[Mr Jack] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Memories of Murder - 9,5/10

Messagepar Mr Jack » Sam 05 Avr 2014, 23:46



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⌲ MEMORIES OF MURDER (2003)
de Joon-ho Bong avec Song Kang-Ho, Kim Sang-kyung, Hee-Bong Byun.

Histoire: En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d'une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d'autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n'a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d'actes commis par un serial killer grandit de jour en jour. Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d'un policier local et d'un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l'absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute...


Être flic c'est quoi ? Résoudre des meurtres. Bien. Maintenant: qu'est ce qui fait un bon flic ? L'instinct, la ruse, la conviction, la malice, le flair, l'intelligence, le pouvoir de déduction ? Une de toutes ces qualités, au moins ? Bien. Maintenant qu'est qui relie les deux : la nature et la qualité ? La passion. Cet éclair dans les yeux qui relance la flamme, c'est ça qui fait un flic, un vrai.

Park Doo-man est un flic ordinaire dans une petite bourgade de Corée du Sud dans les années 80. Accompagné de son acolyte très agile par les pieds mais pas très futile par la tête, il tente avec ses moyens du bord de résoudre les prémisses d'une enquête qui s'avérera être une chasse au tueur en série. Problème, son flair semble limité, comme si son nez reniflait mal les proies, comme s'il avait perdu un sens et qu'il tentait de contrebalancer avec un autre. Alors quand il se plante il regarde droit dans les yeux d'un suspect, tente d'y déceler une preuve et après tout, ça doit bien être ça son talent, alors il s'y tient et se base sur son sens pour débusquer sa propre vérité. Et comme l'instinct est quelque chose de subjectif contrairement aux preuves, il va tenter de rendre objective sa subjectivité qui, sans surprise, ne se laisse pas faire, alors il choisit la force et gaspille son temps et son énergie au service de ses sens défectueux. C'est un flic raté. Désabusé.

Seo Tae-yoon est un flic ingénieux originaire de Séoul, venu en soutien de Park Doo-man sur ordre du nouveau commissaire. Seo est pragmatique et relativiste. Il met ses sens de détective au service des faits qui sont son unique base de réussite d'une enquête car "la vérité est toujours dans les documents". Sa vision est linéaire et on ne peut gaspiller son temps si un fait parmi ceux établissant le puzzle de l'enquête ne va pas. C'est alors qu'il faut tout recommencer et chercher une nouvelle preuve, un nouveau document jusqu'à ce que la vérité factuelle éclate enfin. Seo est contre la violence car elle ne fait que ralentir la procédure. Seo est l'opposé de Park. Seo est un flic talentueux. Utopiste.

Seo et Park sont les deux faces d'une même pièce, celle du détective, du vrai. Le rapport de force entre les deux est la plus grande réussite de Memories of Murder, formidable film sur la passion et la conviction du métier de flic mais pas que. Les deux hommes débutent à un point opposé pour finalement se croiser et s'influencer l'un l'autre, jusqu'à se rejoindre lors d'une terrible et mémorable scène où tous les principes et les valeurs éclatent en morceaux pour ne laisser qu'un terrible constat: l'enquête est une chose abstraite comme le mal ou la violence, on aura beau y mettre toute son âme et tout son coeur, elle vous glissera toujours entre les doigts parce qu'elle n'existe pas, ce n'est qu'un mirage censé vous faire avancer et vous faire croire que vous êtes quelqu'un de bien, de compétent, de sain car juste et bon, mais cette force sera toujours obscure et fuyante, comme l'ombre cachant le fond d'un tunnel. Et de cette frustration né la folie. Quand la ligne est franchie, qui peut prédire ce que même un bon flic peut être capable de faire ?

Memories of Murder fait partie de la quintescence du genre propre au cinéma coréen éclatant durant les années 2000, avec des films comme Bitersweet Life, The Chaser ou plus récemment, I Saw The Devil. Mais contrairement à ces consorts, Memories jouit d'un rythme et d'une ambiance bien unique. Le film n'est pas rapide, nerveux, brutal comme peuvent l'être les films de Na Hong-jin et Kim Jee-woon. Il est au contraire assez lent, peu rythmé mais possède une capacité d'accélération extraordinaire. Passer d'un moment lent à la création d'une péripétie, en un claquement de doigt. Sans que l'on ne s'en aperçoive, le moment est déjà là et il se passe quelque chose de fort. Rares sont les films à comme ça donner l'impression qu'il ne se passe rien pour mieux nous surprendre la seconde d'après. Plus que cette notion de rythme et cette maitrise dans les a coups, le film est brillamment construit et tenu. L'enquête est pas toujours palpitante mais toujours passionnante -ce qui rejoint en fait le rythme et la maitrise, puisqu'en fait cela revient au même: la narration. La mise en scène est variée, parfois posée, parfois habitée, voir hantée. Les deux acteurs principaux partagent d'ailleurs ces mêmes qualités. Bref Memories of Murder est un film brillant, qui prend son temps pour mieux vous surprendre et vous attraper par les tripes mais sans la prétention que peuvent avoir certains polars, coréens ou non. Un grand film, en somme.

9.5/10
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 05 Avr 2014, 23:51

Il est sur ma liste également pour le challenge ^^.
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 06 Avr 2014, 17:42

Joli avis Jack, bien joué :super:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 06 Avr 2014, 18:30

Et oui, manger coréen ça fait du bien.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Dim 06 Avr 2014, 18:43

Thanks :super:
Faut que je m'en fasse une étiquette, ce slogan. :eheh:
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Tueurs (Les) - 7,25/10

Messagepar Mr Jack » Dim 06 Avr 2014, 23:28

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The Killers (1946) de Robert Siodmak : 7.25/10

Basé sur une nouvelle d’Ernest Hemingway, The Killers est un film noir pure tradition d’une redoutable efficacité, qui jouit d’un modèle de femme fatale (le charisme d’Ava Gardner fait une grosse partie du job) et d’un script tenant la ficelle jusqu’au bout sans jamais tirer dessus. Le problème vient plus du côté extrêmement classique de sa mise en place (du procédé rebattu des flash-backs jusqu’aux indices s’enchainant de manière trop linéaire) et de sa mise en scène un poil légère. Pourtant les leads ont de la gueule, Lancaster notamment en boxeur romantique ou les deux Killers qui donnent une super introduction au film qui au final n’est pas une révolution du genre mais un film à voir pour tout amateur qui se respecte.
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Boyz'n the Hood, la loi de la rue - 6,5/10

Messagepar Mr Jack » Ven 11 Avr 2014, 11:53

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Boyz N the Hood (1991) de John Singleton : 6.5/10

Prévisible mais important message de paix à une époque qui en avait surement besoin. Certes c’est très pédagogique, et à l’image de l’introduction explicative de la situation dans les quartiers de L.A. Central suivie d’un panneau "Stop", c’est jamais trop subtile ; mais l’intention est plus que louable surtout quand on revient en 1991 où le hip hop construit son âge d’or mais où les rues de Californie saignent et s’affrontent avec celles de New York. Le rap comme prétexte à la violence et à l’affirmation de pouvoir n’est pas le sujet de ce film qui manque quand même de puissance mais qui, tout en nuance, fait l’écho d’un message bénéfique et nécessaire à ceux qui daigneront l’écouter. Le film sonne un peu daté, l’ambiance notamment est parfois trop marquée 80′s et l’histoire est loin d’être imprévisible, d’ailleurs tout est lu et anticipé dès le début, n’empêche que c’est avant tout l’effort qui est louable et qui réussit à imposer l’efficacité du chemin parcouru. Ice Cube est lui plus doué avec un micro qu’avec son regard, et Cuba Gooding Jr et ses airs de Young Denzel est plutôt bon mais c’est surtout le seul à vouloir porter le film, lui et son Morpheus de père. Bref un film plus important que bon cinématographiquement parlant, à voir avant de crever, au moins.
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Kefren » Sam 12 Avr 2014, 01:05

Après avoir vu ce film, je me suis pris pour un renoi cool pendant 2 mois (moi le petit blanc ridicule :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: )
"Les amateurs s'asseyent et attendent que l'inspiration vienne. Les autres se lèvent et vont bosser"
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11.6 - 4/10

Messagepar Mr Jack » Mer 16 Avr 2014, 12:12

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11.6 de Philippe Godeau : 4/10

Pas désagréable mais très anecdotique reproduction d’un fait divers banal racontant l’histoire d’un type normal basculant dans le banditisme du jour au lendemain. Sauf que l’aspect de base de Toni, joué par un Cluzet faisant du Cluzet, est tout sauf clair ou élucidé et que l’on ne sent jamais le moment de fracture, celui qui fait basculer la vie d’un homme et qui le rend "extraordinaire". Pas si mal torché dans la forme, le récit manque cruellement d’enjeux ou d’intérêt, tout simplement. Le casting parfait du film sociétal français trempe dans une photographie parfaite de thriller français donne au final un truc convenu et tiède, pas raté mais loin d’être intéressant.
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Clerks II - 8,5/10

Messagepar Mr Jack » Jeu 17 Avr 2014, 21:42

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⌲ CLERKS II (2006)
de Kevin Smith avec Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson, Jason Mewes, Kevin Smith, Trevor Fehrman.

Histoire: Dix ans après Clerks, revoici nos employés modèles, Dante Hicks et Randal Graves, désormais contraints de travailler dans un fast-food... Avec l'humour dévastateur qui les caractérise, ils se permettent toujours les mêmes remarques salaces avec la clientèle tout en débattant pendant des heures sur le statut de George Lucas par rapport à Peter Jackson et même Jésus-Christ ! Rien ne semble donc avoir changé – jusqu'au jour où Dante annonce à son copain qu'il s'apprête à quitter la ville pour se marier... Randal organise alors une fête d'adieu, mais les événements prennent une telle tournure que les flics et les pompiers ne tardent pas à rappliquer...


Le Quick Stop est mort, vive le Mooby's.

Pour avoir détesté vivement le premier opus, autant dire que j'ai réfléchi à deux fois avant de me lancer dans sa suite, et c'est avec l'esprit ouvert que j'ai donné une dizaine de minutes de lest au film avant de poser un oeil critique, histoire de le laisser me présenter ses charmes et surtout me montrer l'opposé de ce que j'ai vu dans le 1, et ça n'a pas loupé.

Et un caméo bidon de Ben Affleck plus tard...

On se rend vite compte qu'avec plus de budget, c'est déjà plus agréable à regarder. Passer de 20 000 dollars à 5 millions ça change une vie. C'est dramatique d'attendre ça pour avoir le droit à un truc supportable, mais bon passons. Et de là à aussi dire que Smith sait dépenser parfaitement son argent, c'est autre chose mais on le sent plus à l'aise pour se balader d'un spot à un autre, ce qui était une épreuve horrible dans le 1 (pas de budget okay mais c'est si difficile de tenir une caméra et de cadrer au moins correctement ?). Bref, ici on a plus de persos, on est moins enfermés avec les deux cons, du coup c'est déjà plus supportable. On est plus à l'aise, on a plus de "place" de manière générale, on peut étirer les coudes, là où le 1 était un condensé de blabla mal rempli, le 2 est un grand espace évasé avec même de la place pour du cynisme bien placé (mariage, religion) et on a même une belle réflexion sur la maturité, le futur, l'âge adulte. Pour tout ça, on a le temps, et on le sent dès le début.

Après, ça peut être plus évasé mais il reste toujours ces deux abrutis: Dante et Randal, et là aussi il m'a fallut un peu de temps. Déjà ce que j'aime pas à la base c'est leur gueule. C'est con, c'est physique, ils auraient très bien pu avoir leur place dans mon lycée du 93. J'arrive donc très difficilement à les supporter, et surtout ce qu'ils dégagent : Dante n'assume pas qu'il est un loser et Randal ne sait pas qu'il en est un, ou agit comme tel. C'est cette stupidité inassumée mais totale d'un gamin de six ans qui se plait à t'emmerder parce qu'il a rien d'autre à penser dans la vie, exemple parfait: la scène où il lance du pop corn dans la gueule de Elias pour le fun. Les losers ne me gènent pas, déjà ça serait un comble pour en avoir été un toute ma scolarité, et puis récemment j'ai adoré Dazed and Confused, mais un truc m'énerve c'est que Smith nous montre ça (avant tout dans le 1) de façon gratos et directe sans vouloir rien dire derrière, et la seule façon de pouvoir accrocher/supporter c'est de se projeter en eux, sinon je vois pas comment on peut supporter longtemps ces deux cons.

Mais c'est surtout la mécanique du duo qui me dérange, l'interaction entre les deux: c'est pas deux losers qui disent de la merde pour tuer le temps, c'est un loser qui dit de la merde et puis un autre qui l'engueule et qui le corrige comme une prof de maths de primaire. Le premier se fout de la gueule du second, limite bully et le deuxième est exaspéré par sa présence. Pendant tout le 1, c'est ça, et je suis supposé trouvé ça fun et cool, hmm.

Mais on est bien dans Clerks 2 et le film avance, et plus ça va plus je m'habitue à l'ambiance, aux deux cons, et commence surtout à apprécier un truc que j'avais trouvé totalement raté dans le 1 : Silent Bob et Jay. Dans le 1 ça avait l'air d'un truc ajouté pour faire cool et pour rendre le film culte, c'était trop voyant et dérangeant mais là c'est réussi, c'est plus comme une vignette de BD, le truc con en fond de toile parfois à peine visible mais qui ajoute une touche conne -mais drôle- à l'ensemble. De là à dire que Smith joue bien, faut pas s'enflammer non plus mais c'est pas mal, voir hilarant par moments. Jay et son délire de Jesus et sa veste Retour du Jedi, ça c'est drôle !

Et dans l'ensemble, un autre truc qui a changé, ce sont les dialogues. Ils font plus mouche, c'est moins récité, là où dans le premier c'était trop précipité pour être spontané et ça sonnait faux (en plus d'être chiant niveau sonore vu les décibels de Dante et sa meuf) là tu sens que c'est plus posé et ça fait moins rush. Ca va avec l'ensemble, c'est plus pensé, plus réfléchi, mieux placé, et du coup plus tranchant.

Et puis il y a Rosario Dawson...Elle sourit et le monde est soudain repeuplé...

Sa complicité avec Dante est plus évidente, plus agréable et je dirais même plus, ça aide à compenser la stupidité de Randal, comme si il y avait soudain un triangle amical, deux forces positives annulant presque la négative, c'est sans doute ce qu'on appelle l'équilibre. (Là où dans le premier tu avais une sorte de surenchère et une ligne droite, avec deux forces reloues plus une encore pire qui venait s'ajouter : la meuf de Dante). Pareil dans l'autre sens avec Elias qui aide à compenser la stupidité de Randal. La très bonne idée du film est donc d'ajouter de personnages car ça permet un relativisme qui rend le tout agréable. Par exemple quand Randal donne son avis sur SDA par rapport à Star Wars : ça c'est drôle, on joue, on se moque de références geek... "c'est que des gens qui marchent, même les arbres marchent..."fucking A", là c'est caustique, ça reste ! Et surtout qu'en face t'as la réplique typique du gros geek loser qui brandit l'Acédémie des Oscars (et là j'aime bien ce que veut faire passer Smith par l'humour et la dérision !) "Dit ce que tu veux sur Jésus mais laisse la trilogie de l'Anneau tranquille" ! Mais oui monsieur !! L'ajout encore du mec en polo bleu encore plus bully que Randal, ça amène de l'empathie pour le gars et renvoie encore au lycée, et puis ça amène quelque chose qui va être concrétisé avant la fin du film.

Car oui, tout ça finit par enfin prendre du sens dans la prison. Randal se dévoile et on sait alors qu'il a conscience de ce qu'il est et ce que Dante représente pour lui. Dommage qu'on soit obligé de l'expliciter à la fin du deuxième film mais ça reste quand même une très belle scène d'amitié, parce qu'il parle d'équilibre et un peu du triangle mentionné plus tôt. Surement la seule scène vraie entre les deux et qui sonne juste, vraiment. Au final, après une scène de danse mythique, une séquence gay zoophile et une scène touchante d'amitié, j'ai pris mon pied et j'ai même fini par avoir beaucoup de sympathie pour ces deux cons.

Il m'en vient donc une conclusion sans appel: à part si on est tombé dedans étant petit, finalement pour apprécier Clerks 1 il faut avoir vu le 2 avant.

8.5/10
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 17 Avr 2014, 23:20

Si t'as aimé celui-là, t'es mûr pour Jay and Silent Bob Strike Back :super:

Bon, je pense que ce serait moins ton délire (encore que), pour ma part je les mets à égalité en termes de délires ^^.
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Jeu 17 Avr 2014, 23:54

Je sais pas, je vais me donner un moment de réfléxion again, on verra pour celui là et pour Dogma aussi. :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Ven 06 Juin 2014, 19:11

Ca manque clairement de critique dans ce topic! :-P
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Ven 06 Juin 2014, 21:21

C'est vrai que j'en branle pas une depuis un bail maintenant. Ca va revenir mais j'apprécie le up, zack. :super:
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Chansons d'amour (Les) - 8/10

Messagepar Mr Jack » Sam 07 Juin 2014, 17:39

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⌲ LES CHANSONS D'AMOUR (2007)
de Christophe Honoré avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni.

Histoire: Toutes les chansons d'amour racontent la même histoire : "Il y a trop de gens qui t'aiment"... "Je ne pourrais jamais vivre sans toi"... "Sorry Angel". Les chansons d'amour racontent aussi cette histoire-là.


Riche, cohérent et poétique.

Ancré dans le Paris de 2007, au coeur du 10ème arrondissement où se trouve le quartier général du futur président de la république: Nicolas Sarkozy, le cinquième film de Christophe Honoré brille par sa recherche du sentiment, du réel. Dans un Paris bleu, Ismaël passe du bonheur au désespoir, parcoure sa mélancolie en trainant son envie de vivre. Les chansons d'amour est un film qui traverse la vie, transperce la mort et traduit l'amour. Sa richesse se perçoit dans la variation: celle de ses plans, de ses tons, de ses mélodies, de ses rapports et de ses personnages. Film choral ? Pas vraiment. Dans un sens, on entend les chants et dans l'autre, on voit ces visages célèbres et fidèles qui honorent de leur présence le réalisateur par leur justesse. Sa richesse se puise dans sa nature: elle aussi variée, variable, variante car est-ce un film habité par des vers ou des mélodies chorégraphiés par des pairs ? Entre les deux, les deux à la fois.

Malgré l'aspect enjoué voir parfois grotesque de la présence de la musique au sein d'un film, celui ci refuse de plonger dans un bain de définition et choisit plutôt la voie plus sinueuse mais plus subtile du chemin vague. C'est de là que vient la liberté du scénario et que jaillit l'élasticité des dialogues, ce jeu souriant des mots qui se frappent contre d'autre au nom d'une subtilité rayonnante. La beauté des vers tissés par Alex Beaupain se mêle sans calculs à cette subtilité dialoguée à un point où on se demande si c'est l'histoire qui nourrit la musique ou bien la musique qui sublime la mélancolie narrative. Finalement la réponse importe peu et réside peut-être ailleurs. Dans la puissance des regards des acteurs, tous habités, du premier au dernier rôle, par les rapports entrainés avec le reste de ce monde fermé. La gestion d'Honoré est parfaite et on en viendrait presque, noyés sous les états d'âmes changeants des protagonistes, à l'oublier, à la faire passer pour anodine, maitrise de l'image comptant comme fond secondaire face à la poésie des mots.

Bémol inhérent à l'entièreté du projet (pas un conte ni une fable mais une chanson imagée) serait sans doute ce filtre, cette couleur pâle qui vient -à l'inverse de tous les efforts sous-jacents- surligner la mélancolie pourtant si subtile et si naturelle qu'on avait pas besoin d'en rajouter une couche. Puis ce drame qu'on aurait voulu plus discret, voir absent, qui trop souvent dans le genre du drame à la française, sert de tremplin à une morale qu'on attendait pas et qu'on maudit tout de suite. Certes, aucune morale ici mais, et c'est là que cela devient plus personnel, je deviens allergique aux récits construits bêtement autour d'un drame inattendu. A l'instar de la voix off de début dans une comédie (qui peut s'avérer dans certains cas très bien utilisée), cette habitude me gonfle, par principe et par résignation. Bémol injuste et personnel mais bémol quand même (surtout dans mon rapport au film et au souvenir qu'il me laissera). Le film reste avant tout un exercice original et réussi, un très joli moment de cinéma, de musique, une belle chanson d'amour.

8/10
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