Old boy Park Chan-wook - 2003
-- Challenge critique BoM Mars 2014 --
(critique rapide avant clôture du challenge, je tacherais d'avoir une plus belle plume et d’être plus explicite dans une réédition prochaine)
Seconde vision, presque dix ans après la première qui m'avait marqué et donné envie à l'époque de découvrir plus largement le cinéma sud-coréen (mais ma fainéantise légendaire est passée par là depuis).
Film d'une incroyable richesse sur la psychologie de l'être humain (folie, douleur, tristesse, solitude, perversités diverses et variées, corruption, complicités, désir, culpabilité, entêtement, angoisse, acharnement, obstination, dignité, compassion, torture, obsessions, humiliation,...), sur notre rapport au corps (scarification, amputations diverses, coït douloureux), sur notre rapport personnel à la société via le prisme de la télévision ou via la peur du quand dira-t-on/la rumeur, la réputation,... Ces thèmes bien que certains soient juste effleurés, ont trouvé à mes yeux une résonance supérieure à celui de la vengeance, mise en œuvre ici assez simplement, volontairement j'imagine. Je pense que Park Chan-Wook a voulu plus nous faire réfléchir sur ces autres thèmes, causes ou conséquences d'une vengeance froide.
La mise en forme est excellente: photo et décors froids, déprimants, pessimistes, glauques, mise en scène virtuose, interprétation magistrale des rôles masculins principaux, musique excellente et placée à bon escient. Je ne m'étends pas, les autres critiques présentes sur le forum le diront mieux que moi.
Les bémols: le personnage féminin et son actrice, pas très bien écrit et sans saveur, quelconque en somme; le final d'une qualité rythmique en-deçà du reste, légères incohérences ou justifications hasardeuses (ces dernières ne m'ont pas véritablement gênées sur le coup).
Un film choc qui supporte facilement la revision sans perdre sa puissance et son intérêt, qui questionne le spectateur malgré un thème principal (la vengeance) qui peu paraître simple au premier niveau de lecture.
9/10
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.