The Grandmaster 5/10Après Ip Man, j'étais curieux de voir l'autre adaptation du Maitre à l'écran. Je ne partais pas forcément rassuré avec un réalisateur comme Wong Kar Wai. Et il faut dire que le souvenir très vivace d'un Donnie Yen on fire ne plaide pas en faveur d'un Tony Leung peu porté sur les coups de tatanes.
Deux bonnes heures après, il reste finalement qu'une jolie copie et un sentiment de frustration tenace. Je comprend bien que WKW a voulu parler de l'histoire du Kung Fu à travers différents maitres et différents styles. Je comprend également sa volonté de rendre hommage à Sergio Leone et son Once upon a time in America (
le Deborah's theme sur le final est justement employé et reste longtemps en tete). Mais malgré une largesse d'esprit décuplée sur ce coup là, je ne suis pas arrivé à totalement m'intéresser aux destins croisés de tous ces personnages. La faute est surtout imputable à un long métrage tronçonné de toutes parts enchainant ellipses sur ellipses et sacrifiant beaucoup trop de personnages et d'enjeux en route. Bizarrement, je n'ai pas eu de soucis avec le rythme léthargique ni meme la méconnaisance des arts martiaux de certains acteurs. J'ai meme trouvé que la froideur de Tony Leung servait bien le personnage. En revanche, j'ai eu toutes les peines du monde à rester alerte et focalisé sur cette histoire ne racontant finalement pas grand chose et tentant de meubler le cadre avec ce mélange d'amour impossible et de vengeance (l
e ressort dramatique si facile pour tout scénariste en panne...).
Je n'ai donc pas détesté cette approche narcissique du Kung Fu pian. J'y vois juste un gros charcutage qui mériterait d'etre réhabilité par une version longue devant bien exister quelque part. Après peut etre que le film sera toujours aussi chiant et beau. Toutefois, ce serait quand meme bien de tenter le coup je pense...