[Mr Jack] Mes critiques en 2014

[maltese]

Spielberg ou pas, la chasse aux sorcières dont est victime Indy, le contexte des années 50, la poursuite qui finit à l'unif, même les scènes dans le cimetière... Je trouve tout ça vraiment sympa; alors, on n'est peut-être pas dans de la grande aventure façon Le Temple Maudit, mais je trouve que le script avait plutôt bien transposé l'univers du héros aux années 50. Et l'évolution du personnage d'Indiana Jones me semble tout à fait crédible également, et pour finir, Ford EST toujours son personnage

Complètement subjectif, je l'avoue, mais dans l'autre sens, j'ai tout de même toujours eu du mal à comprendre les très mauvaises notes et critiques que recevait ce film en comparaison à d'autres blockbusters bien plus mal fichus. Clair qu'il y a le poids des précédents films, et puis Spielberg, tout ça...

[Alegas]

Comme tu dis il faut aussi prendre en compte l'attente. Difficile d'être indulgent face un film qui se doit d'être du niveau des précédents, et qui plus est de la part de Spielberg qui a, depuis La Dernière Croisade, énormément évolué sur le plan technique. Alors oui, c'est bien meilleur que d'autres blockbusters que l'on avait et que l'on a encore, mais les attentes jouent un rôle non négligeable, et c'est d'ailleurs pour ça que beaucoup mettaient 0 au dernier Die Hard.

[Mr Jack]

Pour moi c'est bien avant la jungle que ça part en couille. En fait, le film est excellent jusqu'à la bombe atomique. Après cette scène, on a plus du tout l'impression de mater du Spielberg.

C'est pas faux, même si j'aime bien la partie plus calme de l'apparition de Shia jusqu'à l'Amazonie, ça reste enlevé et ça suit une quête à peu près crédible, mais après 50 minutes/ une heure, ça s'enfonce lentement mais surement.

[maltese]

Comme tu dis il faut aussi prendre en compte l'attente. Difficile d'être indulgent face un film qui se doit d'être du niveau des précédents, et qui plus est de la part de Spielberg qui a, depuis La Dernière Croisade, énormément évolué sur le plan technique. Alors oui, c'est bien meilleur que d'autres blockbusters que l'on avait et que l'on a encore, mais les attentes jouent un rôle non négligeable, et c'est d'ailleurs pour ça que beaucoup mettaient 0 au dernier Die Hard.

Je comprends, et il est vrai que quand tu vois un film comme Tintin, qui fourmille d'idées de mise en scène, tu te dis que Spielberg en avait bien gardé sous la pédale (ou qu'il n'en avait rien à foutre ). Je prends plus ce film comme une récréation et un plaisir donné aux fans (là, je sens que ça va tiquer ), et perso j'ai bien accroché, alors que je revois continuellement à la baisse Die Hard 4 - je ne parle même pas du 5 que je refuse de regarder... Un des problèmes, c'est que cet Indiana Jones 4 aurait dû voir le jour déjà durant les années 90, et le fait qu'il ait été sans arrêt repoussé a contribué à la fois à accroître le mythe des trois premiers épisodes, tout en diminuant l'intérêt de Spielberg et Lucas pour leur personnage je pense. Je m'amuse bien en regardant ce film, je retrouve ce personnage que j'adore et j'ai ma dose d'aventure, de poursuites, de repères secrets, etc...le tout très correctement emballé. Mais je suis bien conscient du fait qu'il n'ait pas été réalisé avec la même passion que Les Aventuriers de l'Arche Perdue, ça je le concède...

[Mr Jack]

Film sans critique:



This Gun for Hire (1942) de Frank Tuttle: 7.5/10

[Mr Jack]

Situation amoureuse : c’est compliqué (2014) de Manu Payet & Rodolphe Lauga : 6/10

Premier essai ni réussi ni raté de Manu Payet qui confirme qu’il est avant tout un dialoguiste hors pair -même s’il ne faut pas oublier son ami Romain Levy qui avait signé l’excellent Radiostars- avant d’être un réalisateur de talent, ou du moins à la hauteur de ses modèles affichés, Apatow et Sautet en tête. La volonté de laisser le temps aux scènes de s’installer et charmer est là, mais la maitrise n’y est pas encore, et une paire de ciseaux pour écourter les trop nombreux moments de flottements n’aurait pas été de refus. Si les idées sont bonnes (rester accrocher à son enfant intérieur et les traumas qui vont avec) mais l’exécution est trop souvent maladroite, voir gênante. On aurait aimé un approfondissement du personnage principal, et que les bonnes situations comiques soient plus souvent accompagnées de plus de rythme, de fond. Tout n’est pas à jeter, et en admirant la seule belle scène vraiment réussie du film, celle du slow sur du Jean-Jacques Goldman, on ne peut que regretter le manque d’expérience et de maitrise comique derrière la caméra.

[Mr Jack]

Film sans critique:



Detour (1945) de Edgar G. Ulmer : 5/10

Revu, sinon: Benjamin Gates et le Trésor des Templiers (2004) de John Turteltaub : 5/10

[Mr Jack]

Enough Said (2014) de Nicole Holofcener : 7.5/10

Une comédie romantique surprenante de légèreté, de drôlerie et de justesse. Portée par un James Gandolfini en état de grâce, tout en pudeur et en retenue (quelle perte , la mort de cet acteur, quand même…) ce petit objet inoffensif et très (très) agréable à suivre porte une réflexion plutôt fine sur le deuil affectif, parlant de l’importance de la perspective dans la gestion des relations avec les autres, avec soi-même. Ex-mari, enfant quittant le nid, solitude, tout des sujets traités avec finesse et calme. Il fait tellement du bien de voir un film de genre à la fois sortir de ses contours et en même temps lui rendre un vibrant hommage. Une petite exception comme on voit trop peu, en somme.

[Mr Jack]

The Spiral Staircase (1946) de Robert Siodmark : 7.5/10

Plus j'y repense, plus il me hante, ce film. Dommage que l'enquête soit prévisible, parce qu'il a des putains de charmes, la réal est soignée, le perso principal touchant (la scène finale...), etc. Je pense que la revision va être super sympa. <3

[Alegas]

⌲ ACT OF VIOLENCE (1948)
de Fred Zinnemann avec Van Heflin, Robert Ryan, Janet Leigh.

Histoire: Joe Parkson vient de faire irruption dans la vie du paisible et respectable Franck Enley. Il est l'un des deux survivants d'un groupe de prisonniers de guerre trahis par l'un des leurs...

Un homme, Franck Enley, père de famille et mari respectable aux affaires fructueuses, cache un terrible secret. Un soir comme un autre, le secret, plaie fermée qu'artificiellement, décide de se rouvrir et cet homme respectable se fait alors rattraper par une force rampante impossible à ignorer: la culpabilité. Pourtant l'ignorance fut le premier réflexe, celui de la facilité : prétendre qu'elle n'existe pas et s'arrêter de respirer une minute le temps qu'elle s'en aille puis recommencer à vivre comme si elle n'était jamais apparue. Mais la culpabilité appelle la mort et la mort est un mal qui traverse les portes, la barrière de l'ignorance car la mort est tenace. Quand on la provoque, elle revient vous hanter jusqu'à ce que vous lui fassiez face, une fois pour toute. Mais Frank est un homme et l'homme refuse de voir la fatalité en face car il est faible et lâche. Et il a beau finir par l'assumer et avouer son terrible secret, il est trop tard et il le sait. Mais il refuse de l'entendre, refuse de comprendre que même une fois la faute avouée, elle ne sera pas pardonnée. Alors l'homme fuit, court, longe le tunnel du déni jusqu'à ce qu'il n'y trouve plus de sens, plus de chemin à part celui qui le confrontera de nouveau à celui de la fatalité. Car c'est le seul chemin possible. Mais l'homme n'est pas seul, la femme l'accompagne : elle est son refuge, son seul moyen de rationaliser ses péchés, comme un petit ange au dessus de son épaule, l'homme écoute et tente de recréer dans sa tête le bout de chemin qu'essaie de lui dessiner la femme, l'espoir. L'espoir, l'espoir, ce mot se répète en lui comme une fausse vérité, un songe inaccessible. Car la femme ne sait pas, elle n'y était pas, elle ne peut pas savoir, l'espoir n'existe pas pour l'homme qui a provoqué la mort. Alors l'homme sort de sa rêverie malgré lui et la culpabilité est toujours là, rampante, aussi fringante et implacable qu'elle ne l'a jamais été, palpable et saisissante devant lui. Plus le temps de fuir, ni d'ignorer, alors quoi ? Que peut-il faire ? Quels sont ses outils ? L'argent ? Oui, c'est ça, l'argent. Si la culpabilité ne s'en va pas, l'homme va l'acheter car dans ce monde, tout est achetable, tout est à vendre. La noirceur est là, bien ancrée. L'homme se livre et montre toutes ses cartes, donne tous ses outils, tous ses atouts mais la mort est insaisissable et lui rit au nez. L'homme n'est rien de plus dans ce monde qu'une âme en perdition tentant de vivre avec ses maux. Et la mort, qu'est-elle dont au sein de ce monde de rapaces prêt à attraper de ses griffes le premier qui ose avouer sa faiblesse. Cet homme est faible mais puissant, le monde sera donc là pour le rincer, l'essorer de sa souffrance tant qu'elle coule en billets verts dans son seau forgé de cynisme cru. L'homme n'est donc plus rien qu'un morceau de tissu rampant aussi bien que le mal qui tente de le rattraper. Alors l'homme est là et n'a plus d'autres choix que de le regarder en face. Lui, cet autre homme, cette autre face, cette culpabilité. Frank échange alors son acte de violence par un acte de rédemption et son récit n'en devient que plus noble. La boucle et bouclée et le constat âpre et amer. Un film puissant dans son double dialogue, qui confronte, trois ans après la fin de la guerre, l'héritage porté par les séquelles d'une période si noire.

8.5/10

[osorojo]

IL t'a bien inspiré celui ci !

Je me le mets dans un coin, j'ai bien envie de le voir

[Mr Jack]

Thanks

C'est vraiment une petite pépite du film noir, un must see, je pense.

[osorojo]

Au passage, j'aime bien la façon dont tu présentes tes écrits

[Mr Jack]

Merci l'ami ! Je pensais à une façon de foutre des screens et comme ça par 4 au dessus du titre ça me parait pas mal, plutôt qu'une seule image ou une affiche.

[Mr Jack]

The Warriors (1979) de Walter Hill : 7.5/10

Un conte urbain plus que sympa, très animé et pas si creux qu’il en a l’air. C’est sans doute too much par moments, trop chorégraphié, trop calibré, trop balisé, mais ça reste tellement stylé, tellement bien rythmé, tenu et ambiancé qu’on oublie la plupart du temps le côté surfait. Hill pose sa caméra un peu partout, arpente New York de toute part et s’en tire pas mal avec de jolis plans et une belle maitrise niveau montage (sonore, aussi). Les acteurs font le job, le lead parait un peu trop raide au début mais sa raideur se transforme doucement en charisme mouvant et au final, son regard en impose. Les seconds rôles sont bons, notamment la fille qui tente de se fondre dans le groupe. J’adore la fin sur la plage, j’aime l’analogie et ce qui ressort de cette scène, quelque chose de fort et de rassurant à la fois. La BO tue tout, mais bon, on est en 79 donc c’est pas choquant. Des warriors qui ont de la gueule et un film qui en impose, au final.