[Pathfinder] Mes Critiques en 2014

[Pathfinder]

J'ai encore fait le con!

Resident Evil Afterlife 2/10: jolie 3D mais con (mais alors vraiment!) comme ses pieds. Pas de scénario (le seul vrai fil conducteur de la "saga") mais juste un enchainement de scénettes décervelées et surtout avariées (environ 15 ans de retard, le temps qu'il aura fallu à PWSA pour découvrir Matrix et ses bullet times).

[Dunandan]

Le Trésor de la Sierra Madre 8/10

Je viens de découvrir ce classique de John Huston et je me rend compte qu'il s'agit d'un cinéma et d'une époque que je ne maitrise pas forcément.

Cependant, j'ai été surpris à bien des égards et notamment par la tonalité de cette histoire de chercheurs d'or. Bati sur des tunnels de dialogues, le Trésor de la Sierra n'ennuie jamais et propose une intéressante galerie de loosers en quete de fortune. John Huston va exploiter à fond le mythe de la fièvre de l'or en y exposant rapidement ses 3 protagonistes. Quelle surprise concernant Bogart que j'aurais imaginé beaucoup trop propret! J'avoue avoir bien apprécié ce personnage consumé par la cupidité et l'appat du gain qui n'hésitera pas à défendre par tous les moyens son magot. Huston met donc en avant les motivations de chacun autour d'un meme objectif. Certes, nous n'échappons pas à certains clichés manichéens (le gentil très gentil, l'ordure et le vieux briscard) mais la mayonnaise prend sans problème. Le soin apporté à chaque personnage permet quelques écarts pardonnables. Et malgré cela, le Trésor de la Sierra tient la distance avec son lot de trahisons, de meurtres et de fusillades.

La beauté des cadres est là pour donner l'illusion d'un film d'aventures exotique. Mais que l'on ne s'y trompe pas, Huston a joué avec le genre pour livrer une micro analyse sans concession de la cupidité. Une vraie surprise!

[Dunandan]

D'ailleurs ça va encore plus loin que l'analyse de la cupidité (c'est là où c'est très subtil), mais ça travaille aussi autour des rêves/motivations qui gravitent autour de cette quête d'or.

Sinon, bonne critique vers laquelle je te rejoins sur tous les points

[Pathfinder]

[Pathfinder]

The Losers 6/10

Tiré d'un comics inconnu au bataillon, the Losers est une récréation euphorisante empaquetée par un sinistre inconnu usant et abusant d'effets de style un brin tapes à l'oeil.

On lit souvent que ce petit film venu de nulle part est le reflet de ce qu'aurait du etre l'Agence tous risques au cinéma. Je partage évidemment cet avis meme si je fais parti des quelques inconscients à avoir bien apprécié la version de Joe Carnahan. Losers, c'est 80 minutes rythmées (ça pète généreusement) au gré d'une playlist très large et de quelques acteurs visiblement très content de faire partie de l'aventure. Je pense surtout à Chris Evans qui prouve au passage une jolie aptitude à faire le con. Son infiltration sur la partition des has been Journey a le mérite de tirer de francs sourires. A l'inverse, si j'étais un enfoiré je m'attaquerais sans commune mesure à Jason Patrick et son cabotinage à deux francs mais la cible est trop facile. Je me contenterais juste de la nonchalance d'un Idriss Elba qui avait l'occasion de se lacher et de balancer du badass haut en couleur.

En conclusion, je dirais que j'avais mis la galette sans trop de motivations et que je me suis finalement retrouvé devant un produit très fun livrant la marchandise et pétri de bonnes intentions. Jamais con, jamais cynique, Losers se présente juste comme un p'tit plaisir à saisir au vol!


La meilleure scène du film!

[Pathfinder]

The Grandmaster 5/10

Après Ip Man, j'étais curieux de voir l'autre adaptation du Maitre à l'écran. Je ne partais pas forcément rassuré avec un réalisateur comme Wong Kar Wai. Et il faut dire que le souvenir très vivace d'un Donnie Yen on fire ne plaide pas en faveur d'un Tony Leung peu porté sur les coups de tatanes.

Deux bonnes heures après, il reste finalement qu'une jolie copie et un sentiment de frustration tenace. Je comprend bien que WKW a voulu parler de l'histoire du Kung Fu à travers différents maitres et différents styles. Je comprend également sa volonté de rendre hommage à Sergio Leone et son Once upon a time in America (le Deborah's theme sur le final est justement employé et reste longtemps en tete). Mais malgré une largesse d'esprit décuplée sur ce coup là, je ne suis pas arrivé à totalement m'intéresser aux destins croisés de tous ces personnages. La faute est surtout imputable à un long métrage tronçonné de toutes parts enchainant ellipses sur ellipses et sacrifiant beaucoup trop de personnages et d'enjeux en route. Bizarrement, je n'ai pas eu de soucis avec le rythme léthargique ni meme la méconnaisance des arts martiaux de certains acteurs. J'ai meme trouvé que la froideur de Tony Leung servait bien le personnage. En revanche, j'ai eu toutes les peines du monde à rester alerte et focalisé sur cette histoire ne racontant finalement pas grand chose et tentant de meubler le cadre avec ce mélange d'amour impossible et de vengeance (le ressort dramatique si facile pour tout scénariste en panne...).

Je n'ai donc pas détesté cette approche narcissique du Kung Fu pian. J'y vois juste un gros charcutage qui mériterait d'etre réhabilité par une version longue devant bien exister quelque part. Après peut etre que le film sera toujours aussi chiant et beau. Toutefois, ce serait quand meme bien de tenter le coup je pense...

[pabelbaba]

Pourquoi narcissique?

[Pathfinder]

Regardes comment il est beau mon plan sous la pluie! Et regardes comment ils sont magnifiques mes ralentis!
La forme prend trop le pas sur tout le reste... C'est ce que j'appelle un réal narcissique.

[Mark Chopper]

Tu peux dire qu'il est narcissique dans le sens où le film n'est pas une histoire de kung fu comme annoncée, mais un film de WKW pur jus.

Mais pas parce qu'il s'agit d'une oeuvre stylisée.

[Pathfinder]

Je ne peux pas dire que c'est un pur WKW car je ne connais pas assez l'oeuvre du bonhomme. En revanche enchainer les plans stylisés à ce point peut etre interprété comme de la suffisance, surtout si à coté l'histoire est négligée.

[Dunandan]

T'es mal barré si tu abordes les derniers wkw sous l'angle de l'histoire qui est proprement secondaire ou simplement suggérée par l'image. Je n'ai pas vu les premiers donc je ne me prononce pas pour ceux là.

[Alegas]

C'est globalement un gimmick chez WKW, suggérer beaucoup plus par l'image plutôt que par le script, souvent réduit au minimum.
La seule exception que je connaisse dans sa filmo, c'est As Tears Go By, et aussi un peu My Blueberry Nights.

[Pathfinder]

C'est ce que j'ai souvent lu sur lui. Je relève ce point dans ma prose mais ce n'est pas tant ça qui m'a géné dans le film. Par contre, si ce "défaut" est un tic récurrent dans sa filmo, ça ne me poussera pas à aller plus loin! J'assimile souvent ça (à tort ou à raison) à du vent.

[Dunandan]

Wkw est surtout un romantique désespéré. C'est pour ça que préfère par exemple In the mood for love. Par contre 2046, j'ai plus de mal mais je pense l'apprécier davantage maintenant, car ça me dérange beaucoup moins d'utiliser mon ressenti que ma raison pour apprécier un film (merci Zombie & surtout Argento de m'avoir initier à ce genre de ciné même si ce n'est pas forcément à eux qu'on pense lorsqu'on fait référence à Wong Kar-Wai ^^).

[osorojo]

Ouais fin bon, ses gimmicks habituels trouvent davantage leur place dans des sujets privilégiant la contemplation et l'onirisme (In the mood for love, Chungking express etc avec les personnages qui semblent errer) que dans un film de Kung Fu qui tente de mêler ce côté impalpable avec celui bien plus matériel de la chorégraphie et des coups.

Pour ma part, si je suis client de l'univers de WKW j'ai pas du tout adhérer à sa proposition avec The Grandmaster.