47 Ronin de Carl Erik Rinsch
(2013)
Ça faisait longtemps que j'avais pas eu autant l'impression de recevoir le crachat d'un producteur au visage, et le film m'a clairement énervé sur ce point là du début jusqu'à la fin. Alors même si on ne saura sûrement jamais le fin mot de l'histoire quand à la production chaotique de
47 Ronin, on voit bien que c'est un métrage qui a souffert de ça à tout les niveaux, mais pour autant ça n'explique pas la grande question concernant le projet, à savoir comment des producteurs ont pu penser qu'un tel blockbuster de 150 millions, réalisé par un inconnu dont c'est le premier film, aurait pu ne serait-ce que marcher un minimum financièrement parlant ? On a donc un film certainement horriblement mutilé (et ça se voit même pas les bandes-annonces qui montrent des plans absents du film), et même si on arrive à déceler par moment les bonnes intentions du projet, force est de constater que l'on a un film tout simplement raté. Même avec ça, on aurait pu avoir un bon film à l'arrivée, comme ce fut le cas avec un certain film de John McTiernan, mais là on a tout simplement un film insupportable, qui prend le spectateur pour un con (voix-off explicative, cartons explicatifs et même des flashbacks pour bien faire comprendre qu'un renard a les même yeux qu'une nana
), tellement insipide que les quelques qualités sont rapidement oubliés.
Le récit, dont la seule qualité était sa finalité, est finalement ultra anecdotique et n'arrive jamais à susciter la moindre empathie vers ses personnages (ce qui fait que le final tombe à plat). Entre Keanu Reeves qui se complaît à jouer le même rôle depuis des années, des personnages sacrifiés (la mort du champion ennemi est certainement le plus gros foutage de gueule du film, mais aussi le perso tatoué en gros sur l'affiche qui apparaît trente secondes maximum) et d'autres juste ridicules (la sorcière), autant dire qu'on navigue dans quelque chose sans aucun intérêt. Même visuellement ça ne fonctionne pas, puisque si les idées sont là, la mise en scène prend un malin plaisir à rendre la moindre séquence insipide (le pire étant le final, qui enlève la moindre essence d'émotion possible dans une séquence de ce genre). On sauvera à la limite deux scènes : celle chez les Hollandais et l'épreuve des moines mutants, mais c'est terriblement peu, surtout quand le reste donne l'impression d'un gâchis qui aurait pu être évité. Bref, j'ai pas spécialement envie de passer plus de temps sur ce film, qui aurait pu être un projet maudit couillu et fascinant dans son inégalité, mais qui est finalement juste très mauvais.
NOTE : 3/10