Une Nouvelle Chance - Robert Lorenz - 2012
Celui là, plus j'y pense et plus je l'aime. Une Nouvelle Chance est un film d'un classicisme complètement éprouvé, cousu de fil blanc, ressassant des thèmes usés jusqu'à la corde et pourtant j'ai passé un délicieux moment. J'en suis le premier surpris car je ne suis pas spécialement accro aux films ayant trait au sport US (ici le baseball), mais j'ai été séduit par cette belle parabole de l'American Way of Life. Rien n'est abstrait pour les réfractaires au genre, les personnages sont tous excellents et sont là pour nous prendre par la main afin de nous guider dans cet univers pas forcément excitant pour nous, pauvres européens que nous sommes.
Pendant deux heures, on ne peut s'empêcher de penser que le film est l'oeuvre de Clint, mais c'est pourtant son fidèle producteur (et assistant réalisateur) des années 2000, Rob Lorenz, qui s'y colle. Dans l'ensemble, c'est rarement transcendant en terme de mise en scène mais ça fait largement son office au vu de l'histoire. Et puis, il y a surtout un cast en béton pour retenir la majeure partie de notre attention. Alors oui, Clint est en mode ronchon, mais ça n'est jamais caricatural comme cela a pu être le cas par le passé. Il se révèle aussi être un homme d'une grande expérience et d'une grande sagesse, à même d'inspirer le respect de la nouvelle génération de jeunes loups prêts à lui faire bouffer les pissenlits par la racine. Dans cette optique, le perso de Timberlake réussit l'exploit de ne jamais être agaçant, alors qu'il y avait tout à craindre. Plutôt que d'en faire un pisseux pète couille, le script a la bonne idée de lui faire prôner le respect et des valeurs old school. Amy Adams, rien à dire, elle est parfaite comme souvent. Et les seconds rôles (Goodman, Patrick) sont à l'avenant.
L'Amérique et ses mythes, vus sous cet angle, reste une source d'inspiration intarissable pour le cinéma. Une Nouvelle Chance est une excellente surprise en dépit de son classicisme.
7.5/10