[nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Birdcage Inn - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Sam 29 Mar 2014, 01:19

CHALLENGE BOM MARS 2014

BIRDCAGE INN
Kim Ki-Duk - 1998
6,5/10

Image

Après 2 premiers films assez anecdotiques (Crocodile et Wild animals), Kim Ki-Duk commence à trouver son style avec ce drame contemplatif et poétique, un style qu'il développera encore d'avantage par la suite. On y suit Jin-a, une jeune femme qui débarque chez une famille qui tient un petit hôtel sur le bord de la plage en échange de quoi elle tient "compagnie" aux clients. Hye-mi, la fille de la famille, voit son arrivée d'un mauvais œil, ce qui n'est pas le cas du père qui abusera d'elle et du fils qui la fera poser pour des photos érotiques.

Comme à son habitude, Kim Ki-Duk nous livre un film assez glauque où l'héroïne devra subir les désirs sexuels des hommes qui la traitent comme un objet et la jalousie des femmes qui la traitent comme une traînée. Elle encaissera tout sans sourcilier jusqu'à ce que la roue tourne en sa faveur. Petit à petit, les 2 jeunes femmes vont dépasser leurs préjugés et apprendre à se connaitre. Mais, même si elles deviennent amies, on est loin du happy-end puisqu'à la fin, non seulement Jin-a continue à se prostituer mais Hye-mi s'y met également pour l'aider. Du pur Kim Ki-Duk qui feint une fin heureuse pour marquer d'avantage la cruauté de la vie.

Dans le rôle principal, Ji-eun Lee est remarquable par son apparente fragilité qui révélera une résistance à toute épreuve. Quant à Hae-eun Lee, son personnage au premier abord antipathique, se révélera attachant. En revanche, la gente masculine n'a pas le beau rôle dans ce film où chaque personnage se laisse porter par sa libido ou l’appât du gain pour ce qui est de l'ancien maquereau qui refait surface.

Visuellement, le format 4/3 et la photographie un peu terne gâche un peu le potentiel esthétique du film. En même temps, c'est un peu difficile à juger à partir d'un VHSrip de qualité discutable. Mais on voit clairement que le soucis d'esthétisme et l'épure des plans est déjà là même s'il s'accentuera dans ses films suivants. Le choix d'une musique classique participe également à cette ambiance poétique qui se dégage malgré un sujet glauque.

Au final, même si on est encore loin de la maîtrise de Locataires ou Time, ce troisième film de Kim Ki-Duk nous dépeint déjà un univers propre au réalisateur associant un drame pesant à un ton poétique. A réserver néanmoins à un public qui connait déjà un peu le réalisateur.
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Real - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Sam 29 Mar 2014, 01:59

REAL
Kiyoshi Kurosawa - 2013
6,5/10

Image

Après un passage par le drame intimiste avec Tokyo sonata et Shokuzai, Kiyoshi Kurosawa revient à ses premiers amours (le cinéma fantastique) avec cette adaptation d'un roman de Rokurô Inui. En effet, il s'était fait remarquer avec des films comme Cure et Kaïro avant de s'orienter vers un cinéma plus dramatique. Ici, il nous plonge dans la vie d'un homme qui, grâce à une nouvelle technologie, va plonger dans subconscient de sa femme qui est dans le coma suite à une tentative de suicide. Mais cette expérience semble avoir des effets secondaires et il a des visions étranges une fois revenu dans la réalité.

La mise en place du film est vraiment réussie et l'idée de faire de cette femme une dessinatrice de mangas glauques est intéressante puisqu'elle permet de faire interagir le personnage avec des images flippantes sorties de ce manga dans le subconscient de sa femme. J'ai même trouvé dommage que cette idée ne soit pas d'avantage exploitée. Il y avait un véritable potentiel quitte à s'orienter vers le cinéma d'horreur.

Pendant 1h30, j'étais parfaitement en immersion dans cette ambiance et ces phénomènes étranges et je trouvais le film très réussi. Et puis quand le twist arrive, le film prend une autre tournure et l'ambiance comme le rythme sont cassés brutalement. Pendant un bon quart d'heure, on s'ennuie devant cette abondance d'explications. Puis les 20 dernières minutes s'oriente presque vers le film de monstre avec cet affrontement sans réel tension entre les 2 héros et cette créature métaphorique symbolisant un passé oublié. Il faut avouer que les effets spéciaux sont réussis mais fallait-il y faire passer tout le budget au détriment du reste du film comme les scènes de voiture sur fond vert dans la première partie qui sont totalement ridicules.

Côté interprétation, je dois avouer que j'ai eu un peu de mal avec Sakeru Satô qui manque sérieusement de charisme dans le rôle principal de Koichi. Haruka Ayase est déjà plus convaincante dans le rôle de sa femme. Du coup, c'est une bonne chose que la répartition de leurs rôles soit équilibrée.

Au final, je reste sur une impression assez mitigée : autant j'ai vraiment beaucoup aimé la première partie du film et son ton fantastique, autant j'ai eu plus de mal avec la fin surexplicavite et cet affrontement métaphorique qui ne méritait pas qu'on s'y attarde si longtemps. Malgré tout, le positif l'emporte sur le négatif et j'ai quand même passé un bon moment devant ce film à l'univers original et à l'ambiance réussie.
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Film: Real
Note: 4/10
Auteur: osorojo

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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 29 Mar 2014, 02:03

On en pense la même chose en gros, mais t'es plus optimiste que moi. De mon côté, KK m'a perdu dès qu'il a commencé à se perdre dans ses excès d'explications.

Et puis ces acteurs, c'est pas possible ! :mrgreen:
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Lady Snowblood - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Sam 29 Mar 2014, 16:20

CHALLENGE BOM MARS 2014

LADY SNOWBLOOD
Toshiya Fujita - 1973
8/10

Image

C'est bizarre de découvrir ce Lady Snowblood après le Kill Bill Vol.1 de Tarantino tant ce dernier s'en est inspiré dans la structure comme dans les thématiques. Le film suit Yuki, une jeune femme née en prison, justicière devenue un mythe sous le nom de "Lady Snowblood" et qui n'a pour seul but de venger la mort de sa mère et de sa famille.

Le film est construit sous forme de chapitres. Le premier chapitre revient sur le passé de la mère de Yuki marqué par le meurtre de son mari et de son fils avant qu'elle finisse sa vie en prison. Puis on suit la formation de la jeune fille aux arts du combat sous l'égide de son maître. Les 3 autres chapitres suivront la recherche et l'exécution des 3 responsables inscrits sur sa liste : Banzô, Okono et Gishirô. Le film s'inscrit dans un schéma qui mènera son héroïne jusqu'au bout de sa vengeance sans jamais se détourner de ce long chemin funeste.

Visuellement, Toshiya Fujita s'en sort remarquablement avec des cadrages toujours inspirés, une mise en scène classe et des combats minimalistes esthétisants. Les giclées de sang ont un beau rendu graphique et elles-aussi ont inspiré Tarantino. Quant au final, que ce soit la scène du bal masqué ou celle du jardin enneigé, elles mettent en place une vraie tension dramatique.

Dans le rôle principal, Meiko Kaji prouve une nouvelle fois d'étendue de son talent dans un rôle charismatique tout en retenue. J'avoue que je garde quand même une petite préférence pour son interprétation dans La femme scorpion plus "animale". Le reste du casting s'en sort très bien également. Toshio Kurosawa a un rôle intéressant au destin tragique en journaliste et narrateur qui perpétue la légende de "Lady Snowblood". A noter également la participation de Meiko Kaji à la BO avec le superbe titre "Flower of carnage" repris par Tarantino dans Kill Bill.

Au final, voici un excellent chambara qui nous plonge dans le Japon de la fin du XIXe siècle. Tant réussi sur le plan visuel que dans l'interprétation, je pense que le film aurait eu encore d'avantage d'effets sur moi si je l'avais vu avant l'hommage de Tarantino. En tout cas, ça reste une référence du genre !

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Note: 6,5/10
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Rencontres d'après Minuit (Les) - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 30 Mar 2014, 15:47

LES RENCONTRES
D’APRÈS MINUIT

Yann Gonzalez - 2013
7/10

Image

Après quelques courts-métrages, Yann Gonzalez réalise son premier long. Sorte d'OFNI à mi-chemin entre Gouttes d'eau sur pierre brûlante de François Ozon et Holy motors de Léos Carax, le film est toujours à la limite entre le génie et la faute de goût. Ce huis-clos suit donc 7 personnages qui se retrouvent dans un appartement pour participer à une partouze. Au fur et à mesure de la soirée, les langues se délient et le passé de chacun des personnages se dévoile progressivement : tantôt romanesque, tantôt dramatique, chaque histoire traite d'amour, de solitude, de découverte de soi.

Les dialogues eux-mêmes varient entre profondeur et comique de façon assez soudaine. Il faut voir le monologue d'Eric Cantona sur la taille de son pénis, c'est assez hilarant. Le jeu des acteurs est plutôt théâtral mais le concept du huis-clos au décor quasi-unique se prête bien au style. Niels Schneider et Kate Moran ont une présence magnétique dans le rôle de ce couple au passé trouble qui semble avoir fait un pacte avec Cupidon pour garder la jeunesse éternelle. La grosse surprise vient de Nicolas Maury qui est très attachant en valet travesti. Julie Brémond joue la jeune allumeuse, le charismatique Eric Cantona joue l'étalon de service, Fabienne Babe est une vieille star dépressive venue chercher un peu de réconfort et enfin Alain-Fabien Delon joue un jeune fugueur qui se retrouve là un peu par hasard. Chacun personnage apportera sa touche dramatique ou comique à cette soirée à la fois métaphysique et charnelle.

Yann Gonzalez étant le frère d'Anthony Gonzalez, c'est M83 qui a composé la BO du film et il faut avouer qu'elle participe grandement à cette ambiance envoûtante avec des morceaux qui rappelle le travail d'Angelo Badalamenti sur les films de David Lynch. D'ailleurs, le film fait un peu les montagnes russes entre les scènes de dialogues qui flirtent avec le ridicule par moments et les scènes où opère la musique de M83 et qui prennent une vraie dimension poétique.

Au final, le premier long-métrage de Yann Gonzalez a le mérite de sortir des sentiers battus et traite de l'amour et de la solitude sur un ton que certains trouveront certainement prétentieux. Pour ma part, malgré son ambiance en dents de scie, j'ai été conquis par cette ambiance poétique et décalée. Un film qui partagera mais que je conseille à ceux qui aiment ce cinéma hors-norme.


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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Mar 01 Avr 2014, 22:46

BILAN DU MOIS DE MARS

42 films vus (26 au cinéma - 8 en DVD - 6 en DivX - 2 en BR)

Moyenne : 6,31/10

Classement par pays :

Image USA : 18
Image France : 10
Image Corée du Sud : 4
Image Japon : 4
Image Chine : 2
Image Grande-Bretagne : 2
Image Hongrie : 1
Image Pays-Bas : 1




FILM DU MOIS

Image


COUPS DE COEUR DU MOIS

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Image Image Image



Films découverts (37 films)

- At Berkeley - Frederick Wiseman - 2013 [Ciné, VOST] 7/10
- Oldboy - Spike Lee - 2013 [DivX, VOST] 4/10
- Non-Stop - Jaume Collet-Serra - 2014 [Ciné, VF] 5/10
- Le week-end - Roger Michell - 2013 [Ciné, VOST] 5,5/10
- Terre des ours - Guillaume Vincent - 2014 [Ciné, VF] 6,5/10
- Vampire Academy - Mark Waters - 2014 [Ciné, VF] 3,5/10
- Arrête ou je continue - Sophie Fillières - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10
- Boo-dang-geo-rae - Ryoo Seung-Wan - 2010 [DVD, VOST] 7,5/10
- The inevitable defeat of Mister & Pete - George Tillman Jr. - 2013 [DivX, VO] 7/10
- Paran daemun - Kim Ki-Duk - 1998 [DivX, VOST] 6,5/10
- Sakasama no Patema - Yasuhiro Yoshiura - 2013 [Ciné, VOST] 5/10
- Riaru : Kanzen naru kubinagaryû no hi - Kiyoshi Kurosawa - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10
- How I live now - Kevin McDonald - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10
- The Monuments men - George Clooney - 2014 [Ciné, VOST] 4,5/10
- Shurayukihime - Toshiya Fujita - 1973 [DivX, VOST] 8/10
- La cour de Babel - Julie Bertuccelli - 2014 [Ciné, VF] 7/10
- Slaughterhouse-Five - George Roy Hill - 1972 [DVD, VOST] 7/10
- Irma la douce - Billy Wilder - 1963 [Ciné, VOST] 8/10
- Les rencontres d'après minuit - Yann Gonzalez - 2013 [BR, VF] 7/10
- Braddock America - Jean-Loïc Portron & Gabriella Kessler - 2013 [Ciné, VOST] 6/10
- Her - Spike Jonze - 2013 [Ciné, VOST] 8,5/10
- Wrong cops - Quentin Dupieux - 2013 [Ciné, VOST] 7/10
- Situation amoureuse : c'est compliqué - Rodolphe Lauga & Manu Payet - 2014 [Ciné, VF] 3,5/10
- Much ado about nothing - Joss Whedon - 2012 [Ciné, VOST] 5/10
- Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom - Kim Ki-Duk - 2003 [DVD, VOST] 7,5/10
- Q&A - Sidney Lumet - 1990 [BR, VOST] 8/10
- Winter's tale - Akiva Goldsman - 2014 [Ciné, VF] 4,5/10
- 3 days to kill - McG - 2014 [Ciné, VF] 4/10
- The necessary death of Charlie Countryman - Fredrik Bond - 2013 [DivX, VOST] 6,5/10
- A nagy füzet - János Szász - 2013 [Ciné, VOST] 6,5/10
- Ching yan - Dante Lam - 2008 [DVD, VOST] 6,5/10
- Captain America : The winter soldier - Anthony & Joe Russo - 2014 [Ciné, VF] 6/10
- Enough said - Nicole Holofcener - 2013 [Ciné, VOST] 7/10
- Les gazelles - Mona Achache - 2014 [Ciné, VF] 5,5/10
- Suchwiin bulmyeong - Kim Ki-Duk - 2001 [DVD, VOST] 7/10
- La crème de la crème - Kim Chapiron - 2014 [Ciné, VF] 6,5/10
- Ji zhan - Dante Lam - 2013 [DivX, VOST] 6,5/10

Films revus (5 films)

- Kaze tachinu - Hayao Miyazaki - 2013 [Ciné, VOST] 8/10
- Mon oncle - Jacques Tati - 1958 [Ciné, VF] 8/10
- Blackboard jungle - Richard Brooks - 1955 [DVD, VOST] 7/10
- Anchorman : The legend of Ron Burgundy - Adam McKay - 2004 [DVD, VOST] 7/10
- Kauwboy - Boudewijn Koole - 2012 [DVD, VOST] 7/10

Séries

- 2 broke girls 3x17 et 3x18
- The big bang theory 7x15 à 7x18
- Brooklyn Nine Nine 1x17 et 1x18
- Community 5x07 et 5x08
- The crazy ones 1x15 et 1x16
- House of cards 2x01 à 2x13
- How I met your mother 9x17 à 9x20
- Masters of sex 1x07 à 1x12
- Mom 1x17 et 1x18
- New girl 3x17 et 3x18
- Super fun night 1x15 à 1x17
- True detective 1x01 à 1x08



Beauté du mois

Zoey Deutch (Vampire Academy)

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Alice Isaaz (La crème de la crème)

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Alexandra Daddario (True detective)

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Audrey Fleurot (Les gazelles)

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Michelle Dockery (Non-Stop)

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Little bird - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 06 Avr 2014, 15:39

LITTLE BIRD
Boudewijn Koole - 2012
7/10

Image

ATTENTION ! SPOILER !

Pour son premier long-métrage, le réalisateur hollandais Boudewijn Koole reste dans son domaine de prédilection qu'il avait déjà traité sous le format du documentaire et du court-métrage : l'enfance. Il nous plonge ici dans la vie de Jojo, un garçon de 10 ans qui vit avec son père et passe la majeure partie de son temps livré à lui-même. Jusqu'au jour où il va recueillir un choucas tombé du nid. Contre l'avis de son père, il va s'occuper de cet oiseau et développer une relation fusionnelle avec lui.

Le concept du film est de jouer sur l'absence de la mère sans nous dévoiler ce qu'elle est devenu. Ça n'est qu'à la fin qu'on comprend qu'elle est morte et que Jojo refuse de faire son deuil et fait semblant de lui parler au téléphone tous les jours comme si elle était parti en tournée avec son groupe. Ce traitement du deuil est d'une grande justesse et l'image de ce père renfermé et antipathique prend une autre dimension quand on découvre que lui aussi essaye de faire le deuil de sa femme tout en devant s'occuper de son fils. Le film nous montre leur manière opposée d'aborder le deuil : le père arrête de vivre alors que le fils trouve un moyen de s'occuper pour ne pas faire face à ses émotions.

Le réalisateur filme cette histoire à hauteur d'enfant et il s'en dégage une certaine poésie empreint de naïveté. Ce sentiment est également dû en grande partie à l'excellente prestation du jeune Rick Lens qui dégage un grand naturel malgré une thématique pas forcément facile à aborder. Outre la relation entre le jeune garçon et l'oiseau, il y a quelques trames secondaires qui viennent compléter cette vision de l'enfance : les matchs de water-polo et sa relation avec Yenthe qui se transforme en amourette.

A travers cette histoire d'amitié entre Jojo et son choucas, le réalisateur utilise la métaphore : l'oiseau doit apprendre à voler de ses propres ailes et reprendre sa liberté et Jojo doit accepter la mort de sa mère pour continuer à avancer. Cette aventure va donc finir par resserrer les liens entre lui et son père.

Au final, Boudewijn Koole livre un premier film très réussi qui traite du deuil avec une grande sensibilité. Cette vision du monde à hauteur d'enfant est touchante et parfaitement retranscrite. Un bien joli film.
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Adresse inconnue - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 06 Avr 2014, 16:35

ADRESSE INCONNUE
Kim Ki-Duk - 2001
7/10

Image

Un an après L'île, Kim Ki-Duk continue dans le drame bien noir avec Adresse inconnue. Il nous plonge ici dans une petite bourgade de Corée du Sud située à proximité d'une base militaire américaine dans les années 70. On y suit le destin croisé de différents personnages. Chang-Huk est métis et travaille dans un chenil où il tue des chiens pour revendre leur viande à un restaurant. Sa mère rêve de partir aux Etats-Unis pour rejoindre le père de son fils, un soldat américain retourné au pays. Eunok est une jeune femme qui a perdu l'usage d'un oeil dans son enfance et qui voit l'occasion de se faire opérer en s'amourachant d'un soldat. Quant à Jihum, le meilleur ami de Chang-Huk, il est secrètement amoureux de Eunok et est le souffre-douleur de jeunes délinquants du coin.

Le film traite du côté sombre de la nature humaine où tous les conflits se règlent par la violence. Chang-Huk frappe sa mère dès qu'elle pète un plomb, le patron de Chang-Huk tue les chiens avec une facilité qui fait froid dans le dos (ce qui donnera droit à un juste retour des choses), Eunok est rabaissée par son frère, Jihum est martyrisé gratuitement par des jeunes qui ne l'aiment pas. Kim Ki-Duk ne fait aucune concession et même si j'aime beaucoup cette ambiance glauque, on n'est pas loin de l'overdose par moments. A la manière des films sur le Vietnam, le film traite également des tensions entre les habitants coréens et les troupes américaines : Chang-Huk étant métis est considéré comme un bâtard et rejeté par sa communauté. Quant au père de Jihum, il se bat pour être considérer comme anciens combattants et recevoir sa médaille d'honneur.

Le film est également sans concession dans le sens où le destin tragique des personnages est déjà tout tracé et rien ne l'en détournera. Le film est construit comme un chemin funeste où l'espoir est impossible. Le dernier plan du film a d'ailleurs une grande symbolique avec cette lettre égarée dans les champs qui avait fini par trouver réception mais trop tard. Malgré cette approche extrême, Kim Ki-Duk sait toujours nous offrir des scènes d'une grande beauté desquelles se dégage une réelle poésie comme cette scène où la mère retrouve le corps de son fils congelé dans un champs et y met le feu pour pouvoir le sortir.

Côté interprétation, Yang Dong-Kun a une réelle présence dans le rôle principal de Chang-Huk. A ses côtés, Pang Eun-Jin dans le rôle de la mère et Ban Min-Jung dans le rôle de Eunok apportent une touche de douceur dans cet univers de brutes. Seule erreur de casting, Mitch Malem est particulièrement mauvais dans le rôle du soldat américain.

Au final, Kim Ki-Duk nous livre un drame sans concession sur la noirceur de l'âme humaine. On ressort éprouvé de cette vision sans espoir d'une communauté coréenne gangrenée par la violence. Je pense que le film devrait se bonifier à la seconde vision car, malgré sa violence déstabilisante, il y a une vraie réflexion. A réserver tout de même à un public averti.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 06 Avr 2014, 17:48

Il est super raide Adresse Inconnue, j'me rappelle encore de mon malaise devant le film. J'ai beaucoup aimé, mais KKD y va quand même super loin dans le drame ^^

Je n'ai que survolé ton avis de LITTLE BIRD pour ne pas trop me faire spoiler, ça donne envie :super:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Dim 06 Avr 2014, 19:05

Ah ouais il est très costaud Adresse Inconnue. J'en garde des souvenirs forts et j'avais été bien retourné par ce film. Mais je suis pas sûr d'avoir le courage de le revoir...
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Dim 06 Avr 2014, 20:31

Sur les 11 films du réalisateur que j'ai vu, c'est clairement le plus "dark".
Mais je n'ai pas encore vu son dernier Moebius qui est bien dur aussi, parait-il.
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All About Albert - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 07 Avr 2014, 21:22

ALL ABOUT ALBERT
Nicole Holofcener - 2013
7/10

Image

Je dois avouer que je suis allé voir ce film sans réelle attente, Nicole Holofcener étant habituée aux petites comédies dramatiques fonctionnelles mais oubliables (Friends with money, Please give). Et finalement, ce fut une belle petite surprise. On y suit donc Eva, une femme divorcée travaillant comme masseuse à domicile dont la fille va bientôt partir à la fac. Elle va rencontrer Albert, divorcé lui aussi, bon vivant et un peu feignant avec qui le courant va tout de suite passer. Mais sans le savoir, elle a pour cliente l'ex femme de celui-ci qui prend un certain plaisir à le dénigrer.

Sur un scénario simple, la réalisatrice brode un joli petit film traitant de la difficulté de recommencer une vie de couple une fois la quarantaine passée. Avec le départ de sa fille pour la fac, Eva a peur de se retrouver toute seule. Entre Albert et la meilleure amie de sa fille, elle cherche un moyen de substitution à cette absence. Mais à cet âge, chacun a ses petites habitudes et il est difficile de les changer pour le bien du couple. C'est ces petits moments de la vie quotidienne abordés avec humour qui font le charme du film.

Je ne connaissais pas trop Julia Louis-Dreyfus (pas vu les séries Seinfeld et Old Christine) mais elle est excellente et très attachante dans le rôle de cette quarantenaire un peu paumée. Quant à James Gandolfini, il joue le vieil ours qui se complet dans ses petites habitudes, à la fois attendrissant et pas facile à vivre. Ce rôle lui va comme un gant. Le reste du casting n'est pas mal non plus avec Catherine Keener en ex un peu hautaine mais qui n'a pas un mauvais fond, et Toni Collette et Ben Falcone apportent une belle touche d'humour en couple d'amis.

Au final, All about Albert est une comédie plutôt légère qui traite de la quarantaine avec justesse et humour. Et la partie romantique n'est pas trop appuyée et fonctionne donc plutôt bien. Un petit "feel good movie" sans prétention qui nous fait passer un bon moment.
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Animal factory - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 07 Avr 2014, 21:48



ANIMAL FACTORY
Steve Buscemi - 2000
7/10

Image

Après Le récidiviste, Animal factory est la seconde adaptation d'un roman d'Edward Bunker à l'écran et comme pour celui-ci, c'est l'écrivain en personne qui s'est chargé d'adapter le scénario pour Steve Buscemi qui passe pour la seconde fois derrière la caméra. Le film nous plonge dans l'univers de la prison où Decker, un jeune homme de bonne famille, se retrouve pour trafic de marijuana. Par chance, il va tout de suite être pris sous son aile par Earl, un des prisonniers les plus influant et respecté qui voit en lui un fils spirituel.

Le réalisateur nous plonge dans cet univers carcéral avec un certain réalisme : on a le droit aux émeutes raciales, aux conflits entre bandes, aux règlements de compte et aux petits trafics en tout genre mais le film ne joue pas dans la surenchère. On est loin de l'univers sans concession de la série Oz devenue la référence du genre.

Malgré tout, on voit bien l'effet néfaste qu'a la prison sur Decker qui s'endurcit progressivement jusqu'à finir par planter un mec qui voulait abuser de lui. Néanmoins, le titre "Animal factory" laissait présager que ça irait plus loin dans l'inhumanités des détenus. Finalement, jusqu'au bout, Steve Buscemi garde un regard positif sur ces personnages qui ne semblent pas avoir un mauvais fond mais veulent juste vivre cet emprisonnement dans les meilleures conditions possibles.

Côté interprétation, le jeune Edward Furlong (déjà vu dans Little Odessa et American history X) s'en sort avec les honneurs mais c'est surtout Willem Dafoe qui bouffe l'écran par son charisme dans le rôle de Earl. Il faut voir cette scène où il feint une crise de démence pour ne pas être transféré dans une autre prison. Mickey Rourke est assez surprenant en travesti mais, dans mes souvenirs, il avait un rôle plus conséquent alors qu'il a juste 2-3 scènes. Et pour compléter le casting, on a quelques acteurs qui ont la gueule de l'emploi : l'incontournable Danny Trejo en bras droit de Earl ou Seymour Cassel en vieux gardien qui a des petites combines avec les détenus.

Au final, je gardais un souvenir plus violent de cet Animal factory alors qu'il se révèle être assez retenu dans son traitement de l'enfermement et des tensions au sein du milieu carcéral. Mais ça n'est pas un défaut pour autant puisque le film est bien écrit et qu'on prend plaisir à suivre l'évolution des personnages.
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Film: Animal Factory
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Auteur: caducia
Film: Animal Factory
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Her - 8,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 14 Avr 2014, 23:43

HER
Spike Jonze - 2013
8,5/10

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Après un premier essai dans la romance futuriste avec le court-métrage I'm here qui mettait en scène une histoire d'amour entre 2 robots dans un Los Angeles contemporain, Spike Jonze continue d'explorer les rapports humains combinés aux nouvelles technologies avec Her, sorte d'Eternal sunshine 2.0. On y suit Théodore, un homme en instance de divorce qui travaille dans une société spécialisée dans les lettres manuscrites. Plutôt solitaire, il va trouver compagnie grâce à un nouveau logiciel à intelligence artificielle : le OS. Mais, de fil en aiguille, des sentiments amoureux vont apparaître entre lui et cette entité immatérielle.

A travers ce scénario original et pourtant pas si loin que ça de nos rapports aux nouvelles technologies, le réalisateur nous questionne sur les relations humaines de plus en plus limitées et sur ce "tout communiquant" qui nous éloigne les uns des autres. Il utilise d'ailleurs l'humour pour montrer le ridicule de certaines situations. Il n'est pas étonnant qu'il situe son film dans un futur proche tant notre société tend vers cette fascination pour les intelligences artificielles dotées de conscience. Ce qui était de la science-fiction il y a 45 ans (HAL 9000 dans 2001, l'odyssée de l'espace) ne l'est plus aujourd'hui. Et il est intéressant d'avoir une réflexion scientifique et éthique sur cette question.

Au-delà de l'aspect technologique, le film traite du deuil amoureux, de la difficulté de passer à autre chose après une rupture douloureuse et toute cette partie est traitée avec une grande justesse. J'ai beaucoup aimé les flashs-back avec Rooney Mara qui semblent être des bribes de souvenirs tout droit sorties de la tête de Théodore. Ça m'a fait penser à (500) jours ensemble qui montrait cette capacité à ne se souvenir que des bons moments alors que les prémisses d'une rupture étaient déjà présentes. Sans le moindre dialogue, il arrive à transmettre toute la mélancolie de cet amour perdu.

Dans le rôle principal, Joaquin Phoenix est de tous les plans. Son interprétation face à une entité invisible est remarquable de crédibilité. Il prouve une nouvelle fois qu'il est l'un des plus grands acteurs de sa génération. Dans le rôle de Samantha, la voix de l'OS, Scarlett Johansson signe presque son meilleur rôle tant son timbre de voix et ses intonations donne vie à ce personnage fictif. Comme dit plus haut, Rooney Mara a un rôle quasiment muet mais elle arrive à transmettre la fragilité de son personnage par sa prestation physique. Enfin, Amy Adams est aux antipodes de son rôle dans American bluff, fringuée comme un sac à patates et coupe de cheveux en friche, et pourtant elle est toujours aussi craquante. Son personnage de meilleure amie artiste à tendance dépressive est vraiment attachant et j'aime beaucoup sa vision de l'amour : "c'est une maladie acceptée par la société".

Côté mise en scène, Spike Jonze est dans la continuité de Max et les Maximonstres avec un aspect "arty indé" qui pourra en rebuter certains mais que j'aime toujours autant. Il y a un gros travail sur la photographie de la part de Hoyte Van Hoytema (qui avait travaillé sur The fighter de David O. Russell) et sur les cadrages mettant en valeur les décors de ce Los Angeles futuriste et déshumanisé. Le plan de Joaquin Phoenix assis devant un écran géant sur lequel un faucon vient l'attaquer est absolument génial ! A noter également l'excellente musique d'ambiance du groupe Arcade Fire et la belle chanson de Karen O.



Au final, Spike Jonze nous livre une réflexion intéressante sur le rapport de l'homme à la technologie à travers cette romance originale portée par un excellent Joaquin Phoenix. Et puis la fin ouverte nous permet de sortir du film sur un sentiment optimiste. Un beau film qui vieillit déjà très bien dans ma tête.
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Paperhouse - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 15 Avr 2014, 00:21

CHALLENGE BOM AVRIL 2014

PAPERHOUSE
Bernard Rose - 1988
6,5/10

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4 ans avant Candyman qui restera le film de sa carrière, Bernard Rose réalisait ce film fantastique à la bonne réputation. Je dois avouer que j'ai été un peu déçu du résultat malgré de réelles qualités. Le film suit l'histoire d'Ana, une jeune fille de 11 ans qui fait des malaises et se retrouve, dans ses rêves, devant une étrange maison qu'elle a dessiné. Mais elle se rend compte que les modifications qu'elle apporte à son dessin se répercutent sur ses rêves.

Ce film fantastique est assez étrange, changeant de ton et passant du "coming of age" au film d'épouvante au gré de son histoire. On est plongé dans le subconscient de cette jeune fille qui entre en contact avec un garçon dans le coma qui semble être coincé dans son rêve. Ses rêves se transforment progressivement en cauchemars avec un croquemitaine qui prend l'apparence de son père, symbolisant un traumatisme dû à son absence. A travers ce film, le réalisateur use de la métaphore pour traiter de la perception de la maladie, de la mort ou de l'abandon par les enfants.

Visuellement, il y a de bonnes idées. L'univers du rêve est très réussi et cette vieille maison isolée au milieu des champs devient un personnage à part entière du film. J’émettrai quand même une petite réserve sur quelques effets spéciaux qui ont un peu vieilli. En tout cas, on sent que le film a eu une influence plus ou moins marquée sur d'autres films : Le labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro, Lovely bones de Peter Jackson ou encore Tideland de Terry Gilliam même si je trouve ces films plus aboutis dans le traitement fantastique de leur thématique.

Ce qui pèche le plus dans ce film, c'est l'interprétation. La jeune Charlotte Burke a un jeu très approximatif et ça n'est pas étonnant qu'elle n'ait fait qu'un seul film. On finit par se faire à son jeu mais c'est loin d'être mémorable. La palme revient à la scène où elle fait une crise pour retrouver son dessin qui a été jeté à la poubelle. Et dans le rôle du jeune garçon, Elliott Spiers n'est guère meilleur ...

L'ambiance reste réussie par un choix des cadres inventif et une musique de Hans Zimmerqui colle bien à l'univers. Mais je n'ai pas aimé la fin et cette métaphore un peu lourdingue avec l'hélicoptère qui symbolise la montée au ciel. C'est surtout dommage de finir son film comme ça et de traiter du deuil à la va vite là où Le secret de Terabithia a parfaitement cerné le sujet.

Au final, ce film de Bernard Rose reste intéressant et pose déjà les bases de son rapport aux rêves qu'il développera dans Candyman mais j'ai trouvé qu'il avait un peu le cul entre 2 chaises et il est surtout plombé par une interprétation hasardeuse. A découvrir pour son influence visible sur le cinéma fantastique contemporain.
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