyables à base de "Honor" et de "Duty", c'est le pompon. Est-ce qu'on aurait pas mieux fait de prendre des acteurs de descendance asiatique un peu plus à l'aise avec l'anglais ou mieux tout tourner en japonais et virer l'autre Neo? Juste histoire d'avoir l'impression que tous ces samuraïs habitent chez eux et pas à China Town. Je vous pose la question.

Heureusement, pour nous divertir, il y a le seigneur Asano qui est constamment tendu du string. Le gars arrive à maintenir cette bouche toute tendue jusqu'à ce qu'il se fasse seppuku. TOUT LE LONG.

Vous ne le verrez jamais comme ça.

Je suis un quelqu'un qui aime bien les films un peu ridicule et over the top, comme on dit. Resident Evil 5? Envoie! Banlieue 13? De la bombe bébé!

Mais ça, non, y a rien à sauver. Avec un matériel de base aussi important et riche, c'est tout simplement honteux de délivrer une farce pareille.

[Dunandan]

Je suis un quelqu'un qui aime bien les films un peu ridicule et over the top.

Sinon, il y a le V-Cinéma dans la catégorie japonaise .

Bon, il n'a vraiment pas l'air terrible celui-là .

[zack_]

Très drôle ton Check au cerisier je tenterai de le voir tres prochainement quand même. Ta critique le décourage pas

[Alegas]

Qu'est-ce que c'est bien que Walt Disney se remette à faire de vrais contes de fées.

Toute la première partie est vraiment superbe. Ça regorge de trouvailles visuelles de références artistique et autres. Le point faible me semble quand même être le character design. On aurait aimé des héros un peu plus charismatiques. La magie de Noyel fonctionne à plein tubes et j'ai passé tout le film la larme à l’œil. Le pinacle est probablement le coming out de La reine des neiges et l'explosion de sa personnalité refoulée tant d'année. Awesome. Les chansons sont dans l'ensemble bien et participe à la tenue du tout.

Le scénario est correct mais manque de souffle épique pour véritablement porter le récit vers les sommets de l'animation. Je dirais un poil en dessous de Raiponce. Excepté la reine des neiges, les héros manquent généralement de caractère et de profondeur. Les side-kicks sont oubliables, mais j'ai été assez emballé par les bonnes répliques du petit bonhomme de neige. C'est donc dans sa deuxième partie, plus centrée sur l'histoire que le film s’essouffle un peu.

La reine des Neiges est néanmoins une réussite de Disney et prouve une nouvelle fois, si besoin était, que l'approche conte de fée est encore payante face aux histoires plus modernes façon Pixar.

[padri18]

Celui là je comprend vraiment pas les bonnes notes dessus, je me suis emmerdé comme un rat mort devant.

[zack_]

Pareil et pourtant je suis très Disney
Presque aussi chiant que la princesse et la grenouille