[Alegas] Mes Critiques en 2014

[Alegas]

BILAN MARS 2014

Films vus :

Moyenne générale : 7,05

USA : 17
France : 5
Japon : 2
UK : 2
Corée du Sud : 1
Espagne : 1


58 : Porco Rosso, Hayao Miyazaki, 1992, Truc VOST : 8/10
59 : Boxcar Bertha, Martin Scorsese, 1972, Truc VOST : 6,5/10
60 : 300 - Rise Of An Empire, Noam Murro, 2014, Ciné VOST 3D : 3,5/10
61 : August : Osage County, John Wells, 2014, Ciné VOST : 8/10
62 : The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson, 2014, Ciné VOST : 6,5/10
63 : Casino Royale, Martin Campbell, 2006, Blu-Ray VOST : 8,5/10
64 : Margin Call, J.C. Chandor, 2011, Blu-Ray VOST : 7/10
65 : Saving Mr. Banks, John Lee Hancock, 2013, Ciné VOST : 6/10
66 : How I Live Now, Kevin MacDonald, 2013, Ciné VOST : 7/10
67 : Mary Poppins, Robert Stevenson, 1964, Truc VOSTA : 6,5/10
68 : Diplomatie, Volker Schlöndorff, 2014, Ciné VOST : 6/10
69 : L’Étrange Couleur Des Larmes De Ton Corps, Hélène Cattet & Bruno Forzani, 2014, Ciné VOST : 4,5/10
70 : R-Point, Kong Su-chang, 2004, DVD VOST : 3,5/10
71 : The Lego Movie, Phil Lord & Christopher Miller, 2014, Ciné VF : 7,5/10
72 : Agora, Alejandro Amenábar, 2009, Blu-Ray VOST : 8,5/10
73 : Pirates Of The Caribbean - The Curse Of The Black Pearl, Gore Verbinski, 2003, Blu-Ray VOST : 7/10
74 : The Outsiders, Francis Ford Coppola, 1983, Blu-Ray VOST : 5/10
75 : Her, Spike Jonze, 2013, Ciné VOST : 8/10
76 : One From The Heart, Francis Ford Coppola, 1982, Blu-Ray VOST : 7/10
77 : Les Enfants Du Paradis, Marcel Carné, 1945, Blu-Ray VF : 9/10
78 : Godzilla, Ishirō Honda, 1954, Truc VOSTA : 7/10
79 : Les Diaboliques, Henri-Georges Clouzot, 1955, TV VF : 7/10
80 : Road To Perdition, Sam Mendes, 2002, Blu-Ray VOST : 8,5/10
81 : Captain America - The Winter Soldier, Anthony & Joe Russo, 2014, Ciné VOST 3D : 6,5/10
82 : La Grande Illusion, Jean Renoir, 1937, Blu-Ray VOST : 7,5/10
83 : Baïonnette Au Canon, Samuel Fuller, 1951, Truc VOST : 6/10
84 : Park Row, Samuel Fuller, 1952, Truc VOST : 7/10
85 : Mean Streets, Martin Scorsese, 1973, Blu-Ray VOST : 7,5/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :






Beautés du mois :

Eva Green (Casino Royale & 300 : Rise of an Empire)



Keira Knightley (Pirates Of The Caribbean - The Curse Of The Black Pearl)



Scarlett Johansson (Her)

[Alegas]

Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot

(1955)

Troisième film de Henri-Georges Clouzot, celui-ci s'imposant clairement à mes yeux comme un réalisateur avec un véritable savoir-faire et une volonté de proposer des projets qui sortent pas mal des sentiers battus (en tout cas en ce qui concerne la production française). Ici donc, on a un récit classique virant dans la paranoïa hitchcockienne (sûrement l'influence majeure de Clouzot sur ce film, le coup du corps caché dans la piscine et le suspense qui en découle c'est typiquement le genre d'idées qu'aurait pu avoir le réalisateur anglais), et toute l’œuvre repose finalement sur le thème de la culpabilité au point de virer par moment fantastique avant un twist final qui a dû en surprendre plus d'un à l'époque. Malheureusement, sur ce dernier point le film ne vieillit pas si bien que ça, et aujourd'hui avec un minimum de jugeote il est très aisé de découvrir le comment du pourquoi de l'histoire, du coup le film perd clairement en intérêt dans sa deuxième partie, plus ambitieuse certes mais finalement la plus casse-gueule.

C'est d'autant plus flagrant que cette même partie fonctionne sur des ressorts très classiques, avec un flic hyper fonctionnel qui vient alourdir pour pas grand chose l'enquête, le film aurait clairement gagné à se concentrer davantage sur les deux figures féminines qui sont tout l'intérêt de l'histoire. A côté de ça, toute la partie préparation du meurtre est juste nickel, et le film dans sa globalité n'a pas à rougir sur le plan technique. Alors certes, Clouzot n'a pas la maestria d'Hitchcock dans ses meilleurs jours, mais ça reste toujours très bien filmé, avec plein de bonnes idées, et l'approche fantastique sur la fin est vraiment bien géré, ni trop éclipsé, ni trop forcé. Bref, je trouve la réputation un peu haute pour celui là, je ne doute pas que ça a beaucoup surpris les spectateurs de l'époque, mais si Les Diaboliques reste un bon film, voire excellent par moment, je n'y vois clairement pas le grand classique souvent vendu, même si l'essai est assez original dans le paysage de la production française.

NOTE : 7/10

[Dunandan]

Bah, encore un film de vieux. T'as pas un téléfilm de Fr3 en rab' ?














Sinon Clouzot est un réal' qui m'intéresse vraiment. Deux films (Le corbeau et le salaire de la peur) que j'ai vu seulement mais je suis déjà conquis. Mais ce n'est pas ma priorité pour le moment, je le garde pour plus tard ^^.

[Alegas]

Le Corbeau et Le Salaire de la peur sont aussi les deux autres films que j'ai vu de lui, avec une nette préférence pour le second en ce qui me concerne.

[Hulkiss]

Après avoir vu le remake avec Stone et Adjani (en fait rien que pour les actrices au départ), j'en avais quand même gardé un très mauvais souvenir; va falloir vite fait me faire l'original car ta critique donne bien envie, dommage qu'il le passe pas sur M6 et comme la chaîne du 3ème âge pour papis mélancoliques n'existe pas encore... ;non, je rigole Alegas, ta critique motive et je reconnais ton talent pour les rédiger...faut bien que je te passe un peu de pommade vu ce que je viens de te faire subir

[Alegas]

Road To Perdition (Les Sentiers de la Perdition) de Sam Mendes

(2002)

Un film que je revois un poil à la baisse, c'était un peu plus ultime dans mes souvenirs, mais ça n'en reste pas moins un sacré grand film qui confirmait tout le talent d'un très grand, à savoir Sam Mendes qui, malgré l'absence de réel fil rouge le long de sa filmographie, est tout de même l'un des meilleurs réalisateurs en activité. Vendu à l'époque comme une machine à Oscars pour surfer sur le succès de American Beauty, le second film de Mendes est pourtant loin de se résumer à ça au point d'avoir été boudé niveau récompenses. Chose plus surprenante, là où beaucoup disaient y voir un film moins bon que le précédent, la tendance a été quelque peu renversée avec le temps : impossible de dire que Road to Perdition ne surpasse pas en tout point le premier film de Mendes, bon film au demeurant mais légèrement surévalué par beaucoup. Mendes signe donc un film d'époque, à mi-chemin entre le film de gangster pur et le récit plus intimiste sur les relations paternelles, un mélange pour le moins savoureux qui, globalement, ne possède aucune faute de goût.

Alors certes, la relation père/fils est un poil bâclée en comparaison du lien entre les personnages de Tom Hanks et Paul Newman (une relation qui ne tient finalement pas à grand chose, mais qui s'avère être franchement émouvante au point de livrer les meilleures scènes du métrage comme la discussion à l'église ou le piano à quatre mains), certes le personnage de Jude Law est un peu trop sous-exploité (ainsi que tout le côté chasse à l'homme, même si on se doute que ce n'est pas le principal sujet du film) mais ça n'empêche pas le film de fonctionner parfaitement, et c'est finalement le principal. On a donc un film très classieux et élégant, à la fois sur l'écriture mais aussi et surtout sur la forme. On ne le dira jamais assez, Mendes est certainement l'un des cinéastes les plus doués à l'heure actuelle quand il s'agit de livrer une plastique superbe sans pour autant délaisser le fond de ses œuvres, et ça se voit de façon sacrément évidente ici avec une réelle maîtrise de la caméra, alliée à la superbe photographie du regretté Conrad L. Hall auquel le film est dédié et qui remportera un Oscar à titre posthume parfaitement mérité. Les plans marquants sont légion, tout le film est parsemé de géniales idées de mise en scène, et puis on aboutit à ce qui est certainement encore à ce jour la plus belle scène jamais filmée par Mendes, à savoir la fusillade sous la pluie qui est juste un très grand moment de cinéma et d'acting.

Le casting, c'est bien simple, est juste parfait. Tom Hanks livre ici une de ses plus belles prestations (c'est vraiment dommage qu'il ne joue pas plus ce genre de rôles), les seconds rôles sont tous excellents, de Daniel Craig à Ciaran Hinds en passant par Stanley Tucci, et puis surtout on a le dernier rôle de Paul Newman dans un film, et il livre ici ce qui est à mes yeux son plus beau rôle, tout en justesse, avec une puissance juste phénoménale dans le regard, même à 80 ans le bonhomme damnait le pion à pas mal d'acteurs de sa génération. Un excellent film donc, que je qualifierais volontiers de très grand film si Mendes n'avait pas fait encore mieux depuis (aussi bien plastiquement dans Skyfall que émotionnellement dans Revolutionnary Road), mais clairement c'est de loin ce qu'on a pu avoir de mieux dans le genre ces dernières années.

NOTE : 8,5/10

[caducia]

[Pathfinder]

Moi c'est un point de plus! Mais en l'état, jolie critique!

[Alegas]

Franchement il me faudrait pas grand chose pour passer à 9, je vais voir avec le temps si je change la note ou non.

[padri18]

+1 pour cette belle critique , à noter également un score bien sympathique de Thomas Newman

[Alegas]

La Grande Illusion de Jean Renoir

(1937)

Clairement ce que j'ai pu voir de plus convaincant dans la filmographie de Jean Renoir jusque là. Non pas que ses autres films soient mauvais, loin de là, mais c'est typiquement le genre de réalisateur qui a tendance a mettre en avant son propos au détriment de ses personnages, rendant son cinéma globalement froid, pas très attachant pour un sou. Et si ce défaut n'est pas totalement absent d'un film comme La Grande Illusion, il a le mérite d'être bien moins présent, avec pas mal de séquences faisant la part belle aux personnages, et au caractère humain qui les unit. On a donc ici un film assez particulier, puisqu'il sera le premier long-métrage sur la Première Guerre Mondiale qui aborde son sujet avec un caractère humaniste et pacifiste. Ici, on voit bien que ce n'est pas la guerre en elle-même qui intéresse Renoir, mais bien les répercussions qu'elle peut avoir sur des hommes de différentes nationalités, de différentes cultures et de différentes couches sociales. Pour le coup, l'originalité paye puisque le film est totalement convaincant dans ce qu'il entreprend.

Alors certes, le caractère humaniste est bien forcé, mais c'est totalement dans la mouvance du réalisme poétique de l'époque, et puis ce parti-pris met en avant quelque chose qui s'est finalement perdu de guerre en guerre, à savoir le respect de son ennemi. Si le dernier quart de métrage, avec la partie dans la ferme, est un peu moins convaincant que ce qui a précédé, force est de constater que le film s'en tire vraiment de façon honorable. La partie prison fait clairement penser à La Grande Évasion avant l'heure, et si l'écriture n'est pas aussi percutante que du Prévert, on est quand même dans du dialogue de qualité (il y a même une tirade assez déchirante quand on sait ce qui arrivera quelques années après la sortie du film entre la France et l'Allemagne), d'autant plus que l'interprétation suit sans aucun problème (Gabin et Fresnay évidemment, mais aussi Von Stroheim dans un rôle assez étonnant). Et vu que c'est du Renoir, c'est emballé de façon impeccable, même si, hélas, sa mise en scène se contente souvent d'une caméra trop fixe. Bref, le meilleur Renoir que j'ai pu voir jusqu'ici, même si je ne suis toujours pas fan du cinéaste.

NOTE : 7,5/10

[zack_]

Je viens de voir ta note a Mary Poppins je suis étonné qu'elle soit si mitigée

[Alegas]

Je l'ai bien revu à la baisse. Dans mes souvenirs ça ressemblait bien plus à une comédie musicale typée 50's qu'un Disney dégoulinant de niaiserie gratuite, et en fait c'est le contraire.

[Alegas]

Mean Streets de Martin Scorsese

(1973)

Seconde vision et je revois clairement le film à la hausse. Lorsque je l'avais découvert, je m'attendais tellement à un film du niveau de Goodfellas et Casino que j'avais été forcément déçu, et maintenant, sans pour autant considérer Mean Streets comme un chef-d’œuvre, je suis bien forcé d'admettre que c'est bel et bien le premier grand film de Martin Scorsese. Après un essai quasi-expérimental et une commande chez Corman, Scorsese décide enfin de livrer son premier film personnel avec des moyens qui lui permettent d'avoir une forme vraiment convaincante. Du coup, là où les prémices du cinéaste se voyaient par petites touches dans ses deux précédents métrages, tout explose ici dans la moindre séquence et le moindre plan. Entre la mise en scène qui alterne entre volonté de cinéma vérité emprunté à la Nouvelle Vague et des plans classes sur du Rolling Stones, on a véritablement dans Mean Streets un Scorsese dont le style s'affirme de façon totale (au point d'avoir une séquence devant un miroir qui préfigure une séquence célèbre de Taxi Driver). Le film permet aussi au réalisateur de filmer New-York tel qu'il l'a toujours souhaité, et on a donc une imagerie à la fois captivante et repoussante, de même que le milieu décrit, loin des clichés de la mafia puisque chaque personnage est finalement une petite frappe qui tente tant bien que mal. A cela s'ajoute des dialogues plutôt inspirés (en témoigne la première réplique du film, culte) et des interprétations de haut niveau, notamment de la part de Keitel qui est ici vraiment excellent, mais aussi de la part de Robert De Niro en jeune chien fou, dont c'est ici la première collaboration avec le cinéaste qui lui offrira ses plus beaux rôles. Clairement un excellent film donc, le premier essai véritablement marquant de son auteur qui confirmera très vite par la suite.

NOTE : 7,5/10

[Alegas]

Fixed Bayonets ! (Baïonnette au canon) de Samuel Fuller

(1951)

Pas trop mal, c'est très loin d'être ultime à mes yeux et c'est bourré de défauts, mais cette premier tentative de la filmographie de Samuel Fuller se révèle assez convaincante, notamment par le fait que ce soit une proposition de cinéma originale pour l'époque. Ainsi, là où le film de guerre pré-60's se limitait majoritairement à de la simple reconstitution historique, Fuller livre ici un métrage qui se veut avant tout un film de soldat avant d'être un film de guerre, ce qui donne un film où le dialogue, voire le monologue, prend le pas sur l'action pure. Même l'idée de base du script est assez originale, avec une arrière-garde en pleine Guerre de Corée qui doit faire croire à l'ennemi qu'un bataillon entier se dresse derrière des montagnes afin de permettre à des centaines de soldats de fuir. Une idée simple qui permet d'avoir un véritable huit-clos à ciel ouvert (le film se déroulant uniquement dans un col de montagne) avec une quarantaine de personnages dont une dizaine sont principalement traités.

Sur ce point, le film est assez admirable, le problème étant que l'action devient assez répétitive, se résumant rapidement à une attaque, des dialogues, une attaque, des dialogues. Si le film suivait un véritable crescendo, ça pourrait marcher, mais quand la meilleure séquence du métrage (une scène de tension où un gradé doit traverser un champ de mines à l'aveuglette pour sauver un de ses hommes) arrive au bout d'une demi-heure, c'est forcément un problème pour la suite qui devient ennuyeuse malgré la courte durée du film. A cela se rajoute une écriture vraiment pas finaude, et si toute l'idée autour du gradé qui ne veut pas devenir responsable de son bataillon est excellente, on regrettera tout le trip autour de la voix-off qui crée un comique involontaire, notamment lors d'un plan-séquence bien lourd et inutile. Du film de guerre étonnant pour l'époque donc, avec un contexte original, mais il y avait clairement moyen d'avoir mieux avec un tel matériau.

NOTE : 6/10