[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Val]

La double vie de Véronique, un des mes énormes coups de coeur de 2013. Direct dans mon Top 10, rien que ça.

[Dunandan]

Bah pourtant il y a des films sympa dans ce coffret

@ Val

Je l'ai vraiment vu au hasard. Déconcertant mais envoutant. Il me faudra un peu de temps pour le digérer et l'apprécier totalement.

[Mark Chopper]

Oui, c'est cool comme cycle. De quoi évoquer des cinéastes dont on parle peu.

[osorojo]

Ouais, mais Dun' il va déprimer si personne réagit à ses critiques

[Mark Chopper]

Je posterai une photo de Jade Laroche après chaque critique de film chiant pour attirer le chaland.

[Dunandan]

@ Oso : Bah la preuve t'as même pas réagi à ma capture

Mais sérieusement ce film là, tu peux déjà le mettre sur ta liste, en plus il n'est pas long (1h30) ...

[osorojo]

T'inquiète, tu penses bien que je me suis noté le film sur un petit coin de page pour le sortir du gros livre dès que possible

1h30 en plus, allez, il y passe cette semaine

[Dunandan]

Par contre le premier film du coffret, il me fait un peu peur : 3h00 de ciné muet, fo se les faire ^^.

Je viens d'en voir un petit extrait, ça fait tout bizarre de voir des scènes qui devraient être dramatiques et deviennent divertissantes à cause de cette musique joyeuse jouée au piano

[Dunandan]

Les chroniques de Riddick, David Twohy (2004)

Comme Pitch Black qui introduisait la miraculeuse (car imprévue) trilogie Riddick, je revois cet opus largement à la hausse : le passage au grand écran doit beaucoup jouer en sa faveur. Après un "Alien-Like" jouissif, c'est de nouveau Vin Diesel qui porte le film sur ses épaules, même si on change de dimension avec un budget plus conséquent, et donc un univers Space Opéra qui prend enfin de l'ampleur, assez développé pour mettre en valeur ce Furyen appelé à une plus grande destinée.

Toujours aussi bad-ass, ses intérêts sont pourtant purement égoïstes, faisant tout pour protéger son cul et celui de ses amis, les autres passeront après, avec toujours un coup d'avance malgré les trompeuses apparences. Ce petit jeu de cache-cache plus étendu que son cadet donne lieu à des affrontements épiques sur des lieux très graphiques à la manière de comic-books, variant les plaisirs avec la planète de glace, la prison sur une planète couverte de feu, la nouvelle Mecque, ou le vaisseau des nouveaux adversaires de Riddick, une secte religieuse qui donne le choix aux vaincus, se convertir ou mourir, qui donne toute la mesure à l'insoumission de notre anti-héros préféré.

Si on rajoute les punchlines assassines, l'une des mises à mort les plus classes du ciné (je ne verrai plus jamais une tasse de thé comme avant), des personnages assez caractérisés pour donner un bon petit aperçu de l'univers "Riddick" avec une pointe de religion bien sentie, ce personnage devient aussi iconique et grandiose que Conan dans le domaine de la SF, affrontant de même que ce dernier des croyances qui défient sa puissance, avec un final tout aussi tragique (Vin Diesel réussit à rendre Riddick touchant, je n'aurais pas cru ça possible).

Certes, les CGI sont parfois limites (notamment les grosses bestioles de la prison), mais toujours utilisés à bon escient pour mettre en relief un monde dur et cruel, mais pas autant que Riddick qui va défier les éléments et des guerriers très résistants à la douleur, pour notre plus grand plaisir. En plus il y a de nouveau une petite touche d'humour noir que j'apprécie beaucoup, avec un petit sous-texte sur son aura sexuelle bien vue, et la présence charmante de deux charmantes demoiselles, ses pendants du sexe opposé, l'une caractérisée par son irrésistibilité (la Necromonger), et l'autre pour sa bestialité (Jack, sa disciple en somme). Hâte de voir la suite pour terminer ce petit cycle futuriste.

Bref, l'anti-héros le plus bad-ass du la science-fiction au ciné est de retour, de nouveau icônisé à mort avec plus d'espace pour exprimer son charisme, sa férocité, et son humour à froid. Entre les deux premiers, mon coeur balance, mais je m'éclate peut-être un poil plus avec Les chroniques qui proposent un peu plus d'action et aussi un background davantage développé, dans le fond comme dans la forme. Mais sinon c'est kiff-kiff.

[Dunandan]

Par contre je n'ai pas remarqué les rajouts de la DC (ma dernière vision date un peu), si qqn peut m'en parler vite fait ?

[Mark Chopper]

Je ne sais plus, par contre tu vas réaliser que les bourrins du forum ont surnoté cette purge qu'est le troisième opus (enfin, pris comme une parodie, ça peut passer).

[Dunandan]

Je vais voir ça bientôt. M'enfin j'espère atteindre au moins un p'tit 6, je ne demande pas plus ...

[osorojo]

Pff, n'écoute pas le vieil aigri qui se bouffe les doigts au dessus. Et puis, genre j'suis un bourrin ! Si t'es tombé amoureux du badass Riddick, tu vas kiffer le dernier, qui est fidèle à l'esprit du perso. Et si t'aimes pas, tu le remates dans la foulée

Content en tout cas que tu aies réévalué ces chroniques

Pour l'ajout DC, je crois que je n'ai vu que cette version, je ne peux pas t'éclairer à ce niveau là. Par contre, lui a fait le boulot

[Dunandan]

Elephant, Gus Van Sant (2003)

Je ne me rappelais pas que ce film était aussi bon, étant dans mes souvenirs un pur exercice de style assez creux. Mais en fait pas du tout. A la fois cinéma-vérité sur le tristement célèbre massacre du Lycée de Columbine, et film mélancolique et crépusculaire sur l'adolescence, la forme soutient parfaitement son sujet qui apparait donc double. L'une des forces d'Elephant, par cette approche, est d'éviter l'écueil du jugement moral en filmant simplement les derniers moments du Lycée dans sa banalité même, à travers de virtuoses plans-séquence qui suivent le parcours de plusieurs lycéens, et en font ainsi un film-choral. Certes, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur la part de vérité et de manipulation, mais justement si on accepte qu'il s'agit d'une fiction basée sur des faits réels, on peut se rendre compte de la subtilité de Gus Van Sant. Ce dernier capture en effet, par cette technique, des instantanés d'une jeunesse en sursis avec des éclats de cruauté ou de tendresse, et nous lance des pistes sur ses assassins sans jamais nous les imposer (frustration accumulée, facilité d'accès des armes, jeux-vidéos déréalisant la violence ...), articulées autour de ce que j'appellerais la banalité de l'horreur qui se masque derrière des visages qu'on ne peut distinguer des autres (comme en témoignent la réunion de l'alliance homo-hétéro et toute la démarche du plan-séquence qui nous offre différents points de vue sur le même événement). Étrangement, on ne peut s'empêcher de trouver ce film beau, qui à l'image du fulgurant passage de la clarté du jour à son crépuscule, annonce aussi un dénouement funeste. La dernière séquence claque d'ailleurs bien, sèche et sans pathos, avec une sobriété remarquable, et brise des destinées qui se croisaient élégamment, pourtant basées sur presque rien, ce qui en faisait toute leur authenticité, comme si on y était.

D'habitude je n'apprécie pas trop le cinéma-vérité qui semble rien nous apporter de nouveau par rapport aux faits médiatisés, mais pour ce genre d'opération que j'ai présenté au début, je le trouve parfaitement adapté et même en un certain sens nécessaire, rendant l'expérience sensorielle, immersive, et en même temps amorale et distanciée. En un rien de temps, on parvient à s'attacher à ces personnages qui nous ressemblent, et à prendre la température d'une situation qui va dégénérer, mais sans jamais trouver de ton dénonciateur, faisant appel à notre sens de l'observation justement biaisé par les multi-angles adoptés qui ne couvrent même pas tout. Des zones d'ombre volontairement laissées qui simplement marquer l'humilité de l'auteur en même temps qu'une certaine manipulation de sa part, en s'attardant sur ce qu'il veut bien nous montrer en occultant le reste. Et c'est aussi cette économie dans les effets et cette absence d'explication qui rendent ce film aussi beau et glaçant de vérité. Un terme bien sûr, encore une fois, équivoque, puisqu'il faudrait également évoquer l'habile articulation des séquences ainsi que l'utilisation du son et de la musique de Beethoven qui, par le rythme poétique qu'ils apportent, rappellent qu'il s'agit avant tout d'une fiction, bien que terriblement proche de nous.

Je ne pensais pas dire ça un jour, mais j'ai envie de découvrir la filmographie de Gus Van Sant, un cinéaste que j'ai trop longtemps dénigré et rapidement classé parmi les auteurs chiants et qui brassent du vent (à part Will Hunting que j'ai toujours apprécié).

Je n'ai jamais vu de jour si immonde et si beau.

8.5/10

[elpingos]

Je plussoie en tous points tes 2 dernières critiques Dun'