[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Jeu 03 Avr 2014, 13:05

Bof, ça manque de japonaises seins nus pour se retrouver sur ma liste :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 03 Avr 2014, 13:32

Nan mais c'est cool il y a de la nécro, ça te fait pas penser aux jap' ça ? tentative désespérée d'avoir un allié ...
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Sixième sens (1986) (Le) - 8/10

Messagepar Dunandan » Jeu 03 Avr 2014, 22:41

CHALLENGE BOM AVRIL 2K14

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Manhunter, Michael Mann (1986)

Première apparition au cinéma où l'on aperçoit l'emblématique Hannibal Lecteur crée par Thomas Harris. Et je me demande si ce ne n'est pas la meilleure adaptation de ses romans de ce qui constituera une saga cuite et recuite - comptant même un remake raté du Manhunter, Le dragon rouge avec Edward Norton -. Peut-être parce que Michael Mann a réussi, tout en respectant le script originel, à le transcender en l'intégrant à ses thèmes personnels et surtout son esthétique urbaine, porteurs d'une marque de fabrique. Certes, le casting n'est pas aussi vendeur (et bon) que Jodie Foster ou Julianne Moore dans les rôles de l'enquêteur, ou Anthony Hopkins dans celui du Dr Lecteur, mais à l'inverse l'atmosphère mélancolique et onirique profondément 80's prend à la gorge - avec une OST parfaitement adaptée avec des paroles fortement allusives - et devient un personnage à part entière, porte-parole de la solitude des personnages qui en s'investissant à fond dans leurs activités, s'éloignent tout autant de leurs proches, s'enfermant dans une bulle qui confine au rêve à demi éveillé.

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L'histoire est déjà très bonne à la base. Elle joue principalement avec l'identification entre l'enquêteur et le tueur. Le flic est un personnage intéressant par cette capacité qu'il possède. Toute la première partie du film tourne autour de ça avec des séquences à tendance schizo sur lesquelles on s'attarde pas trop avec intelligence, contrebalancée avec cette tendance de s'impliquer totalement dans cette activité malsaine brisant les liens avec son milieu (thématique qu'on retrouvera dans tous les polars de Mann), à travers des reconstitutions de scènes de crime fort sympathiques à suivre. Au milieu se place un petit jeu pervers du retors Dr Lecteur qui s'amuse à les rapprocher dangereusement, où on nous suggère son intelligence supérieure par la manière dont il tourne la situation à son avantage afin d'harceler son ancien enquêteur. Il demeure un personnage secondaire, comme un entremetteur de luxe, mais a déjà une présence énorme. Ensuite subtilement, on change de point de vue en passant un peu de temps avec le tueur, où l'on peut découvrir de manière toujours allusive, que c'est son époque et son focus sur les apparences qui ont créé ce monstre. Ainsi de manière très intéressante, tout son mode opératoire implique une manière de contrecarrer les effets néfastes de la société. Un film qui transcende donc l'exercice du genre en nous proposant un regard critique sur cette dernière et ses déviances, mais qui offre aussi une dernière partie touchante avec une love story loin d'être inutile car elle souligne l'humanité possible du tueur en même temps que sa pathologie à travers sa relation avec une aveugle qui le voit à travers les apparences.

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A part un casting parfois faible, surtout par rapport à une réalisation qui bute et une histoire plutôt riche et équilibrée, je n'ai pas grand chose à reprocher à ce Manhunter pourtant relativement peu connu mais qui mériterait un peu plus d'attention, surtout de la part des amateurs de films de serial killer à la sauce 80's gorgé des obsessions de Michael Mann. A découvrir d'urgence pour les non-connaisseurs. Et moi j'ai hâte de découvrir Thief, son premier polar, réalisé à la même époque.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Jeu 03 Avr 2014, 22:44

Bon OK je suis convaincu, le fait que je suive la saison 2 de la série y joue peut être mais tu me donnes envie, je met ça dans ma watch list :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 03 Avr 2014, 22:48

Je l'aime beaucoup celui-là surtout à cause de son esthétique si 80's (sans jamais être kitsch). Mann était déjà un sacré formaliste à l'époque.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Ven 04 Avr 2014, 00:43

Bah ouais normal, le meilleur Hannibal et plus que ça, un magnifique thriller qui arrive presque a être émouvant par moment (la scène du tigre). :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 04 Avr 2014, 00:59

Tu ouvres le challenge Serial Killer avec panache Dun'. Tu donnes envie de s'y mettre. Dès la semaine prochaine, je te rejoins, ça fait longtemps que je veux le voir en plus ce Mann :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 04 Avr 2014, 01:04

Merci Oso :wink:

Je l'avais déjà vu à la télé ce Mann il y a plus de quinze ans, me rappelant d'une réalisation de téléfilm, grossière erreur de ma part. Mais bon on n'avait pas les mêmes conditions que maintenant pour découvrir les films (c'était aussi recadré j'imagine), et on n'était pas forcément "prêt".

Sinon si tout va bien je vais écouler un certain nombre de films du genre :D.

@ Val : en effet, j'avais oublié de parler cette relation, c'est ajouté (juste 2 mots) :wink:
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Love Exposure - 10/10

Messagepar Dunandan » Ven 04 Avr 2014, 21:45

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Love Exposure, Sono Sion (2008)

Sono Sion avait déjà réalisé deux films sur la lente destruction des liens familiaux et ses conséquences sur l'individu - en portant l'emphase sur l'adolescent - avec son fameux diptyque Suicide Club. Et comme Takeshi Kitano avec Sonatine, il transcende l'essai en livrant ici son chef-d'oeuvre et film-somme de ses thèmes. Doté d'une durée pharaonique de 4h00, le rythme est géré de main de maître. La sauce est tranquillement montée jusqu'à maturation du met. Ce qui commence comme une simple histoire délirante autour d'un adolescent qui, pour réveiller l'amour de son père qui s'est enfermé dans la religion catholique, accomplit des vices et se fait confesser auprès de lui, devient par la suite un film sur l'amour sous toutes ses formes. Un petit jeu déjà marrant en soi, car réalisé avec une naïveté proche du manga japonais sous inspiration HK, visant à photographier les petites culottes des lycéennes en utilisant des mouvements d'arts-martiaux. En même temps apparaît un mystérieux compte à rebours et un groupe de filles qui pètent la classe, en attente de quelque chose qui nous intrigue fortement. La tension monte jusqu'à son paroxysme jusqu'au déploiement de l'écran-titre et une amourache adolescente née en forme d'uppercut. Ce n'était que l'entrée et le meilleur reste à venir.

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Un film dense et riche, sans temps mort et bout de gras, qu'on doit à une narration qui surprend constamment et laisse respirer son sujet. Rarement le film-choral a été aussi bien utilisé (qui me fait penser à ce film de Yoshihiro Nakamura), avec des thèmes musicaux parfaitement choisis, et un talent dans la manière de varier les tonalités, passant des rires au larmes, de scènes légères à une noirceur insoupçonnée, le tout avec une facilité déconcertante. L'histoire se déplie ainsi petit à petit au spectateur, emporté dans un flux incontrôlable d'émotions variables. Grâce à cette technique narrative démultipliant les angles, les tabous et les vices de la société japonaise ne sont pas moralisés, tour à tour divertissants ou repoussants, avec en ligne de mire les dérives de la religion les réduisant bêtement à des péchés sans questionner leur importance. Et Sono Sion va encore plus loin en parlant des rôles que chacun joue pour cacher, anéantir, ou satisfaire ce besoin naturel de la sexualité. La mise en accusation de la religion passe donc subtilement au second plan, car un même texte sacré (Corinthiens 13) ou élan passionnel peut véhiculer autant de haine que d'amour, autant de libération que d'endoctrinement, selon le passif de l'individu. A ce titre, le déguisement de la Femme Scorpion, au départ pur délire entre potes, en même temps qu'il amorce une love story atypique, devient le symbole par excellence de cette confusion tant morale qu'identitaire.

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Et ce sont des acteurs charismatiques qui portent ce joli film déjà passionnant par l'histoire qu'il met en branle. D'abord Takahiro Nishijima qui interprète l'adolescent, frappant par son côté candide et sincère qui le rend si touchant et surprenant, même lorsqu'il passe à l'acte dans son jeu de photographies de petites culottes qui jamais ne le pervertit réellement, simultanément en quête de l'ultime culotte qui dévoilera sa promise (avec une manière de l'exprimer sérieusement originale). Puis Sakura Ando en mystérieuse vigilante-girl, belle et sournoise, à la troublante incapacité d'aimer - et ce qu'on aimerait qu'elle se libère de son trauma ! -, qui sera le lent poison qui disloquera lentement cette petite famille d'adoption de l'intérieur en commençant par son élément le plus fragile, pour les faire adhérer subrepticement à un nouveau credo aseptisé et désincarné. Et enfin la craquante Hikari Mitsushimala en femme idéale du héros, misfit au passé semblable à son cruel double féminin, qui représente aussi un faible mais possible espoir de rédemption. Le reste du casting est excellent, mais ces trois-là sortent du lot, superbement mis en valeur à travers un trio amoureux hautement anxiogène et complexe.

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En préservant une limpidité à toute épreuve, cette comédie dramatique contient plusieurs films en un. A la fois critique sociale, et film sur la sphère relationnelle (famille et amis) et l'identité, il s'agit surtout d'une vibrante Love story à multiples niveaux, tournant essentiellement autour de cette mise en garde contre la tendance à jouer un rôle plutôt que de révéler la nature de nos sentiments, où sexualité et amour sincère sont faits de la même étoffe. La manière dont Sono Sion intègre les influences du cinéma japonais, comme le Rape and revenge, la pornographie, ou le V-Cinéma m'imposent le respect total, toujours au service de son sujet, avec un placement réfléchi de la violence et des effets graphiques. Rares sont ceux qui se révèlent aussi pertinents par rapport au problème d'inhibition et de connexion des individus, qui préfèrent parfois se détacher de ce qui fait pourtant de nous des humains. Sono Sion, le lien manquant entre Kitano et Miike, par son talent à bousculer les tabous, et à parler de la jeunesse ? Il s'en distingue en tous cas par une réflexion nouvelle (via les religions) sur la place de l'individu dans le tissu social, et un traitement visuel proche de la BD japonaise, où même le grain HD de l'image acquiert un sens au sein de cette réflexion sur les médias et les personnages.

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Immense coup de coeur pour ce tétanisant et revigorant film aux nombreux visages, profondément intelligent et divertissant par la manière dont il parle de l'amour et de notre problème à communiquer dans notre société. J'y retrouve par les thèmes/tons que Sono Sion aborde plusieurs cinéastes que j'adore, et parmi ceux que je n'ai pas cité, Verhoeven, Fincher, et Matsumoto avec notamment R100 qui est bon lui aussi dans sa manière d'intégrer notre "bonne" perversité de façon très humaine et ludique. Bref, un mec cool.

Note : 10/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 04 Avr 2014, 21:52

Tellement à dire sur ce film, pfuiii.

J'ai eu du mal à synthétiser mon avis sans trop en dire. Le plus triste dans tout ça c'est que vu sa durée, on ne peut pas le voir trop souvent.

Encore un film à intégrer dans mon Top, mais cette fois-ci dans les dix premiers. Bon je vais bouffer, 7h00 que je suis devant un écran.

PS : une anecdote sympa : j'ai reçu aujourd'hui mes deux films avec Meiko Kaji, ceux qui ont vu le film comprendront 8)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar francesco34 » Sam 05 Avr 2014, 07:59

ca fait un moment que j'ai le dvd mais toujours pas eu le courage de le mater, 4h c'est dur à caser.
Faudra que je me décide quand même... :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 05 Avr 2014, 10:11

C'est l'une de mes plus grosses claques post-2000 au cinéma, tous genres confondus. Et encore une fois ces 4h00 passent plutôt vite grâce à une super gestion du rythme (la qualité de la BO joue beaucoup), mais voilà fo le trouver le temps ^^.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Sam 05 Avr 2014, 10:32

Bon, tu m'as convaincu avec ta critique, je me le fais dans le week-end. :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 05 Avr 2014, 19:00

Cool, un nouveau adepte. Il le mérite franchement :wink: (c'est la référence à Kitano qui t'a donné envie ^^ ?)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar angel.heart » Sam 05 Avr 2014, 19:43

Bien les 2 dernières critiques. :super: Même si je te trouve un peu radin avec le Mann ( mon préféré avec Heat ).
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